ECHANGE INTERNATIONAL
Auteur : G.G.O.
E-Mail : chiesa_ha@hotmail.com
Saison : Au cours ou après la 4ème saison (ça n’a pas vraiment d’influence).
Catégories : Difficile à dire, un peu d’aventure, un peu d’humour, un peu de romance
Spoiler : Quelques infos tirées de divers épisodes des 4 premières saisons
Public :Tout public
Résumé : Où la découverte de la Porte des Etoiles et de SG-1 à travers les yeux d’un étranger.
Statut :Complet
Archivage : Me demander
Avertissement : Les personnages et la série sont la propriété de Showtime, Gekko et MGM. Le personnage du Sergent Robert est à moi et rien qu’à moi… L'histoire ci dessous n'existe pas dans un but lucratif, mais uniquement dans un but de divertissement.
Note de l'auteur : C’est peut-être un peu spécial. L’histoire est décrite à travers les yeux d’un personnage étranger. Elle est relatée à la première personne. Je ne pensais pas en écrire tant, j’espère que vous aimerez.
C'est ma deuxième fanfic et j'aimerais bien avoir vos commentaires, bons et/ou mauvais.
J’en profite pour dire un grand merci à tous ceux qui m’ont renvoyé des feedback la première fois.
Ecrit en juillet 2001.
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Je poussais un profond soupir et je regardais autour de moi une fois de plus. Mon avion avait atterri près d’une heure auparavant et un douanier m’avait dirigé vers une salle d’attente. Ah ça, elle portait bien son nom ! Elle était grande, des canapés couraient le long de trois des quatre murs. De larges fenêtres éclairaient la pièce. Une table de conférence entourée de chaises à hauts dossiers trônait au milieu de la salle. Au moins, l’endroit était agréable. ‘Mais qu’est-ce que je suis venue faire dans cette galère ?’. Ca faisait bien cent fois que cette question me traversait l’esprit ! Nous étions une demi-douzaine à attendre là dans nos beaux uniformes de sortie. Pas un seul d’identique. Si mes souvenirs d’école n’étaient pas trop mauvais, il y avait là un Anglais, un Espagnol, un Russe, un Norvégien et un Roumain je crois. Plus moi. Oh, aurais-je oublié de me présenter ? Je suis le Sergent Catherine Robert plus communément appelée Pit depuis que quelqu’un a lancé l’idée que le Pit-Bull et moi devions avoir des gènes en commun. Je porte l’uniforme de l’Armée de Terre française. J’étais là dans le cadre d’un échange international. ‘Désignée volontaire est le terme exact Pit !’. En tout cas, ça promettait d’être très intéressant d’un point de vue communication ! Je regardais ma montre pour la dixième fois en cinq minutes et poussais un autre soupir. Le silence était total dans la pièce, personne n’osait se parler ni même se regarder. ‘Est-ce qu’ils vont encore nous faire poireauter longtemps ?’. J’avais un de ces mal aux pieds avec ces chaussures à talons. ‘Je parie que c’est un misogyne qui les a inventées !’. Au moment où je me préparais à sortir pour aller à la pêche aux renseignements, la porte s’ouvrit. Une jeune femme, grande, mince, blonde, les cheveux courts et les yeux bleus entra dans la salle.
" Messieurs, mesdames… " la voix était claire et douce, elle dégageait cependant beaucoup d’autorité. " Je suis le Major Samantha Carter de l’US Air Force. Vous avez tous été choisis par vos gouvernements respectifs pour faire parti de ce projet. Je ne vous en apprendrais pas plus pour l’instant. Je vais vous accompagner à votre destination finale. "
Je soupirais et me dit tout bas " C’est pas trop tôt ! " mais c’était peut-être pas assez bas car la tête du Major se tourna vers moi. Nos regards se croisèrent et s’accrochèrent. Je me décidais à baisser la tête en premier. Pas la peine de se faire remarquer dès le premier jour ! Sur ce, elle ouvrit la porte et les autres personnes commencèrent à sortir une par une. Comme je sortais à mon tour, je sentis son regard fixé sur moi. ‘Ouh là pas bon ! Toi et ta grande g… ! Ca t’a pas suffit la dernière fois!?’. Ah oui, autant vous prévenir, je me parle beaucoup. Il paraît que c’est un signe de sénilité mais bon tant pis !
BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
O’Neill : Pourquoi moi, mon Général ? Je veux dire, vous êtes toujours fâché à cause de ce petit incident survenu sur P3X… machin chose ?
Hammond : Quel incident, Colonel ?
O’Neill : J’ai dit incident, moi ? Non, pas du tout… enfin…euh… Pourquoi moi au fait ?
Le Général lui jeta un regard amusé tout en se demandant de quel genre d’incident il voulait parler. Peut-être était-ce plus prudent pour sa tension de ne pas le savoir !
Hammond : D’abord, vous ne serez pas seul, Colonel. Tout SG1 participera à ce projet ainsi que plusieurs équipes SG. Vous superviserez le projet car vous êtes le second en commandement et si cela ne vous suffit pas, vous le ferez car je vous l’ordonne !
Le Colonel Jack O’Neill se mit debout et de mauvaise grâce laissa tomber un " A vos ordres, mon Général " avant de sortir du bureau. Il se dirigea vers le laboratoire du Docteur Daniel Jackson et entra sans frapper comme d’habitude. Le jeune archéologue était plongé dans un livre plus épais que l’encyclopédie universelle. Il se sentit observé et releva la tête.
Daniel : Ah Jack. Qu’est-ce que vous faites là ? Il y a un problème ?
O’Neill : Non Daniel. Est-ce que je ne peux pas venir vous voir sans qu’il y ait un problème ?
Daniel le regarda en penchant la tête sur le côté. Il grimaçait et visiblement, il s’interrogeait sur la présence de Jack dans son bureau. Tout d’un coup son visage s’éclaira et un sourire de triomphe se dessina sur ses lèvres.
Daniel : Vous venez à cause du projet, pas vrai ? Ca vous ennui !
O’Neill : Non pas du tout.
Daniel : Oh si !
O’Neill : Non.
Daniel : Si ! Je le sais. Pas la peine de nier !
O’Neill : Daniel !
Daniel : Jack ?
Jack leva les yeux au ciel puis regarda le visage impassible de Daniel. Il respirait l’innocence mais ses yeux brillaient de malice.
Daniel : Oh allez Jack. Ce projet va être passionnant. Imaginez toutes ces personnes venant d’un horizon différent. Ca va être un échange culturel tellement enrichissant…
Sa voix était devenue passionnée. Jack grimaça à l’idée de tous ces étrangers envahissant *sa* base.
O’Neill : Du calme Danny Boy, ils ne seront pas là pour ça. De plus, je vous rappelle que ce sont des soldats pas des scientifiques ou des littéraires…
Il avait prononcé ces mots avec une nuance de sarcasme très prononcée. De plus, il avait un doute quant à ses propres paroles : ces gars étaient pour la plupart des grattes papiers ! Daniel s’en rendit compte et décida de le taquiner.
Daniel : L’un n’empêche pas l’autre Jack. Regardez Sam, elle est militaire *et* scientifique et elle excelle dans les deux domaines.
Son sourire s’était agrandi et une lueur machiavélique brûlait dans ses yeux. Jack lui jeta son regard ‘Ne commencez pas avec ça !’ avant de lui répondre.
O’Neill : Tout le monde ne peut pas être comme Carter. Elle est l’exception qui confirme la règle.
Daniel : Donc vous considérez que Sam est exceptionnelle !
Jack parut s’étrangler, toussa et son visage devint rouge. Il énonça sa réponse d’un ton bas et menaçant.
O’Neill : Ce n’est pas ce que j’ai dit Space Monkey !
" Que se passe t-il, Daniel Jackson, O’Neill ? " la voix venait de derrière Jack. Il se retourna et vit Teal’c entrer dans le bureau.
Daniel : Jack était en train de me dire qu’il trouvait Sam exceptionnelle.
O’Neill : Je n’ai jamais dit ça !
Il avait crié sa réponse. Daniel ne put s’empêcher de rire à gorge déployée devant la réaction de son ami et Teal’c, qui ne comprenait pas ce qui se passait, se contenta de lever un sourcil d’étonnement. Il allait poser une question quand ils entendirent " SG1 est demandée en salle de briefing. SG1 est demandée en salle de briefing. ". Tous trois sortirent du laboratoire de Daniel et se dirigèrent vers la salle. Daniel toujours riant, Jack toujours mal à l’aise et en colère et Teal’c toujours aussi impassible.
O’Neill : Vous me le payerez Daniel !
Ils entrèrent dans la salle. Une dizaine de personnes était réunie. Jack jeta un regard circulaire sur la foule. Il reconnut plusieurs personnels du SGC dont Carter qui discutait avec un membre de SG3. Elle releva la tête et lui donna un magnifique sourire puis elle se replongea dans sa conversation. Les autres militaires présents venaient tous de pays étrangers, la communication n’allait pas être facile ! Il ne manquait plus que le président de cérémonie. Quand le Général Hammond entra, ils se mirent tous au garde à vous à l’exception de Jack qui les regarda, surpris.
‘Oh Seigneur, la journée continue bien ! Je suis au garde à vous devant ce qui semble être le Général commandant la base et je suis *littéralement* à côté de mes pompes !’ Je n’en pouvais plus –enfin surtout mes pieds- et j’avais enlevé mes chaussures pour permettre à mes orteils de reprendre une position plus naturelle !
" Repos ! Je vous en prie, asseyez-vous. "
Rassemblant toute ma dignité, je remis mes chaussures le plus discrètement possible et m’avança vers une chaise. Tous nos regards étaient tournés vers l’homme chauve qui était assis en bout de table.
Hammond : Je suis le Général Hammond, commandant cette base. Je vous présente le Colonel Jack O’Neill, second en commandement. C’est lui qui supervisera le projet dont vous faites partis.
Je regardais l’homme aux cheveux gris qui était rentré dans la pièce quelques instants auparavant. Il fit un vague signe de la main et un sourire forcé. Au moins, je n’étais pas toute seule à être ‘désignée volontaire’ !! Comme l’immanquable tour de table commençait pour que chacun se présente, je laissais mon esprit vagabonder un peu. Je me fixais bientôt sur le Colonel O’Neill. A côté de lui, se trouvait un homme d’une trentaine d’années qui portait une tenue militaire mais qui ne ressemblait pourtant pas à un soldat. ‘Je me demande ce qu’il fait là’, il semblait littéralement boire les paroles des nouveaux arrivants. A côté de lui, se tenait un homme en forme d’armoire à glace. Sa peau était noire et il avait un drôle de tatouage sur le front. Il ne disait rien, il observait. Je revins sur O’Neill, il semblait perdu dans ses pensées, quelles qu’elles soient ! En suivant son regard, je me dis que le beau brin de Major qui nous avait accueilli à l’aéroport ne devait pas être étranger à son état de rêverie ni au petit sourire niais qui barrait son visage. Le soudain silence me tira de mes pensées, je vis que tout le monde me regardait. ‘Aouch ! Ma situation ne s’améliore pas !’
Moi : Ah…euh… Désolée, je… euh… réfléchissais. Je suis le Sergent Robert de l’armée de terre française et c’est un *honneur* pour moi d’être ici.
‘Ouf, j’ai bien fait d’apprendre mon petit speech avant de venir !’
Hammond : Pourriez-vous nous dire ce que vous allez faire dans ce projet sergent ?
" Si seulement je le savais " murmurais-je. Je crus entendre un petit rire étranglé et regardais rapidement les personnes présentes. Tout le monde attendait la fin de ma présentation. Comme il me regardait bizarrement, je repris en anglais.
Moi : Je suis spécialisée dans l’informatique, mon Général. Plus précisément dans les réseaux, les moyens de communications et la sécurité.
Je m’y connais aussi en brouillage, piratage…ajoutais je tout bas en français.
Le petit rire étranglé parvint une nouvelle fois à mes oreilles mais pas plus que la première fois, je ne parvins à déterminer son origine. Le tour de table se poursuivit pendant encore une petite heure pendant laquelle je me perdis encore dans mes pensées.
Hammond : Bien, vous allez maintenant faire un tour de la base avec le Colonel O’Neill et son équipe. Vous connaissez déjà le Major Carter, voici le Docteur Jackson et Teal’c.
A ces mots, le Colonel et moi poussèrent un soupir. Pendant un instant, nos regards se croisèrent. Le Général se tourna vers moi.
Hammond : Un problème Sergent ?
" Oh et bien à part le fait que je viens de passer plus de dix heures dans un avion, plus d’une heure à attendre dans une salle d’aéroport, que mes pieds me font un mal de chien, que mon estomac crie famine et que niveau horaire je suis encore quelque part au dessus de l’Atlantique, tout va bien. Est-ce que j’ai mentionné mon mal de pieds ? ". J’avais murmuré tout ça dans un bon français que personne ici ne pouvait comprendre. ‘Bon, il faut que je pense à la réponse diplomatique à lui faire maintenant !’. J’entendis quelqu’un tousser pour masquer un rire mais apparemment sans succès car tous les regards se tournèrent vers le Docteur Daniel Jackson qui maintenant ne cachait plus le fou rire qui le gagnait.
" O Seigneur, faites que ce soit une coïncidence. Je vous en prie Seigneur ! Il ne peut pas parler français !" murmurais-je dans une supplique. Je me sentis rougir et je baissais la tête ‘Moi et ma grande g…! Bravo Pit, bien joué !’. Je tournais mon regard vers le jeune Docteur et nos yeux s’accrochèrent. Il riait toujours et ne semblait pas désireux de s’arrêter. Les autres le regardaient comme s’il avait perdu la tête. Le Général me regarda puis le regarda et finalement la phrase attendue sortie de sa bouche.
Hammond : Peut-on savoir ce qu’il y a de si drôle ? Docteur Jackson ? Sergent Robert ?
Je regardais le jeune Docteur d’un regard suppliant essayant de lui faire comprendre de ne rien dire. Avant que j’arrive à trouver mes mots en anglais –mais pourquoi, ils ne parlent pas français ces Américains ?- Daniel m’avait devancé.
Daniel : Je crois juste que le Sergent souhaiterait pouvoir se reposer un peu pour s’habituer au décalage horaire et peut-être pouvoir manger un peu. Ah oui et se changer…mettre des chaussures plus confortables.
Sur ce, il éclata à nouveau de rire et moi je me sentis rougir encore plus si c’était possible. Comme un silence mal à l’aise remplissait la pièce, le Colonel se décida à parler.
O’Neill : C’est vrai ça mon Général. Vous manquez à tous vos devoirs. Ces pauvres gens doivent être assez fatigués et affamés et…
Hammond : Je crois que tout le monde a compris, Colonel. Vous avez parfaitement raison, vous allez les conduire au mess puis dans leurs quartiers afin qu’ils se reposent un peu. Puis vous leur ferez faire le tour de la base.
Sur ce il se leva et d’un même mouvement nous sautèrent tous sur nos pieds pour nous mettre au garde à vous. J’étais plutôt contente de m’en tirer à si bon compte. Il ne me restait plus qu’à remercier le Docteur Jackson d’avoir tenu sa langue.
SALLE DE BRIEFING
O’Neill : Alors qu’est-ce que vous pensez de nos ‘stagiaires’ ?
Il n’avait posé sa question à personne en particulier et il fixait le bout de ses chaussures.
Daniel : Eh bien, je crois que ça va être très intéressant, une fois que nous aurons dépasser le problème du langage. Certains sont vraiment des sommités dans leur pays.
Carter : C’est exact. J’ai discuté avec ce professeur d’aéronautique norvégien. C’est stupéfiant d’entendre ses théories…
O’Neill : Hein, ah oui… Des scientifiques… Ah ben, quelle chance, ça nous manquait ici !
Daniel : Ah Jack, vous n’allez pas faire votre tête des mauvais jours. Il se pourrait même qu’il y ait votre alter ego au féminin dans ce groupe…
O’Neill : Pardon ?
Il lui jeta un regard perdu. Daniel leva les yeux au ciel puis regarda Jack en souriant largement.
Daniel : Cette Française. Elle me fait penser à vous. Enfin par certains côtés…
Jack le regarda comme s’il avait perdu la tête. Puis n’entendant personne faire de commentaire, il répondit
O’Neill : Non mais ça va pas, j’ai rien en commun avec cette *française* ! D’abord, elle ne fait même pas parti de l’USAF et elle travaille avec des ordinateurs et… en plus, ils mangent des grenouilles en France…
Son ton exprimait clairement le dégoût. Il regarda tour à tour ses trois équipiers. Un large sourire était imprimé sur leur figure et leurs yeux brillaient d’amusement devant ses piètres excuses.
Teal’c : Je crois au contraire que ce soldat a le même comportement que vous O’Neill.
Carter : C’est vrai mon Colonel. Je l’avais déjà remarqué à l’aéroport et…
O’Neill : Stop ! Plus un mot et c’est un ordre. Au fait Daniel qu’est-ce qu’elle a dit qui vous a fait rire comme ça ?
Daniel : je ne peux pas vous le dire, Jack.
O’Neill : Oh allez Dany Boy, ne vous faites pas prier. Vous n’avez jamais su garder un secret.
Daniel : Et bien, il y a un début à tout. Et puis, on perdrait à la traduction !
Laissant ces trois amis bouche-bée, il sortit tranquillement de la salle satisfait d’avoir eu le dernier mot.
‘Eh m…, je suis à la bourre ! Décidément, il y a des jours où on ferait mieux de rester coucher !’ C’est avec cette pensée que je déboulais dans le couloir menant à la salle de briefing. Un rapide coup d’œil à ma montre m’apprit que j’avais dix minutes de retard. ‘Pas si dramatique.’ Nous devions tous nous retrouver en salle de briefing pour avoir une présentation de la base et de ces missions. Je donnais un rapide coup à la porte puis entrais. Tous les regards se tournèrent vers moi et je bredouillais une vague excuse puis je me glissais au fond de la pièce. La pièce était plongée dans le noir, un film passait sur un écran géant. Prendre en cours de route n’allait pas être facile mais apparemment ils en étaient à la présentation des missions à accomplir durant les deux prochains mois. ‘Super… physique quantique, aéronautique, histoire… pas un peu d’informatique là dedans ou un peu de sport peut-être ?!’ Pendant le quart d’heure suivant, le film se déroula puis la lumière revint dans la salle. Chacun clignant des yeux pour s’habituer au brusque changement de luminosité.
Hammond : Quelqu’un a t-il des questions ?
‘Pas pour moi merci. J’ai déjà donné !’. Certains de mes collègues avaient pourtant le cerveau en ébullition car un flot de questions presque ininterrompues rempli la pièce pendant une heure. Quand le silence revint, le Général donna quartier libre à tout le monde jusqu’au lendemain 8H30. Sans un mot, le groupe se sépara, qui allait dans ses quartiers, qui allait manger un morceau ou se promener dans la base.
Pour ma part, je savais exactement où je voulais aller : vers un magnifique ordinateur repéré pendant notre petit tour. Quand je dis que je savais exactement où je voulais aller, ce n’était pas entièrement vrai. Cette base était un véritable labyrinthe et trouver mon chemin dans tous ces couloirs qui se ressemblaient comme deux gouttes d’eau n’était pas aisé! ‘Bon alors, on a tourné à droite au bout du couloir et ensuite c’était la deuxième porte à droite. Et ben voilà, pas plus compliqué que ça !’. Fièrement, j’ouvris la porte et entra dans la pièce… avant de ressortir en fronçant les sourcils. ‘Placard à balai, j’ai dû me tromper quelque part ! Oui mais où ?’
Après vingt minutes de recherche infructueuse, j’arrivais enfin à mon Eldorado : un PC. Coup d’œil à droite, coup d’œil à gauche, personne en vue, c’était le moment rêvé ! Laissant la lumière éteinte dans la pièce par instinct de conservation, j’allumais l’ordinateur. ‘Voyons ce que tu as dans le ventre mon beau.’ L’écran s’alluma et la composition du PC s’afficha. ‘Pas mal, ils ont du beau matos ici. Voyons ce qu’ils ont au niveau sécurité. Ils n’ont pas du lésiner !’. Je me retrouvais dans mon élément et ça me plaisait ! Une part de moi me criait que je ne devais pas faire ça mais une autre part me disait de relever le défi et pour l’instant, c’était elle la gagnante. Au bout d’un moment, j’éteignis l’ordinateur et me décidais à regagner mes quartiers pour la nuit. J’entendis une voix dans le couloir et me figeais sur place. ‘Pas de panique, elle ne fait que passer dans le couloir.’. La voix se rapprochait, en fait c’était *les* voix, deux pour être exact et des voix indubitablement féminines. Elles venaient ici ! ‘Bon alors là Pit, panique !! Allez trouve une solution !’. Sans réfléchir plus loin, je me jetais sous le bureau le plus éloigné de la porte d’entrée.
? : Ce projet va être fabuleux, je vais enfin pouvoir parler de mes découvertes avec des gens ouverts d’esprit…enfin dès que le Président aura donné son accord.
? : Parmi ces *gens*, j’ai cru remarquer quelqu’un en particulier qui retenait votre attention, non ?
Les deux femmes rentrèrent dans la pièce et allumèrent la lumière. Elles s’assirent autour d’un bureau, complètement ignorantes de ma présence.
?: Vous me direz, je vous comprends Sam, c’est un spécimen que j’aimerais bien étudier moi aussi !
Carter : Janet !
Fraiser : Sam ? Oh allez, ne soyez pas si prude ! En fait, c’est un bon moyen de rendre jaloux une certaine personne que nous connaissons bien…
Carter : Janet !
Je pouvais imaginer à son ton qu’elle était mal à l’aise. J’imaginais sans mal son visage devenir de plus en plus rouge et je pensais avoir deviné l’identité de cette mystérieuse personne qu’elles connaissaient bien. Un visage aux cheveux gris, un sourire niais sur les lèvres me traversa l’esprit et je souris de toutes mes dents malgré ma situation inconfortable. ‘Tiens, tiens, intéressante découverte !’. Les deux femmes continuèrent de discuter pendant encore une heure avant de sortir. Je rampais de sous le bureau et me relevais en étirant tous mes muscles, ce qui m’arracha une petite grimace. ‘Décidément, cette journée aura été complètement folle ! J’espère que ça ira mieux demain.’. Je sortis à mon tour après avoir jeté un petit coup d’œil dans le couloir et me dirigeais vers mes quartiers pour une bonne nuit de sommeil.
BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
Cela faisait maintenant une semaine que nous étions là. Et je peux vous dire que je m’ennuyais ferme… Chacun avait un rôle, une place bien définie dans cet échange. Mon boss devait vraiment avoir une dent contre moi pour m’envoyer ici. J’avais le droit de toucher aux ordinateurs mais sous haute surveillance seulement, ce que je pouvais comprendre. Le reste du temps, je faisais quelques petits boulots à droite, à gauche pour les différents groupes de chercheurs. C’était palpitant ! Je passais donc la plupart de mon temps dans la salle de sport. Le principal avantage d’être ‘asociale’, c’est que personne ne vient vous déranger mais l’inconvénient de la technique c’est que personne ne vient jamais discuter avec vous ! Enfin bref, au bout d’une semaine, j’en avais marre. Il fallait que je sorte d’ici, que je voie la lumière du soleil, ne serait-ce que pour quelques heures : je ne m’étais jamais prise pour une taupe et ça n’allait pas commencer maintenant ! Regardant autour de moi, je vis que trois des membres de SG1 étaient venus faire du sport. D’un pas décidé, je me dirigeais vers le Colonel O’Neill, après tout, c’était lui le responsable de ce programme.
Moi : Mon Colonel, pourrais-je vous poser une question ?
O’Neill : Sur, vous pouvez !
Moi : Est-il possible de sortir pour aller courir ?
O’Neill : Pardon ?
Moi : Je souhaiterais aller courir à l’extérieur de la base, est-ce possible ?
O’Neill : Quoi ?
Je levais les yeux au ciel ‘Seigneur, donnez-moi la patience ! Est-ce que mon accent est si horrible ?’. Je regardais autour de moi d’un air presque désespéré. Teal’c était assis en tailleur sur un tapis de gym et semblait perdu dans une profonde méditation. Le Major Carter était un peu plus loin en train de faire des abdos. ‘Bon, répète lentement en articulant comme il faut !’
Moi : Courir… Jogging peut-être…
Le Colonel me regardait comme si je venais de dire des horreurs. Je n’avais toujours pas ma réponse mais je peux être quelqu’un de très têtue et je voulais aller courir dehors !
Le Major s’était rapprochée en entendant la conversation. ‘Ok Pit, recommence encore une fois mais pas d’insubordination !’
Moi : Vous savez courir… C’est… euh… comme marcher mais en plus rapide !
Voyant son regard interrogateur, je laissais sortir un profond soupir et lançais à la ronde
Moi : Y a t-il un traducteur dans la salle ? Quelqu’un avec un cerveau en état de marche, ce serait mieux.
J’avais ajouté cette dernière phrase en français pour mes seules oreilles bien sur ! Le Major Carter dut avoir pitié de ma lente agonie car elle me fournit la réponse tant attendue.
Carter : Vous ne pouvez pas sortir seule à l’extérieur. Il vous faut un certain nombre d’autorisation dont celle du Général Hammond. C’est pour ça que la salle de gym a été créée ici, pour pouvoir…
Moi : Avec tout le respect que je vous dois, faire du vélo en salle ne vaut pas un bon petit footing à travers la forêt ! J’aimerais juste vérifier que le Soleil est toujours à la même place dans le ciel. Si vous pouviez m’indiquer quelles sont les formalités à remplir, que je puisse enfin sortir d’ici… euh… Major… s’il vous plait.
Carter : Oui bien sur.
Deux heures plus tard, j’étais douchée, habillée et j’avais rempli tous les papiers utiles et nécessaires pour pouvoir revoir le ciel. Il ne me restait plus qu’une petite condition à remplir : trouver quelqu’un de la base qui viendrait avec moi chaque fois que j’irai courir.
Cela faisait maintenant un mois que nous étions ici. Ce n’était pas si désagréable en fait. J’avais appris deux ou trois choses assez intéressantes du point de vue travail même si j’avais décidé de ne pas m’introduire dans leur système informatique…pour l’instant en tout cas. Je pouvais aller courir tous les jours et j’avais appris à connaître un peu mieux les différents membres du programme. Je m’étais rapprochée de l’officier espagnol. Parlant sa langue, on pouvait se parler un peu sans que tout le monde comprenne et il faut bien l’avouer, ça faisait du bien!
Le Colonel O’Neill avait accepté de m’accompagner dans mon jogging quotidien. Je pense que le Général Hammond lui a forcé la main au début mais je crois bien qu’il y prend plaisir même s’il ne le dira jamais : il n’est pas du genre à exprimer ses sentiments.
J’avais de longues conversations avec Daniel. Nous étions devenus amis et bien que son comportement soit la plupart du temps enjoué, je l’avais surpris plus d’une fois avec un regard mélancolique et triste. Je ne connaissais pas son histoire mais je me doutais bien qu’une tragédie avait dû le toucher. Si au début, nous parlions surtout de nos différences de cultures, nous en étions rapidement venus à parler de la relation du Colonel et du Major ou plutôt du manque de relation… Ca semblait dépité mon nouvel ami. Il est vrai que l’attirance entre ces deux là était plus que visible. Les regards, les taquineries, les sous-entendus… Je suis sure que même Hammond s’en est rendu compte. Je crois même que seuls les deux intéressés ne sont pas au courant ! Enfin je veux dire, il existe une cagnotte au sein de la base où tout un chacun peut venir parier sur l’endroit, la date et l’heure de leur premier baiser et d’après Janet (qui tient les comptes) tout le monde est venu parier au moins une fois. Janet m’a expliqué que les paris ont commencé dans la semaine qui a suivi le retour de leur première mission (qui était restée un mystère malgré mes efforts), soit plus de quatre ans auparavant ! Elle n’a pas voulu me dire le montant total de la cagnotte mais j’aimerais bien la gagner ! ‘Bon, ne pas oublier la réunion qui doit commencer dans…’ je jetais un œil sur ma montre ‘maintenant ! Elle commence maintenant ! Et m… !’ Sur ce, je me mis à courir en direction de la salle de briefing. Arrivée à la salle, je m’assis à côté de Daniel et me fis toute petite, mes retards commençaient à être aussi connus que ceux du Colonel O’Neill. Daniel se pencha vers moi et me murmura
Daniel : Je comprends mieux pourquoi tu vas courir tous les jours Pit !
Moi : Ah, ah très drôle Danny Boy !
Un raclement de gorge nous ramena à la réalité et nous nous tournèrent vers le Général Hammond.
Hammond : Bien puisque tout le monde est arrivé, nous allons pouvoir commencer. Je vous ai réuni car j’ai eu le consentement du Président pour vous parler du projet ‘Porte des Etoiles’.
Apparemment c’était le fameux projet top-secret dont m’avait parlé Daniel. La vue du Colonel O’Neill m’aurait fait rire si l’heure n’avait pas été au sérieux. Ses yeux étaient ronds et prêts à sortir de leurs orbites, sa bouche était grande ouverte… Hammond ne sembla pas avoir remarqué la réaction de son second en commandement ou bien il ne voulait pas y faire attention. Toujours est-il qu’il enchaîna.
Hammond : Messieurs, mesdames, le moment est venu de vous expliquer et de vous montrer qu’elle est la véritable mission de cette base. Pour mieux vous faire comprendre de quoi il retourne, nous allons aller dans la salle d’embarquement.
Il se leva imité par l’ensemble des personnes présentes dans la pièce. Il sortit le premier suivi de près par O’Neill qui voulait apparemment lui parler en privé. Je regardais mes collègues étrangers qui comme moi ne comprenait pas ce que la salle d’embarquement pouvait être ni ce qu’elle faisait dans une base souterraine. Le Major Carter et Daniel échangèrent un regard amusé devant nos interrogations muettes. Personne n’osa cependant les formuler tout haut et nous les suivirent docilement jusqu’à notre destination.
BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
SALLE D’EMBARQUEMENT
Arrivés dans cette vaste salle, nos regards furent attirés par un anneau métallique gigantesque. Je crois que nos visages devaient exprimer la même stupéfaction et ressemblaient au visage que le Colonel affichait quelques instants auparavant. En pensant au Colonel, je jetais un coup d’œil circulaire à la pièce et je le vis en grande conversation avec le Général. ‘Ouh là, je ne sais pas ce qu’ils se disent mais ils n’ont pas l’air d’accord !’. O’Neill paraissait furieux et le Général était très rouge. Au bout de quelques secondes la conversation prit fin et les deux hommes revinrent vers nous. Le Général pointa l’anneau avec un ample geste du bras et annonça à la manière d’un présentateur
Hammond : Messieurs, mesdames, je vous présente la Porte des Etoiles.
Au ton de sa voix, je crus discerner de la fierté, de la joie et un petit quelque chose de plus que je n’arrivais pas à définir exactement. Quoique fut cette Porte, nous savions tous que c’était un projet qui dépassait de loin tout ce qu’on avait pu imaginer. Hammond se tourna, leva sa tête et s’adressa à quelqu’un assis derrière un pupitre.
Hammond : Composez les coordonnées de P2X-763.
Voix : Tout de suite, mon Général.
Nous assistions à cet échange nous demandant bien de quoi il parlait. Je me tournais vers Daniel pour lui demander des renseignements quand un bruit provenant de la Porte nous fit nous retourner. ‘Elle bouge, c’est pas possible ! Comment…Qu’est-ce que…’ Je n’arrivais pas à formuler une question cohérente. J’étais complètement hypnotisée par la rotation de l’anneau, je voyais cette danse et je ne pouvais détourner les yeux : elle tournait, s’arrêtait sur un symbole mystérieux, un chevron s’abaissait, une lumière rouge s’éclairait durant un bref instant puis le chevron remontait à sa place et la ronde recommençait. La ronde, le symbole, le chevron, la lumière… J’avais l’impression que tout se déroulait au ralenti, c’était incroyable, merveilleux… J’entendis une voix lointaine, floue annoncer " Chevron sept enclenché " puis tout d’un coup la ronde cessa, je vis déferler une vague immense dans la pièce. Par instinct je me baissais, presque à me jeter par terre. L’immense vague repartie en arrière puis arrêta enfin de bouger pour se stabiliser au centre de l’anneau. Je crois que si Daniel n’avait pas été derrière moi, je serai tombée sur le derrière ! Je tournais vers lui un visage hébété : je n’arrivais pas à croire ce que mes yeux venaient de voir. Je me tournais vers mes compagnons et les mêmes traits mi-incrédules mi-émerveillés se lisaient sur leurs visages.
Hammond : Vous venez d’assister à l’ouverture de la Porte vers un autre monde. Avant que vous ne posiez des questions tout à fait légitimes, nous allons retourner dans la salle où le projet Porte des Etoiles vous sera expliqué. Je tenais à ce que vous assistiez à cette démonstration pour que vous compreniez l’importance et l’enjeu de ce programme.
Trop émus encore par ce que nous venions de voir, nous nous contentèrent de hocher la tête avant de partir en direction de la salle de briefing. Après tout, cet échange allait certainement être beaucoup moins ennuyeux que prévu !
Incroyable, prodigieux, fantastique… je manquais de superlatif pour qualifier ce que nous venions d’apprendre. Le Major Carter nous avait expliqués dans les grandes lignes en quoi consistait le projet Porte des Etoiles. Elle avait eu toute notre attention, on aurait entendu une mouche volée dans la salle pendant qu’elle nous fournissait ces explications. Le Général nous avait ensuite annoncé que nous passerions tous la Porte le lendemain, chacun accompagnant une équipe. J’étais excitée comme une puce et je n’arrivais pas à tenir en place. ‘Comment veulent-ils que je dorme après ce qu’on vient de découvrir ?’ Je me tournais et me retournais dans mon lit. ‘Je n’arriverais jamais à dormir !’. Je décidais de sortir me promener un peu dans les couloirs de la base à défaut de pouvoir faire un footing dans la forêt (je ne pense pas qu’O’Neill aurait aimé m’accompagner à cette heure-ci de la nuit !). Comme j’arrivais près de la salle où se trouvait *mon* PC (celui que j’avais eu tant de mal à trouver la première fois), je vis une ombre se faufiler hors de la salle. Par réflexe, je me collais contre le mur pour me fondre dans les ombres. ‘Pourvu que ce ne soit pas un des soldats de garde ! Et pourvu qu’il ne vienne pas par ici…’. Je retins ma respiration pendant une bonne minute puis je risquais un coup d’œil en direction de la salle…personne dans le couloir. Je relâcha ma respiration et poussa un soupir de soulagement. ‘OK Pit, assez de frayeur pour cette nuit. Retour dans la chambre et dodo !’. Comme je retournais dans mes quartiers, je ne pus m’empêcher de me demander qui était cette mystérieuse ombre.
BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
LE LENDEMAIN
Il était 8h00 du matin et j’avais dû mal à me concentrer sur ce que disait le Général Hammond. L’ombre que j’avais surpris hier ne quittait pas mon cerveau et son identité m’obsédait, je ne m’étais endormie que très tôt ce matin et le réveil était arrivé bien trop vite à mon goût. Je reportais mon attention sur les paroles du Général.
Hammond : Les départs se feront avec trente minutes de décalage entre chaque équipe. La première équipe partira à 0900 exactement. Toutes les planètes sélectionnées ont déjà été visitées : elles sont soit inhabitées, soit occupées par des peuples alliés. Je demanderais à chacun de nos invités de se mettre sous les ordres du chef de son équipe d’affectation. Nous allons faire la composition des équipes.
Quinze minutes plus tard, j’étais dans le vestiaire, mon armoire était grande ouverte et je me demandais ce qu’il fallait emmener, quand SG1 arriva. Ils étaient plongés dans une conversation très animée et quand ils me virent, la conversation cessa.
Moi : Ne vous arrêtez pas pour moi surtout. A moins que vous ne parliez de moi… Laissez moi deviner, vous faisiez…un pari, non ?
Je souriais de toutes mes dents. Daniel m’avait parlé de leur habitude de parier sur les membres des équipes et à mon avis, ils pariaient sur les nouveaux membres temporaires du SGC.
Moi : Alors, j’ai raison ?
Ils regardaient leurs pieds à l’exception de Teal’c bien sur. Il ne disait pas grand chose mais je l’aimais bien. Il énonçait toujours les choses avec une vérité et une naïveté touchantes. Bien décidée à ne pas en rester là, j’ajoutais
Moi : Je parie une tournée chez O’Malley sur moi-même.
Puis sans leur laisser le temps de répondre, j’enchaînais,
Moi : Quelqu’un pourrait-il me dire ce que je dois prendre pour partir en exploration ?
BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
SALLE D’EMBARQUEMENT
9H00
‘Oh bon sang ! Ca y est, on va vraiment y aller…C’est complètement dingue !’. SG1 et moi étions devant la Porte des Etoiles, nous attentions que le vortex s’ouvre. On m’avait prévenu de ce qui allait m’attendre pendant le passage. Je me sentais à la fois inquiète et excitée. J’avais l’impression que mon estomac était rempli de papillons. Mon cœur battait à cent à l’heure, je l’entendais résonner jusque dans mes oreilles. ‘plus que deux chevrons’. Je sentis une main sur mon épaule et me retournais vers le propriétaire, c’était le Colonel O’Neill.
O’Neill : Ca va bien se passer Sergent. Ne vous inquiétez pas.
‘Tu parles Charles ! Facile à dire quand on a passé la porte des dizaines et des dizaines de fois !’. Je grommelais un " Je suis pas inquiète du tout " et reportais mon attention sur la Porte. ‘Plus qu’un seul chevron ! Allez respire Pit, respire à fond!’. Je dois bien l’admettre, j’étais morte de trouille ! Mais je n’allais certainement pas leur dire *ça*…
Voix : Chevron sept enclenché.
Hammond : SG1, bonne chance. Revenez nous en entier. Nous vous attendons dans 24 heures.
Moi : Et ça veut dire quoi ça " Bonne chance et revenez nous en entier " ?
Je regardais chaque membre de SG1 tour à tour. J’étais plus morte de trouille, j’étais bien au-delà ! Je commençais à sentir une pointe de panique déferler dans mon cerveau. Ils ne prononcèrent pas un mot.
Moi : Il rigole, n’est-ce pas ? Une sorte de bizutage pour les nouveaux, hein ?
Je les regardais à nouveau tour à tour, une lueur d’espoir dans les yeux et dans la voix. Ils se contentèrent de me regarder et je crus deviner une étincelle d’amusement dans les yeux d’O’Neill mais avant que je ne puisse insister, il prit la parole.
O’Neill : Bon allez les enfants ! On n’a pas que ça à faire.
Sur ces bonnes paroles, Teal’c, Carter et Daniel traversèrent le vortex.
O’Neill : Envie de revenir sur votre pari, Robert ?
Ce fut cette phrase qui me décida à traverser la Porte. Je redressa les épaules et je le fixa droit dans les yeux puis je lui répondis d’une voix pleine de défi.
Moi : N’y comptez pas mon Colonel. Vous devrez payer !
Et sur cette dernière phrase, je fis le dernier pas qui me séparait de cette lointaine planète que nous allions visiter.
SUR P4R-268
‘Oh bon sang !’. Je n’arrivais pas à penser plus loin. J’essayais de me lever mais j’avais l’impression de peser des tonnes et j’avais si froid !
Daniel : Ne bouge pas, Pit. Ca va passer dans un petit moment.
Il se tenait devant moi et je vis ses yeux remplis de compréhension. Lui aussi avait connu ça pour sa première traversée. Cette pensée me réconforta et je sentais déjà que mes muscles et ma température revenaient à la normale. Profitant de ces quelques minutes de répit, j’en profitais pour regarder le paysage qui s’offrait à mes yeux. C’était grandiose : je voyais des arbres et des champs à perte de vue. A l’horizon, une chaîne de montagne se découpait dans le ciel d’un bleu intense. Une lumière vive commençait à poindre au-dessus des cimes. Je vis le premier soleil se lever et inonder la vallée d’un orange flamboyant. C’était vraiment magnifique. Je sentis quelqu’un se rapprocher derrière moi et regarder le lever du soleil.
Carter : Alors, les premières impressions ?
Moi : C’était vraiment… Wouah ! Je suis désolée, je manque de mot pour décrire ce sentiment. C’est tellement incroyable. Je me suis sentie comme aspirée au moment du passage dans le vortex et après… et bien après, j’étais là. Et cette vue… C’est tellement beau, serein…
Carter : Oui, c’est magique, hein ? Quand on pense qu’il faut à peine une seconde pour que nos molécules…
Mais le Colonel la coupa avant qu’elle n’aille plus loin.
O’Neill : On sait Carter ! C’est vraiment incroyable mais maintenant, c’est l’heure de re-visiter cette planète avec notre invitée.
Carter : Oui, mon Colonel.
J’adorais les regarder se chamailler tous les deux. Je jetais un coup d’œil à Daniel, il semblait amusé lui aussi. Quant à Teal’c, il surveillait les alentours, l’arme à la main, prêt à toutes éventualités.
O’Neill : Du calme Teal’c, on est déjà venu. Il n’y a rien sur cette planète. Vous savez Robert, on n’est pas si détendu habituellement. Il ne faudrait pas vous imaginer des…choses que vous raconteriez lors de votre rapport.
Moi : Non, mon Colonel. Bien sur que non.
Il me regarda avec un sourire satisfait puis se tourna vers Carter.
O’Neill : Alors Carter, vous avez mesuré tout ce que vous vouliez avec votre…euh…machin ?
Ca la fit sourire. Décidément, le jargon scientifique n’était pas fait pour lui.
Carter : Tout est enregistré mon Colonel.
O’Neill : Bien. Danny Boy, il n’y a pas de cailloux pour vous !
Daniel leva les yeux au ciel et O’Neill sourit à pleines dents. Il savait que Daniel détestait qu’on appelle des ruines des cailloux. Et c’est justement pour ça qu’il le faisait ! J’avais l’impression de voir mes deux frères se chamailler ! ‘Ah vraiment, les enfants !’ pensais-je en soupirant. Jack décida qu’il était temps de se mettre en route et la longue marche commença.
Quelques heures plus tard et quelques kilomètres plus loin, on se trouvait au milieu d’une grande clairière. Ce serait notre campement pour la nuit. Les sacs de couchages furent vite installés, un feu brûlait et je pouvais enfin m’asseoir. J’avais pourtant l’habitude de marcher mais là, je n’en pouvais plus. Cette marche dans la forêt n’avait pas été de tout repos mais à part ça, rien n’était venu perturber notre voyage. Je mangeais très vite et avec l’autorisation du Colonel, je me retirais pour m’effondrer sur mon sac de couchage. Après quelques heures bien trop courtes à mon goût, mon tour de garde arriva. Au bout de quelques minutes, un bruit derrière moi me fit sursauter et je braqua mon arme sur une silhouette.
O’Neill : On se calme. Ce n’est que moi.
Moi : Vous m’avez fait peur mon Colonel. Désolée.
Un silence maladroit se fit et je repris ma garde. Au bout de quelques instants, je jetais un coup d’œil furtif vers le colonel. Il était assis, le dos appuyé contre un arbre. La tête penchée en arrière, il regardait les étoiles. C’est à ce moment là que j’entendis le premier bruit. Je me figeais sur place, retenant mon souffle. Ce n’était peut-être qu’un animal de cette planète mais étant donné que c’était ma première nuit sur une planète située à des années lumières de ma planète d’origine, j’étais un peu nerveuse... Je me tournais vers O’Neill, tous ses sens étaient en alerte, il posa lentement un doigt sur ses lèvres pour m’imposer le silence. Je hochais légèrement la tête en signe d’accord. Mes oreilles étaient grandes ouvertes, je guettais le moindre bruit de la forêt. J’avais l’impression d’avoir rêvé, il n’y avait que le silence. Au deuxième bruit, je sus d’instinct que ce n’était pas un animal. ‘Oh Seigneur, faites que tout se passe bien !’. Du coin de l’œil, je vis Teal’c qui était là, l’oreille aux aguets. Il avait entendu lui aussi. Très calmement, Jack s’accroupit près de Carter et lui secoua l’épaule pour la réveiller. Un doigt sur ses lèvres, il lui fit signe de se lever et de surveiller les environs puis il se pencha sur Daniel et le réveilla. Il lui mit une main sur la bouche pour l’empêcher de protester. Nous voyant tous réveiller, armes à la main, près à faire feu à la moindre alerte, Daniel comprit immédiatement qu’il y avait un problème. Lentement mais sûrement, nous nous rapprochèrent des arbres et quand chacun d’entre nous fut à une distance respectable, O’Neill donna ces ordres.
O’Neill : Courez ! On se retrouve à la Porte. Teal’c et moi nous les retarderons le plus possible.
Je me mis à courir avec l’énergie du désespoir, Daniel à côté de moi, Carter juste derrière. J’entendis des coups de feu et je voulus me retourner pour voir ce qui se passait mais Carter me plaqua une main sur l’épaule pour m’intimer d’avancer.
Carter : Ils nous rejoindront. Ne vous en faites pas.
J’avais le souffle court, mon cœur battait la chamade, j’étais en sueur. Devant nous la Porte se profila enfin.
Carter : Daniel, les coordonnées. Sergent avec moi à couvert on va couvrir l’arrivée du Colonel et de Teal’c.
Daniel couvrit les cinquante derniers mètres en sprint. Je ne pensais pas qu’il pouvait courir si vite ! Je suivis le major à l’orée de la forêt, nous étions allongées, chacune derrière un arbre à quelques mètres de distance l’une de l’autre. Je commençais à me dire que quelque chose avait dû arriver aux deux hommes quand les échanges de tir se rapprochèrent et je vis débouler deux silhouettes. Un coup d’œil à Carter me fit comprendre qu’elle avait aussi reconnu le colonel et Teal’c. ‘Ouf, ils sont en vie !’. C’est alors que je vis derrière eux d’autres formes et apparemment des formes hostiles ! Je les visais avec mon arme prête à faire feu.
Carter : Pas encore…pas encore… maintenant !
Et je pressais la détente en même temps qu’elle. Le bruit était assourdissant, nos deux équipiers profitèrent de la surprise de leurs poursuivants pour courir jusqu’à la porte. Le vortex était formé, je voyais une vague lumière bleue miroitée. A la radio, O’Neill hurlait pour se faire entendre.
O’Neill : Mesdames c’est quand vous voulez ! Maintenant, ça serait bien !
Carter et moi nous levèrent d’un seul bond et coururent en direction de la porte. Nous étions courbées vers l’avant pour essayer de manière dérisoire d’être moins visible pour nos ennemis. Jack et Teal’c arrosaient généreusement la zone pour nous couvrir. A tour de rôle, nous nous soutenions pour ne pas tomber et arriver en un seul morceau.
O’Neill : Plus vite ! Le vortex ne va pas tenir éternellement.
Quand on arriva à leur hauteur, on était à bout de souffle. Carter regarda la porte et se tourna vers le Colonel.
Carter : Mon Colonel, le vortex devient instable. On doit franchir la porte maintenant !
Nous nous regardèrent tous en même temps et d’un seul mouvement, nous jetèrent au travers du vortex.
BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
SALLE D’EMBARQUEMENT
Dire que l’atterrissage avait été dur est en dessous de la vérité. A l’arrivée, on avait roulé pêle-mêle sur la rampe jusqu’en bas. Teal’c s’était relevé très vite, Daniel qui nous attendait anxieusement m’aidait à me remettre sur pieds. Quant au colonel et au major, disons que leur atterrissage relancerait probablement les paris et gonflerait la cagnotte! Carter était couchée sur le dos et il avait atterri sur elle, ils étaient tous deux devenus rouge pivoine. Si je n’avais pas été si chamboulée, je crois que j’aurais éclaté de rire !
Hammond : Colonel, quand vous aurez fini de vous reposer sur le Major, vous pourrez peut-être me dire ce qui s’est passé ?
Son ton sérieux était démenti par l’étincelle d’amusement qu’on pouvait lire dans ses yeux. Le Colonel et le Major étaient si troublés qu’ils ne s’en étaient même pas rendu compte. Ils étaient presque au garde à vous devant le Général et quelques rires étouffés se firent entendre dans la pièce. Janet, qui avait été appelée quand Daniel avait passé la Porte, essayait vainement de cacher un sourire. Même Teal’c paraissait comprendre le comique de la situation, le coin de ses lèvres s’était relevé en une tentative de sourire.
O’Neill : Tout s’est bien passé jusqu’à ce qu’une armée de Jaffas nous tombe dessus mon Général.
Hammond : Qu’est-ce que des Goa’ulds faisaient là-bas ?
O’Neill : Excusez-moi mais je ne me suis pas arrêter pour le leur demander monsieur.
Sam sourit à sa remarque, le Général ne fit aucun commentaire et moi je me demandais bien ce qu’était un Goa’uld.
Hammond : Bon, tout le monde à l’infirmerie. Si tout va bien, débriefing à l’issu.
Tous en chœur, nous lui donnèrent un " Oui, mon Général ". Satisfait, il partit vers son bureau pendant qu’on partait en direction de l’infirmerie.
Moi : Dites-moi, c’est toujours comme ça vos missions de routine ?
Je ne m’adressais à personne en particulier. L’adrénaline commençait à retomber et je commençais seulement à réaliser ce qui s’était passé.
Carter : Oh non ! Parfois on a des ennuis.
Sa réponse me stupéfia et je m’arrêtais net. Elle s’arrêta, se retourna et me fis un grand sourire avant de reprendre son chemin.
Cela faisait deux semaines maintenant que nous partions en mission à raison d’une planète tous les deux ou trois jours à peu près. C’était pour moi une source d’émerveillement constamment renouvelée. Je commençais à mieux saisir le rôle du Colonel O’Neill et de Teal’c au milieu de tous ces scientifiques. Ces deux là étaient de sérieux adversaires et je n’aurais pas aimé être à la place de leurs (nos) ennemis. Quoique la stratégie ‘on fonce d’abord, on réfléchira ensuite’ puisse paraître un peu simplette, elle fonctionnait plutôt bien ! Voir les membres de SG-1 travailler ensemble était vraiment une expérience à vivre. Ils se complétaient tous à la perfection et même si parfois il y avait quelques tensions entre les membres (surtout entre Jack et Daniel), ils étaient liés comme les doigts de la main : c’était à la vie à la mort entre eux. Et je ne pouvais que me sentir remplie de respect et d’admiration pour cette équipe hors du commun. La vie s’écoulait plutôt paisiblement : je continuais d’avoir de longues conversations avec Daniel, Teal’c m’apprenait les bases de la relaxation, j’adorais faire marcher Sam avec Janet à propos du Colonel et je continuais les séances de footing avec O’Neill. Après tout, l’entraînement était ce qui m’avait permis de sauver mes fesses lors de notre première mission !
Pourtant notre routine fut interrompue en une fin d’après-midi lorsque le Général Hammond convoqua tout le monde en salle de briefing. Nous étions à peine entrés dans la pièce qu’il commença.
Hammond : Pas la peine de vous asseoir. Ce que j’ai à vous dire ne prendra pas longtemps. Tous les passages à travers la porte seront suspendus pour le moment pour pouvoir effectuer une vérification complète du système. Pour l’instant, vous reprenez tous les études dans les laboratoires. Rompez !
Il avait débité son monologue sans reprendre son souffle. Je me sentais déçue : plus de voyages interplanétaires, ça voulait dire plus de souvenirs à se fabriquer, plus de complicité hors planète, plus de nouvelles rencontres… Retourner dans les labos, je n’en avais vraiment pas envie, moi ! Tout le monde se dirigea vers la sortie et au moment où je franchis le seuil, j’entendis le Général qui rappelait les commandants des différentes équipes. Après un moment de flottement, SG-1 plus moi et moins le Colonel se dirigea vers l’infirmerie pour aller voir Janet.
Janet : Bonjour… Et bien, vous en faites une tête. Que se passe t-il ?
Carter : On n’en sait rien justement. Le Général vient juste d’annoncer l’arrêt temporaire des missions suite à je ne sais quel problème lié à la révision de la Porte… *Je* suis l’experte de la Porte des Etoiles, non ?
Mais sans attendre de réponse, elle poursuivit d’un ton virulent.
Carter : Et bien je n’ai jamais entendu parler d’une vérification quelconque de la Porte ! C’est juste une excuse pour… Ô mon Dieu, ils ont encore décidé de fermer la base et …
Daniel : On se calme Sam. Ca ne vous ressemble pas de paniquer comme ça.
Moi : Je crois que ce qui la panique, c’est qu’on puisse faire des dégâts à ses joujoux !
Je m’étais adressée en français à Daniel. Je n’avais pas envie qu’on m’accuse d’insubordination envers un officier supérieur ! L’inquiétude planait toujours dans nos cœurs : l’arrêt avait été décidé trop brutalement pour avoir été programmé de longue date. Quelque chose n’allait pas. La seule chose à faire était d’attendre le retour du Colonel pour avoir des nouvelles. Au bout d’un quart d’heure, tout le monde se sépara : on ne pouvait pas attendre indéfiniment dans l’infirmerie. Sam était repartie dans son labo, Teal’c dans ses quartiers pour sa méditation quotidienne. Daniel retourna dans son labo pour étudier un nouveau caillou et je l’accompagnais sur une portion de chemin. Je voulais aller sur l’ordinateur pour commencer à rédiger le rapport que je devrais rendre à la fin de l’échange. En arrivant près de la porte, nous entendirent une voix venant de la salle. En fait, c’était plus un murmure, la voix était rauque et étouffée. Par intermittence, elle s’interrompait puis reprenait la conversation. Je ne comprenais pas un mot. Au froncement de sourcils de Daniel, je compris que lui non plus. ‘Ca c’est un comble, *monsieur* parle 23 langues et on ne tombe pas sur la bonne !’. Un bruit provenant de l’intérieur de la pièce me tira de mes pensées et agissant par instinct, nous nous cachèrent au bout du couloir. Il ne semblait pas avoir de raison logique de se cacher, après tout la salle était ouverte à tout le monde, mais c’était comme un pressentiment.
Le dos plaqué au mur, nous retenions notre souffle. Que faire s’il vient par ici ? Je risquais un coup d’œil en direction de la pièce. La porte s’entrebâilla et une silhouette furtive se glissa hors de la salle pour s’éloigner. A cause du faible éclairement du couloir, je ne pus distinguer les traits de cette mystérieuse personne. C’est alors qu’un souvenir surgit dans mon esprit, une autre scène avec une silhouette sortant furtivement de la salle près de deux semaines plus tôt. Je me tourna vers Daniel, il avait toujours les sourcils froncés.
Moi : Je dois parler au Général Hammond, tout de suite.
Il me regarda à peine, toujours sous l’emprise d’une profonde réflexion. Il hocha la tête avant de répondre.
Daniel : Je dois le voir moi aussi.
C’est ainsi qu’on se retrouva en route pour le bureau du Général. Arrivés devant sa porte, Daniel frappa et entra dès qu’il en reçu l’autorisation. Prenant une profonde inspiration, je le suivis et ferma la porte. Sans grande surprise, je vis qu’O’Neill était déjà dans le bureau.
Hammond : Puis-je savoir ce qui vous amène tous les deux ?
Je me tournais vers Daniel et nos regards se croisèrent, il hocha de nouveau la tête et il commença à expliquer la scène que nous avions surprise. Le Général l’écouta sans l’interrompre, le visage inexpressif. Jack ne l’interrompit pas mais il poussait de petits soupirs de temps à autres, il voulait savoir exactement où nous voulions en venir.
Hammond : Cette salle n’est pas interdite au public, Docteur Jackson. Cette personne n’a rien fait d’illégal et les soupçons ne sont pas suffisants. De plus, vous avez vous-même dit que vous ignorez son identité.
Moi : Mon Général, avec tout le respect que je vous dois, je pense que Daniel…enfin le Docteur Jackson a raison. Ce n’est pas la première fois que je le surprends dans cette pièce. La première fois remonte à la nuit précédent notre première mission. Je n’arrivais pas à dormir et j’ai décidé d’aller…euh faire… un tour… oui, c’est ça… un tour dans les couloirs. Et en passant à proximité de la pièce, j’ai surpris une silhouette sortir furtivement.
O’Neill : Mais enfin pourquoi n’avoir rien dit ?
Je me tourna vers lui puis vers le Général.
Moi : Je ne pensais pas que ça pouvait être important et puis, je n’étais pas sensée être là alors… Puis-je demander ce qui se passe ?
Daniel : Oui, j’aimerais bien savoir moi aussi.
Après un temps d’hésitation où les deux officiers commandants se regardèrent, le Général nous donna une explication.
Hammond : Il s’est avéré que nous avons une fuite d’informations. Nous en avions un léger soupçon qui s’est confirmé un peu plus tôt dans l’après-midi. Les principaux suspects selon le Pentagone seraient les militaires étrangers, dont vous Sergent.
Je le regardais bouche-bée, il n’était pas sérieux là quand même. Mais il poursuivit tranquillement sans paraître avoir remarquer ma réaction.
Hammond : Est-ce que vous pouvez nous dire autre chose sur le mystérieux inconnu ?
O’Neill : Ce qu’il faisait, par exemple. Non c’est vrai, ça pourrait nous aider…
‘Ce type a vraiment le don de s’essayer à l’humour dans les pires situations !’ Je ne savais pas si je devais m’en émerveiller ou me sentir navrée.
Moi : Je n’en sais rien mon Colonel, je n’ai pas réussi à comprendre un seul mot de sa conversation.
Les yeux se tournèrent vers Daniel comme chaque fois qu’on parlait de traduction et de langues étrangères !
Daniel : Ne me regardez pas comme ça, je n’ai pas compris non plus. Mais je crois pouvoir dire que les consonances sonnaient assez comme celles des pays de l’Est de l’Europe.
O’Neill : C’est le Russe, mon Général. Est-ce que je ne vous ai pas dit dès le début que ce Russe nous apporterait des problèmes ?
Il exultait presque comme un enfant. Hammond poussa un petit soupir avant de se frotter l’arête du nez. Je n’aurais pas aimé être à sa place. Il allait devoir prendre une décision et rapidement. Le programme prenait fin dans deux semaines environ et ensuite chacun rentrerait chez lui. La voix de Daniel vint briser le silence du bureau.
Daniel : Ce ne peut pas être le Russe.
Son ton était calme et il paraissait sur de lui. Il regardait Jack comme pour le mettre au défi de le contredire. Ce fut le Général qui posa la question le premier.
Hammond : Pourriez-vous nous éclairer de vos lumières Docteur Jackson ?
L’impatience transpirait dans le ton de sa voix. Même Jack ne fit aucun commentaire, il n’était pas fou au point de servir de défouloir au Général.
Daniel : Je parle russe monsieur et je peux soutenir que ce que nous avons entendu ce soir n’était pas du russe.
Il regardait Jack avec cette petite lumière dans les yeux qui disait ‘un-zéro pour moi, essayes de faire mieux’. Décidément, ces deux là n’étaient pas sortables ! Alors qu’un traître s’occupait tranquillement de faire sortir du pays des informations classées secret-défense, ces messieurs se livraient un combat de coq !
Hammond : Bien alors il ne nous reste que deux personnes : l’officier roumain et l’officier norvégien.
O’Neill : Qu’allons nous faire monsieur ?
Il parut réfléchir à cette question pendant plusieurs minutes. Cela paraissait l’éternité pour nous mais personne n’était décidé à rompre le silence le premier. Nous sursautèrent quand le Général prit la parole.
Hammond : Aux grands maux, les grands remèdes ! On va prendre le taureau par les cornes et agir par nous-même.
Devant nos regards d’incompréhension, il ajouta,
Hammond : Faites convoquer les officiers norvégien et roumain.
BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
SALLE DE DEBRIEFING
Dans la salle, étaient présents le Général Hammond, le Colonel O’Neill, l’officier norvégien et l’officier roumain. Daniel et moi étions présents en tant que témoins. Hammond ne voulait pas que l’affaire s’ébruite pour l’instant ainsi personne d’autre n’était présent. La confrontation allait être rude, le traître devait être bien entraîné et n’allait pas se trahir facilement. Hammond s’adressa aux deux hommes.
Hammond : Messieurs, je vous ai demandé de venir car nous avons un problème.
Il s’interrompit et regarda la réaction des deux officiers. A part une curiosité justifiée, aucune expression particulière ne se voyait sur leur visage. Il reprit.
Hammond : Nous avons découvert que quelqu’un transmettait des informations classées top secret concernant la Porte des Etoiles vers l’extérieur.
Toujours aucune réaction des deux hommes. Pas de transpiration, pas de tics nerveux, pas de mâchoires serrées, rien… La partie allait être serrée… Je devais vérifier une chose ou deux pendant que nos deux suspects étaient là et donc loin de l’ordinateur. Je me penchais vers le Colonel et lui dis que je devais sortir pour aller à la pêche aux informations. Après un regard vers Hammond, il hocha la tête pour m’autoriser à sortir. Une fois dehors, je partis d’une démarche décidée vers la clé de l’énigme, du moins je l’espérais…
Deux heures, c’est le temps qu’il m’avait fallu et je n’avais rien trouvé. Il était temps de repartir vers la salle de briefing pour faire part de mes découvertes ou plutôt du manque de découvertes. Quand je rentra dans la pièce, je m’aperçu que la situation n’avait pas beaucoup évolué. La tension nerveuse était à son comble et un coup d’œil sur le colonel suffit pour me faire comprendre qu’il était prêt à sauter sur quelqu’un. Je me dirigea vers le Général et lui murmura à l’oreille que je souhaitais lui parler. Il se leva et nous sortirent en prenant soin de fermer la porte derrière nous. Nous nous éloignèrent de quelques pas et je lui rendis compte de mon manque de chance. Le poids déjà bien lourd qu’il avait sur les épaules sembla l’écraser un peu plus.
Hammond : Merci d’avoir essayé. Je crois que nous n’arriverons à rien avec eux.
‘Eh là, on ne va pas se laisser abattre si facilement quand même !’
Moi : Si vous le permettez monsieur, j’ai peut-être une idée.
Comme il demeurait silencieux, je poursuivis.
Moi : Ils n’ont pas besoin de savoir le résultat de mes recherches, n’est-ce pas ? On pourrait très bien laisser entendre que nous avons trouvé des traces informatiques compromettantes. Ca pourrait peut-être marcher.
Hammond : De toute façon, nous n’avons pas vraiment le choix.
Il rentra dans la salle d’un pas décidé et je le suivis de près : pas question de louper le dénouement.
Hammond : Grâce aux recherche du Sergent, nous savons désormais avec certitudes l’identité de notre traître.
Sa réplique fit l’effet d’une bombe. Les quatre hommes étaient bouche-bée, leurs yeux s’étaient arrondis de surprise suite à l’annonce. O’Neill fut le premier à réagir.
O’Neill : Comment ?
Il s’était adressé directement à moi aussi je pris la liberté de répondre. Il ne me restait plus qu’à être convaincante !
Moi : Je suis retournée sur l’ordinateur qu’il y a dans la pièce où cette ombre mystérieuse est sortie.
Quelqu’un s’agita mais je continuais de fixer le colonel, j’avais peur que mes yeux me trahissent.
Moi : Ca m’a pris du temps mais j’ai finalement réussi à trouver quelque chose. Notre mystérieux traître n’a pas été suffisamment malin et j’ai pu remonter la piste jusqu’à…
A ce moment là, une voix étrangère se fit entendre et je sus ainsi que toutes les personnes présentes que le traître s’était enfin démasqué.
? : C’est impossible ! J’ai tout effacé et…
Il comprit qu’il s’était vendu tout seul. L’officier Sven Grevson membre de l’armée norvégienne regarda tout le monde droit dans les yeux. La scène se jouait au ralenti pourtant elle ne dura qu’une fraction de seconde. Profitant de l’indécision, il ouvrit la porte à la volée et s’enfuit à toute jambe. Reprenant rapidement nos esprits, nous nous élancèrent à sa poursuite, O’Neill en tête. Le Général Hammond avait dû donner l’alerte car l’alarme se mit à résonner dans la base.
L’adrénaline est un puissant stimulant, je m’en étais rendue compte lors de notre tout premier passage à travers la Porte. Nous courrions derrière notre traître à en perdre haleine mais nous ne voulions pas le perdre de vue. ‘Mais pourquoi il s’escrime à courir, il n’a aucune chance de s’en sortir.’ Perdue dans mes pensées, je percutais O’Neill qui s’était arrêté brutalement. J’allais lui demander pourquoi il avait stoppé quand je le vis serrer les dents en regardant à deux ou trois mètres devant lui. Ma réponse était là : Carter, attirée par l’alarme, était sortie de son labo et Grevson plus rapide qu’elle lui avait asséné un direct dans la mâchoire. Il se servait de son corps comme d’un bouclier. Il lui avait tordu un bras derrière le dos et de son autre main, il lui maintenait un couteau sur la gorge.
‘Ouh là, la situation se gâte !’. Mais après tout, c’était peut-être l’erreur à ne pas faire pour Grevson… Le colonel ne le laisserait jamais faire du mal à Carter et lui ferait payer au centuple ce coup de poing. Daniel, par mesure de prudence, était parti chercher une équipe médicale.
O’Neill : Laissez là partir Grevson sinon…
Grevson : Sinon quoi Colonel ? Vous n’êtes pas en position d’ordonner quoique ce soit. Si vous approchez, je la saigne comme un cochon.
O’Neill avait les poings fermés, la mâchoire contractée : il était prêt à attaquer. Grevson avait un rictus de mépris sur les lèvres. Notre homme avait quand même oublié une petite chose qui avait son importance : Carter ! C’était un militaire et un bon en plus. Toujours un peu groggy par le coup de poing qu’elle avait reçu, elle n’en avait pas moins gardé ses réflexes. Après une analyse rapide de la situation, elle décida d’agir : de son bras libre, elle enfonça son coude aussi profondément et aussi fort qu’elle le put dans les côtes du Norvégien. Grevson, surpris par cette attaque, baissa sa garde pendant une seconde. Cela suffit à Sam pour rouler le plus loin possible de son agresseur pendant que Jack se jetait sur lui. Sur ces entre faits, Hammond, Daniel, Teal’c ainsi que l’équipe médicale arrivèrent. Jack se tenait maintenant à genou au-dessus d’un Grevson allongé de tout son long sur le dos et qui essayait d’éviter les poings d’O’Neill qui s’abattaient avec la régularité d’un métronome sur sa figure. ‘Ouille, le pauvre gars, j’aimerais pas être à sa place !’. Bien que ce soit un traître, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir pitié de lui en voyant le colonel venger Carter. Nous ne furent pas trop de deux avec Teal’c pour l’arrêter. Janet et les infirmiers se précipitèrent sur la ‘pauvre’ victime.
Dès que sa fureur redescendit, Jack se tourna vers Sam qui était toujours par terre. Il s’agenouilla à côté d’elle et la serra dans ses bras. Loin de repousser son étreinte, elle se laissa bercer pendant qu’ils se remettaient tous les deux de la frayeur qu’ils avaient éprouvée. Je sentis un sourire niais naître sur mes lèvres en les voyant mais soudain je me souvins de la présence du Général et du règlement de non-fraternisation. Je me tournais vivement vers lui mais en voyant le grand sourire qui fendait son visage, je poussais un soupir de soulagement. Je vis Daniel à ses côtés qui avait ce sourire qui disait ‘je le savais bien que ça arriverait’. Teal’c lui-même s’autorisa un sourire. Nos deux tourtereaux semblaient nous avoir oubliés. Le Général se recomposa un visage sérieux et on essaya de faire la même chose avec plus ou moins de succès. Il se racla la gorge ce qui ramena le colonel et le major à la réalité. Ils sautèrent sur leurs pieds, rouges comme des pivoines. Embarrasser était un mot en dessous de la vérité, ils étaient bien au-delà de l’embarras et aucun n’osaient regarder Hammond dans les yeux. Carter rompit le silence la première.
Carter : Avec votre permission monsieur, je vais aller à l’infirmerie.
O’Neill : Oui… Hum…Moi aussi mon Général.
Hammond : Fort bien. Rompez !
En les voyant s’éloigner comme s’ils avaient le Diable aux trousses, le rire que nous retenions sorti enfin.
BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
2 SEMAINES PLUS TARD
Et voilà, c’était le grand soir. Le dernier soir. L’échange prenait fin et ce soir, une petite soirée d’adieu était organisée. Les deux dernières semaines avaient été assez riches en événements, les voyages à travers la Porte n’avaient malheureusement pas repris. Il fallait être sur que personne d’autre n’était infiltré et il fallait faire un inventaire de toutes les informations transmises par Grevson. Tous les codes avaient été changés, la sécurité renforcée… Seule une partie de la filière avait pu être démontée pour le moment. Grevson envoyait les informations à un contact aux Etats-Unis via Internet et un programme de cryptage. Le contact décryptait les infos avant d’utiliser un autre moyen de cryptage. Il envoyait de nouveau les infos à un autre contact… Les informations passaient par tellement de contacts que ce serait probablement impossible de tous les retrouver. L’arrivée de Janet et Daniel me tira de ma rêverie. Ils étaient en grande conversation et semblaient en désaccord.
Janet : D’accord, on va demander à Pit ce qu’elle en pense.
‘Oh, oh ! Qu’est-ce qui va encore me tomber dessus ?’ J’essayais d’afficher un sourire rassurant mais je dois avouer que j’étais un tout petit peu inquiète.
Moi : Oui ?
Daniel : Janet soutient que Jack et Sam ne sont toujours pas… enfin tu vois !
‘Ouf, si c’est que ça qui les préoccupe…’ Je leur souris avant de répondre.
Moi : Je suis d’accord avec Janet, je ne crois pas qu’ils soient… tu sais quoi !
Il leva les yeux au ciel et poussa un soupir excédé.
Daniel : C’est pas vrai. C’est de la solidarité féminine ou quoi ? Vous ne pouvez pas ne pas avoir remarqué qu’ils étaient toujours fourrés ensemble ces derniers jours !
? : De qui parlez-vous ?
La voix nous fit sursauter et nous nous retournèrent d’un bloc. Les sujets de notre conversation étaient là. On ne pouvait décemment pas leur dire qu’ils étaient le centre de toutes les conversations de la base et que la cagnotte avait atteint des chiffres records…
O’Neill : Alors ? Vous allez nous répondre ou vous allez rester la bouche ouverte ?
Daniel, Janet et moi échangèrent un coup d’œil avant de répondre en chœur " rester la bouche ouverte ! ". D’après le regard qu’ils nous jetèrent, ils ne s’attendaient pas à cette réponse.
Daniel : Si on allait boire un verre ?
Avec empressement, Janet et moi acceptèrent. Laissant O’Neill et Carter dans l’expectative, nous nous éloignèrent avec soulagement. La soirée était plutôt agréable et détendue après les derniers évènements. Une piste de danse avait même été improvisée après qu’un Airman est apporté une mini-chaîne. Je discutais avec mon ami espagnol quand le premier slow commença. Peu de monde dansa et je pense que la pleine lumière y était pour quelque chose. Quand les premières notes de la deuxième chanson commencèrent, quelqu’un eu la bonne idée de baisser l’éclairage. Je me retrouvais à danser ce slow avec mon compagnon espagnol, Daniel et Janet dansaient également et ils fixaient un autre couple avec un grand sourire sur leurs faces. Suivant leurs regards, je vis le colonel et le major en train de danser. L’espace entre eux se réduisait progressivement jusqu’à ce que Sam, l’air de rien, pose sa tête sur l’épaule du colonel. En regardant autour de moi, je m’aperçus que presque tout le monde s’était arrêté de danser pour les observer. Nous sentions tous le dénouement approché, ce qui voulait dire résultat de la cagnotte pour bientôt ! Nos deux amoureux semblaient perdus dans leur propre monde. Les mains de Jack bougèrent lentement de la taille de Sam pour faire des dessins sur son dos. Nous retenions tous notre souffle, ce qu’on faisait était une violation flagrante de leur vie privée mais c’était plus fort que nous. Depuis le temps qu’on attendait ça ! Enfin moi depuis deux mois seulement mais c’était pas le moment de chipoter… Mentalement, nous les poussions tous à ce baiser qu’on attendait. Ils ralentirent leur rythme jusqu’à s’arrêter, Sam releva sa tête pendant que Jack faisait lentement remonter une de ses mains le long de son cou. Après une brève hésitation, il se pencha et l’embrassa. D’abord doux leur baiser s’intensifia. Je ne sais pas qui dans l’assistance poussa le premier hourra mais bientôt la salle en fut remplie. La lumière revint et notre couple se sépara, gêné.
Daniel : Et bien, Jack. Pour un homme d’action, il vous en aura fallu du temps !
Leur embarras augmenta tellement qu’un fou rire s’empara de nous. C’est à ce moment que le Général entra.
Hammond : Je peux savoir ce qu’il y a de si drôle ?
Le silence se fit, chacun trouvant soudain la vue de ses chaussures passionnante ! Comme personne ne se décidait à répondre, il se tourna vers O’Neill.
Hammond : Alors Colonel ? Je peux savoir ce qui se passe au juste ?
O’Neill : Oh…Et bien en fait…je…
Apparemment, il n’arriverait pas à sortir une seule phrase cohérente. Ce n’était pas la peine de compter sur Carter, cette scientifique si brillante semblait absorbée par le sol et n’arrivait même pas à regarder le Général alors lui parler… Hammond paraissait se délecter, il enfonça le clou.
Hammond : Vous pourriez peut-être me montrer colonel ?
Incrédule, Jack releva la tête et le regarda. Dans la pièce, la foule observait silencieusement pour connaître la fin. Nous commencions à devenir douer pour l’apnée ! Voyant la flamme d’amusement brillée au fond des yeux de son supérieur et ami, Jack retrouva une certaine confiance.
O’Neill : A vos ordres mon Général !
Ce fut au tour de Carter de le regarder avec étonnement et un soupçon de panique. Mais ça n’arrêta pas O’Neill pour autant. Tout en la regardant dans les yeux, il s’approcha lentement et effleura ses lèvres avec les siennes. Encore une fois, les cris de joie se firent entendre. Tout le monde était sincèrement heureux qu’ils aient enfin franchi le pas !
Hammond : Je voulais juste confirmation !
Puis se tournant vers le personnel rassemblé, il poursuivit.
Hammond : Passons au chose sérieuse. Docteur Fraiser, qui est l’heureux gagnant ?
Tous les regards se tournèrent vers Janet. Ceux pleins d’espoirs des parieurs et ceux étonnés du nouveau couple.
Janet : Bien, j’ai sorti le listing à la clôture des paris. Attendez un peu que je regarde par rapport au jour et à l’heure. Voilà, j’y suis ! Le nom du gagnant est…
Comme elle suivait la ligne des yeux, une palette d’expressions passa sur son visage : surprise, incrédulité, amusement et finalement, elle éclata de rire. Dans la salle, les joueurs attentaient le résultat avec une impatience croissante. Après toutes ces années, le suspens commençait à être long ! Une certaine agitation gagna la foule réunie. Janet reprit le dessus et poursuivit.
Janet : Pardon. Je disais donc, le nom du gagnant ou plutôt de la gagnante est… Samantha Carter.
Des cris de surprises s’entendirent ici et là. D’un bloc, tout le monde se tourna vers le Major toujours dans les bras du Colonel.
O’Neill : Pour l’amour du ciel, est-ce que quelqu’un peut me dire de quoi on parle ?
Daniel, plus que ravi de la situation, entreprit de lui expliquer l’existence de la cagnotte et des paris. Au fur et à mesure, le visage de Jack n’exprima plus qu’incrédulité et stupeur.
O’Neill : Vous voulez dire qu’il y a des personnes qui ont parié sur le jour et l’heure de notre premier baiser ?
Daniel : Oh, pas des personnes. Tout le monde sans exception !! Et c’est Sam qui a remporté la mise. Elle a parié sur la bonne date et sur l’heure à 12 minutes près. Félicitations Sam.
Elle devint encore plus rouge si c’était possible. ‘Et bien, je préfère être à ma place qu’à la leur !’. Franchement, ça ne devait pas être très aisé d’être le point de mire de toute cette foule.
Hammond : Bon maintenant que le suspens est fini, on pourrait peut-être reprendre la soirée où elle en était !
La soirée se déroula dans une atmosphère beaucoup plus détendue. Mais elle prit rapidement fin. Le départ se faisait de bonne heure le lendemain.
BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
LE LENDEMAIN
‘Ca y est Pit, c’est le grand départ.’ Cette constatation m’attristait quelque peu. D’un côté, j’étais heureuse de retrouver mon pays mais de l’autre, je n’avais pas envie de quitter mes nouveaux amis. Les adieux n’étaient pas ma spécialité aussi je les fis les plus courts possibles. Daniel et moi nous promirent de rester en contact, je voulais savoir comment ça évoluerait pour Sam et Jack. Je souhaitais beaucoup de bonheur à notre nouveau couple, ce qui les fit rougir. Teal’c, comme à son habitude, se contenta de baisser la tête. Ils allaient me manquer !
Je montais dans le bus et vint m’asseoir tout au fond. Comme le bus passait les grilles, je jetais un dernier coup d’œil à ceux qui étaient devenus mes amis. Daniel agitait sa main, Teal’c gardait ses mains derrière le dos. Quant à Jack et Sam, ils se tenaient côte à côte, les bras le long du corps, le dos de leur main se touchait. Je savais que de nouvelles aventures les attendaient et silencieusement je priais pour qu’ils soient prudents. Avec un grand sourire, j’agitais ma main dans leur direction. Décidément, ces deux mois avaient vraiment été riches en imprévus. En tout cas, tout avait changé. J’avais changé et j’entrevoyais désormais de toute nouvelle perspective à la vie.
FIN
Pour tous ceux qui l’ont lu jusqu’au bout, j’aimerais bien que vous m’envoyiez un petit mot pour me dire ce que vous en avez pensé, SVP.