UNE MISSION À ACCOMPLIR

Auteur : G.G.O.
E-Mail : chiesa_ha@hotmail.com
Saison : Au cours de la 4ème saison.
Catégories : Je ne sais pas trop dans quelle catégorie placer cette fanfic…
Spoiler :Un tantinet de Némesis et Small Victories.
Public :Tout public
Résumé : O'Neill est tué en mission mais son âme reste prisonnière dans le monde des vivants.
Concours :Réponse au concours de Maël et Van.
Statut :Complet
Avertissement : Les personnages et la série sont la propriété de Showtime, Gekko et MGM. L'histoire ci dessous n'existe pas dans un but lucratif, mais uniquement dans un but de divertissement.
Note de l'auteur : c'est la première fois que je me lance alors j'aimerais bien avoir vos commentaires, bons et/ou mauvais. Ecrit en mai 2001.

J’ai fini 3ème à ce concours alors merci à tous ceux qui l’ont lu et qui ont voté. (Et non, on n’était pas que trois !)




BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN



" SG-1 est demandée en salle de briefing ", la voix résonna dans toute la base. 'Et voilà ! Encore une mission indispensable à la sauvegarde de la Terre' pensais-je en grimaçant. 'Est-ce qu'on ne pourrait pas avoir rien qu'une petite journée de tranquillité ?' Je sortis du mess et me rendis malgré tout à la salle de briefing. Le reste de mon équipe était déjà là : le Major Carter, le Docteur Jackson et Teal'c. Le Général Hammond aussi était là et semblait assez…impatient. Je pris place aux côtés de Teal'c.

Hammond : Merci de vous joindre à nous, Colonel !

O'Neill : Mais de rien mon Général… C'est toujours un plaisir !

J'entendis un petit rire étouffé ainsi qu'un soupir exaspéré provenant de l'autre côté de la table.

Hammond : Bon commençons. Nous avons récupéré les données que la sonde nous a renvoyées de PX2 345. Major Carter ?

Carter : Effectivement mon Général. D'après les premières données émises par le M.A.L.P, l'atmosphère de la planète est sensiblement la même que sur Terre. La température y est cependant plus élevée. D'après la vidéo, PX2 345 semble inhabitée mais la présence de vestiges laisse à penser qu'elle le fut par un peuple très développé technologiquement. Il se pourrait que l'on trouve des plans ou bien des technologies aliens qui nous permettraient de…

'Il est temps d'intervenir avant qu'elle ne se mette à parler de science !'

O'Neill : Ok, Ok, on a compris Carter. Si vous le permettez, je vais poser une question stupide…

Je n'aimais pas du tout le regard que me lançait Daniel, celui qui disait " Oui, comme d'habitude Jack ". Mais le sourire de Carter et le regard impatient du Général me poussèrent à continuer.

O'Neill : Est-ce que je suis le seul à me demander comment un peuple aussi développé a pu disparaître sans laisser de traces ?

J'étais très fier de moi sur ce coup là ! Je voyais Carter et Daniel essayer de trouver une réponse. Ils ouvrirent la bouche en même temps mais la refermèrent aussitôt. Pour une fois qu'ils n'avaient pas de grandes théories à proposer ! Hammond semblait attendre une réponse lui aussi. Quant à Teal'c et ben… c'est Teal'c quoi !!

Teal'c : C'est une très bonne question Colonel O'Neill.

O'Neill : Merci Teal'c.

Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire, c'était plus fort que moi.

Hammond : En effet, c'est une bonne question… et vous y répondrez en allant sur place. Vous partez dans une heure. SG-1, rompez !

Il me regardait, il savait que je ne pouvais rien dire sans faire preuve d'insubordination. Mon sourire victorieux avait disparu de mes lèvres.

Carter & O'Neill : A vos ordres !

O'Neill : Bon allez les enfants, on va se préparer et on se retrouve dans une heure en salle d'embarquement.

Ils hochèrent tous la tête " à la Teal'c " et partirent se préparer. Pour une fois que personne ne contestait mes ordres.



BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
SALLE D'EMBARQUEMENT
1 HEURE PLUS TARD

Voix : Chevron 6, enclenché.

Hammond : Retour prévu dans cinq heures. Bonne chance SG-1.

Voix : Chevron 7, enclenché.

Le vortex s'ouvrit puis se stabilisa.

Daniel : Allez Jack, ne faites pas cette tête là. Je suis sur qu'on trouvera des choses intéressantes… même pour vous.

'Je crois qu'un jour, je vais l'oublier sur une planète Goa'uld celui-là !' Je lui lançais mon regard " très drôle Daniel " et je franchis la porte.



SUR PX2 345

'Je le savais que ce n'était pas une bonne idée de venir sur cette planète !' Je vis les planeurs de la mort en premier puis le gigantesque vaisseau Goa'uld derrière eux. D'instinct, je me jetais par terre et pointais mon arme sur les planeurs. J'entendis un cri étouffé derrière moi et sus que les autres étaient arrivés. Carter vint à mes côtés en rampant.

Carter : Mon Colonel, est-ce qu'ils vous ont vu ?

O'Neill : Carter, je crois que la bonne question c'est : est-ce que votre super sonde n'était pas sensée éviter ce genre de rencontre ?

J'étais furieux et cela devait se sentir au ton de ma voix. Je savais qu'elle n'y était pour rien mais bon… faut bien se défouler sur quelqu'un !

Carter : Je suis désolée mon Colonel. Vous avez raison, j'aurais dû examiner la vidéo de plus près et vérif…

Je soupirais. 'Et voilà, mademoiselle je_prends_toutes_les_responsabilités_sur_mes_épaules remettait ça !'

O'Neill : Carter, c'est bon. Ce n'est pas plus de votre faute que de la mienne. Daniel, Teal'c, avez-vous une idée de qui est là-haut ?

Daniel : Non, Jack. Désolé mais ils sont trop loin. Il faudrait se rapprocher pour pouv…

O'Neill : Non mais ça va pas ! Ca grouille de Goa'uld là dessous…

Teal'c : Daniel Jackson a raison, O'Neill.

O'Neill : Pour l'amour du ciel, vous n'êtes pas sérieux ?

En voyant ces trois paires d'yeux fixées sur moi, je pouvais dire que " si ". Encore une fois, j'étais seul contre tous !

O'Neill : Ok campeurs. On observe, on attend la nuit et on s'approche. Ca vous va ?

Un " oui " collectif me répondit. Je soupirais encore une fois. 'Encore une mission suicide… et même pas refilée par la Tok'ra.'

O'Neill : Major, vous allez rendre compte au Général Hammond de la situation. Daniel, vous préparez le campement pour l'observation. Teal'c, avec moi, on va sécuriser les alentours.



SUR P2X 345 CETTE NUIT

Nous avions ordre d'observer mais de ne pas intervenir. Et de rentrer fissa à la maison au moindre signe de danger. Bon, il était temps de bouger. Carter et Teal'c le surent dès que je me levais. Je me dirigeais vers Daniel qui dormait du sommeil du juste.

O'Neill : Eh Danny Boy, c'est l'heure de rendre visite à nos amis.

Daniel grogna et s'assit maladroitement pour remettre ses lunettes.

Teal'c : Je ne pense pas que ces Goa'ulds soient nos amis, O'Neill.

Je levais les yeux au ciel, 'Seigneur, aidez-moi ! '.

Carter : C'est une expression Teal'c.

Elle souriait. Comme toujours… ou presque.

O'Neill : Bon, les enfants on y va par groupe de deux. Teal'c et Daniel, vous partez par la droite. Carter et moi, on part par la gauche. Vous notez tout ce que vous pouvez et on se retrouve dans 30 minutes devant la porte des étoiles. Compris ?

Tous hochèrent la tête silencieusement. 'Décidément, ils ressemblent de plus en plus à Teal'c quand ils font ça !'

O'Neill : On y va et surtout, pas d'imprudence !

Je regardais partir Daniel et Teal'c avec un soupçon d'inquiétude. Daniel pouvait se fourrer dans de drôle de pétrin parfois !

Carter : Ne vous inquiétez pas mon Colonel. Teal'c veillera sur lui.

Je la regardais légèrement surpris : elle avait le don de lire dans les pensées des autres.

O'Neill : Je sais. Allez Carter, en route.

Notre progression fut prudente et silencieuse. Un groupe de Jaffas se tenaient à quelques dizaines de mètres de nous. La marque sur leur front était reconnaissable entre toutes… même pour moi !

Carter : Mon Colonel, ce sont les Jaffas d'…

O'Neill : D'Apophis. Je sais Carter. Ils sont vraiment très nombreux. Je me demande ce qu'ils font là ?

Carter : je ne sais pas mon Colonel mais on dirait qu'ils se rassemblent sur cette planète avant… d'attaquer.

Elle avait dit ce dernier mot encore plus doucement que les autres.

O'Neill : Oui, mais quoi… ou qui ?

J'avais à peine prononcé ces mots que des tirs se firent entendre. 'Oh mon Dieu, Daniel et Teal'c !'. Je vis que Carter pensait à la même chose que moi.

O'Neill : Allez Major, on bouge. A la porte et vite...

Elle hocha la tête et partit en courant. Je la talonnais, l'esprit à la fois en alerte et inquiet pour mes amis. Enfin, la porte des étoiles était en vue. 'Est-ce que c'est bien Daniel et Teal'c que je vois là-bas avec cette troupe de Jaffas aux trousses ? Je ne savais pas que Danny Boy pouvait courir si vite !'

Nous arrivâmes les premiers aux DHD et Carter se mit à entrer les coordonnées de la Terre pendant que je courrais vers Teal'c et Daniel. Je tenais à les ramener en un seul morceau à la maison.

Teal'c : Allez Daniel Jackson, il vous faut courir plus vite pour rester en vie.

Daniel : Vous croyez que je fais quoi Teal'c !!

Je les rattrapais enfin. Les Jaffas ne les avaient pas encore rattrapé mais ils se rapprochaient dangereusement.

O'Neill : Bon les enfants, c'est pas que je m'ennuie mais si on pouvait y aller maintenant…

En arrivant à la porte, je vis Daniel et Carter franchir le vortex puis je ressentis une grande douleur. Tout devint flou, je sentis Teal'c me soutenir et m'aider à passer la porte puis plus rien….



BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN

'How, ça fait mal' fut ma première pensée. La seconde fut pour mon équipe.

O'Neill : Et les enfants, tout le monde va bien ? Teal'c, mon vieux, je vous remerc…

Ma voix mourut quand je vis que personne ne m'écoutait ni ne faisait attention à moi d'ailleurs. Ils étaient tous penchés sur quelque chose que je ne pouvais pas voir. Le Docteur Fraiser arriva en courant suivi de près par deux infirmiers poussant un brancard. Elle se précipita vers les autres et les fit reculer.

O'Neill : Eh, c'est moi le blessé…

Mais je ne finis pas ma phrase car ce que disait Janet attira mon attention.

Janet : Allez Colonel, ce n'est pas le moment de baisser les bras !!

'Mais de quoi parle t-elle ?'. Je me rapprochais et je me figeais sur place. Ce que je voyais était irréel, inimaginable… Je me voyais, moi, allongé sur le sol et Janet me soignait.

Janet : Il est en arrêt cardiaque. On l'emmène à l'infirmerie MAINTENANT !

Elle hurlait. J'entendis Carter suffoquer. Daniel semblait consterné et même Teal'c semblait perdu. Puis, je les vis courir vers l'infirmerie et machinalement je leur emboîtais le pas. Nous nous retrouvâmes devant les portes closes de l'infirmerie. J'avais l'impression d'être dans du coton, un brouillard sans nom. Je regardais chacun des visages de mes amis : ils semblaient tous choqués et perdus dans leurs pensées. Même Hammond qui nous avait rejoint. Je ne sais pas combien de temps nous restâmes là à attendre sans qu'un seul mot ne soit prononcé. Janet ouvrit la porte doucement comme dans un film au ralenti. Je vis ces yeux rouges et une larme rouler le long de sa joue. Elle regarda chacune des personnes présentes puis secoua légèrement la tête de gauche à droite. Tous avaient déjà compris avant qu 'elle ne parle.

Janet : Mon Général, je suis désolée. La gravité des blessures du Colonel était telle que nous n'avons pas pu le sauver.

Sa voix s'éteignit lentement. Elle reprit en chuchotant :

Janet : J'ai essayé tout ce qui était en mon pouvoir. Dieu sait que j'ai essayé mais j'ai échoué.

Pendant un instant, tout le monde resta choqué, ils se regardaient sonnés : personne ne voulait croire se qu'ils venaient d'entendre. Soudain, Carter fut la première à craquer. Elle se mit à pleurer comme une petite fille. Oublier le comportement détaché des militaires… Janet s 'approcha d'elle et la serra contre son cœur. Elles restèrent là, enlacées, à pleurer. Janet lui murmura tout doucement à l'oreille " je suis désolée Sam ", et elle laissa son amie pleurer de toute son âme.

Daniel restait atterré par la nouvelle. Il ne bougeait pas, il continuait de fixer l'endroit où se tenait Janet quelques instants auparavant. Il se mit à secouer la tête comme pour sortir d'un mauvais rêve.

Daniel : Non, non, c'est impossible. Pas Jack, je…

Il s'arrêta et je vis des larmes glisser sur ses joues. Teal'c s'approcha de lui et le prit par les épaules comme il l'aurait fait avec un enfant. Je ne l'avais jamais vu si ému, ses yeux étaient humides de larmes. Il ne dit pas un mot mais lui aussi ne semblait pas croire à la terrible réalité. Le Général Hammond fixait le petit groupe mais ses yeux étaient vides de toutes expressions. Il n'arrivait pas assimiler ce qu'il venait d'apprendre. Ses yeux s'embuèrent, il venait de perdre un officier de qualité et un ami. Mais il était aussi le commandant de cette base et il ne pouvait pas se permettre de craquer devant ses subordonnés.

Hammond : Je veux savoir ce qui s'est passé sur cette planète après votre compte-rendu. Débriefing dans 30 minutes.

Sa voix était à la fois triste et remplie de colère. Il ajouta doucement :

Hammond : SG-1, vous avez besoin de vous laver et de vous changer.

Ils baissèrent les yeux et virent leurs vêtements pleins de poussière et de sang. Le sang de Jack. Mon sang… Ils hochèrent la tête et partirent tous ensembles se soutenant mutuellement.

Quant à moi, et bien moi, je restais là, devant ces portes fermées. Je venais d'entendre l'annonce de ma mort. 'C'est une blague. Non, en fait c'est un rêve. C'est ça un rêve et je vais bientôt me réveiller pour aller au briefing pour aller sur PX2 machin chose… c'était pas un rêve mais un cauchemar !' Je repensais alors à la scène qui s 'était déroulée devant mes yeux et je du me rendre à l'évidence : 'Je suis mort'.



SALLE DE BRIEFING

Ils étaient tous là, Hammond, Carter et Fraiser assises l'une à côté de l'autre et Daniel et Teal'c assis de l'autre côté de la table. J'étais debout dans le fond de la salle et je les observais. 'Que faire d'autre, Jack ?!'. Ils avaient tous les yeux rougis par les larmes mais ils s'étaient ressaisis, du moins extérieurement. Personne ne voulait parler.

Hammond : Quelqu'un pourrait-il me dire ce qui s'est passé sur PX2 345 ?

Sa voix était basse mais ferme. Comme personne ne répondait, il poursuivit :

Hammond : Major Carter ? Elle sursauta comme si elle s'éveillait d'un profond rêve. Elle se racla la gorge et commença à parler.

Carter : Nous avons attendu la nuit pour nous rapprocher du campement Goa'uld. Daniel et Teal'c sont partis d'un côté et le Colonel O'Neill et…

A l'énoncé de mon nom, elle s'arrêta. Elle respira à fond pour renforcer sa voix et continua.

Carter : Le Colonel et moi sommes partis de l'autre côté. Ils y avaient des Jaffas de partout. Des jaffas d'Apophis, Monsieur.

Hammond enregistra la nouvelle d'un hochement de tête.

Carter : Nous avons entendu tirer et nous avons couru vers la porte des étoiles. Nous sommes arrivés les premiers et j'ai composé les coordonnées de la Terre. Le Colonel est parti chercher Teal'c et Daniel. Je les ai vu revenir peu après et j'ai franchi le vortex avec Daniel et ensuite, ensuite…

Sa voix s'éteignit et elle baissa les yeux car elle sentait les larmes menacées de nouveau. J'assistais à la scène, impuissant. J'avais envie de crier, de leur dire " Eh je suis là ! " mais je savais qu'ils ne pouvaient pas m'entendre. Cette situation était vraiment surréaliste et … frustrante !

Teal'c : Au moment de franchir la porte, le Colonel a été touché par un Jaffa. Il est tombé et je l'ai aidé à passer la porte.

La voix du Jaffa fit sursauter tout le monde. Elle était incroyablement douce, remplie de douleur et de culpabilité.

Teal'c : Je suis désolé de ne pas avoir pu détourner ce tir. Nous étions si près…

Il se tu et baissa la tête.

Daniel : Ce n'est pas de votre faute Teal'c. C'est à cause de moi que les Jaffas nous ont repéré. Si je ne mettais pas encore fourré dans le pétrin, Jack serait encore là avec nous.

Je regardais tristement mes amis. Je ne voulais pas qu'ils prennent la responsabilité de ma mort sur leurs épaules. Ce n'était la faute de personne, la faute à pas de chance.

Hammond : Je vous en prie, arrêtez ça. Nous avons tous perdu un officier exemplaire… enfin presque toujours et un ami sincère. Vous savez aussi bien que moi qu'il n'aurait pas voulu nous entendre dire des choses pareilles.

Sa remarque amena un faible sourire sur leurs visages. Cet homme qui fut mon supérieur et qui devint mon ami, me connaissait vraiment bien.

Hammond : Veuillez m'excuser mais je dois aller rendre compte de la situation au président.

Tout le monde sortit de la salle. Hammond se dirigea vers son bureau et mes quatre amis se dirigèrent vers ma place préférée : le mess. Ils s'assirent à la table la plus éloignée. Ils étaient seuls à cette heure-ci. Ils restaient muets, personne ne voulant briser le silence. Et pour dire quoi d'ailleurs. De mon côté, il était temps que je réfléchisse alors leur silence me convenait. 'Bon, voyons voir Jack ce que tu sais. Primo, tu es allé en mission sur une planète inhabitée. Secundo, tu as rencontré ton pote Apophis. Tertio, tu as été blessé par un de ces serpents et ah ben oui, n'oublies pas le plus important : tu es mort.' 'Bon ben maintenant, y a plus qu'à savoir ce que tu fais là, mon vieux. Ben tiens, rien de plus facile à expliquer !' Je grimaçais car je ne savais absolument pas quoi faire. Ca me rappelait quelque chose mais quoi ! 'Je suis sur que Daniel ou Carter aurait une théorie là dessus'. Cette pensée me fit sourire et me ramena vers mes amis. Ils étaient toujours là, l'air hébété quand le Général Hammond les rejoignit.

Hammond : J'ai parlé avec le président. L'oraison funèbre du Colonel aura lieu dans trois jours. Je lui ai demandé comme un service de ne pas faire de cérémonie officielle. Nous savons tous que Jack adorait ça ! Je vous propose de préparer chacun un petit quelque chose à dire. Je dois retourner dans mon bureau, les missions SG ne s'arrêtent pas pour autant.

Les quatre se regardèrent et semblaient penser la même chose : déjà dans trois jours. Ils n'arrivaient pas encore à réaliser la mort de leur ami que tout était arrangé.

Daniel : je dois… enfin je pense que je vais…

Il ne finit jamais sa phrase, il se leva et partit. D'un même mouvement, les trois autres se levèrent et quittèrent le mess. Je savais où ils allaient : Janet à l'infirmerie, Teal'c dans sa chambre, Daniel dans son labo et Carter pareil. Ils avaient besoin de s'isoler et c'est une chose que je pouvais comprendre !!



BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
TARD DANS LA NUIT

Cela faisait des heures que je déambulais dans les couloirs mais quelle importance puisque je ne ressentais plus la fatigue. Je n'avais pas revu les membres de mon équipe et je ne le voulais pas pour le moment. Je devais réfléchir. En passant devant la salle de repos, je vis la télévision allumée mais personne dans la salle. Ca aussi c'était une de mes pièces préférées ! Un vieux film de cinéma était diffusé. 'Ca va me manquer ça aussi, le cinéma : le film, le noir, les filles qu'on trip…'me disais je. Quand tout à coup, je m'arrêtais. 'Mais oui, c'est ça !' J'étais comme dans ce film avec cette actrice brune, mignonne… GHOST ! 'Super, Jack fait du cinéma !' me lançais je sarcastiquement. 'Et maintenant, qu'est-ce que tu fais, tu appelles Whoopy Goldberg ?'. N'empêche, la situation n'était pas drôle. Il fallait que je trouve un moyen de me sortir de là. " Oh Seigneur, mais qu'est ce que je dois faire ? Aidez-moi ! ". Le couloir s'illumina pendant un bref instant et j'entendis une voix derrière moi. Elle était douce, apaisante et un tantinet ironique.

Voix : Et bien, j'ai cru que tu ne le demanderais jamais !

Je me retournais vivement pour voir qui me parlait. C'était un enfant d'une douzaine d'années, il avait les cheveux roux et son visage était parsemé de tache de rousseur. Ses lèvres étaient retroussées sur un petit sourire sarcastique. Ses yeux pétillaient de malice.

O'Neill : Je…Qui…Pardon ?

J'avais du mal à rassembler mes pensées et je n'arrivais pas à articuler une phrase cohérente.

Jeune Garçon : J'ai cru que tu ne demanderais jamais d'aide.

Son ton était celui utilisé avec les enfants, à la fois doux et impatient. Peu à peu, je recouvrais ma lucidité et déjà mon cerveau travaillait à cent à l'heure, fourmillant de questions.

Jeune Garçon : Mon nom importe peu mais tu peux m'appeler Nouhaya. C'est moi qui étais chargé de t'accueillir de l'autre côté mais ton âme est restée coincée chez les vivants.

Voyant que j'allais poser une question, il anticipa sa réponse.

Nouhaya : Je ne sais pas pourquoi, ce sera à toi de le découvrir. Il arrive parfois que les âmes restent bloquées pour finir une mission.

O'Neill : Woh !

Ce fut tout ce que je pus dire. Cela faisait beaucoup trop de choses pour moi. 'ressaisis-toi, Jack'. Le visage de Nouhaya se transforma et se remplit de compassion.

Nouhaya : Jonathan, je sais que ce n'est pas facile. Tu viens de traverser beaucoup d'épreuves en peu de temps et tu commences seulement à réaliser que ce n'est pas un mauvais rêve. Je comprends, je sais exactement ce que tu ressens…

Sa voix exprimait de la tristesse et il s'arrêta.

Nouhaya : Mais un jour, tu trouveras la sérénité. Je suis là pour t'aider à découvrir quelle est ta mission et comment la remplir.

Cette dernière phrase me ramena à la réalité.

O'Neill : Comment pourrais-je accomplir cette mission, à supposer que je découvre ce que c'est. Je ne peux pas interagir avec le monde des vivants : j'ai traversé des murs et des portes et il y a même une infirmière qui m'est passé à travers le corps !

Ma voix s'était amplifiée au fur et à mesure que je parlais et j'avais fini ma tirade en criant.

Nouhaya : Ce n'est pas vrai, Jonathan.

Et pour prouver ses dires, il se dirigea vers une porte et tourna la poignée. La porte s'ouvrit en grand. La personne qui était à l'intérieur de la pièce vint vers la porte, regarda de chaque côté du couloir puis, ne voyant personne haussa les épaules en refermant la porte.

O'Neill : Comment ?

Nouhaya : Tous les sentiments que tu portes en toi, la haine, la colère, l'amour, l'amitié, t'aideront à canaliser ton énergie.

Je commençais à comprendre. Je vins près de la porte, respira un grand coup et avança ma main vers la poignée. La scène se jouait au ralenti, ma main s'approchait toujours plus près, mes doigts se refermèrent sur la poignée et… passèrent au travers. Un tourbillon de sentiments faisait rage en moi mais la déception et le sentiment d'échec étaient les plus forts.

Nouhaya : Personne ne réussit la première fois, Jonathan. Cela prend plus ou moins de temps selon les personnes. Souvent, il faut un déclencheur. Mais tu y arriveras, je le sais.

O'Neill : Oui mais dans combien de temps.

J'avais murmuré cette phrase à ma seule intention. Je me sentais si triste, si vide, si… tellement de choses. Je m'éloignais laissant mon protecteur derrière moi. J'avais besoin de temps pour réfléchir et digérer tout ça.



BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
SALLE D'EMBARQUEMENT
TROIS JOURS PLUS TARD

'Voilà, le grand jour est arrivé' pensais-je. J'allais assister à mon enterrement, peu de gens pouvaient s'en vanter. Trois jours s'étaient écoulés, trois jours pendant lesquels mes sentiments s'étaient déchirés puis apaisés. Trois jours pendant lesquels je n'avais vu ni mes amis ni mon ange gardien. Je n'aurais pas pu prendre assez de recul si j'avais été témoin de leur peine. Mais je pensais avoir trouvé ma mission. Je regardais autour de moi. Je vis le cercueil sur la passerelle et je ne pus m'empêcher de frissonner. Il y avait Hammond, Carter, Fraiser, Daniel et Teal'c et presque tout le personnel de la base. Les militaires portaient leur tenue officielle et les civils portaient des costumes sombres. Même Daniel et Teal'c ! Cela me fit sourire tristement. Ils se tenaient tous les quatre sur le premier rang, les yeux baissés pour ne pas voir mon cercueil. Hammond s'avança vers la passerelle puis se tourna vers la foule rassemblée.

Hammond : Vous savez tous que nous sommes réunis pour honorer la mémoire du Colonel Jack O'Neill, décédé en mission. Cet homme, je le connaissais depuis longtemps et il était devenu mon ami. Il fallait avoir de la patience et de la compréhension avec lui… C'était aussi un officier de valeur, pas toujours très à cheval sur le règlement.

Tous sourirent.

Hammond : Néanmoins, il avait un sens moral aigu et il remplissait toujours ses missions avec brio. Il a, à maintes reprises, contribué à sauver des peuples. A commencer par le sien. Son héroïsme restera inconnu du public mais nous qui savons, nous n'oublierons jamais.

Il se tut. Le silence était total. Il s'approcha du Major Carter et lui mit une main sur l'épaule. Elle releva la tête et se dirigea à son tour vers la passerelle. Elle regarda le cercueil et se retourna vers l'auditoire.

Carter : Tous ceux qui sont ici savent que le Colonel était mon Officier Commandant. Il n'aimait pas les scientifiques et ils détestaient les grandes théories mais au fil des années et des missions, nos rapports avaient évolué : ils étaient basés sur le respect, la confiance et l'amitié. Nous nous sommes mutuellement sauvés la vie plusieurs fois mais cette fois, je n'étais pas là et…

Elle s'arrêta, incapable de poursuivre. Daniel s'approcha et la prit par les épaules. Peu importait le protocole militaire.

Daniel : Comme pour le Général et le Major, Jack était devenu mon ami. Et Dieu sait que ce n'était pourtant pas une évidence lors de notre première mission… Je ne pensais pas qu'un jour ses sarcasmes, ses blagues idiotes et ces surnoms qu'il me donnait me manqueraient mais c'est un fait…

Il regarda Teal'c qui hocha la tête, Daniel Jackson ne pouvait pas continuer et lui demandait de prendre le relais. Il s'approcha de Sam et de Daniel.

Teal'c : Le Colonel O'Neill était un grand guerrier. Il était mon ami et mon frère. Mon cœur pleure sa disparition. Les Goa'ulds ont perdu un grand ennemi.

Il s'arrêta et fixa le Général Hammond. Celui-ce se leva, se dirigea vers la passerelle puis fit face à la foule. SG-1 avait regagné sa place. Sachant ce qui allait suivre, tous se levèrent.

Hammond : A mon commandement, garde à vous !

Les militaires s'exécutèrent dans un mouvement parfait. Les civils eux-mêmes étaient raides et immobiles.

Hammond : Soldats, saluez !

Tous les militaires présents portèrent leur main droite à leur front en un même ensemble. Cette scène me fit courir un frisson dans le dos. C'était tellement… je ne sais pas comment décrire ça, c'était de la tristesse et de la fierté mêlées. Je regardais mes amis au premier rang. Une larme coulait sur les joues de Janet et Carter. Daniel avait les yeux humides et je pouvais lire une indubitable tristesse dans les yeux de Teal'c. Hammond baissa sa main, imité par les autres.

Hammond : Soldats, rompez.

Tous sortirent de la salle à l'exception du Général, de SG-1 et du Docteur Fraiser.

Hammond : Sergent, les coordonnées.

Les coordonnées ? Où allaient-ils ? Les chevrons s'enclenchèrent un à un et le vortex se forma. A ma grande surprise, je vis le beau-père de Daniel suivi de Jacob Carter arriver. J'étais vraiment confus. Qu'est-ce que tout ceci signifiait ? Je regardais Nouhaya mais il semblait aussi ignorant que moi. Hammond se plaça juste devant le cercle bleu. Les quatre autres hommes se placèrent de part et d'autre du cercueil et le portèrent à hauteur des épaules. Carter et Fraiser fermèrent le cortège et tous passèrent la porte.

Je restais là un long moment, perdu dans mes pensées. Je ne comprenais pas ce qui venait de se dérouler sous mes yeux.

Nouhaya : Ils t'aimaient énormément, Jonathan. Tu as de la chance d'avoir eu de tels amis.

Sa voix me fit sursauter. Je hochais la tête. Il avait raison, j'avais eu beaucoup de chance et je m'en apercevais seulement maintenant.

Nouhaya : Je m'inquiète pour le Major Carter.

Sa remarque attira mon attention.

O'Neill : De quoi parles-tu ?

Nouhaya : Est-ce que tu as entendu ce qu'elle a dit ? Elle se sent responsable de ta mort et il y a autre chose.

Je le regardais avec interrogation.

Nouhaya : Tu as évité tes amis pendant trois jours mais moi j'ai été les voir souvent. J'ai trouvé ça chez Samantha.

Il me fit voir une feuille de papier noircie de ligne. Les premières étaient écrites trop petit pour que je puisse les lire mais au fur et à mesure, le texte grossissait et je pus lire 'C'est ma faute'. C'est ce qu'elle avait écrit sur cette feuille, juste ces quelques mots écrits encore et encore. Je sentis la colère et la peur m'envahir. Je tendis la main vers la feuille et, comme je criais 'NON', j'arrachais la feuille des mains de Nouhaya. Elle tomba à terre, déchirée en deux. Nous restâmes immobilisés par l'étonnement puis Nouhaya sourit lentement.

Nouhaya : Je savais que tu y arriverais, Jonathan.

Sa voix était triomphante, fière. Comme celle d'un père dont l'enfant vient de faire ses premiers pas. Je sentais un sourire s 'épanouir sur mes lèvres. J'y étais arrivé, j'en étais stupidement fier.

O'Neill : Est-ce que je peux aussi interagir avec d'autres âmes perdues sur Terre ?

Nouhaya : Oui, c'est possible mais pourquoi cette question Jonathan ?

Il semblait perplexe et attendait la réponse avec prudence.

O'Neill : Parce que je vais faire interagir ma main avec ta joue si tu continues à m'appeler Jonathan.

Je vis la confusion passer dans ses yeux puis son sourire revint et finalement, il éclata de rire. Tout en parlant, nous étions sortis de la salle d'embarquement et, par habitude, je me dirigeais vers mes quartiers.

Nouhaya : Ca va, Jonath… enfin Jack. C'est comme tu veux. Est-ce que tu as découvert l'objet de ta mission ?

O'Neill : Ben, en fait j'ai beaucoup réfléchi et je crois que je suis là pour aider mes amis à accepter ma mort et leur enlever toute culpabilité de l'esprit.

Je repensais à la feuille de Carter. Nouhaya me regarda puis secoua la tête.

Nouhaya : Non, seuls le temps et les anges gardiens peuvent faire ça, Jack. Et pour l'instant, tu n'es l'ange de personne.

O'Neill : Ah bon, parce qu'un jour…

Nouhaya : Qui sait ? Tout arrive Jack, tout arrive. Sérieusement, il faudrait que tu réfléchisses encore plus. Est-ce que cela ne pourrait pas avoir un lien avec votre dernière mission ? C'est quand même là que tu as été tué.

Je grimaçais. J'avais beau savoir que j'étais mort, ça faisait quand même bizarre à entendre.

O'Neill : Non, je ne pense pas. Je veux dire, c'était une planète inhabitée et c'est la faute à pas de chance si les Goa'ulds ont décidé de faire leur barbecue annuel sur cette planète.

Je m'arrêtais, et de parler et de marcher. Je venais de repenser à la conversation que j'avais eu avec Carter sur la planète.

Carter : Mon Colonel, ce sont les Jaffas d'…

O’Neill : D'Apophis. Je sais Carter. Ils sont vraiment très nombreux. Je me demande ce qu'ils font là ?

Carter : je ne sais pas mon Colonel mais on dirait qu'ils se rassemblent sur cette planète avant… d'attaquer.

O'Neill : Non, c'est pas vrai.

Nouhaya : Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a Jonathan ?

O'Neill : Je crois que j'ai enfin trouvé qu'elle était ma mission.

Après lui avoir expliqué ce que je venais de comprendre, j'essayais de trouver un moyen d'aider mes amis. Nouhaya semblait réfléchir lui aussi.

Nouhaya : Je crois que tu as raison. Il faut maintenant que tu apprennes à interagir avec le monde des vivants à volonté. Il faut trouver un endroit pour t'entraîner.

O'Neill : Le labo de Carter. Y a plein de bric-à-brac là-bas.



BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
LABORATOIRE DU MAJOR CARTER

J'avais envie de hurler. Si Nouhaya n'était pas déjà mort, je crois que je l'aurais achevé moi-même ! Ca faisait une demi heure que j'essayais d'attraper une craie. Une craie, et pourquoi pas une aiguille ?!

Nouhaya : Concentres-toi, Jonathan.

O'Neill : AAHH ! Ca suffit ! Je t'ai déjà dit que c'était Jack et qu'est-ce que tu crois que j'essaye de faire depuis tout à l'heure !

Sur ce, je balayais la surface du bureau faisant tomber la craie et les feuilles qui se trouvaient dessus. Machinalement, je me baissais et je ramassais la craie puis, je réalisais enfin ce qui venait de se passer. Je regardais la craie puis le visage de Nouhaya.

O'Neill : Bien joué.

Il me regardait visiblement satisfait. Il attendait quelque chose de moi et je savais ce que c'était. Je reposa la craie sur le bureau et le regarda de nouveau. Il me lança un regard rassurant et me sourit. Je me sentais soudain très calme. J'avança la main et doucement j'attrapa la craie. Je leva la tête vers Nouhaya et nos regards se croisèrent. Nous nous sourîmes comme deux enfants.

Nouhaya : Maintenant, tu peux aider tes amis.

O'Neill : Oui mais comment faire. Je veux dire, ils ne savent même pas que j'existe et…

Je m'interrompis, une idée venait de germer dans mon esprit. Je m'avançais lentement vers le tableau noir et j'écrivis : " Faire joujou avec un réacteur à Naquada ne vaut pas une partie de pêche dans le Minnesota. "

Nouhaya : Bien joué.

Je le regardais. Il avait repris mes mots de tout à l'heure et ça me fit sourire.

O'Neill : Merci. Et maintenant, à Daniel.

Arrivé dans le laboratoire de Daniel, j'attrapais à nouveau une craie et j'écrivis : " Et Danny Boy, pas eu le temps de voir de ruines cette fois. " Je courus dans la chambre de Teal'c et écrivis sur une feuille : " Prenez soin de Danny Boy, il n'a pas Junior pour veiller sur lui. ". Il ne restait que Janet et le tour serait joué. Comme pour les autres, j'écrivis une phrase sibylline sur une feuille que je laissais en évidence sur son bureau. Je ressortis dans le couloir, Nouhaya m'attendait en souriant à pleine dent. Tout d'un coup l'alarme retentit.

Voix : Ouverture extérieure de la porte des étoiles.

Je savais qui arrivait : mes amis rentraient à la maison.

Nouhaya : Tu n'as plus qu'à les laisser trouver les indices… Et au fait, tu as oublié le général Hammond. Je ne sais pas si…

Mais je ne lui laissais pas le temps de finir pour me précipiter dans le bureau du Général. Traverser les murs à parfois du bon, je fus sur place en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je m'approchais de son bureau et j'inscrivis sur une feuille " Pour l'amour du ciel ! ". Je me rendis ensuite dans la salle de briefing. J'étais sur qu'ils viendraient ici. Mon ange gardien m'y attendait déjà. Comme pour confirmer mes dires, une voix appela :

Voix : SG-1 et le docteur Fraiser sont attendus d'urgence dans la salle de briefing.

A peine dix minutes plus tard, je vis le petit groupe se rué dans la salle de briefing. Leurs visages semblaient excités. Tous prirent une chaise, attendant le Général Hammond. Il entra et prit la parole sans préambule.

Hammond : En entrant dans mon bureau à notre retour, j'ai trouvé une note posée sur mon bureau.

Janet : Oui, moi aussi.

Teal'c : Et moi également.

Carter : Moi, c'était écrit sur mon tableau.

Daniel : Euh, pareil pour moi.

Ils se regardèrent tous. Je souriais, mon plan allait marcher. Je me repris, il devait marcher : une armée de serpents voulait attaquer la Terre alors ça devait marcher.

Daniel : Je… Vous croyez à une blague ?… Enfin je ne sais pas pour vous mais moi…

Carter : Mon bureau était fermé. Et ce message n'a pu être écrit que par le Colonel.

Tous la regardèrent, surpris.

Carter : Je ne suis pas folle. Cette phrase, il n'y a que lui qui pouvait la connaître.

Janet : C'est pareil pour moi. Il m'appelle Doc et c'est le seul qui se le permettait et puis il parle de piqûre.

Daniel : Il n'y avait que Jack pour m'appeler Danny Boy.

Hammond : Ou pour dire " Pour l'amour du ciel ".

Ils se regardèrent à nouveau en souriant. Leur peine semblait s'allégée comme ils se remémoraient leurs souvenirs. C'était bon de les voir sourire.

Teal'c : S'il s'agit bien du Colonel O'Neill alors il m'a demandé de prendre soin de vous, Daniel Jackson. Car vous n'avez pas Junior pour le faire.

Ils pensaient tous à la même chose : il n'y avait que Jack pour appeler le symbiote de Teal'c Junior.

Daniel : C'est assez étrange, vous ne trouvez pas ? Mais il existe des civilisations qui pensent que l'âme d'un défunt peut rester…

Voix : coincée sur Terre.

Cette voix douce fit sursauter tout le monde y compris moi. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Cette voix, je commençais à bien la connaître, c'était celle de Nouhaya. Mes compagnons se regardèrent puis fixèrent un point au fond de la salle. Vers nous. Je vis Nouhaya s'avancer vers eux. Ils sautèrent sur leurs pieds sauf Teal'c qui se contenta de lever un sourcil d'étonnement.

Hammond : Qui êtes vous ? Comment êtes vous entré ?

Nouhaya : je me nomme Nouhaya et je suis le gardien de Jonathan.

Je grimaçais encore une fois.

O'Neill : Nouhaya…

Ma voix était lourde de menace. Nouhaya s 'était tourné vers moi.

Nouhaya : Oui, pardon. Jack.

Les cinq se regardèrent extrêmement surpris. L'incrédulité et l'incompréhension se lisaient sur leurs visages.

Nouhaya : Le Colonel O'Neill est présent dans cette pièce. Et c'est effectivement lui qui vous a laissé ces messages pour attirer votre attention. Je dois avouer que c'était plutôt bien imaginé de sa part.

O'Neill : Oh merci Nouhaya. C'est trop d'honneur. Non, vraiment.

Nouhaya : De rien Jack.

Puis il poursuivit pour le reste du groupe.

Nouhaya : Je sais que cela doit vous sembler irrationnel. Surtout pour vous Samantha mais il y a des choses qu'on ne peut pas expliquer.

Carter le regarda stupéfaite et ne dit pas un mot. Je souris à son silence et dit à Nouhaya :

O'Neill : Pour une fois qu'elle n'a pas une de ces théories scientifiques sous la main.

Nouhaya : Le Colonel vient de dire, je cite " pour une fois qu'elle n'a pas une de ces théories scientifiques sous la main ".

Elle sourit et se tourna vers le fond de la pièce. Vers moi. Je savais qu'elle ne pouvait pas me voir mais j'avais l'impression que son regard me transperçait.

Carter : Mon Colonel, vous êtes là ?

O'Neill : Je suis là Carter. Et je crois que vous pouvez laisser tomber le 'Mon Colonel' désormais.

Nouhaya lui répéta mes paroles et tous sourirent. Puis Nouhaya redevint sérieux.

Nouhaya : Jack croit savoir quelle est sa mission.

Hammond : Et quelle est-elle ?

Nouhaya : J'en ai discuté avec le Colonel et je suis d'accord avec lui. Lors de votre dernière mission, vous êtes tombés sur un rassemblement de Jaffas qui semblaient se regrouper avant…

Carter : D'attaquer.

Nouhaya la regarda et acquiesça.

Hammond : Que pouvons nous faire ?

Nouhaya : Je n'en ai pas encore discuté avec Jack mais vous avez peut-être des alliés assez puissants et qui pourraient vous aider..

Hammond : Nous devons trouver une stratégie et vite. Nous nous retrouverons ici dans quatre heures. Je dois donner un coup de téléphone.

Hammond sortit. Sam, Janet, Daniel et Teal'c restèrent assis. Personne n'osant se lever le premier. Ils regardaient Nouhaya.

Nouhaya : Jack propose que nous allions dans un endroit où nous pourrons discuter.

Ils se regardèrent et surent qu'ils avaient la même idée. D'une seule voix, ils dirent : " le mess ".



BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
MESS

Ils étaient tous assis et regardaient mon jeune protecteur. Personne n'osait commencer. Moi, j'étais près des cuisines et je humais toutes les odeurs présentes. Je ne pensais pas que cette cuisine me manquerait un jour.

Nouhaya : Jack, tu ne peux plus ressentir la faim alors sort de cette cuisine. Nous devons parler.

Les quatre compères sourirent à cette phrase.

Daniel : Jack, vous êtes là ? Cette situation est si …étrange. Je me sens un peu ridicule de parler dans le vide. Vous savez je ne pensais pas dire ça un jour mais vos blagues idiotes me manquent. Vous nous manquez à tous.

Il avait prononcé sa dernière phrase tout bas. Je me sentais très ému.

O'Neill : Vous me manquez aussi, campeurs.

Nouhaya : Jack dit " vous me manquez aussi, campeurs ".

A nouveau, je vis l'émotion remplir le cœur de mes amis et je décidais de revenir à quelque chose de plus … terre à terre : les serpents.

O'Neill : Nouhaya, demande leur s'ils ont une idée de stratégie.

Comme Nouhaya le leur demandait, je réfléchissais également de mon côté pour trouver une solution.

O'Neill : Carter, vous ne pourriez pas utiliser votre réacteur au Naquada ?

Carter : Je ne connais pas suffisamment les propriétés du Naquada pour pouvoir m'en servir comme moyen de défense, monsieur.

Elle s'arrêta, surprise. Tous les yeux étaient braqués sur elle. Elle paraissait mal à l'aise et devint rouge.

Carter : J'ai cru entendre la voix du Colonel poser une question et…

On aurait dit une petite fille essayant de justifier une bêtise.

Nouhaya : Il l'a fait, Samantha.

Daniel : Comment ?

Ce fut le seul mot qu'il put prononcer.

Nouhaya : Je ne sais pas. Ce phénomène s'est déjà vu par le passé et ne semble pas pouvoir s'expliquer. Quand deux personnes proches sont soudainement séparées par la mort, ils semblent qu'elles peuvent communiquer au-delà… comme maintenant.

Sam rougit de plus belle et je ne me sentais pas très à l'aise non plus. Nouhaya me jeta un regard amusé.

O'Neill : Quoi ?

Nouhaya : Non rien. Quelqu'un a t-il une autre suggestion ?

Teal'c : Nous pourrions peut-être demander de l'aide à la Tok'ra ou bien aux Asgards ?

Daniel : Oui, c'est une très bonne idée ça Teal'c.

O'Neill : Oui, je parie que c 'est Junior qui la lui a soufflé.

Sam et Nouhaya se regardèrent et sourirent. Il y a des choses que même la mort ne peut pas changer.



BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
SALLE DE BRIEFING

Hammond : Alors, avez-vous des suggestions ?

A son ton, il valait mieux répondre par l'affirmative pour ne pas en prendre pour son grade.

O'Neill : Ouh là ! Ben, y a des moments où je suis content d'être transparent…

Sam sourit à ce commentaire.

Hammond : Qu'est-ce qu'il y a de si amusant Major ? Je viens de passer deux heures au téléphone avec le président et…

Ils baissèrent la tête et le laissèrent finir son monologue. Parfois, on ne pouvait pas l'arrêter et il fallait attendre que l'orage passe. Je soupirais.

O'Neill : Oh pour l'amour du ciel ! Je suis mort et je dois encore subir ça !

Sam laissa échapper un petit rire qui n'échappa à personne. Le Général s'arrêta stupéfait par ce qu'il aurait pu prendre pour de l'insolence s'il n'avait pas connu le Major Carter. En voyant tout le monde la fixer, Carter se tut et rougit. Je ne pus m'empêcher de la taquiner un peu.

O'Neill : Dites moi Carter, vous ne rougissiez pas autant avant.

Comme elle rougissait encore plus, je me mis à rire à gorge déployée. Que c'était bon de rire.

Carter : Mon Colonel !!

Son ton était mi-amusé, mi-reproche. Teal'c sourit. Daniel et Janet se mirent à rire avec Sam. Et le Général les regardait confus. Gentiment, Nouhaya lui expliqua :

Nouhaya : Le Major Carter peut entendre le Colonel O'Neill.

L'ambiance était particulièrement détendue compte tenu du fait de la menace pesant sur la Terre. Mais ce fou rire était une soupape de sécurité, une manière de ne pas craquer sous la pression de tous les évènements survenus ces derniers jours. Teal'c fut le premier à revenir sur ce qui les préoccupait.

Teal'c : Général Hammond, nous avons pensé que nous pourrions contacter la Tok'ra ou bien les Asgards pour défendre la Tau'ri.

Hammond : C'est une très bonne idée. Pour la Tok'ra, cela ne devrait pas poser de problème mais pour les Asgards, c'est autre chose. Il faut huit chevrons pour ouvrir le passage et les contacter. Je ne pense pas que nous avons le temps matériel pour que le Major essaye de créer l'énergie nécessaire. Allons de suite à la salle de contrôle pour contacter la Tok'ra.



BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
SALLE DE CONTROLE
1 HEURE PLUS TARD

Une voix retentit : Activation extérieure de la porte.

Hammond : Fermez l'iris.

La voix du Général était tendue. Certes ils attendaient les Tok'ra mais il n'y avait toujours pas de code authentification alors…

Voix : C'est le signal Tok'ra, monsieur.

Hammond : Ouvrez l'iris.

Sa voix trahissait son soulagement. Jacob, accompagné de deux autres personnes, se tenait sur la passerelle. L'équipe SG-1, moi y compris, et le Général se précipitèrent pour les accueillir. J'espérais que pour une fois, ils allaient apporter de bonnes nouvelles !

Jacob : Allons en salle de briefing. Nous devons parler.

Ils s'arrêtèrent surpris par cet accueil mais personne n'osa le contredire. Je savais déjà, au ton de sa voix, qu'il n'apportait pas les nouvelles espérées. Une fois réunis en salle de briefing, nous attendîmes patiemment que Jacob daigne nous expliquer la position des Tok'ra.

O'Neill : Bon alors, il veut une invitation ou quoi ?

Nouhaya : Ne sois pas si impatient Jonathan.

Il le faisait exprès, je le savais et j'essayais de ne pas réagir mais c'était vraiment pas facile. Je lui fis ma célèbre grimace à la O'Neill et il me sourit en retour.

Jacob : Qui est ce garçon ? A qui parle t-il ?

Hammond : C'est une longue histoire. Contentes-toi de ne pas dire de mal sur le Colonel O'Neill. Alors, quel résultat ?

Jacob : C'est l'objet de ma visite, vous vous en doutez déjà. Après avoir reçu votre message, je suis allé parler au Haut Conseil de la Tok'ra. Ils sont vraiment…

O'Neill : De tout cœur avec nous mais ils ne peuvent rien faire pour nous aider !

Nouhaya et Sam sourirent, ce qui leur valu un regard interrogateur de la part de Jacob. Les autres savaient déjà le pourquoi de ce sourire.

Carter : Le Colonel pense que la Tok'ra ne fera rien pour nous aider. C'est vrai, papa ?

Jacob : Le Colonel ? Sammy, il est mort ma chérie…

Sa voix trahissait de la surprise, de la douceur et de l'inquiétude pour l'équilibre mental de sa fille ! Hammond soupira.

Hammond : Je t'ai dit que c'était une longue histoire. Alors, le Colonel a t-il raison ?

Jacob : Je… Non… Enfin…

C'était presque amusant de voir cet ancien Général à court de mots. Ses compagnons lui jetèrent un regard étonné. La tête de Jacob s'abaissa, ses yeux brillèrent puis il reprit la parole.

Selmac : Mon hôte est très troublé aussi je vais poursuivre pour lui. Le Haut Conseil de la Tok'ra ne peut effectivement rien faire pour vous aider à l'heure actuelle. Nos équipes travaillent sur des cas très délicats que nous ne pouvons pas interrompre maintenant. J'en suis vraiment désolé car votre aide nous a déjà été précieuse à plusieurs reprises.

La stupéfaction, l'incrédulité et la déception se lisaient sur tous les visages des terriens. Je secouais la tête, dégoûté. Rien ne changerait jamais avec eux. J'ouvris la porte et sortis de la pièce en la claquant le plus fort possible. Le sursaut de frayeur des Tok'ra fut pour moi une maigre revanche.

Carter : Alors, c'est tout ! Vous êtes désolés et maintenant c'est 'débrouillez vous' ?!

Elle était furieuse. Une fureur sans borne. Elle aurait pu tout dévaster sur son passage. Elle se leva et quitta la pièce sans même saluer le Général Hammond.

Jacob : Sammy, non. Ce n'est pas…

Hammond : Ca ne sert à rien mon ami. Elle a vu et subi trop de choses ces derniers jours pour entendre raison. Laisses la se calmer.



Tout naturellement, mes pas me conduisirent au labo de Carter. Je passais au travers de la porte et me retrouvais à l'intérieur. Je regardais tout ce bric-à-brac qui faisait le bonheur du Major. 'Je me demande comment elle fait pour s'y retrouver'. J'entendis des pas, la porte s'ouvrit brutalement et se referma tout aussi brutalement. Le Major Samantha Carter hors d'elle venait de faire son entrée. 'Si elle me trouve là, elle va me jeter dehors, c'est sur et certain'. 'Eh oh, imbécile ! Tu es mort, tu te rappelles ? Comment veux-tu qu'elle te jette dehors ?'. 'Ah ben oui, vu sous cet angle là…'. 'Ouh la la, voilà que je me fais la conversation maintenant. C'est grave docteur ?'. J'entendis un fracas derrière moi et je me retournais en sursautant. J'avais oublié la présence de Carter.

O'Neill : Ah ben la, il va marcher moins bien votre petit réacteur au Naquada. Avec quoi vous allez faire joujou maintenant ?

Elle tressaillit violemment et se tourna du côté de ma voix.

Carter : Mon Colonel ? Que faites-vous ici? Enfin, je veux dire…

O'Neill : Ca va, du calme Carter. Dites moi, je ne vous ai pas demander de laisser tomber le 'mon Colonel' ?

Puis enchaînant sans lui laisser le temps de répondre :

O'Neill: Moi qui avais toujours pensé que vous faisiez des tas d'expériences scientifiques ici. En fait, ça vous sert de défouloir, non ? Et votre joujou au Naquada c'est pour brouiller les pistes ?!

Elle sourit et j'en fus très satisfait. J'arrivais encore à la faire sourire, même mort !

Carter : Je suis désolée, mon Colo… monsieur. Les Tok'ra était notre seule chance : les Tollans et les Nox ne veulent pas entendre parler de guerre et quant aux Asgards, nous ne savons pas comment les contacter sans les huit chevrons. Vous parlez d'alliés !!

O'Neill : Woh ! Je voudrais parler au Major Samantha Carter de l'Air Force, s'il vous plait. Vous la reconnaîtrez sans peine : elle me répétait toujours que c'était une grande chance pour la Terre d'avoir de tels alliés ! Carter, sérieusement, c'est une grande chance pour la Terre de les avoir pour alliés. Ca fait toujours ça de moins à rajouter sur la liste des ennemis !

Nous nous sourîmes.

O'Neill : Pour les Asgards, c'est autre chose. On ne sait jamais quand ils vont…

Une lumière blanche nous enveloppa et nous nous retrouvâmes dans une pièce blanche.

O'Neill : Débarquer.

Je m'arrêtais et je regardais autour de moi. Il n'y avait que Carter et moi dans la pièce.

O'Neill : Ben voilà, il suffit de demander.

Thor fit son apparition dans la pièce.

Thor : Bonjour, Colonel O'Neill. Bonjour Major Carter.

O'Neill : Euh, salut.

Carter : Bonjour.

Thor : Le message que nous avons reçu indiquait une situation urgente.

O'Neill & Carter : Le message ?

Thor : Les Tok'ra ne vous ont rien dit ? Le Haut Conseil n'avait plus d'équipes disponibles pour vous apporter une aide directe aussi ont-ils décidé d'envoyer un message aux Tollans qui l'ont renvoyé aux Nox qui nous l'ont transmit. Avant que vous ne posiez la question, je ne sais pas pourquoi ce message a transité par autant de personnes.

J'étais sans voix. Il me parlait comme si j'étais 'physiquement' présent dans la pièce. Et puis il y avait cette explication à propos du message des Tok'ra. Je jetais un coup d'œil rapide à Carter qui semblait aussi étonnée que moi. Thor reprit la parole.

Thor : J'ai été très triste d'apprendre votre disparition, O'Neill.

O'Neill : Euh, merci. Vous me voyez ?

Thor : Oui, bien sur. L'âme est une partie intégrante de l'être humain. C'est ce qui vous rend d'ailleurs si complexe. Notre technologie nous permet d'entendre et de voir toute créature vivante dans un monde ou dans un autre. Ce que je ne comprends, c'est que le Major semble pouvoir vous entendre sans l'aide de notre technologie. Je ne pensais pas que vous aviez développé une technique vous le permettant. Elle peut également vous voir désormais.

Carter et moi nous mirent à remuer, mal à l'aise. Elle baissa la tête et je grommelais une vague excuse incompréhensible. 'Ce type a le don de poser des questions embarrassantes'. Voyant qu'il n'aurait pas de réponse, Thor poursuivit.

Thor : Vous savez que le traité nous liant aux grands maîtres Goa'uld ne nous permet pas d'attaquer cette planète et Apophis.

O'Neill : J'espère que vous ne nous avez pas fait faire tout ce chemin juste pour nous dire ça.

Thor demeura silencieux, la figure impassible.

Thor : Nous avons néanmoins développé un plan en prenant exemple sur les idées 'stupides' du Major Carter.

L'intéressée ne dit rien ne sachant si elle devait se sentir flattée ou vexée par ces paroles.

Thor : Nous allons 'envoyer' des réplicateurs sur cette planète que nous détruirons pour nous défendre de nos ennemis.

Un sourire naquit sur mes lèvres et s'étendit d'une oreille à l'autre.

O'Neill : Dites donc Thor, ce ne serait pas un moyen flagrant de contourner le traité, ça ?

Thor : Nous n'avons pas pris uniquement exemple sur le Major Carter.

Mon sourire s'agrandit encore si c'était encore possible.

O'Neill : Je vous ai déjà dit que vous aviez toujours été mon préféré ?

Carter revint à des choses bassement terre à terre.

Carter : Comment comptez-vous envoyer les réplicateurs sur PX2 345 ?

'Oh les scientifiques ! Quels rabat-joie !'

Thor : Vous savez que la guerre contre les réplicateurs n'est pas finie. Nous avons gagné une bataille seulement. Pour mettre à exécution notre plan, nous avons décidé de sacrifier un autre vaisseau.

Carter : Je croyais que les réplicateurs ne tomberaient pas deux fois dans le même piège.

Thor : C'est exact Major Carter mais notre plan ne sera pas tout à fait le même. Le Carter est programmé pour se poser sur PX2 345. Le temps que les réplicateurs démantèlent le vaisseau, l'atterrissage aura déjà eu lieu et…

Carter : Ils s'attaqueront alors au vaisseau d'Apophis mais vous pourrez prétexter que vous ne saviez pas qu'il était là, la planète étant répertoriée comme inhabitée.

Thor : Exactement.

Pendant tout cet échange, je m'étais contenté de les regarder tour à tour, chaque fois qu'ils prenaient la parole. Je ne comprenais pas tout mais je savais qu'ils avaient trouvé une solution. Une chose avait retenu mon attention.

O'Neill : Le Carter ?

Thor : Nous avions aussi un vaisseau baptisé le O'Neill mais il a été…

O'Neill : Détruit. Oui, je sais. En somme, c'est un juste retour des choses !

Je souris à Carter mais elle paraissait réfléchir à quelque chose d'important et fronçait ses sourcils.

Carter : Thor, avez-vous calculé à quelle distance de la planète le vaisseau doit être intercepté ?

Thor : Effectivement Major, il faudra quelqu'un aux commandes du vaisseau pour ne pas éveiller les soupçons des réplicateurs.

O'Neill : Oui, et au bon moment, hop un petit coup de rayon de téléportation et y a plus personne.

Thor : Non, O'Neill, pas cette fois. La présence d'un deuxième vaisseau serait détectée, et par les réplicateurs et par les Goa'ulds. Le pilote s'est porté volontaire pour cette mission et connaît les conséquences de son choix.

O'Neill : Mais qui… ?

Je le regardais fixement et je compris.

O'Neill : Non, Thor. Vous ne pouvez pas faire ça.

Thor : O'Neill, ma décision est prise. Ce sera mon cadeau d'adieu pour un valeureux guerrier qui a aidé mon peuple.

Carter : Le Colonel a raison. Vous ne pouvez pas faire ça. J'irai.

O'Neill : Non, Carter. Vous ne pouvez pas faire ça.

Carter : Mon Colonel, Thor est bien trop précieux pour son peuple et pour le nôtre. Nous ne pouvons pas le laisser se sacrifier. Je ne suis pas…

O'Neill : Carter, j'ai dit non. C'est un ordre Major !

Elle me regarda et sourit doucement.

Carter : Vous n'êtes plus mon Officier Commandant, monsieur.

O'Neill : Alors arrêtez de me donner du 'Monsieur'.

Carter : Jack, je dois le faire. Il n'y a pas d'autre moyen.

Nos voix n'étaient plus que des chuchotements. Nos yeux étaient rivés les uns aux autres. Je ne pouvais pas la laisser faire ça. Ces crabes allaient la mettre en pièces. Une idée commença à se frayer un chemin dans mon esprit.

O'Neill : Pas sur. Thor, que faut-il faire pour piloter ce vaisseau ?

Thor : Rien, la présence du pilote n'est là que pour rendre le plan plus crédible. Si les réplicateurs croient que le vaisseau est programmé, ils ne l'attaqueront jamais.

O'Neill : Est-ce que ces crabes sont comme vous ? Enfin je veux dire, font-ils une différence entre le corps et l'âme ?

Je sentais le regard de Carter fixé sur moi.

Thor : Je vois où vous voulez en venir, O'Neill. Je vois que les humains recèlent d'idées stupides.

O'Neill : Oh ben, on fait ce qu'on peut !

Thor : Le siège du pilote est adapté aux Asgards. Il ne sera pas très confortable pour vous.

O'Neill : Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je n'ai plus de corps alors je ne pense pas que…

Je m'arrêtais au milieu de ma phrase et j'examinais attentivement le visage de mon petit gris. Mais comme d'habitude, aucune émotion particulière ne pouvait se lire sur ses traits.

O'Neill : Carter, je crois que nous venons d'assister au premier échange humoristique asgardien. Pas mal pour une première. Bon, quand irais-je sur le Carter ?

Thor : Maintenant, O'Neill. Il faut agir vite. Bonne chance.

O'Neill : Merci Thor. Pour tout.

Ces paroles furent à peine prononcées que je me retrouvais dans un poste de pilotage. D'après Thor, je devais uniquement faire acte de présence. Je me mis donc à attendre patiemment mais l'attente ne fut pas très longue. Un bruit que je connaissais bien se fit entendre. Un bruit de pattes et de mâchoires métalliques. Je frissonnais. 'Allons, du calme Jack. Tu es mort, ils ne peuvent plus rien faire contre toi !'. Cette pensée me rassura quelque peu et je me retournais pour regarder à l'extérieur. La planète s'approchait vite, très vite même. 'J'espère qu'ils ont de bons freins la dessus !'. Le bruit des réplicateurs se rapprochait du poste de commandes. Le vaisseau craquait de partout. 'Pourvu qu'il tienne le coup'. Le Carter ralentit soudain, la phase d'atterrissage était lancée. Par la fenêtre, je vis des ailes de la mort sortir du vaisseau mère. D'après ce que je pouvais voir, l'armée d'Apophis avait encore grossi. Je fus tiré de mes réflexions par un bruit sourd. Les Jaffas venaient d'ouvrir le feu. Les réplicateurs venaient de faire céder la porte du poste de pilotage mais il était trop tard. Nous étions posés. Les crabes sentant que le vaisseau allait être détruit se déversèrent sur la planète pour s'attaquer à la technologie Goa'uld. C'est alors que les premiers tirs Asgard frappèrent la surface de PX2 345 laissant chaos et destruction derrière leurs passages. A ce moment là, je me demandais si une âme pouvait mourir dans un déluge de feu. Mais avant d'avoir pu répondre, une lumière blanche m'enveloppa et je me retrouvais au SGC.



BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
SALLE DE BRIEFING

" Je l'ai cherché de partout mais je ne l'ai pas trouvé ". La voix appartenait à Janet Fraiser. Comme Daniel et Teal'c, elle avait cherché Sam dans toute la base. Elle les avait rejoint dans la salle de briefing et s'était affalée sur une chaise. Daniel et Teal'c s'attendaient à ce résultat : eux non plus ne l'avaient pas trouvé.

Janet : Mais où est-elle passé, bon sang ? Ca ne lui ressemble pas de partir sans prévenir.

Sa voix trahissait son inquiétude pour son amie.

Daniel : Je sais, Janet. Je n'y comprends rien mais elle était si bouleversée tout à l'heure.

Teal'c n'avait pas prononcé un mot mais lui aussi s'inquiétait pour le Major carter. Il avait déjà perdu un ami et ne voulait pas en perdre un autre. Il se tourna vers le jeune garçon qui se tenait debout au fond de la pièce.

Teal'c : Pouvez-vous nous dire où se trouve le Colonel O'Neill ?

Mais le jeune garçon ne semblait pas l'avoir entendu. On l'aurait dit en grande conversation avec quelqu'un : ses lèvres remuaient et il secouait la tête de temps en temps, ses sourcils étaient froncés. Après plusieurs minutes, il se tourna vers les trois amis.

Nouhaya : Pourriez-vous aller chercher le Général Hammond. Pour répondre à votre question Teal'c, je viens seulement d'apprendre que Jack était sorti de la base. Il sera bientôt là.

Teal'c partit chercher le Général pendant que Janet et Daniel s'interrogeaient sur ce qui avait bien pu se passer. Au moment où Teal'c et Hammond rentraient dans la pièce, une lumière blanche éclaira brièvement la pièce.

Nouhaya : Enfin Jonathan, te voilà.

Toutes les têtes se tournèrent vers lui.

O'Neill : Je t'ai manqué ?

Hammond : Il est là ? Jack, vous avez de la chance d'être mort sinon je vous aurais fait passer en cours martiale après vous avoir cloué au pilori moi-même !

Il était devenu très rouge. Je le regardais et quand je vis l'inquiétude sur tous les visages, je me calmais. Comme j'allais répondre à Nouhaya, Carter se matérialisa dans la pièce, renvoyée par Thor. Un magnifique sourire barrait son visage.

O'Neill : Et bien Sam, vous en avez mis du temps !

Carter : Jack, vous êtes rentré ?! Je suis heureuse. Après votre départ, je me suis demandée si les âmes pouvaient survivre à un tel déluge de feu… Vous avez réussi mon Colonel.

O'Neill : Je dois dire que je me suis posé la même question. Et non Major, je n'ai pas réussi. Nous avons réussi.

Je la regardais. Elle souriait toujours, ses yeux brillaient d'excitation. La culpabilité et la tristesse avaient disparu. J'en fus soulagé. Après tout, j'avais peut-être réussi ce que je pensais être ma première mission. Je vis enfin que nous n'étions pas seuls dans la pièce. La confusion et l'incertitude se disputaient avec le soulagement dans leurs yeux.

O'Neill : Sam, vous devriez leur expliquer.

Elle se retourna vers les quatre personnes assises, confuse, et commença à leur relater leur odyssée.



BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
SALLE DE BRIEFING
30 MINUTES PLUS TARD

Des rires nerveux et des soupirs de soulagements se firent entendre dans la pièce. L'Armaggedon avait été évitée… encore une fois. Je regardais mes amis, j'étais heureux de savoir qu'ils allaient encore pouvoir vivre de belles aventures mais je me sentais triste de ne plus pouvoir en faire partie. Nouhaya sentit ma nostalgie et posa gentiment sa main sur mon bras.

Nouhaya : C'est l'heure de partir Jack.

O'Neill : Est-ce que je peux leur dire au revoir ?

Nouhaya : Bien sur. Je t'attendrais de l'autre côté avec quelqu'un d'impatient… Ils pourront te voir pour te dire adieu.

Puis il disparut comme il était venu. Le premier à me voir fut Daniel. Il était en train de faire rire Janet. Sa phrase mourut dans sa gorge et il me fixa. Un sourire incertain se dessina sur ses lèvres. Comme je hochais légèrement la tête, son sourire se renforça et il se jeta dans mes bras. Notre accolade dura longtemps avant que l'un de nous ne parle.

Daniel : C'était ça le plus dur. Ne pas te dire au revoir, te dire combien tu comptais pour moi, combien tu m'avais aidé… combien tu vas me manquer.

Il m'avait tutoyé sans y prendre garde. Quelle importance maintenant et cela semblait si naturel !

O'Neill : Je sais Daniel. Merci à toi. Merci de m'avoir supporté pendant toutes ces années, Danny Boy.

Je sentais ma voix s'enrouer par l'émotion. C'était si dur de leur dire adieu.

O'Neill : Tu vas me manquer toi aussi. Plus que tu ne l'imagines.

Je desserrais notre étreinte et il retourna près de nos amis qui s'étaient tous levés et alignés. Je marchais vers eux et m'arrêtais devant Janet. Je la serrais dans mes bras.

O'Neill : Janet, merci d'avoir veillez sur nous. Continuez de bien vous occuper de mes campeurs.

Je l'embrassais sur la joue et vins me planter devant Teal'c.

O'Neill : Teal'c, mon ami. Nous avons bravé la mort bien des fois ensembles. Il te faudra continuer ta route sans moi désormais.

J'agrippais son avant bras juste en dessous du coude et il fit de même. Je le tirais vers moi et nous nous donnâmes l'accolade. Une accolade entre deux soldats qui se respectaient. Je lui murmurais à l'oreille :

O'Neill : Prenez bien soin de Danny Boy.

Nous nous séparâmes et il hocha la tête pour me dire qu'il ferait ce que je lui avais demandé. Je m'arrêtais devant Sam.

O'Neill : Ca y est, fin de l'aventure. Merci, merci pour tout Sam.

Ma gorge se serra, j'étais incapable de dire un mot de plus. Je voyais les larmes danser dans ses yeux bleus. Seigneur, c'est si difficile. Elle s'approcha, enroula ses bras derrière ma nuque et j'enroulais les miens autour de sa taille. Elle enfouit sa tête dans mon épaule et nous restâmes là pendant un long moment sans rien dire. La pièce s'éclaira d'une douce lumière blanche. C'était l'heure de partir. Je me reculais à contrecœur mais avant de la relâcher, je lui glissais à l'oreille :

O'Neill : Montre leur le chemin, Dorothée.

Elle m'embrassa sur la joue et me sourit. Je sus alors que tout irait bien pour elle. Il ne restait plus que le Général. Je vins en face de lui.

O'Neill : Mission accomplie, mon Général.

Hammond : Oui, encore une fois SG-1 a fait des merveilles.

Nous étions tous les deux très émus. Je le serrais contre mon cœur une dernière fois. Notre dernière accolade.

O'Neill : Je dois partir, Georges.

Je me retournais vers la lumière et fis quelques pas avant de m'arrêter net. J'avais l'impression de rêver. 'Non, ce n'est pas possible'. Puis, je me mis à sourire.

Voix : Papa !

O'Neill : Charlie ! Charlie, c'est toi mon garçon.

Charlie avait couru vers moi et s'était jeté dans mes bras. Je le soulevais et je l'embrassais en pleurant. Tout irait bien pour moi aussi. Ma tristesse s'envola. J'avais retrouvé mon fils. Main dans la main, nous nous dirigeâmes vers la lumière. Je me retournais une dernière fois pour voir mes amis, au garde à vous ils me saluaient une dernière fois. Un sourire illuminait leurs visages.


FIN

J'aimerais avoir vos commentaires sur cette fanfic (enfin pour ceux qui ont eu le courage de la lire jusqu'au bout !) ;0)