La poudre de la liberté ?

 

AUTEUR : India

EMAIL : india@free.fr

DATE : écrite en Décembre 2001 en France.

CATEGORIE : romance Sam/Jack, aventure.

RESUME : Teal’c et Daniel ont un comportement qui inquiète leurs amis.

ARCHIVE : Je serai très heureuse que cette fanfic soit diffusée sur d’autres sites, merci de m’en informer si vous vous en servez.

DISCLAIMER : les personnages présents dans cette fanfic sont la propriété de la MGM et de la SHOWTIME. Je ne suis pas payée pour cette fanfic que j’ai écrite pour le plaisir.

NOTE DE L’AUTEUR : quatrième fanfic. J’attends vos commentaires.

 

 

 

CHEYENNE MOUNTAIN,VESTIAIRES

L’équipe SG1 se préparait pour une mission de reconnaissance sur P6X395.

Jack : ces deux semaines de vacances étaient géniales, pas de missions, pas de goa’ulds, juste des énormes poissons rien que pour moi.

Daniel : c’est vrai que ça ne fait pas de mal de ne pas être menacé.

Jack : qu’est-ce que vous avez fait ?

Teal’c : j’ai passé deux semaines avec mon fils.

Daniel : je suis allé avec SG3 sur P4X256, j’ai travaillé en toute tranquillité sur des traductions et des vestiges. Cette planète est très enrichissante.

Jack : ouais, vous avez une drôle de conception des vacances. Et vous Carter, je suppose que vous avez passé deux semaines sur vos expériences ou je ne sais quel problème de physique.

Sam : juste la première, ensuite je suis allée à Miami.

Jack (étonné) : pourquoi ?

Sam : j’ai passé la semaine avec mon père, il voulait se changer les idées, sa dernière mission d’infiltration l’a pas mal secoué. Il adore Miami pour la chaleur, alors on y est allé. C’était sympa et distrayant. Il est reparti hier.

Jack : faudra vraiment que je lui demande comment il a fait.

Sam : pourquoi ?

Jack : pour vous faire lâcher le réacteur à naquada, parce que moi, je n’ai pas encore réussi.

Daniel : si vous étiez plus direct sur ce que vous voulez vraiment, ça serait plus simple….

Réagissant qu’il avait réfléchi à haute voix, il s’arrêta net et baissa les yeux pour fuir les regards assassins de Jack. Heureusement pour lui, ils étaient prêts et étaient attendus rapidement sur la passerelle d’embarquement donc ils sortirent.

P6X395

Les quatre amis se trouvaient sur une planète verdoyante et calme. Ils ne trouvaient rien de spécial et les goa’ulds étaient absents. Ils marchaient à la recherche d’un village détecté par la sonde.

Jack : Carter, ça fait une heure qu’on marche, quand doit-on trouver le village d’après votre appareil ?

Sam : il nous reste encore environ un kilomètre à parcourir, colonel.

Jack : j’espère qu’on trouvera des gens accueillants, j’en ai assez de tomber soit sur des gens plus évolués que nous qui ne veulent rien partager, soit sur des sauvages qui veulent nous sacrifier pour je ne sais quel culte.

Daniel : ne soyez pas aussi pessimiste, il y a beaucoup de peuples fascinants à étudier mais vous êtes trop borné, vous ne voyez que l’aspect militaire de nos alliances.

Jack : en tout cas, ce n’est pas par des échanges culturels et philosophiques qu’on sauvera la Terre d’une invasion goa’ulds, alors c’est vrai, j’aimerais bien qu’on fasse une alliance militaire avec ce peuple s’il n’est pas hostile.

Daniel préféra ne rien répondre car ils avaient déjà eu cette conversation à de nombreuses reprises et chacun campait sur ses positions.

PRES DU VILLAGE

Jack : nous y sommes presque mais toutes ces fortifications ne me plaisent guère.

En effet, le village ressemblait à un ensemble médiéval, les bâtiments étaient protégés par une haute muraille et, pour entrer, il fallait ouvrir une immense porte en bois qui se dressait devant eux.

Teal’c : que fait-on O’neill ?

Jack : on va voir mais on reste sur nos gardes.

Tous suivirent Jack qui appuya sur la porte et fut très étonné que celle-ci s’ouvre. Ils entrèrent armes aux poings dans le village.

Jack : là, on a un problème. Daniel, si vous voulez essayer, allez-y !

Daniel (hurlant) : nous sommes des explorateurs pacifiques, nous ne vous voulons aucun mal, montrez-vous !

Personne ne répondit à son appel et SG1 se retrouva sur une grande place déserte. Ce village était principalement composé de vieilles maisons et de ce qui ressemblait à un temple.

Jack : je crois qu’une alliance va être difficile. On va explorer les lieux et si on ne trouve rien, on rentre sur Terre.

Daniel : j’aimerais aller voir ce temple, il y aura sans doute des enseignements sur ceux qui vivaient là.

Jack : OK, on se sépare, Teal’c et Daniel, vous allez visiter le temple, et Carter et moi, on va faire le tour des habitations, on se retrouve ici dans une heure.

DANS LE TEMPLE

Daniel et Teal’c entrèrent dans la plus grande batîsse du village et furent surpris par la clarté et la luminosité de l’intérieur. Ils furent encore plus saisis lorsqu’ils découvrirent les murs ornés de fresques.

Daniel : c’est magnifique !

Teal’c : savez-vous ce que représente tous ces symboles Daniel Jackson ?

Daniel : aucune idée mais les dessins semblent représenter des scènes de la vie quotidienne. Regardez (montrant du doigt au fur et à mesure), il y a le travail aux champs, la chasse, une bataille, là, c’est plutôt les femmes, elles s’occupent des enfants, tissent. C’est étrange, il n’y a aucune image mystique. Les symboles sont peut-être une prière. Je vais prendre des clichés de tous les murs et je travaillerai tranquillement sur cet ensemble lorsqu’on sera sur Terre. Voulez-vous m’aider s’il vous plait ?

Teal’c : bien sûr Daniel Jackson.

PENDANT CE TEMPS

Jack et Sam arpentaient depuis un long moment les rues du village. Ils étaient rentrés dans quelques maisons mais il ne restait rien.

Jack : on dirait un village fantôme !

Sam : je pense que leur fuite était une décision collective et réfléchie. Ils ont tout emporté et il n’y a pas de signes de panique. On peut donc exclure une attaque ennemie, une raison climatique ou une épidémie, peut-être qu’ils ont voulu fuir quelque chose de prévisible ou qu’ils migrent selon les saisons ce qui, à mon avis, est la meilleure explication. C’est tout de même bizarre.

Jack commença à sourire.

Sam : qu’y a-t-il de si drôle, colonel ?

Jack : en fait, c’est vos paroles qui me font rire. Quand je vois ces rues, la seule chose que je pense c’est qu’il n’y a personne alors que vous, vous êtes déjà en train d’élaborer toutes sortes de théories et explications possibles de ce phénomène. Je crois que même quand vous n’utilisez pas des termes scientifiques, vous avez toujours une longueur d’avance…. Enfin, c’est pas grave, vous réfléchissez suffisamment pour nous deux.

Sam : peut-être que Daniel et Teal’c ont trouvé des réponses plus précises.

Jack : quoi qu’il en soit, on ne va pas moisir inutilement ici. On retourne sur la place.

Ils avançaient côte à côte jusqu’à leur lieu de rendez-vous. Jack regardait discrètement Sam et se demandait, comme toutes les fois qu’il faisait cela, si une femme aussi brillante qu’elle, pourrait trouver intéressant un vieux soldat tel que lui. Il fut interrompu dans ses réflexions par Teal’c.

Teal’c : nous n’avons vu personne O’neill.

Jack : nous non plus !

Daniel : l’intérieur du temple était magnifique, vu qu’il y en a sans doute pour des jours de travail entre les traductions et les peintures, je travaillerai sur Terre avec des photos.

Jack : bonne idée ! Est-ce que l’un de vous à quelque chose d’autre à faire ?

Les autres : rien.

Jack : alors, on rentre à la base.

Ils avançaient en direction de la porte.

Teal’c : ce temple était très beau, je me demande encore ce que toutes ces inscriptions signifiaient, j’espère qu’on aura la réponse. En plus, cette planète est vraiment calme et paisible, j’aime beaucoup toutes ces prairies.

Les autres membres de SG1 stoppèrent leur marche, interloqués : ils n’avaient jamais entendu Teal’c parler aussi normalement et longtemps.

Jack : Teal’c, vous êtes sûr que tout va bien ?

Teal’c : très bien merci.

Jack : d’accord, on continue.

Ils arrivèrent à destination et passèrent le vortex.

CHEYENNE MOUNTAIN

Sergent : nous recevons le signal SG1 général.

Hammond : ouvrez l’iris !

Ils se retrouvèrent sur la passerelle.

Hammond : est-ce que tout c’est bien passé ?

Jack : oui général.

Hammond : passez à l’infirmerie et vous changez, débriefing dans une heure.

Tous : à vos ordres !

Ils sortirent de la salle d’embarquement et rejoignirent l’infirmerie. Sam passa la première puis alla aux vestiaires pour avoir le temps de se doucher tranquillement avant de laisser la place aux hommes. Daniel passa à son tour. Il s’assit sur le lit et attendit Janet. Il se sentait extrêmement bien et savait que toutes ces analyses ne servaient à rien. Cependant en voyant le docteur, il la dévisagea : il ne l’avait jamais trouvé aussi belle, d’ailleurs, il trouvait aussi l’infirmière qui l’accompagnait très jolie. Il s’efforça de penser à autres choses et ressortit après l’examen. Il longea les murs qui lui parurent soudain bien tristes et entra directement aux vestiaires où il se retrouva nez à nez avec Sam qui eut juste la temps de plaquer son tee-shirt contre sa poitrine. Au lieu de ressortir précipitamment en s’excusant, il resta sans bouger en la fixant.

Sam : DANIEL !

Il reprit ses esprits et ressortit. A lieu d’être gêné, il souriait bêtement planté dans le couloir : décidément Jack avait bon goût, lui aussi trouvait Sam très attirante mais il valait mieux l’oublier, Jack risquait de lui en vouloir. Finalement il retourna dans ses quartiers.

Pendant ce temps, Teal’c était face à Janet alors que Jack était déjà passé bon gré mal gré.

Janet : vous semblez, comme d’habitude, en pleine forme.

Teal’c : c’est vrai. Mon symbiote et moi sommes en très bonne santé. D’ailleurs, je pense que toutes ces visites à l’infirmerie ne servent pas à grand chose mais bon, si cela peut vous faire plaisir, je peux me plier à ce règlement. Puis-je partir maintenant ?

Janet : heu …allez-y.

Il partit et Janet resta quelques secondes perplexe : Teal’c semblait vraiment détendu et il commençait à parler comme Jack, c’était assez surprenant mais il avait peut-être envie de mieux s’intégrer à cette base et de ne plus être vu comme un jaffa austère et froid ; après tout, il allait bien alors pourquoi s’inquiéter.

QUELQUES INSTANTS PLUS TARD, SALLE DE BRIEFING

Toute l’équipe était réunie pour répondre aux questions du général Hammond. Sam se sentait mal à l’aise et avait l’impression que Daniel la déshabillait du regard. Autant elle était habituée à cette attitude venant de Jack, autant l’attitude de Daniel lui paraissait très étrange, elle se dit finalement qu’elle devait se faire des idées pour rien. Jack n’était pas plus à l’aise : il surveillait Daniel du coin de l’œil et n’aimait pas sa façon d’agir. Il sentait la jalousie monter en lui mais il restait stoïque.

Hammond : qu’avez-vous trouvé exactement sur P6X395, colonel ?

Jack : rien de passionnant! Principalement un village fantôme.

Hammond : vous n’avez pas rencontré de problème ?

Jack : aucun, excepté qu’il n’y avait personne. Daniel a pris des photos, il pourra peut-être nous donner plus de renseignements après les avoir étudiées.

Hammond : pensez-vous pouvoir trouver quelque chose docteur Jackson ?

Daniel (souriant) : j’ai plein de photos des murs du temple, il y a de superbes scènes et de très belles couleurs, j’adore cela !

Hammond : vous semblez très enthousiaste, docteur Jackson !

Daniel : je le suis, pour une fois, une mission où il ne nous arrive rien, on ne va quand même pas se plaindre.

Hammond : c’est certain. Est-ce que quelqu’un à quelque chose à ajouter ?

Tous : non .

Hammond : vous pouvez retourner à vos occupations et faire vos rapports. Rompez !

Ils se levèrent et le général retourna dans son bureau.

Sam : vous pensez pouvoir reconstituer ce qui est arrivé à ce peuple ?

Daniel : je ne sais pas. De toute façon, je regarderai tout cela plus tard, je n’ai aucune envie de travailler pour le moment.

Jack (surpris) : pardon ?

Daniel : pourquoi rester enfermés ici alors qu’il fait un super temps dehors ? J’ai envie d’aller prendre un peu l’air et de profiter du soleil avant qu’il se couche. Teal’c, ça vous dirait un petit tour à la surface ?

Teal’c : c’est une bonne idée, Je vais aller demander l’autorisation au général Hammond, mais si je suis avec vous, il ne fera pas d’histoires.

Jack : et votre Kel-nu-rim ?

Teal’c : ce n’est pas grave, je le ferai à un autre moment, je ne veux pas perdre de temps pour le moment.

Daniel et Teal’c passèrent la porte laissant leurs amis dubitatifs.

Jack : dites-moi que je n’ai pas rêvé et que nos deux équipiers viennent de sortir se balader dehors au lieu de travailler pour l’un et méditer pour l’autre.

Sam : je dois dire qu’ils sont vraiment …. surprenant !

Jack : c’est plus que çà, ils sont carrément déconnectés de la réalité.

Sam : on ne peut quand même pas leur en vouloir d’être heureux et détendus.

Jack : peut-être, mais ce n’est pas habituel. En plus, je trouve que Daniel vous regardait de façon…insistante, il avait déjà ce regard tout à l’heure à l’infirmerie et ça, venant de Daniel, c’est bizarre.

Sam : on devrait attendre un peu et voir comment cela va évoluer. C’est sans doute passager, ils veulent se détendre un peu, les missions de ces derniers mois ont été assez éprouvantes nerveusement. De plus, il est difficile de les condamner pour cause de bonheur.

Jack : vous avez raison, mais on va quand même les surveiller!

Sam : d’accord !

Elle repartit dans son labo et Jack à la salle de sport.

EXTERIEUR DE LA BASE

Daniel, habillé en civil, était à la surface et attendait Teal’c avec impatience. Il regardait le va-et-vient du personnel de la base : ils avaient tous l’air tellement maussades. Teal’c le rejoignit et chose exceptionnel, il avait un grand sourire.

Teal’c : où allons-nous ?

Daniel : on va aller boire quelque chose puis on ira en boîte de nuit, ça vous convient ?

Teal’c : c’est parfait comme programme, on va bien s’amuser.

Daniel : Teal’c, est-ce que vous n’avez pas l’impression de vous sentir extrêmement bien, comme si rien ne pouvait vous arriver ?

Teal’c : c’est vrai que je suis très détendu, j’ai envie de faire un tas de chose et de m’amuser.

Daniel : moi aussi. On va sortir d’ici avant qu’il y ait un problème quelconque et qu’ils nous rappelle.

Ils sortirent de la base.

QUELQUES HEURES PLUS TARD, BOITE DE NUIT

Daniel et Teal’c étaient au milieu de la piste de danse et suivaient avec frénésie le rythme de la musique techno que crachaient violemment les hauts-parleurs. Personne n’aurait pu reconnaître l’archéologue réservé et le jaffa terne et stoïque. Tous les deux se sentaient libérés de toute pression et n’hésitaient pas à extérioriser leur joie à travers leurs pas de danse. Teal’c avait quelques fois du mal à suivre le rythme mais Daniel se sentait en parfaite harmonie avec cet environnement. Ils étaient tous deux débordant d’énergie et ne ressentaient aucun fatigue. Vers six heures, ils se décidèrent à rentrer à la base et discutaient avec enthousiasme dans la voiture.

Daniel : alors, vous avez aimé cet endroit ?

Teal’c : j’ai adoré cette musique, c’était une excellente idée !

Daniel : c’est dommage qu’on doive rentrer sinon, on aurait pu aller faire du kart, je vous aurais appris à conduire, c’est palpitant !

Teal’c : cela aurait pu être intéressant mais ce n’est pas grave.

Daniel : je ne sais pas pour vous, mais moi, je ne suis pas du tout fatigué. J’ai envie de bouger, de faire plein de choses. Je n’ai aucune envie d’aller m’enfermer dans cette base lugubre et sinistre.

Teal’c : c’est vrai que c’est plutôt triste comme endroit mais le général nous en voudra si on ne rentre pas.

Daniel : dès qu’on a l’occasion, on ressort.

Teal’c : d’accord.

Ils arrivèrent à destination et chacun partit de son coté .

BASE SGC, 7h30

Quelqu’un frappait à la porte de Jack et cela l’obligea à se lever rapidement ce qui l’irrita grandement. Après avoir passé un pantalon, il ouvrit la porte et découvrit Sam qu’il invita à entrer.

Jack (à moitié endormi) : est-ce que j’ai oublié un briefing ?

Sam : non colonel.

Jack (agacé) : écoutez Carter, je sais que vous dormez peu, que vous travaillez tard le soir et tôt le matin mais quand il n’y a pas de briefing, je veux dormir en paix !

Sam : c’est en rapport avec notre discussion d’hier concernant Daniel et Teal’c.

Jack : qu’est-ce qui se passe exactement ?

Sam : tout à l’heure, j’ai croisé Daniel , il était très excité parce qu’ils avaient passé la nuit en boîte de nuit !

Jack : j’aurais bien aimé les voir sur la piste de danse !

Sam : en fait, ce n’est pas vraiment le problème, le plus inquiétant, c’est ce qu’ils font maintenant.

Jack : ils ne sont pas en train de dormir ?

Sam : ils sont même bien réveillés ! Teal’c est au mess, il fait des bras de fer avec tous les officiers qui veulent se mesurer à lui et parier de l’argent, quand à Daniel, il est occupé à repeindre son bureau.

Jack : pardon ?

Sam : il repeint les murs de son bureau en jaune, rouge, vert et pleins d’autres couleurs vives, il veut je cite :  " donner un peu de gaieté à son bureau terne ".

Jack : ils sont complètement dingues ! Qu’est-ce qui leur arrive ?

Sam : je ne sais pas mais il n’y a plus aucun doute possible, il se passe quelque chose. Janet était avec moi tout à l’heure, elle a été prévenir le général Hammond, on doit les rejoindre en salle de briefing.

Jack : donnez moi cinq minutes, j’arrive.

10 MINUTES PLUS TARD, SALLE DE BRIEFING

Les quatre personnes étaient réunis et attendaient Daniel et Teal’c que le général avait fait appeler aux hauts-parleurs. Ces derniers arrivèrent.

Daniel : que se passe-t-il général, pourquoi une telle réunion ?

Hammond : c’est plutôt à vous de nous dire ce qui vous arrive.

Janet : vous vous rendez compte que vous n’êtes pas dans votre état normal ?

Teal’c : en quoi cela vous gêne-t-il que nous soyons détendus ?

Jack : vous vous entendez parler, vous n’avez jamais parlé aussi normalement !

Daniel : arrêtez d’être rabat-joie, on est dynamique et on a plein d’idées pour dépenser notre énergie, c’est tout !

Sam (sentant que la conversation tournait en rond) : Daniel, avez-vous dormi au moins quelques heures depuis hier ?

Daniel : non, on a dansé toute la nuit.

Sam : est-ce que vous êtes fatigué ?

Daniel : je déborde d’énergie et j’ai l’impression que je pourrais rester des jours sans dormir.

Sam : vous sentez-vous dans un état normal ?

Daniel : non, je suis en bien meilleure forme que d’habitude, je suis beaucoup plus détendu et je vous trouve tous très tristes, quoi que c’est surtout Jack et le général, pour vous et Janet, l’adjectif approprié serait plutôt attirantes.

Sam (ignorant sa dernière réflexion) : depuis quand vous sentez-vous ainsi ?

Daniel : hier.

Sam : Teal’c, êtes-vous d’accord avec Daniel ?

Teal’c : oui.

Jack : vous êtes aussi bizarre l’un que l’autre. Je devrais vous enregistrer et vous faire réécouter ce que vous dites. Peut-être que vous rendriez compte que vous disjonctez complètement.

Daniel : ce n’est pas vrai, vous racontez n’importe quoi parce que vous êtes vieux et jaloux, c’est tout…

Jack : Dan…

Daniel (parlant plus fort): et en plus vous êtes frustré parce que MOI, je suis libre et que VOUS, vous en êtes réduit à fantasmer sur une femme que vous n’aurez jamais parce que vous êtes dans la même chaîne de commandement et…

Son débit fut interrompu par le poing que Jack venait de lui mettre dans la figure. Un lourd silence s’abattit soudain sur la pièce. Finalement, le général reprit la parole.

Hammond : je crois que toutes ces discussions ne servent à rien. Docteur Jackson et Teal’c, vous allez immédiatement avec le docteur Frasier, elle va vous faire passer des tests. Je veux savoir ce qui vous arrive. Ceci est un ordre immédiat et indiscutable !

Janet : à vos ordres ! je vous appelle dès que j’ai des résultats.

INFIRMERIE

Janet : Teal’c, êtes-vous sûr de bien aller, vos traits sont tirés ?

Teal’c : ce n’est rien, ne vous inquiétez pas.

Janet : avez-vous fait votre kel-nu-rim ?

Teal’c : non, j’ai l’impression de perdre mon temps, il y a tellement d’autres choses plus passionnantes à faire.

Janet : peut-être, mais je crois que votre symbiote n’apprécie pas trop vos nouvelles occupations et je voudrais que vous vous reposiez. Daniel, c’est aussi valable pour vous, si vous continuez à ce rythme, vous allez vous épuiser.

Daniel : je crois que je pourrais déplacer des montagnes. Vous ne voulez pas venir avec nous si on y retourne ce soir ?

Janet : vous n’irez pas ce soir. Pour le moment, vous allez vous allonger et dormir un peu.

Daniel : mais…

Janet : c’est un ordre !

En râlant, ils s’allongèrent et Janet sortit.

Daniel (chuchotant): vous croyez vraiment que ça sert à quelque chose ?

Teal’c : non, mais vaut mieux éviter de faire des histoires.

Daniel : OK, vous avez raison.

SALLE DE BRIEFING

Sam et Jack étaient encore installés à table et attendaient avec anxiété les résultats médicaux de leurs amis. Ils préféraient tous les deux oublier le sujet épineux abordé par Daniel.

Jack : à votre avis, qu’est-ce qu’ils ont ?

Sam : je n’en sais rien. On dirait qu’ils sont drogués et que cela leur fait perdre leur réserve habituelle : Teal’c s’exprime librement et montre ses sentiments, quant à Daniel, il se sent débordant d’énergie, dit tout ce qui lui passe par la tête et semble plus sensible à tout ce qui l’entoure.

Jack : qu’est-ce que vous voulez dire par là ?

Sam : dans un sens, il n’a pas tord, cette base est sinistre surtout quand on y passe nos journées, mais on s’y est habitué : on ne regarde jamais les structures et on croise de nombreuses personnes sans même voir leur visage ou chercher à les connaître. C’est peut-être la première fois qu’il prend conscience de la vie austère qu’il mène, cependant, vu leurs attitudes soudaines à tous les deux, ce n’est pas normal.

Jack écoutait ses explications et au fond de lui, il enviait presque Daniel, ce dernier se permettait les choses qui lui plaisait sans tenir compte des conventions. Jack aurait voulu faire la même chose, ne pas se borner aux interdits de l’armée et au règlement qui l’empêchaient d’être totalement heureux, qui l’empêchaient de se lever pour embrasser la femme assise en face de lui.

Janet et le général les rejoignirent.

Hammond : docteur, avez-vous trouvez quelque chose ?

Janet : je leur ai fait passer plusieurs examens et des analyses.

Jack : et ?

Janet : en faisant des analyses très poussées de leur sang, j’ai détecté d’infimes traces inconnues. Je crois que c’est cela qui agit sur eux.

Sam : c’est une drogue ?

Janet : je pense que oui mais je n’en connais pas les effets.

Jack : on en a déjà vu quelques uns.

Janet : à mon avis, il va y en avoir d’autres .

Jack : en gros, on ne sait ni ce qu’ils ont, ni ce qui va leur arriver.

Janet : c’est cela, pour le moment, je leur ai demandé de se coucher quelques heures mais j’ai très peur qu’ils s’épuisent rapidement surtout qu’ils n’ont pas conscience de dépenser autant d‘énergie.

Sam : que fait-on ?

Janet : il faudrait trouver l’origine de cette drogue. Elle a dû rentrer dans leur corps par contact avec leur peau car ils n’ont aucune trace de piqûre. 

Jack : permission de retourner sur P6X395, je suis sûr que tout vient de là-bas, c’est là que Teal’c a commencé à parler comme ça ?

Hammond : pourquoi le major et vous, n’êtes pas atteint?

Jack : je ne sais pas.

Janet : avez-vous été séparés à un moment ou un autre ?

Jack : il ne s’est rien passé de spécial.

Sam : on s’est séparé dans le village. Le colonel et moi sommes allés voir les rues pendant que Teal’c et Daniel étaient dans le temple.

Hammond : pensez-vous que cela vient de cet endroit ?

Sam : il faut aller faire des analyses sur place, c’est la seule solution !

Hammond : colonel, qu’en pensez-vous ?

Jack : permission d’y retourner ?

Hammond : d’accord, vous prendrez des combinaisons étanches et des masques à oxygène pour rentrer dans le temple. Vous partez seuls, je n’ai pas d’autres équipes disponibles pour le moment.

Jack/Sam : à vos ordres !

Janet : je retourne à l’infirmerie, je préfère garder un œil sur Teal’c et Daniel.

Hammond : rompez !

2 HEURES PLUS TARD, VILLAGE MEDIEVAL

Les deux soldats étaient prêts à rentrer dans le temple.

 

Jack : faites attention, j’ai pas envie que l’un d’entre nous soit contaminé. Que devons-nous faire exactement à l’intérieur ?

Sam : Janet m’a prêté plusieurs appareils pour détecter cette drogue, elle ne doit pas être visible à l’œil nu. Dès qu’on l’aura, on fera des prélèvements, j’ai des tubes pour cela. Tenez (elle lui tendit un appareil qu’elle alluma), quand l’écran devient rouge, c’est qu’il y a quelque chose d’anormal.

Ils entrèrent.

Jack : on prend chacun un coté du temple, on ira plus vite.

BASE SGC

Daniel s’était relevé et tournait en rond.

Daniel : enfin général, je vous dis que tout va bien, laissez-moi au moins aller faire un petit tour à la surface.

Hammond : c’est hors de question, vous êtes drogué et tant que le colonel O’neill et le major Carter ne sont pas revenus, vous restez ici.

Daniel : c’est….

Hammond : n’insistez pas, vous restez ici et arrêtez de vous agiter comme ça, vous me donnez le tournis.

Daniel (hargneux) : vous êtes comme les autres, c’est pas parce que vous vous confinez dans votre petite vie austère que je dois faire pareil.

En temps normal, le général Hammond aurait mis aux arrêts n’importe qui osant lui parler ainsi mais il connaissait suffisamment Daniel pour savoir qu’il n’était pas dans son état normal.

Hammond (calmement) : docteur Jackson, vous allez retourner immédiatement à l’infirmerie et y rester sinon je vous fait enfermer en cellule pour être sûr que vous ne bougerez pas.

Daniel se tourna et se dirigea vers la porte en râlant. Soudain, une violente douleur lui traversa tout le corps : il avait l’impression d’être transpercé par des coups de couteaux. Le général accourut vers lui et eut juste le temps de le rattraper avant qu’il ne s’écroule inconscient. Il le fit conduire à l’infirmerie pour que Janet l’examine.

P6X395, TEMPLE

Jack (criant): venez voir, votre machine réagit quand je l’approche de la fresque murale.

Elle s’approcha.

Sam : Daniel a dit qu’il a pris de nombreuses photos, ils ont sans doute touché le mur à ce moment là. Je vais faire des prélèvements pour les étudier sur Terre.

Elle sortit son matériel et précautionneusement coupa un morceau de mur qu’elle mit dans un bocal prévu à cet effet. Quelques minutes plus tard, ils étaient à l’extérieur et enlevaient leurs envahissantes combinaisons de protection. Ils retournaient à la porte des étoiles tout en discutant.

Jack : qu’est-ce qui vous fait sourire ?

Sam : je pense à la tête que fera Daniel quand je lui expliquerai que c’est vous qui, munit d’une appareil de scientifique, avez trouvé d’où venait la drogue.

Jack : je vous interdis de lui dire ça, c’est un ordre ! (souriant) Vous risquez de lancer une rumeur selon laquelle j’aimerai les sciences.

Sam : d’accord. Je ne voudrais pas briser votre réputation de dur soldat détestant les sciences et les scientifiques.

Jack : pas tous les scientifiques.

Ils continuaient à avancer mais sa remarque avait jeté un froid et chacun restait silencieux. Il se dit qu’il avait perdu une occasion de se taire et sentit un pincement au cœur devant son manque de réaction. Sam se sentit très mal à l’aise, elle avait envie de lui sauter au cou comme elle en rêvait depuis des années mais son bon sens reprit le dessus et elle préféra ignorer sa dernière réflexion. Au bout d’un certain temps, elle trouva le silence trop pesant et repensa à l’état de Daniel.

Sam : colonel, pensez-vous que Daniel soit réellement heureux comme il le dit lui-même ?

Jack : à mon avis, heureux n’est pas le bon mot, je dirais plutôt : libre. Il ne voit plus aucune contrainte et fait ce qu’il a envie. C’est dommage qu’il soit drogué et qu’on ne connaisse pas les effets secondaires. En tout cas, pour le moment, il n’a aucun souci et c’est sans doute lui qui a le plus de chance.

Sam : aucun souci et aucun règlement.

Jack : les règlements sont parfois faits pour être contournés.

Sam : le tout est de savoir jusqu’à quel point on peut les détourner.

Jack : certaines décisions sont parfois dures à prendre.

Sam : je crois qu’effrayantes serait le mot adéquate.

Jack : peut-être qu’il faut dépasser cette peur pour être heureux…

Ils arrivaient à regret devant la porte et se sentaient frustrés de devoir cesser cette conversation qui prenait une tournure de plus en plus personnelle. Durant toute la conversation, ils avaient évité de se regarder.

Jack : entrez les coordonnées. Le docteur Frasier doit nous attendre avec impatience.

Sam : c’est bon, j’ai aussi envoyé le code.

Ils avancèrent à la limite de la masse bleuté.

Jack (juste avant de passer) : on reprendra cette conversation plus tard, je vous le promets.

Elle lui sourit et traversa.

SGC

Hammond : avez-vous trouvé quelque chose ?

Sam : oui, général. Permission d’aller les étudier immédiatement !

Janet : vous devez savoir que la situation a évolué. Daniel est inconscient depuis maintenant une heure et je ne sais pas quoi faire.

Jack : et Teal’c ?

Janet : il est conscient mais son symbiote n’est pas en grande forme.

Hammond : permission accordée major, allez au labo avec le docteur Frasier.

De son côté, Jack alla à l’infirmerie pour voir son ami.

Jack : alors, Junior ne se sent pas bien.

Teal’c : c’est vrai Jack, je l’ai un peu malmené ces dernières heures mais j’espère qu’il va retrouver de l’énergie.

Jack : je crois que je ne m’y habituerais jamais.

Teal’c : à quoi ?

Jack : à vous entendre parler normalement. C’est vraiment choquant.

Teal’c : j’ai très envie de continuer à discuter avec vous mais je me sens tout à coup très fatigué.

Jack : d’accord, je vais vous laisser vous reposer. Je reviendrai plus tard.

Teal’c : d’accord, à tout à l’heure.

Il sortit et rejoignit Janet et Sam au labo.

LABO

Jack : avez-vous avancé ?

Janet : on a presque fini de déterminer tous les éléments qui compose cette drogue et après on essayera de déterminer comment faire l’antidote.

Jack : est-ce que la drogue ne devrait pas s’estomper petit à petit ?

Sam : c’est beaucoup plus puissant qu’une simple drogue, pour vous donner une idée, la cocaïne ressemble à de l’aspirine à côté de ça. Maintenant que les premiers effets euphorisants sont passés, leurs corps ne la supportent plus. Il faut rapidement trouver une sorte de contre-drogue pour annuler les effets de celle-ci sinon…

Elle n’eut pas le courage de finir sa phrase et fixa l’ordinateur devant elle.

" Le docteur Frasier est demandé à l’infirmerie de toute urgence ! "

Tous trois sortirent en courant.

INFIRMERIE

Quand ils arrivèrent, ils virent quatre infirmiers essayer de maintenir Daniel qui convulsait : tout son corps s’agitait et l’électrocardiogramme s’affolait dangereusement. Janet hésitait sur la façon d’agir car elle avait peur qu’une trop forte dose de calmant ne l’achève. Tout à coup, il s’arrêta net et retomba inanimé sur son lit. Pendant quelques secondes, un lourd silence envahit la salle et seul l’électrocardiogramme régulier se faisait entendre.

Janet : il faut trouver rapidement l’antidote, je ne pense pas qu’il puisse résister longtemps à ce genre de crise.

Infirmier : docteur, Teal’c a perdu connaissance il y a environ dix minutes, et comme le docteur Jackson, il ne réagit plus à rien.

Janet (s’adressant à Sam) : je vais rester ici et surveiller leur évolution. L’antidote est plutôt du domaine de la chimie mais si vous avez besoin de moi, appelez moi.

Sam : d’accord, je retourne au labo. (Elle sortit)

Jack : combien de temps pensez-vous qu’ils puissent tenir ?

Janet : je n’en sais rien, Teal’c sans doute un peu plus longtemps que Daniel mais j’ai peur que leur cœur lâche. Je dirai que c’est une question d’heures, peut-être de jours mais si on attend trop, on pourra peut-être encore les sauver mais les risques de séquelles physiques ou cérébrales sont importantes.

Jack regarda un moment les infirmiers travailler et préféra sortir car cet endroit commençait à le stresser.

LABO DE SAM, QUELQUES HEURES PLUS TARD

Jack connaissait suffisamment Sam pour savoir qu’elle ne dormait pas, bien qu’il fût 2h du matin, c’est pourquoi il alla au labo.

Jack : vous vous en sortez ?

Sam sursauta car elle était trop concentrée pour l’avoir entendu rentrer.

Jack : désolé, je ne voulais pas vous faire peur.

Sam : ce n’est pas grave. J’ai beaucoup avancé mais j’ai encore quelques petits problèmes à régler. Janet me fait passer les analyses au fur et à mesure ce qui me permet de voir l’évolution de cette drogue. J’ai déjà testé deux antidotes mais ce n’est pas concluant, cependant, je pense pouvoir y arriver. Mon principal problème est le temps.

Jack : est-ce que je peux vous aider ? (pause) Ce n’est pas la peine de me regarder comme ça, je ne vous parle pas de trucs de scientifiques simplement de vous faire gagner un peu de temps.

Sam (montrant le bureau): en fait, vous pouvez me faire gagner du temps en classant ces fiches par couleur et numéro. Il s’agit de résultats de l’étude de cette drogue, je m’en sers pour fabriquer l’antidote mais je commence à en avoir de partout.

Jack : OK.

Il se mit au travail et fut content d’avoir l’esprit occupé car son inquiétude l’empêchait de dormir et il préférait se rendre utile plutôt que de tourner en rond. Sam, de son côté, testait un autre antidote.

Jack (s’approchant): c’est le bon antidote ?

Sam : non, mais on y est presque. Je pense que le prochain sera le bon, je dois encore faire quelques modifications. Sortez moi , les fiches rouges n°3, 5 et 12, les jaunes n°6, 13 et 15, et les bleues n°1 et 3, je vais en avoir besoin.

Il les aligna sur le bureau et rapidement, Sam commença les manipulations, elle gérait en même temps, les fioles, l’ordinateur et les fiches. Elle mit en place un nouveau dispositif d’essai et mit le contenu de la fiole en contact avec un des petits morceaux de murs qu’ils avaient ramené de P6X395.

Jack : alors ?

Sam : il faut attendre dix minutes et voir si l’antidote agit sur le morceau de mur.

Ils attendaient silencieux et anxieux. Les minutes leur paraissaient très longues. Tout à coup, il y eut une réaction chimique.

Sam : je crois qu’on a trouvé.

Jack : comment être sûr que c’est bon ?

Sam : on ne le peut pas, on peut seulement le tester sur eux mais il y a toujours un facteur inconnu.

Ils se rendirent à l’infirmerie.

INFIRMERIE

Janet : vous l’avez trouvé ?

Sam : j’espère, en théorie, il marche.

Jack : comment vont-ils ?

Janet : Teal’c a fait une crise du même genre que celle de Daniel et maintenant ils sont tous les deux de plus en plus faibles. Leur cœur bat trop lentement.

Elle prit les fioles tendues par Sam et injecta à chacun une dose de l’antidote.

Jack : à votre avis, dans combien de temps serons-nous fixés ?

Sam : je pense que même s’il n’y a pas d’effet, il ne les tuera pas mais si ça marche, nous serons fixés dans environ deux heures vu leur corpulence.

Janet : je vais surveiller leurs signes vitaux, vous devriez aller dormir un peu, on ne va pas attendre ici tous les trois, ça ne servirait à rien.

Jack : mais..

Janet : ceci est un ordre du médecin non-négociable colonel !

Ils sortirent de l’infirmerie.

Sam : je vais ranger mon bureau et écrire mon rapport.

Jack : il est 3h00 du matin, vous pensez vraiment que c’est le moment !

Sam : non, mais même si je commence à être fatiguée, je ne pense pas que je pourrais dormir, je suis beaucoup trop tendue pour cela. Je dormirai bien mieux dans deux heures si tout va bien.

Jack : je comprends. Ca vous dérange si je viens avec vous ?

Sam (souriant) : pas de problème.

Ils étaient arrivés au labo. Jack s’adossa au mur et regarda Sam à l’œuvre, il repensait à la conversation qu’ils avaient eu sur P6X395 : il avait très envie d’aborder le sujet de nouveau pour savoir ce qu’elle pensait réellement. Sam termina le rangement et s’arrêta quelques minutes.

Sam : qu’est-ce qui vous rend aussi songeur ?

Jack : notre conversation de cet après-midi.

Sam : ah !

Jack : on n’a pas vraiment eu le temps de finir et..

Sam lâcha son stylo et lui fit signe de la suivre ce qu’il fit sans discuter. Elle avança rapidement et ferma derrière elle la porte de la salle de briefing où ils venaient d’entrer.

Jack : pourquoi ?

Sam : au labo , il y a en permanence des caméras qui enregistrent tout ce qui se passe et se dit, et franchement, je n’ai pas envie de parler en les sentant au dessus de ma tête.

Jack : et là ?

Sam : elles ne marchent pas quand il n’y a pas de briefing. Rien ne sortira d’ici sans qu’on le veuille.

Le silence envahit la pièce car aucun des deux n’osait commencer.

Jack (la regardant dans les yeux) : heu… pensez-vous que le règlement doive toujours être notre livre de chevet ?

Sam : si chacun faisait tout ce qu’il a envie, ce serait l’anarchie. L’armée a des lois strictes et implacables: en s’engageant dans l’armée, chacun sait à quoi s’en tenir.

Jack : croyez-vous réellement que le règlement doive passer avant le bonheur ?

Sam se sentait aussi peu à l’aise que dans l’après-midi : il attendait une réponse et elle ne pouvait pas se dérober comme à son habitude. Elle resta immobile à analyser la situation pendant quelques secondes: soit elle répondait oui et renonçait peut-être définitivement à lui, soit elle répondait non et acceptait d’avouer ses sentiments. Elle arrêta soudain de raisonner en suivant la logique et s’avança près de lui. Elle passa ses mains autour de son cou et l’embrassa pendant de longues secondes puis posa son front contre le sien.

Sam : non.

Jack (encore étonné) : non quoi ?

Sam : je ne crois pas que le règlement passe avant le bonheur.

Jack : moi non plus mais je voulais être sûr de ne pas être le seul à penser ainsi.

Il rattrapa ses lèvres et lui rendit un baiser passionné tout en posant ses mains autour de sa taille.

Sam : vaut mieux qu’on aille ailleurs !

Jack : pourquoi ?

Sam : parce que dans peu de temps, je ne pourrai plus me contrôler !

Jack (souriant et laissant descendre doucement ses mains) : c’est pas grave, moi non plus !

Sam : pas dans la salle de briefing, sinon je crois que je ne pourrai plus jamais rentrer ici sans y penser.

Jack : si tu veux. Toute façon, vaut mieux éviter les gardes qui font leur ronde sinon on ….

Une légère et brève sonnerie se fit entendre.

Jack  (enlevant ses mains et reculant): qu’est-ce que c’était ?

Sam (reprenant un visage grave) : ma montre, ça fait deux heures que Janet leur a injecté l’antidote.

Jack : on va aller voir comment il vont.

Il ouvrit la porte et ils partirent en direction de l’infirmerie.

Jack (soupirant): même drogué, Daniel nous rappelle toujours sa présence au mauvais moment.

INFIRMERIE 

Janet surveillait ses malades.

Janet : je vous avais dit d’aller vous coucher il me semble !

Jack : on n’avait pas la tête à ça. Comment vont-ils ?

Janet : bien mieux. La substance a agi et ils commencent à reprendre des forces. Elle mettra un peu plus de temps pour agir sur Teal’c car il est plus costaud mais il est en bonne voie. Daniel a commencé à émerger mais il est encore faible.

Sam : on peut le voir ?

Janet : d’accord, comme ça vous serez rassurés mais pas trop longtemps.

Sam : merci.

Ils entrèrent dans la chambre.

Sam : comment vous sentez-vous ?

Daniel (ayant du mal à articuler) : j’ai l’impression de sortir d’un long brouillard.

Jack : répondez seulement à une question: est-ce que vous pensez pouvoir faire tout ce que vous avez envie ?

Daniel : j’ai l’impression que tout mon corps est endolori et sans force alors la réponse est non.

Jack : c’est rassurant ; quelle est la dernière chose dont vous vous souvenez ?

Daniel : la jolie fresque de P6X…

Sam : Teal’c et vous avez absorbé une drogue hyper puissante qui vous a rendus euphoriques puis complètement affaiblis.

Daniel : et Teal’c ?

Sam : il est comme vous, encore faible mais en bonne voie de guérison, ne vous inquiétez pas.

Daniel : heu…. Est-ce que j’ai fait des trucs bizarres ?

Jack : vous êtes allés danser toute la nuit en boite avec Teal’c au lieu de travailler, vous avez balancé des réflexions assez… déplacées et vous avez aussi commencé à repeindre votre bureau, d’ailleurs faudra finir le rouge.

Daniel : j’ai aussi boxé ?

Sam : non , pourquoi ?

Daniel : j’ai l’impression d’avoir pris un coup dans la machoire !

Sam : c’est Jack qui était un peu énervé par les propos que vous teniez.

Daniel (souriant): vous l’appelez Jack maintenant, j’ai dû rester sacrément longtemps déconnecté de la réalité.

Jack : on ne va pas commencer alors que vous ne pouvez même pas tenir debout.

Daniel : vous cherchez encore à éviter le sujet, j’ai donc visé juste.

Jack n’eut pas le temps de répliquer car Janet entrait.

Janet : vous devez le laisser se reposer maintenant.

Jack : d’accord, on repassera plus tard. Teal’c dort toujours ?

Janet : à poings fermés mais il va très bien. Après quelques jours à l’infirmerie, ils seront tous les deux remis sur pieds.

Jack/Sam : au revoir Daniel !

Ils sortirent.

Janet : on est encore passé pas loin de la catastrophe.

Jack : on s’en sort toujours, c’est ce qui compte.

Janet : je crois qu’on mérite tous un peu de repos. Maintenant, on peut aller dormir tranquille.

Jack : bonne nuit !

Sam : dormez bien !

Ils s’éloignèrent tous les deux en direction de leurs quartiers.

Jack (chuchotant) : je n’ai pas vraiment envie d’aller dans mes quartiers dormir, (souriant) j’aimerai mieux retourner en salle de briefing !

Sam : pas moi.

Jack (déstabilisé) : je ne voulais pas…

Sam : …pas moi, ce serait plutôt l’inverse: je n’ai pas vraiment envie d’aller en salle de briefing mais j’aimerai beaucoup aller dans tes quartiers.

Jack (se détendant) : vu de cette façon, je crois qu’on va garder ta solution.

Il l’embrassa et ils entrèrent dans ses quartiers où ils reprirent avec plaisir ce qu’ils avaient commencé en salle de briefing.

FIN J