ANGOISSES
AUTEUR : India
EMAIL : India@free.fr
DATE : écrit en décembre 2001 en France.
CATEGORIE : romance Sam/Jack, peur.
RESUME : les Malakians sont un peuple que SG6 n’aurait jamais dû rencontrer.
ARCHIVE : Je serai très heureuse que cette fanfic soit diffusée sur d’autres sites, merci de m’en informer si vous vous en servez.
DISCLAIMER : les personnages présents dans cette fanfic sont la propriété de la MGM et de la SHOWTIME. Je ne suis pas payée pour cette fanfic que j’ai écrit pour le plaisir.
NOTE DE L’AUTEUR : c’est ma sixième fanfic, j’attends vos commentaires avec impatience.
HAMMOND
Mon Dieu, aidez-nous, cela fait maintenant cinq jours que nous sommes là ! Aucun de nous n’a assez de force pour parler, on est dans un tel état d’épuisement. Je suis le général de cette base donc tout est ma faute, ça n’aurait jamais dû arriver, on va tous mourir et on ne peut rien faire. Tout ça a commencé il y a une dizaine de jours avec l’arrivée sur Terre des Malakians accompagnés de SG6….
JACK
Ah, le colonel Garrisson, je le retient celui-là, comme s’il n’avait pas pu les laisser sur leur planète ces maudits Malakians. On s’est tous fait avoir comme des débutants, ils avaient l’air tellement conciliants, même moi je n’y ai vu que du feu. Peut-être que si Teal’c avait été sur Terre au lieu d’être en mission pour aider SG4, il aurait senti le danger. Dans un sens, ce sont eux les plus chanceux, il ne peuvent plus revenir mais ils n’assisteront pas à notre débâcle….
SAM
Je leur ai fait confiance sans me douter une minute de ce qu’ils préparaient. Tout le monde a eu confiance même Jack. Ils avaient tellement à nous proposer : des échanges scientifiques, militaires, sans parler de leur aversion des goa’ulds. Ils ont parfaitement su nous manipuler : SG6 est restée sur leur planète pendant un mois et plusieurs équipes y sont allées, ils sont tous revenus tellement contents ! Avant même qu’ils viennent sur Terre, on était tous persuadé d’avoir trouvé les alliés idéals aussi évolués que nous et prêts à faire des échanges et maintenant…. maintenant on est piégé et j’ai peur de ce qui va nous arriver. Je sens la main de Jack sur la mienne, il a autant peur que moi. La situation est tellement désespérée et je suis tellement fatiguée…
DANIEL
J’ai vraiment cru qu’on avait trouvé des alliés efficaces dans notre lutte contre les goa’ulds, des personnes sur qui on pouvait compter. On les a accueillis sans méfiance et même avec enthousiasme. On pensait qu’ils nous aideraient pour la paix et il nous ont amené l’enfer…
JACK
Quand je pense que j’étais content, pour une fois que je m’entendais bien avec des aliens. En fait, ils n’ont mis que quatre jours pour nous mettre hors d’état d’agir. Ils étaient tellement plus évolués que nous, on les croyait nos alliés, ils étaient juste là pour repérer les lieux. Ils n’étaient qu’une quinzaine d’hommes alors pourquoi on se serait méfié ? Si seulement, on avait su les moyens qu’ils nous cachaient. En quatre jours, ils ont fait des repérages et pendant la nuit, ils ont neutralisé tous les gardes de surveillance. Ils n’ont pas eu de mal, ils avaient avec eux des morceaux d’armes qu’on n’a pas détectés avec nos engins moins perfectionnés, il ne leur restait plus qu’à les reconstituer et s’en servir contre nous. Quelles armes ! Les zats sont des joujoux à côté de celles-là : ils tirent une fois et dix rayons paralysants touchent directement dix personnes sans avoir besoin de viser. C’est hallucinant ! Une fois qu’ils ont eu facilement neutralisé les gardes, ils ont bloqué tous les accès au niveau pour que personne ne puisse entrer ou sortir. Ensuite, ils nous ont sortis du lit les uns après les autres, j’ai juste eu le temps d’ouvrir les yeux et j’ai ramassé un rayon. Ils ont fait la même chose avec tous les militaires de l’étage. C’est d’ailleurs assez bizarre d’être tous en pyjamas même si c’est pas notre problème immédiat. En fait, je me demande combien on est à être enfermés comme ça dans les cellules bétonnées de l’étage : visiblement ils nous ont mis par équipe. A l’étage, il y avait SG2, SG9, SG11 et SG7, plus une dizaine de gardes qui faisaient leur ronde et aussi 2 ou 3 infirmiers. Janet et Hammond sont avec Daniel, Sam et moi ; ça fait une quarantaine de personnes, je me demande pourquoi ils nous ont enfermés au lieu de nous tuer tout suite. Il faut vraiment que je me repose, je commence à être aussi pessimiste que Sam, toute façon je n’ai rien d’autre à faire…
DANIEL
Je supporte de moins en moins la situation, cela fait cinq jours qu’on est là, j’ai mal au ventre à force de ne rien manger. Les autres sont dans le même état que moi : la faim, la soif, le froid et la peur nous touchent tous. En plus, le fait d’être enfermés nous fait complètement perdre la notion du temps, on dort tous en décalage. Jack est en train de s’endormir, il a sûrement mal au dos assis contre le mur mais il ne veut sans doute pas réveiller Sam qui dort dans ses bras. Si la situation n’était pas aussi dramatique, je dirais qu’ils n’ont jamais été aussi unis. Je sens ma tête qui tourne et tout devient de plus en plus flou…
JANET
Daniel a encore perdu connaissance, c’est la deuxième fois en quelques heures, je pense que c’est la faim qui le tenaille. Le général m’a aidé à l’allonger. J’ai vérifié ses signes vitaux, il est simplement déshydraté et anémique mais pour ça je ne peux rien faire excepté le positionner dans la meilleure position possible en attendant qu’il revienne à lui. Il n’est pas aussi résistant que les autres, il n’a pas subi un sévère entraînement militaire. Je suis leur médecin et je devrais les soigner mais tout ce que je peux faire c’est les regarder s’affaiblir d’heures en heures, aucun de nous ne peut parler, ça demanderait trop d’énergie. Le général Hammond a l’air soucieux, il culpabilise, en tant que général c’est lui qui a autorisé l’arrivée des Malakians. De toute façon, n’importe qui se serait fait avoir. Sam et Jack m’inquiètent aussi beaucoup même s’ils sont plus résistants que Daniel. Ils sont tous les deux extrêmement blancs et semblent aussi à bout de force. Pour le moment, ils dorment ce qui est une bonne chose pour économiser un peu d’énergie. Il est certain qu’ils sont tous les deux terrorisés sinon ils n’oseraient jamais dormir dans cette position. De toute façon, au point où on en est, je ne pense pas qu’ils risquent grand chose pour ça !…
HAMMOND
Quand je pense que je n’aurais même pas dû être à la base au moment de l’attaque. Je devais finir tous mes rapports pour le président et je n’ai pas eu le courage de prendre le volant à deux heures du matin. La seule chose dont je me souvienne c’est cette douleur dans tout le corps puis la froideur de cette cellule plusieurs heures plus tard. Au début, on a tous eu du mal à reprendre nos esprits et savoir ce qui nous était arrivé. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’une invasion goa’ulds mais j’ai compris la vérité quand leur diplomate, Maloy, est venu nous parler à travers le judas de la porte. Il avait un visage radieux et semblait content de nous raconter en détails ses projets, à savoir utiliser des armes sophistiquées pour prendre petit à petit possession de la Terre. Pour le moment, ils préparent tranquillement leur invasion dans nos propres locaux et se servent aussi de nos données notamment les travaux de Sam. En plus, ils ont sécurisé tout l’étage et vu leurs moyens, personne ne peut nous rejoindre ici. Ils se servent aussi de notre porte et ont bloqué toute utilisation extérieure, elle est programmée pour faire uniquement la liaison entre Malakia et la Terre. Ensuite, il a éclaté de rire et il est parti en laissant deux gardes devant la porte. Au début, on a réfléchi pendant des heures à une solution pour sortir de là mais les murs sont en béton prévus pour résister aux plus grands maîtres goa’ulds et la porte est blindée. On se disait qu’on aurait peut-être une chance quand ils nous donneraient à manger mais on a vite déchanté quand on s’est rendu compte qu’ils ne nous donneraient absolument rien. Jack s’est énormément agité au début puis il s’est calmé quand il a compris qu’il valait mieux économiser ses forces, les trois autres sont restés relativement calmes ce qui correspond assez bien à leur personnalité. Maintenant, ils ont sans doute tous compris que la fin était proche. Dans un sens, c’est mieux que j’ai été à la base cette nuit-là, je n’aurais jamais pu vivre avec la mort de tant de soldats sur la conscience, ma place est ici avec eux….
JACK
Je n’ai pas dormi bien longtemps, de toute façon, ça n’a pas d’importance. Je vois Daniel allongé mais heureusement Janet me fait signe qu’il est juste évanoui, une fois de plus. Même si on se dispute souvent, pour des motifs futiles je l’admets, Daniel est pour moi un véritable ami, on a toujours pu compter l’un sur l’autre et ses connaissances nous ont sans doute plusieurs fois sauvé la vie. J’entends un garde qui passe, même si je sais que ça n’arrivera pas, j’espère toujours qu’ils vont nous ouvrir la porte pour une raison ou une autre, et à ce moment-là, on aura une chance, peut-être qu’on sera tous tués mais on essayera quelque chose sinon… sinon nous sommes condamnés. Au début, on a passé plusieurs heures à élaborer différents plans mais on a abouti à rien. De toute façon, il n’y a aucun moyen de sortir de là tant que la porte est condamnée. Je dois admettre que je me suis un peu énervé : je ne sais pas ce qui m’a le plus énervé, être enfermé ici ou voir les autres aussi calmes. En fait, j’avais juste besoin de me défouler pour éviter d’avoir peur. Les deux premiers jours, on a tous fait un effort pour garder espoir, on essayait de se changer les idées en discutant de tout et de rien. Hammond nous a raconté de vieilles histoires de guerre dont certaines incluaient Jacob ce qui a fait rire Sam. J’aime tellement la voir ainsi. Le troisième jour, on a commencé à sentir des douleurs dû au manque d’eau et de nourriture. En plus, il fait de plus en plus froid ici. On a arrêté de parler petit à petit et chacun a essayé de trouver quelque chose à faire pour s’occuper l’esprit. Tiens, Daniel est en train d’émerger, il est assez blême mais au moins il est conscient. Pour occuper ses heures, il a passé la journée d’hier à écrire sur le mur, il a trouvé un bout de mur et s’en est servi de craie, le doc l’a aidé. Ils ont écrit tout ce qui s’est passé depuis l’arrivée des Malakians dans la base. Il a dit que ce serait un témoignage pour ceux qui viendrait ici quand tout sera fini. Ca les a occupé toute la journée. Personnellement, ça ne m’intéresse pas trop et Sam non plus d’ailleurs. Elle a passé une grande partie de la journée à fixer le mur en face d’elle. J’aurais tellement voulu savoir ce qu’elle avait en tête. J’aurai aimé qu’elle parle de ses théories, pas pour la science bien sûr, mais plutôt pour voir la passion sur son visage. Là, tout ce que je peux lire, c’est la fatigue et surtout la peur…
DANIEL
J’ai l’impression que ma tête va exploser, Janet m’a conseillé de rester allongé quelques instants pour ne pas m’évanouir de nouveau. Après tout, elle a sûrement raison. Il y a encore cinq jours, on était plein d’énergie et on attendait avec impatience de partir sur P3X684 pour découvrir cette superbe planète et maintenant, on se demande tous lequel d’entre nous va mourir le premier. De toute façon, j’ai envie que tout ça se termine rapidement, je n’ai pas envie qu’on agonise ainsi pendant des jours. Je ne sais pas trop ce qu’ils veulent de nous mais de toute façon, d’ici peu de temps, ils ne pourront plus rien nous faire. Je me demande ce qui se passe à la surface, ils ont sûrement compris que quelque chose n’allait pas mais personne ne peut nous aider. Nous sommes seuls, vraiment seuls.
JACK
Je crois que Daniel a rarement été aussi triste et désabusé, Janet aussi a un regard mort, elle doit sans doute penser à sa fille. Le général Hammond me regarde aussi tristement, j’aimerai lui lancer une vanne pour le faire sourire un peu mais je n’ai ni le courage ni la force d’essayer. En plus, j’ai de plus en plus mal au dos mais je ne bougerai pour rien au monde : Sam a le dos appuyé contre mon torse et la tête calée dans mon cou. J’aime la sentir contre moi, ça me rassure beaucoup et je ne veux surtout pas la réveiller : elle semble si calme et détendue. En plus, on se réchauffe mutuellement et vu la température qu’il fait ici, on en a bien besoin. Hier, elle a passé sa journée à regarder le mur et j’avais envie de la faire réagir un peu c’est pourquoi je me suis assis près d’elle. J’ai essayé de la faire sourire mais je me suis vite rendu compte que ce serait vain. En voyant son regard, j’ai compris qu’elle avait beaucoup plus besoin d’être rassurée que de mes stupides blagues alors j’ai d’abord posé ma main sur son épaule. Le général Hammond m’a fait signe d’insister alors je l’ai attirée contre moi et elle a accepté tout de suite de se blottir dans mes bras. J’ai senti petit à petit qu’elle se détendait, c’est une bonne chose vu la tension qu’il règne ici. Cela fait maintenant plusieurs heures qu’on est dans cette position. Si on n’était pas dans cette maudite cellule, je savourais chaque minute de cette…symbiose, j’ai l’impression de ne faire qu’un avec elle, nos forces vitales se confondent. Nous n’avons échangé aucune parole depuis qu’on s’est installé ainsi, nous n’en avons pas besoin : chacun sait ce que l’autre ressent….
HAMMOND
Jack sourit, je me demande si c’est pour être rassurant ou parce qu’il a Sam dans les bras : sans doute les deux. J’essaie de reprendre espoir, peut-être qu’un miracle va se produire. Je dois m’efforcer de garder la foi, si je ne le fais pas pour moi, je dois le faire pour eux ! Daniel est resté allongé, le docteur Frasier somnole et semble assez agitée, Sam dort profondément et Jack reste immobile, je ne l’ai jamais vu aussi calme : ce tableau me fait très peur. Seul un miracle peut encore nous sauver…
SAM
Je ne sais plus combien de temps j’ai dormi, peut-être quelques minutes, peut-être des heures, je perds la notion du temps. Je me sens en sécurité contre lui, comme s’il pouvait me protéger. Même si je sais qu’il est aussi impuissant que moi , j’ai envie de penser que tout va s’arranger. D’habitude, je vois toujours les choses du coté négatif, mes équipiers me le reprochent souvent, mais là, c’est différent : j’ai envie d’y croire, penser qu’on a une chance aussi infime soit-elle… Ma poitrine ! Je ne sais pas ce qui m’arrive… j’ai mal, cette douleur, j’ai tellement mal ….
JANET
Quel réveil ! J’étais en train de m’endormir quand Jack a crié quelque chose. A sa voix, j’ai tout de suite su que quelque chose d’anormal se passait. J’ai mis quelques secondes à réagir, à comprendre. Je me suis levée d’un bond comme le général et Daniel. J’ai vu Sam secouée par de violents spasmes. Ils m’ont aidée à l’allonger et à la plaquer au sol pour qu’elle ne se blesse pas. Maintenant Jack semble tellement affolé et me regarde comme si j’avais la solution miracle. Ma meilleure amie est prise de convulsions et je ne peux rien faire pour la soulager. Heureusement la crise se calme petit à petit et les tremblements sont moins violents. Sam a perdu connaissance maintenant, je lui fais un examen rapide pendant que le général et Daniel tiennent Jack à l’écart et le force à se calmer. Pour le moment, son état se stabilise mais sans appareil, je ne peux pas vérifier grand chose excepté son pouls, cependant c’est quand même rassurant que son cœur batte normalement et que sa respiration soit redevenue calme et régulière. Son corps a du mal à supporter le manque d’eau et de nourriture, surtout qu’elle n’avait quasiment rien mangé la veille de l’attaque parce qu’elle était trop occupée sur une de ses expériences complexes….
HAMMOND
J’ai bien cru qu’on arriverait jamais à calmer Jack qui s’agitait dans tous les sens. Finalement, il nous reste encore pas mal d’énergie, et le fait de bouger nous prouve qu’on est encore en vie. Jack est maintenant assis et a l’air totalement abattu, on doit attendre que le docteur ait fini d’examiner Sam. J’ai l’impression que ça dure des heures, j’ai eu tellement peur de la voir convulser ainsi. Ouf ! le docteur nous fait enfin signe que tout va bien…
JACK
Je crois que je ne me suis jamais senti aussi démuni qu’au moment où elle a commencé à s’agiter. J’ai senti qu’elle s’était réveillée parce qu’elle bougeait ses doigts dans les miens mais d’un coup, tout son corps s’est figé et elle a commencé à s’agiter. Au début, j’ai cru que c’était ses nerfs qui lâchaient mais quand je me suis rendu compte qu’il s’agissait de convulsions, j’ai paniqué. Peut-être que mon comportement n’est pas digne d’un militaire, si Daniel et Hammond ne m’avaient pas retenu, je serai devenu dingue. J’ai eu terriblement peur de la perdre en quelques secondes. Janet s’éloigne de Sam . Je me lève et m’assoie près d’elle : je veux vérifier moi-même que tout va bien. Je passe ma main le long de son visage mais elle ne bouge pas, je vais rester près d’elle et attendre qu’elle reprenne conscience. J’essaie de lui chuchoter quelques mots à l’oreille, qu’elle sache à quel point je l’aime, que je veux qu’elle lutte. Si jamais il lui arrive quelque chose, je ne le supporterai pas….
DANIEL
Jack a l’air désespéré. Pour le moment, il vaut mieux le laisser seul. Janet a reculé dans un coin et nous tourne le dos. Ce qui vient d’arriver nous a tous choqués mais je pense qu’elle est davantage touchée parce Sam est sa meilleure amie et qu’elle n’a rien pu faire ce qui doit être assez frustrant pour un médecin. Je m’approche un peu d’elle et je vois des larmes couler sur ses joues. C’est une bonne amie et visiblement elle a besoin de soutien. Je me place face à elle mais elle éclate en sanglots. Je la prends dans mes bras pour la réconforter, pour qu’elle se calme. Ses nerfs sont en train de lâcher. Jack et le général ont relevé la tête surpris. Je sais que les militaires ont pour réputation de ne pas pleurer mais il clair que les circonstances sont telles que personne n’oserait lui dire quoi que ce soit. Elle reprend petit à petit ses esprits et se recule. Elle essuie les larmes qui sont encore visibles et s’excuse pour son comportement. Comme si l’un de nous allait lui reprocher d’avoir peur ! Jack lui sourit et Hammond lui fait signe que ça n’a aucune importance. Elle se rassoit et ferme les yeux, je fais de même à coté d’elle, j’ai aussi envie de penser qu’on est ailleurs, loin d’ici sur une belle planète ensoleillée…
JANET
Je ne sais pas ce qui m’est arrivé. Je n’ai pas pu me contrôler. Tellement de sentiments tristes m’ont envahis en même temps, je n’ai pas pu retenir les premières larmes et ensuite je ne pouvais plus m’arrêter. Daniel m’a serrée dans ses bras et il m’a beaucoup rassurée. C’est un véritable ami et le fait qu’il soit civil me met plus à l’aise. Il est assis à mes cotés et visiblement, il essaie de s’endormir. Est-ce le seul moyen de fuir cette réalité ? Peut-être…
HAMMOND
Je crois qu’une partie de la tension qui s’accumulait dans cette pièce depuis de très nombreuses heures est retombée en l’espace d’une demie-heure, surtout pour le docteur et Jack. Après tout, c’est aussi bien, je me vois mal leur donner l’ordre de rester calme, et s’ils peuvent évacuer un peu de stress d’une façon ou d’une autre tant mieux. J’aimerai en faire autant mais en tant que général, je ne dois rien laisser paraître de mes craintes, je dois montrer l’exemple. Je me sens de plus en plus faible et j’ai des pincements au niveau du cœur, je ne suis pas aussi jeune et entraîné qu’eux. En face de moi, le docteur Frasier et Daniel semblent dormir, ils préfèrent sûrement oublier tout ça. Pour moi, c’est l’inverse, je ne veux pas m’endormir car j’ai peur de ne jamais me réveiller. Jack me fait signe : Sam a ouvert les yeux. Maintenant, ils restent yeux dans les yeux comme si rien ne pouvait les séparer. Je me suis toujours demandé pourquoi ils n’étaient pas ensemble, c’est pourtant clair qu’ils sont attirés l’un par l’autre. Je l’ai remarqué rapidement et j’ai même hésité, un moment donné, à les séparer en les mettant dans deux chaînes de commandement différentes mais je me suis rendu compte que c’est justement parce qu’ils sont liés, qu’ils sont aussi efficaces. Je pense qu’ils essaient tous les deux de se convaincre qu’ils ne peuvent pas être ensemble à cause du règlement mais au fond d’eux, ils savent parfaitement que ce n’est qu’une excuse. Comme dirait Jacob en riant : " ma fille et Jack ont supporté les pires tortures physiques et mentales d’Apophis mais ils sont terrifiés par les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre ". Il a raison, il suffit de les regarder pour voir qu’ils s’aiment….
JACK
Elle s’est enfin réveillée. Elle me sourit, elle ne peut pas savoir à quel point cela me réchauffe le cœur. Je n’ai plus assez de forces pour essayer de discuter, de toute façon il est clair qu’elle serait incapable de me répondre. Je me contente de la regarder dans les yeux, je crois que je pourrais m’y noyer tellement qu’ils sont bleus. Elle sert ma main, cela doit la rassurer, de toute façon, je ne compte pas bouger d’ici…
SAM
Je n’ai presque plus mal. La seule chose dont je me rappelle, c’est cette douleur atroce dans la poitrine puis la voix de Jack et des mains me tenant au sol. Je voyais Janet puis plus rien. Jack est très inquiet, je peux le lire dans ses yeux. Je voudrais le rassurer mais je n’arrive plus à parler, je peux juste serrer sa main. Juste avant d’ouvrir les yeux, je l’ai entendu me parler, il était tellement doux. Je n’arrive plus à avoir les idées claires, tout s’embrouille dans mon esprit. Je voudrais que tout s’arrête maintenant, j’en ai assez…
HAMMOND
J’essaie de lutter contre le sommeil, c’est de plus en plus difficile et le froid n’arrange pas les choses. En plus, on est en pyjama ce qui serait comique si on n’avait pas si froid. J’entends beaucoup de bruits à l’extérieur, je me demande ce qui se passe. On dirait… oui, c’est ça, ils sont en train d’ouvrir les cellules, j’entends des ordres donnés aux soldats pour qu’ils sortent. Je ne sais plus si c’est une bonne chose ou pas, peut-être qu’ils vont nous achever ou pire encore, mais est-ce pire que d’agoniser ici ?…
JACK
La porte s’est ouverte violemment et ils nous ont ordonné de sortir. Pendant que deux gardes braquent leurs armes sur nous, nous essayons de nous lever. Janet et Daniel ont été réveillés en sursaut et je crois qu’ils ont du mal à réaliser ce qui se passe. J’aide Sam à se redresser puis à tenir debout, le général tend la main à Janet pour l’aider. Nous sommes maintenant tous debout et nous sortons. C’est assez irréel, on rêvait tous de sortir de cette maudite cellule mais maintenant la peur se lit sur nos visages. Ils nous poussent à avancer. J’aimerais tellement voir Teal’c débarquer avec sa lance mais ce n’est qu’un rêve. Que vont-ils faire de nous ?…
DANIEL
Nous avançons dans les couloirs de la base suivant les ordres. Nous avons du mal à marcher et ne pas nous laisser tomber d’épuisement. Nous ne pouvons rien faire : ils pointent leurs armes sur nous en permanence, un seul coup pourrait tous nous tuer. De plus, même sans armes, ils n’auraient aucun mal à nous maîtriser, nous sommes tellement faibles. Nous arrivons dans la salle d’embarquement où ils nous poussent à entrer….
SAM
Pourquoi nous ont-ils emmenés en salle d’embarquement ? Pourquoi ont-ils réuni tous les prisonniers ici ? Nous sommes les derniers arrivés, il doit y avoir environ quarante personnes ici. Les autres sont en aussi mauvais état que nous, certains sont inconscients sur le sol, d’autres sont recroquevillés sur eux-même. Ils sont tous aussi terrifiés que nous. Tous ces chuchotements rendent l’ambiance très macabre. Dans la salle d’embarquement, Maloy s’approche du micro, peut-être qu’on va enfin savoir ce qui va nous arriver….
MALOY : Chers Terriens, si nous avons décidé de ne pas vous tuer tout de suite c’est que nous avions encore besoin de vous. Sur Terre, il y a une matière qui nous manquait sur Malakia, il s’agit de l’argent. Un peu de cette précieuse matière nous a permis de terminer une arme qui se trouve installée juste au dessus de vos têtes. Nous allons l’essayer sur vous. Il s’agit d’un canon super puissant qui, en un coup, devrait tous vous désintégrer. Vous comprendrez que si cela marche, nous n’aurons aucun mal à la reproduire à un niveau de puissance beaucoup plus élevé. Ensuite, nous sortirons et nous désintégrerons tous ceux qui essayeront de nous résister. Enfin, vous ne verrez pas tout cela puisque dans une minute vous ne serez plus parmi nous !…
HAMMOND
Je n’ai jamais ressenti la mort aussi présente, plus personne n’ose bouger comme si nous étions tous figés sur place. Mes hommes me regardent et je ne peux rien faire, juste prier pour qu’on ne souffre pas….
JANET
Je savais en travaillant dans l’armée que je risquait ma vie mais en tant que médecin, je n’ai jamais été trop exposée. A cet instant, je comprends mieux ce que ressente les équipes sur le terrain quand ils sont prisonniers. C’est la fin pour nous mais j’espère que quelqu’un les arrêtera avant qu’ils n’aient envahi la Terre. J’espère que Cassie survivra à tout ça, elle a déjà tellement souffert et je l’aime tant…..
DANIEL
Je ne me suis jamais trop posé de questions sur la mort mais peut-être que je retrouverai Sha’re, c’est la seule chose qui me permet de ne pas hurler. Je me souviens de son visage, de son sourire, je l’aimais tellement…..
SAM
Tout cela va s’arrêter, je ne sais plus si c’est bien ou mal . Je ne veux plus souffrir et attendre patiemment la mort en cellule. Je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie même au cours de toutes les épreuves qu’on a traversées. Jack me serre dans ses bras, j’ai presque l’impression qu’il peut me protéger. Malgré la peur, j’essaie de lui sourire, si je dois mourir dans quelques secondes, autant que ce soit dans les bras de l’homme que j’aime….
JACK
Je n’aurais jamais cru mourir de cette façon, dans la salle d’embarquement entouré de soldats. Il y a quelques années, j’avais envie de mourir et maintenant je donnerai tout pour vivre. Sam est dans mes bras, j’aimerai tellement lui dire qu’on va s’en sortir mais ça ne servirait à rien, elle sait aussi bien que moi que tout sera bientôt terminé. Son sourire sera la dernière chose que je verrai. L’arme est en train de s’activer, elle s’allume. C’est fini pour nous. Je sens des piquements le long du corps. Cette lumière m’éblouit, je ne sens plus rien ….
6 JOURS PLUS TARD
JACK
Waou, j’ai énormément de mal à ouvrir les yeux, je me demande si je suis en enfer ou au paradis, sans doute en enfer. J’entends des voix très lointaines. C’est très bizarre, j’ai l’impression de connaître cette voix !…
? : allez Jack, encore un petit effort, ouvrez les yeux !
JACK
C’est marrant, on dirait Jacob, je me demande ce qu’il fait en enfer. Allez Jack, tu dois arriver à ouvrir les yeux… . Mon dieu, on dirait l’infirmerie, oui c’est l’infirmerie et Jacob me regarde en souriant.
Jacob : Teal’c, il revient à lui, allez chercher George et Sam, ils seront heureux de le savoir.
Jack : que…que..
Jacob : si j’étais vous, j’économiserais mes forces, vous avez été sacrément secoué, les autres aussi d’ailleurs.
Jack : S..am ?
Jacob : elle va bien, jusqu’à hier elle était à l’infirmerie, mais depuis qu’elle tient debout, elle est occupée à étudier leur arme au labo. Je crois qu’elle a trouvé un nouveau joujou comme vous dites, au moins c’est la preuve qu’elle va bien.
Jack : les autres ?
Jacob : George va bien même si son cœur n’a pas apprécié le traitement, le docteur Frasier et Daniel sont dans les chambres à côté, ils sont encore faibles et sous perfusions mais ils vont bien, c’est juste une question de temps. Malgré tout ce qui s’est passé, aucun soldat de cette base n’est mort : certains sont encore cloués aux lits, d’autres ont déjà pu se relever. Je sais que vous avez tous souffert mais d’ici quelques semaines toute la base aura repris une activité normale.
JACK
Waou, on est tous vivant, je n’en reviens pas. J’ai beaucoup de mal à bouger et encore plus à parler mais au moins je respire. Je me demande ce qui s’est passé. La dernière chose dont je me souvienne c’est Sam blottie dans mes bras, la douleur et la lumière. Tiens Teal’c vient d’arriver avec Sam et Hammond. Ils ont l’air bien, Sam est blême et le général a des cernes mais c’est rassurant de les voir. Sam me sourit, un sourire qui m’a tellement manqué…
Jack : comment…qu’est-ce qui…s’est passé ?
Jacob : c’est une longue histoire mais je vais vous la résumer : quand Teal’c et SG4 se sont rendus compte que la porte vers la Terre ne fonctionnait pas, ils se sont inquiétés. Au bout de deux jours, ils ont réussi à nous contacter. Lorsqu’ils nous ont parlé des Malakians, on s’est tout de suite inquiété aussi. On avait déjà entendu parler d’eux et de leurs méthodes assez violentes. On s’est tout de suite dit que la Terre était en danger alors on a décidé d’appeler les Tollans qui nous ont eux-même aidé à contacter Thor. Autant vous dire que ça a pris un certain temps pour convaincre les uns et les autres de nous aider. Finalement, on est tous parti avec Thor et grâce à son vaisseau on a pu se positionner au dessus de la base. On a utilisé les anneaux de transportation pour vous sortir de la salle d’embarquement mais vu la puissance et votre état physique, vous avez tous perdu conscience. Ensuite, Thor a neutralisé tous les Malakians de la base par un rayon qu’il a envoyé dans tout l’étage. Tous ceux qui étaient présents sont morts et il ne reste rien d’eux. Pour fini, Thor a fait redescendre vos corps en salle d’embarquement et on a pu s’occuper de vous. On a déverrouillé la porte, condamné l’accès à Malakia et réouvert l’accès à l’étage pour que des médecins vous soignent. Je vous raconterai les détails un autre jour. Je peux vous dire que vous étiez tous vraiment dans un sale état et c’est un miracle qu’il n’y ait eu aucun mort.
Jack : tant mieux. On a vraiment cru qu’on …allait y…passer.
Jacob : c’était pas loin.
JACK
Je crois qu’on devra un sacré service à Thor. Je jure que jamais plus je ne ferai de réflexions quand il me transportera à l’improviste dans son vaisseau. Tiens, qui est le gars en blouse blanche qui vient de rentrer ? Sûrement un médecin puisque Janet est encore fatiguée, c’est écrit
" Johnson " sur sa blouse.
Johnson : vous devez le laisser se reposer maintenant , il est encore faible.
JACK
Ces tyrans en blouses blanches, tous les mêmes. Comme s’il ne pouvait pas s’occuper de ses affaires. Les autres suivent ses ordres. Sam a l’air d’hésiter sur le comportement à avoir, elle jette un coup d’œil à Hammond et son père et finalement s’approche de moi. Elle dépose un léger mais passionné baiser sur mes lèvres : j’aime sa douceur, son parfum, en fait, je l’aime à la folie et c’est sacrément dommage que je ne puisse pas bouger sinon je l’aurait attrapée et… waou, Jack arrête de penser et contente toi de lui sourire, ça suffira pour le moment. Elle se recule et me fixe.
Sam : je ne pensais plus que j’aurai l’occasion de faire ça !
JACK
Elle me lance un de ses fabuleux sourire et sort en même temps que les autres. Si ce Johnson n’avait pas été là, je suis sûr qu’elle serait restée avec moi, tant pis. Je suis seul et finalement le doc a peut-être raison, je commence à avoir très sommeil. Je vais tâcher de me reposer et dès que j’aurai suffisamment de forces, je me lèverai et j’irai tout droit au labo voir ma scientifique préférée, je pense qu’on aura beaucoup de choses à se dire. Je me sens bien et détendu, je l’ai rarement été depuis une semaine. Je suis certain que je vais bien dormir et faire plein de beaux rêves, après tout, on est sorti de l’enfer et on a tout l’avenir devant nous !
FIN
P.S : JOYEUX NOEL A TOUS !!!!