L'esprit embrouillé

Auteure: Maël

E-Mail: kelouage@hotmail.com

Site de l'auteure : http://www.multimania.com/jackoneill/

Genre: Aventure, mystère, Jack/Sam

Époque: Dans un futur proche

Avertissement: Les personnages présentés ne sont pas ma propriété. Je n'ai touché aucun gain suite à cette histoire et elle n'a pour but que de divertir les fans de la série Stargate. Je considère néanmoins avoir mon mot à dire si quelqu'un souhaite réutiliser mes idées ou s'en inspirer. Ainsi que si quelqu'un veut les archiver sur un autre site.

Spoiler: Stargate le film, Les enfants des dieux, Message dans une bouteille et La morsure du serpent

Public: 13 ans et + (violence)

Résumé: Une nouvelle technologie Goa'uld fait des ravages à l'équipe SG1.

Message de l'auteure: Ceci est mon premier fanfic, les commentaires sont les bienvenus. Je n'ai pas tout vu la troisième saison et la quatrième saison. Alors, je demande l'indulgence de ceux qui ont le câble ou qui ne demeure pas au Québec.

 

 

La vague argentée du vortex de la porte des étoiles traversa la salle d'embarquement du SGC. Toutes les alarmes se déclenchèrent. Le général Hammond entra avec précipitation dans la salle de contrôle.

Hammond: Fermez l'iris!

Simmons: Monsieur, on reçoit le signal de SG1.

Le général fronçât les sourcils, SG1 était parti il y a deux jours déjà et ne devait revenir que dans une semaine. Leur dernière transmission datait d'à peine six heures. Une fois de plus, en se rendant dans la salle d'embarquement, le général eut l'impression que le ciel allait lui tomber sur la tête.

Dans la salle d'embarquement, tous les gardes en faction en bas de la rampe étaient sur le qui-vive et braquaient leurs armes sur la porte. Soudain, trois personnes sortirent de l'horizon de la porte des étoiles. L'état pitoyable de SG1 coupa le souffle des soldats de garde dans la salle. Ils étaient couverts de poussière, de boue et de sang. Les yeux hagards, à peine conscient des gens autour d'eux, SG1 descendait la passerelle. C'est à peine s'ils entendirent le lieutenant Simmons hurler dans le micro.

Simmons: Équipe médicale d'urgence à la porte des étoiles. Vite!

À mi-chemin de la passerelle le docteur Daniel Jackson s'effondra. Il se recroquevilla sur lui-même en se berçant, les mains sur visage, il prononçait des paroles incompréhensibles. Teal'c prit Daniel dans ses bras puissants, tendrement comme une mère son enfant. Le troisième membre de l'équipe, le colonel Jack O'Neill regarda ce spectacle le regard vide et sans vie. Sans crier gare, il tourna les talons et se dirigea vers la sortie; ce faisant, il bouscula le général Hammond; celui-ci s'écrasa violemment contre le mur. Avant que quiconque puise l'arrêter, il disparaissait dans un ascenseur.

 

 

Dans le laboratoire de physique le major Samantha Carter dormait paisiblement sur le divan qu'on y avait amener pour lui permettre de se reposer. Le colonel O'Neill arriva et stoppa net pour la regarder. Un soupçon de vie réapparue dans son regard. Elle était tellement belle, étendue sur le coté, son bras gauche tout près de son visage. À son annulaire brillait le jonc qu'il lui avait offert le jour de leur mariage. Sa main droite, sur son ventre se soulevait au rythme de sa respiration. Le regard de colonel se posa sur ce ventre rond où la vie se développait depuis bientôt huit mois. Un cri étouffé s'échappa de sa gorge, Jack se prit la tête et s'écroula sur le sol le visage ruisselant de larmes.

N'ayant pas perdu ses réflexes de soldat malgré sa grossesse, Sam se réveilla et se mit immédiatement en position de combat. Mais son geste fut interrompue par la vision de son mari couvert de sang, pleurant comme un enfant sur le sol. Sam se précipitât vers lui et le pris dans ses bras.

Sam: Jack! Qu'est-ce qui ce passe?

N'entendant pas de réponse, elle prit son visage et y vit immédiatement les signes d'un état de choc: regard fuyant et absent, tremblement…

Sam: Ça va aller maintenant, c'est fini …

Elle répétait encore cette litanie en le berçant doucement lorsque le docteur Janet Fraiser entra dans le laboratoire suivi de deux infirmiers.

Sam: Janet, qu'est-ce qui ce passe? Qu'est-ce qu'il a?

Janet: Je n'en sais rien mais le reste de SG1 est dans le même état, Teal'c compris.

Le docteur sortit une seringue et injecta un tranquillisant au colonel. Ils attendirent que celui-ci fasse effet et lorsque les sanglots de Jack se calmèrent, ils le déposèrent sur la civière et l'emportèrent. Sam et Janet suivaient le malade et les infirmiers.

Sam: Vous dites que Daniel et Teal'c sont dans le même état?

Janet: Oui, ils ont les mêmes symptômes.

Dans l'infirmerie, on finissait de laver les deux hommes endormis; leurs vêtements étaient entassés dans un coin chacun dans un sac différent pour analyse. Les infirmiers déshabillèrent le colonel, isolèrent ses vêtements dans un sac puis commencèrent à le laver. Pendant ce temps, le docteur Fraiser commença son examen des victimes, notant chaque détail avec soin: prise de sang, pression et température. Chaque échantillon de sang fut envoyé en priorité au labo pour un examen complet.

De son côté Sam se sentait plus qu'inutile. Elle voulait aider mais la quantité de personnes qui passaient et repassaient sans se heurter lui signifiait clairement que sa présence risquait de compliquer les choses. Elle jeta un regard à son mari qui subissait l'inspection de Janet. Elle s'apprêtait à partir lorsqu'elle remarqua le général dans un coin. Il lui semblait qu'on lui faisait des points de suture.

Sam: Mon général? Qu'est-ce qui vous est arrivé?

Hammond: Je me suis placé sur la trajectoire de l'ouragan O'Neill!

Devant l'air ahuri du major, il se sentit obliger de rajouter quelque chose.

Hammond: Ne vous inquiétez pas, je vais bien et je sais que le colonel n'était pas lui-même. J'aurais dû me douter qu'avec le visage qu'il avait, il valait mieux ne pas rester sur son chemin. En fait, j'ai beau réfléchir, je n'arrive pas à comprendre comment ils ont pu revenir dans cet état. Dès qu'on aura fini de me "recoudre", j'envoie SG2 voir ce qui c'est passé. … Vous devriez rester avec le colonel, au cas où il se réveillerait. Je crois qu'en dehors des médicaments, vous êtes la seule à pouvoir le calmer.

Le général regarda le médecin qui lui fit un signe affirmatif de la tête et se leva. Il s'arrêta près du major et lui mit une main sur l'épaule. Dans les yeux de son commandant, Sam lut du désarroi et de l'inquiétude. Il avait le regard d'un homme qui assiste impuissant au malheur de ses enfants.

Lorsque Sam s'installa sur un banc près du lit de Jack, l'effervescence de l'équipe médicale avait cessé. Il n'y avait plus maintenant que des chuchotements et les bruits réguliers des appareils qui surveillaient les blessés. Doucement, elle passa la main sur le visage de celui qu'elle aimait. Depuis leur mariage, elle avait appris à l'aimer que d'avantage. Elle avait appris ses forces et ses faiblesses, elle avait partagé ses peines et ses douleurs. Malgré le bonheur qu'il avait manifesté lorsqu'elle lui avait annoncé qu'elle était enceinte, Sam savait que tout au fond de lui résidait une peur presque panique de perdre cet enfant également. C'était une peur normale, la peur de tout parent de perdre son enfant. Mais pour Jack, cette peur c'était concrétisée il y a quelques années et cela lui avait tout prit pour remonter de cette tragédie.

Elle déposa sa tête sur le bras de son époux en se remémorant les premiers instants de leur relation. Ce jour où ils s'étaient mutuellement révéler leurs émotions, suite à une mission qui une fois de plus avait mal tourné…

Sam se tenait devant le Goa'uld, les deux gardes qui l'encadraient la tenaient fermement. Avec un sourire carnassier, le Goa'uld leva la main et sa paume s'illumina. Soudain, Sam sentit toute volonté l'abandonner, ses genoux cédèrent, les deux gardes durent la soutenir. Elle ne réagit pas lorsque les gardes lui retirèrent ses vêtements, pas plus qu'elle ne réagit devant le regard concupiscent du Goa'uld. Pourtant, tout dans son esprit lui dictait de s'enfuir, de donner un bon coup de pied à cet être immonde qui voulait la réduire en hôte d'une reine Goa'uld. Mais elle ne fit rien.

Soudain des cris et des coups de feu se firent entendre. Les deux gardes la lâchèrent et elle s'effondra incapable de porter son poids. Elle vit SG1, 3, 7, 8 entrer en trombe dans la salle. La moitié de la tête du Goa'uld explosa sous l'impact d'un tir impitoyable du colonel O'Neill. Celui-ci se précipitât vers son major, pendant que les autres membres de l'équipe de secours sécurisaient la zone. Il sortit une couverture de son sac et la couvrit. Il prononçait des paroles qu'elle ne comprenait pas, mais elle savait que c'était pour la rassurer et bizarrement elle se sentait apaisée malgré son incompréhension. Doucement, il la prit dans ses bras et la berçât.

Jack: Teal'c, vous allez pouvoir la transpor….

Il ne termina pas sa phrase en voyant une profonde blessure à l'avant bras de Teal'c, celle-ci saignait abondamment.

Jack: Bon je vais m'en occuper. Est-ce que tout est dégagé?

Un des soldats lui fit signe que oui.

Jack: Alors, on rentre!

Délicatement, il souleva Sam en prenant soin de ne pas faire bouger la couverture. Une de ses mains reposait sur sa peau, mais comme elle s'était endormie, il jugea que cela ne risquait pas trop de la déranger. Et puis c'était agréable, pour une fois qu'il avait une bonne raison pour la coller.

Les soldats sortirent du château, les nuages cachaient partiellement les trois lunes, ce qui leur permirent de passer relativement inaperçus. Les quelques villageois qui les virent ne protestèrent pas devant ces gens qui avaient des armes lance-tonnerre. Le voyage vers la porte fut pénible, surtout pour Jack. Dans ses bras, Sam finit par se réveiller. Elle sentit son souffle dans ses cheveux et sa main sur sa peau; involontairement, elle se mit à frissonner.

Jack: Vous avez froid?

Sam: Non

Jack: Pourquoi frissonner alors?

Sam ne répondit pas, elle sortit ses bras de la couverture et les plaça autour du cou de son colonel. Elle se colla à lui comme si elle espérait ne plus jamais se séparer de lui.

Jack ne fit aucun commentaire, mais il vit le sourire en coin de Daniel et les regards de travers qu'il jetait à Teal'c. Il ne put se retenir de soupirer.

Sam: Pourquoi soupirez-vous?

Jack: Parce que je sens que je vais en entendre parler longtemps de cette mission. Sans compter le fait que je vais subir un interrogatoire Daniellien en règle.

Sam sourit et commença à desserrer son étreinte.

Jack: Non, je vous en pris, continuez à m'étrangler, j'adore ça!

Cette fois Sam rit doucement et posa la tête sur l'épaule de Jack. Elle ferma les yeux et se laissa bercer par toutes les sensations qui l'envahissaient.

Elle ouvrit les yeux lorsqu'un bruit familier la réveilla, celui d'arme qu'on recharge.

Sam: Qu'est-ce qui se passe?

Jack: Hé! La belle au bois dormant qui vient nous rendre visite. Alors "Dorothée" comment vous sentez-vous.

Sam: Mélangée

Daniel: On s'est demandé comment ça se faisait qu'on n'avait pas été poursuivit après votre sauvetage. Maintenant on a la réponse.

Teal'c: Ils nous attendaient à la porte des étoiles.

Sam: Je vois…

Elle tentât de se lever, mais ses jambes ne lui répondaient plus.

Sam: Mes jambes, je ne sens plus mes jambes.

D'un coup elle retira la partie de la couverture qui lui couvrait les jambes et les regarda, effarée. Le colonel regarda son major, ses jambes, puis son major et se tourna vers Teal'c.

Jack: Teal'c, dites-moi que c'est un effet secondaire de ce machin qu'il a utilisé sur elle !

Teal'c : Oui, c'est possible, ce "machin" comme vous dites provoque souvent ce genre de réaction.

Il se pencha vers le major et lui saisit les épaules.

Teal'c : Ne vous en faites pas major, vos sensations vont revenir dans quelques heures.

Elle le regarda avec un regard complètement désemparé.

Jack: Daniel, restez avec elle. Nous, on va voir comment récupérer la porte.

Il se retourna et alla retrouver le reste des hommes.

Daniel: Vous verrez, bientôt on se retrouvera dans la salle d'embarquement bien au chaud et en sécurité. …Comment allez-vous?

Sam: J'ai … je suis morte de peur! S'il arrive quelque chose, je ne pourrais même pas me sauver!

Ses yeux se remplirent de larmes, elle se dit que c'était une chance qu'elle soit seule avec Daniel. Elle n'aurait pas supporté de pleurer devant d'autres soldats. Daniel passa son bras autour des épaules du major et la réconforta de sa présence.

Daniel: À votre place, je ne m'en ferais pas trop. Jack ne supporterait pas de vous perdre une seconde fois aujourd'hui. Il serait capable de revenir d'entre les morts pour vous rapatrier.

Sam: Que voulez-vous dire, ne supporterait pas?

Daniel: Ha! Vous deux, vous êtes terribles! Vous ne vous en êtes pas rendue compte? C'est vrai que l'amour est aveugle, mais dans votre cas, il est sourd et muet en plus. Tout le monde sait que le colonel vous aime.

Sam: Mais moi aussi je l'aime! Je vous aime vous et Teal'c également!

Il lui jeta un regard désespéré et moqueur. Sam tourna la tête et rougit jusqu'aux oreilles.

Daniel: Vous savez très bien ce que je veux dire! Et puis, vous n'aviez pas l'air de détester ça quand vous étiez dans ses bras. Vous vous aimez tous les deux profondément et pas d'amitié! … Osez dire le contraire!

Le teint pâle de Sam pris quelques tons plus foncés et elle s'obstina à regarder le sol.

Sam: Non, c'est vrai, je l'aime.

Soudain des coups de feu retentirent, suivis d'explosions et de répliques de long bâton. Sam et Daniel se regardèrent. Une déflagration souleva un nuage de poussière au-dessus d'eux, ils penchèrent la tête et se protégèrent du mieux qu'ils purent. Des éclats de roche sifflaient à leurs oreilles. Un élancement traversa la jambe du major.

" Enfin mes sensations reviennent" pensa-t-elle.

Les bruits diminuèrent et la poussière retomba lentement. Daniel vit Jack revenir essoufflé.

Jack: Ça y est, on va pouvoir partir. On a relativement peu de perte.

Il termina sa phrase bizarrement. Son regard était fixé sur les jambes de Carter. Daniel suivit son regard et se figea d'effroi. Sam remarqua le manège de ses coéquipiers et se demanda ce qui se passait. Elle regarda elle aussi ses jambes.

Sam: Oh mon Dieu!

Sur sa jambe droite, une plaie béante d'une dizaine de centimètres saignait abondamment; on y voyait l'os. Jack fit une pression sur la plaie avec sa manche pendant que Daniel sortait la trousse. Ils bandèrent la blessure rapidement. Le colonel prit Sam dans ses bras et se précipitait vers la porte. D'un coup d'œil, il vit le bandage détrempé de sang. Le sang coulait le long de la jambe de Sam. Celle-ci avait le teint cendreux.

" S'il vous plait faite qu'elle s'en sorte. Je ne supporterais pas qu'elle meure, pas maintenant. Je l'aime et elle ne le sait pas" pensa-t-il.

En voyant le colonel, suivit du docteur Jackson, arriver en courant malgré son fardeau, les hommes comprirent qu'il y avait un problème. Quand ils furent plus près, Teal'c aperçut le sang qui coulait jusqu'au sol.

Teal'c: Ouvrez la porte, vite!

Un soldat se précipita pour enclencher les sept chevrons. Jack s'arrêta en bas de la porte et parla doucement à l'oreille de Sam.

Jack: Allez ma belle, tiens le coup, on est presqu'à la maison, ne me laisse pas seul, pas maintenant, j'ai besoin de toi, ta présence, tes théories auxquelles je ne comprends rien. … Je t'aime Sam.

Il déposa un baisé sur le front glacé de son major lorsque la porte s'ouvrit. Alors qu'il franchissait l'horizon de la porte des étoiles, il entendit:

Sam: Je t'aime aussi … mon colonel.

 

 

Infirmière: Major Carter … major Carter!

Doucement Samantha Carter se réveilla. Elle était étendue sur un lit de camp à côté de celui de son époux.

Sam: Qu'est-ce que je fais là?

Infirmière: Vous vous êtes endormie. Le Docteur Fraiser a tenu à ce qu'on vous transporte sur un lit à cause de vos maux de dos.

Sam: Mmm, je vois, j'ai dormi longtemps?

Infirmière: Environ six heures. Le général veut vous voir dans la salle de briefing.

Sam: Merci.

Elle se leva, déposa un baiser sur le front de Jack. Elle se retourna et alla voir chacun des blessés avant de se rendre à la salle de briefing.

 

Ferretti: …tout le monde est mort! Je n'avais jamais vu ça. On a retrouvé toutes les armes de SG1 sur place, elles étaient vides.

Sam: Que voulez-vous dire par "vide"?

Toutes les personnes présentes dans la salle se retournèrent pour lui faire face.

Hammond: Major Carter venez vous asseoir. Nous commençons à rassembler les pièces du casse-tête.

Samantha s'assit et observa les protagonistes. Le général avait l'air soucieux, le docteur Fraiser semblait épuisé, le major Ferretti fuyait son regard et la dernière personne assisse en face d'elle, était nulle autre que le docteur McKenzie. Comme tout psy qui se respecte, il avait toujours cette expression cynique sur le visage. Sam respectait le travail de cet homme mais elle ne pouvait se convaincre de lui faire entièrement confiance, une réaction typique de O'Neill.

Le général fit un geste au major Ferretti afin qu'il poursuive son exposé.

Ferretti: Ce que je veux dire, major, par vide, c'est que les armes ont servi et sont … vides! Tous les gens du village ont été massacrés. Au début, on a cru que SG1 s'était défendu contre un ennemi quelconque et que les villageois étaient morts des mains de cet ennemi, mais on s'est vite rendu conte que ces gens avaient été tués par nos armes.

Hammond: Quoi?

Sam: Quoi?

Ferretti: C'est la pure vérité mon général, ils portaient tous des blessures par balle. Certains ont été tués probablement par l'arme de Teal'c. Mais, mon général, les éléments premiers laissent à penser que SG1 s'est adonné à un … euh … génocide.

Sam: C'est impossible! Ferretti, vous connaissez Jack, vous savez qu'il en serait incapable! Teal'c et Daniel non plus! Il y a forcément une autre explication. … Je ne sais pas, ils ont peut-être été drogués, hypnotisés ou …

Janet: En tout cas, pas drogués. Leurs analyses sanguines sont normales, en dehors des anormalités causées par leur état psychique.

Hammond: Leur état psychique?

McKenzie: Oui monsieur, ce que nous sommes en train d'observer avec SG1, c'est un syndrome post-traumatique.

Hammond: Et le carnage aurait causé le traumatisme?

Il prononçât ces mots en soupirant, il passa sa main sur sa tête chauve et ce faisant il accrocha les cinq points de suture que cette aventure lui avait coûté. Décidément, cette histoire n'avait ni queue ni tête. Comment sa meilleure équipe pouvait avoir fait ça?

Ferretti: Je suis d'accord avec vous major. Jamais le colonel pourrait faire ça, et encore moins Teal'c et Jackson. Il faut trouver ce qui s'est vraiment passé.

Hammond: Docteur Fraiser pouvez-vous faire en sorte qu'ils retrouvent leur esprit?

Janet: Non, dans leur état, il ne s'agit que d'eux.

Devant l'air interrogateur des trois autres auditeurs, le docteur McKenzie prit la parole.

McKenzie: Les syndromes post-traumatiques surviennent lorsque quelqu'un voit, entend ou fait quelque chose qu'il lui est impossible à supporter. L'esprit, la personne, se place dans une sorte de coma, c'est une défense face à cet événement. C'est un phénomène complexe qu'on ne comprend pas très bien.

Sam: Ils peuvent rester dans cet état un jour, un an ou voir même une dizaine…

La fin de sa phrase se termina par son sanglot retenu. D'instinct, elle porta la main son ventre. Le bébé se mit à bouger en sentant le désarroi de sa mère.

Personne ne parla suite à la déclaration du major Samantha Carter O'Neill. Le général finit par briser le silence.

Hammond: Docteur, vous êtes sûr qu'ils n'ont rien de physique.

Janet: Non, quelques éraflures, des ecchymoses sans plus. Tout le sang retrouvé sur eux ne leur appartient pas.

Hammond: Bien, je…

Soudain le téléphone sonna. Un soldat répondit et se tourna vers le groupe.

Soldat: Mon général, c'est l'infirmerie. Teal'c s'est réveillé.

Tous les protagonistes assissent autour de la table se levèrent d'un bon et se dirigèrent vers l'infirmerie.

Dans son lit Teal'c fixait le plafond. Son regard vitreux n'augurait rien de bon. Janet s'approcha de lui. Elle déposa doucement une main sur sa joue. Celui-ci réagit brusquement et se mit à hurler.

Teal'c: Non! C'est impossible!… non … non.!

Une grosse larme coula sur sa joue. Toutes les personnes présentes restèrent pétrifiées devant ce spectacle. Teal'c qui avait toujours l'air glacial et sûr de lui, ressemblait maintenant à un enfant pris en faute.

Janet: Teal'c, tout va bien maintenant, vous êtes au centre de commande. Votre cauchemar est fini.

Mais Teal'c ne l'écoutait pas, il se recroquevilla en position fœtale et continua à se plaindre doucement. Janet se retourna vers le général et lui fit signe que non,… ils ne tireraient rien de lui dans cet état.

Hammond: Bien, major Ferretti repartez avec votre équipe, tâchez de voir s'il n'y aurait pas des traces d'activité Goa'uld . Docteur Fraiser, Docteur McKenzie faites votre possible pour nous les remettre sur pieds le plus vite possible, major Carter …

Sam: Je vais aller avec Ferretti.

Hammond: Non!

Janet: Non!

Sam: Mais je dois faire quelque chose. Je refuse de rester les bras croisés dans cette affaire!

Janet: Écoutez-moi bien major, je ne vous laisserai pas franchir la porte des étoiles. Et s'il le faut pour ça que je vous attache à un lit, je vais le faire!

Sam: Mais…

Janet: Je ne veux rien entendre, pas dans votre état.

En disant ces mots, Janet pointa le ventre de Sam.

Janet: Le mieux que vous pouvez faire est de rester ici et de veiller sur vos amis. C'est de votre présence qu'ils ont besoin.

Sam acquiesça, elle savait que sa requête serait refusée mais elle avait besoin de la faire.

 

 

Sam: Je n'en peux plus. Cela va faire deux semaines maintenant et on n'a encore rien trouvé qui explique ce qui s'est passé. Aucun d'entre eux n'a réagit; Teal'c s'est enfermé dans sa bulle. Il ne parle à personne et quand je vais le voir, il a l'air encore plus misérable.

Janet: Je sais. Le général Hammond envoie des équipes fouiller chaque recoin de ce village. Aucune n'est revenue avec des réponses. Bientôt le président va nous obliger à passer à autre chose.

Les deux femmes se regardèrent découragées. Le visage du major Carter se crispa. Elle porta une main à son ventre. Le docteur se précipita vers elle.

Janet: Vous devriez vous reposer. Vous avez de fausses contractions depuis des jours.

Sam: Je sais, mais je n'y arrive pas.

Sam reprit lentement son souffle.

Janet: C'est important pour vous et pour elle. La petite chouette qui se cache là va bientôt vouloir vous rencontrer et vous allez avoir besoin de toutes vos forces.

Sam: Je comprends, … seulement, l'idée qu'il ne soit pas là à ce moment me terrifie. J'ai besoin de lui. Maintenant, plus que jamais.

Le regard de Samantha se porta sur la silhouette de Jack.

Sam: Je m'ennuis, je m'ennuis tellement! Janet, je m'ennuis de ses mains, de ses lèvres, de son ironie et de son regard. Je voudrais qu'il me fasse rire encore une fois, de le voir essayer de me suivre quand je lui parle de mes travaux. Je veux qu'il me prenne encore une fois dans ses bras.

Janet pris Sam dans ses bras. Doucement celle-ci la réconforta.

Janet: Tu sais qu'il va te revenir. Cela vous a pris tellement de temps pour vous trouver tous les deux. Il va forcément te revenir…

Janet compris que Sam était dans un état de faiblesse extrême et que la politesse et le vouvoiement de l'armée n'était plus de mise. Sam avait besoin d'une amie, pas d'un docteur. Les deux femmes restèrent dans les bras l'une de l'autre jusqu'à ce que l'épuisement emporte Sam loin dans les bras de Morphée.

 

 

Le docteur Warner courait pratiquement dans les corridors. Comment ça avait pu leur échapper aussi longtemps. Il pénétra dans l'infirmerie telle une fusée.

Warner: Docteur Fraiser j'ai trouvé …

Il fut interrompu par un regard furieux de Janet, celle-ci plaçant un doigt devant sa bouche et en faisant un signe vers Sam endormie dans un lit.

Janet: Chut!!

Warner: Désolé! Docteur, j'ai trouvé quelque chose.

Janet le regarda ahurie, puis ils sortirent tous les deux dans le corridor.

Warner (en tendant un dossier): Vous ne le croirez jamais.

Janet pris le dossier et le feuilleta. Elle s'arrêta sur le schéma moléculaire d'un produit.

Janet: Mais qu'est-ce que c'est que ça?

Warner: Je n'en sais rien, au début j'ai cru que c'était une protéine vue la complexité mais…

Janet: il n'y a pas de carbone.

Warner: Exact. On l'a trouvé sur l'uniforme du docteur Jackson, mélangé avec de l'alcool. Mais ce qui est le plus intéressant, c'est ce qui s'est passé ensuite quand j'ai isolé cette … euh… substance étrangère…

Janet leva les yeux et bu carrément les paroles du docteur Warner.

 

 

Plus tard dans la salle de briefing …

Warner: Donc, nous avons isolé la substance, nous l'avons synthétisé puis injecté à des rats; nous n'avons pas noté d'effet. Les prises de sang montraient des traces de cette substance… mais ce n'est pas le cas de SG1, aucune trace dans leur sang malgré sa présence sur le vêtement du docteur Jackson…

Hammond: Docteur Warner pourquoi ne pas nous avoir informés avant de votre découverte?

Warner: Hé bien, monsieur, au labo, nous avons passé les deux dernières semaines à analyser et cataloguer des centaines de substances étrangères ou non. Et puis, jusqu'à aujourd'hui, cette substance ne donnai pas des résultats pouvant retenir notre attention. J'ai cru à un certain moment qu'elle était probablement un constituant de l'alcool retrouvé sur Jackson.

Janet: C'est alors qu'une technicienne a proposé de vérifier les effets de ce produit mélangé à de l' alcool.

Warner: Les résultats ont été des plus surprenants. Il semble que cette substance ne puisse être métabolisée que lorsqu'elle est mise en contact avec de l'alcool. Nous avons donc injecté un mélange alcool et substance à nos rats.

Janet: Quelques minutes plus tard les rats sont tombés dans un profond sommeil. Les prises de sang effectuées sur eux n'ont montré aucune trace de la substance.

Warner: Ce qui prouve pratiquement à cent pour cent que SG1 à été mis en contact avec cette substance.

Sam: Autrement dit, ils ont été drogués.

Hammond: Mais pourquoi?

Warner et Janet se regardèrent et levèrent ensemble les épaules. Ni l'un ni l'autre n'avaient d'idée. Soudain le premier chevron de la porte s'ouvrit, puis le second. Hammond et Carter se levèrent et descendirent en salle de contrôle.

Hammond: Sergent Hermann, fermez l'ir…

Hermann: Monsieur, on reçoit le signal des Tok'ra.

Hammond: Faites-les entrer.

Hermann: Bien monsieur.

Au pied de la rampe d'accès, Sam attendait l'arrivée des Tok'ra. Bientôt Hammond, Fraiser et Warner se joignirent à elle. Le vortex bleuté traversa la salle, puis se stabilisa en une surface brillante. Deux humains en sortirent. Sam se précipita dans les bras de celui de droite.

Sam: Papa!

Jacob: Sam! Je suis désolé pour Jack et tes amis.

Sam se dégagea des bras de son père avec un regard interrogateur.

Sam: Comment se fait-il que tu sois au courant?

La Tok'ra de gauche s'approcha doucement.

Garshow: C'est pour cette raison que nous sommes venus.

Elle se retourna vers le général.

Garshow: Pouvons nous aller discuter?

Hammond: Bien sur, je vous en pris.

Il fit signe aux deux Tok'ra ainsi qu'à Sam et aux deux docteurs de le suivre.

Installé dans la salle de briefing, les protagonistes s'attendaient au pire. L'atmosphère était pesante. Garshow, installé à côté de Jacob, prit la parole.

Garshow: Il y a deux jours, un de nos espions s'étant infiltré dans l'entourage d'un grand maître Goa'uld est venu nous faire un rapport…. Ce qu'il nous a appris était de la plus haute importance.

Hammond : Et cela à avoir avec SG1?

Janet: Ce serait un Goa'uld qui aurait drogué SG1?

Jacob: Comment savez-vous qu'ils ont été drogués?

Sam: Nous avons trouvé une substance étrangère qui a des effets anesthésiants, sur les vêtements de Daniel. Garshow, que vous a appris votre espion?

Garshow: Le Goa'uld a utilisé SG1 comme cobaye.

Hammond: Comment?

Jacob sortit un petit coffre. Dans celui-ci, un disque d'environ un centimètre de diamètre reposait à côté d'un cylindre de métal en forme de crayon.

Sam: C'est le stimulateur de mémoire qu'Hathor a utilisé sur nous. Martouf en avait apporté un lorsqu'on est allé te délivrer de Sokar.

Jacob: Oui, à peu près. Celui-ci est un peu plus sophistiqué.

Garshow: C'est notre espion qui nous la rapporté.

Sam: Qui a-t-il infiltré?

Les deux Tok'ra se regardèrent; visiblement ils hésitaient à livrer cette information.

Jacob: C'est Cronos, … , il a découvert qu'une équipe de la Thorie était sur cette planète. Il a décidé de tester une nouvelle technologie sur eux. Il va s'en dire qu'il à été très surpris et satisfait quand il a vu qui étaient ses cobayes.

Sam: J'aurais dû le laisser mourir!

Tout le monde se regarda. Tous étaient d'accord, mais s'ils avaient laissé mourir Cronos jamais la terre n'aurai été admise sur le traité des planètes protégées et celle-ci aurait été rayée de la carte par les grands maîtres Goa'uld. Un silence pesant régnait autour de la table. Personne ne semblait prêt à rompre le silence. Ce fut Warner qui se décida.

Warner: Très bien, on sait maintenant qui leur à fait ça, mais est-ce que votre espion sait ce que Cronos leur a fait.

Jacob: Oui!

La réponse tardant à venir Sam perdit le contrôle.

Sam: Alors!

Jacob: Bien, … , les Goa'uld sont parvenus à modifier l'appareil qui stimule la mémoire. Cette nouvelle technologie permet non seulement de retirer des informations de la mémoire mais également d'en introduire.

Garshow: Ce que notre espion nous a expliqué, c'est qu'après avoir drogué votre équipe, Cronos à envoyer quatre de ses meilleurs Jaffa tuer tous les habitants du village avec les armes de SG1.

Jacob: Ensuite, il a retiré les souvenirs de chacun de ses Jaffa, et les a transférés dans l'esprit de Jack, Daniel et Teal'c. Pour parfaire l'illusion, ils les ont salis comme s'ils avaient vraiment fait ça.

Garshow: Cronos a été agréablement surpris lorsqu'il a vu leurs réactions à leur réveil.

Hammond: Je n'en doute pas une seconde!

Janet: Donc, ils ont de fausses informations stockées dans le cerveau. Et comme ces images sont plus que réelles, ils sont sûrs d'avoir massacré tous ces gens.

Jacob hocha gravement la tête.

Sam: Est-ce que les Tok'ra peuvent les aider?

Garshow: Non! Cette technologie est trop récente. Nous avons besoin de temps pour trouver une parade.

Hammond: Je vois!

 

 

Garshow était reparti dès la fin du briefing. Sam, Janet et Jacob étaient allèrent directement dans le laboratoire de physique pour tenter de percer les secrets de cette nouvelle "arme".

Sam écoutait distraitement le fonctionnement de l'engin décrit par le symbiote de son père: Selmak. Elle était persuadée que quelque chose lui échappait.

Selmak: Major Carter, vous m'écoutez?

Sam: Quoi?! Oui, oui bien sûre…

Soudain son visage changea d'apparence, comme si elle était sur le point de trouver toute la clé du mystère.

Janet: Sam?… Est-ce que ça va?

Sam: Nèm!

Jacob (qui avait repris le contrôle de lui-même) et Janet se regardèrent.

Janet: Quoi?

Jacob: Qu'est-ce que tu veux dire?

Sam: Oui, c'est ça! Janet, vous souvenez-vous de cette mission où Jack, Teal'c et moi, nous étions persuadés que Daniel était mort brûlé?

Janet: Oui?… Oui!

Jacob: Excusez-moi!

Sam: Oui, pardon! Lors d'une mission de reconnaissance, nous avons rencontré un alien du nom de Nèm. Son espèce est en guerre contre les Goa'uld. Comme Teal'c en porte une larve, il a cru que nous travaillions pour eux. Mais entre temps, il avait écrit quelque chose sur le sable en écriture cunéiforme. Daniel lui a donc répondu. Peu de temps après, nous sommes revenus seuls sur la terre car Nèm avait introduit dans notre cerveau le souvenir de la mort de Daniel. Si le docteur McKenzie ne m'avait pas hypnotisé, nous n'aurions jamais su la vérité.

Janet: Même aujourd'hui, quand j'en parle avec le colonel O'Neill ou à Teal'c, ils me disent qu'ils ont encore ce souvenir dans leur esprit même s'ils savent qu'il n'est pas réel.

Jacob: Donc, si nous arrivons à contacter ce Nèm, il pourrait nous aider.

Sam: Exact, il faut prévenir le général Hammond.

 

 

Dans la base, tout le personnel était fébrile, il y avait enfin de l'espoir à l'horizon.

Hammond: Très bien, Major Carter, vous irez avec le sergent Siller enregistrer un message pour cet extra-terrestre. Avec à ce message, j'enverrai SG9 tenter de le convaincre de nous aider, s'ils le trouvent.

Sam: Les deux fois où nous nous sommes allés sur sa planète, c'est lui qui est venu à nous. C'est à espérer qu'il agira de la même façon cette fois.

Selmak: Je pourrais accompagner l'équipe et les aider à le convaincre.

Sam: Non, il est probable qu'il sentira votre présence et sans doute qu'il ne fait pas de différence entre les Tok'ra et les Goa'uld. Ce serait une perte de temps importante que de tenter de lui expliquer la différence.

Selmak: C'est entendu, je resterai …

Jacob: … comme le bon grand-père que je suis!

Sam lui sourit tendrement.

Hammond: Rompez!

 

 

SG9 disparût dans la gelée bleutée de la porte des étoiles. Dans un grand bruit, le contact avec l'autre planète se rompit et tout redevint calme dans la salle d'embarquement. Depuis les vitres de la salle de briefing, quatre personnes avaient regardé le départ de l'équipe. Et c'est en silence qu'ils allaient attendre son retour.

 

 

La porte se mit enfin en route. Le premier chevron. L'escalier menant de la salle de briefing à la salle de contrôle fut envahie par quatre militaires. Le deuxième chevron. Les quatre soldats fixaient les écrans des ordinateurs, attendant de voir si un signal serait émis. Le troisième chevron. Toujours rien!. Quatrième chevron. La tension était à son comble. Cinquième chevron, dans toutes les têtes des prières résonnaient. Sixième chevron, faites que cela ait marché, tant de vies en dépendent! Septième chevron! Un signal! SG9!

Tous attendaient dans la salle d'embarquement, il fallait que Nèm ait accepté. Les membres d'SG9 arrivèrent les uns après les autres, puis un grand être fit son apparition. Il portait une boîte dans ses mains à six doigts. L'être aquatique fit le tour de la pièce avec ses yeux bleus laiteux. Il ignora avec superbe les regards étonnés du personnel. Son regard se posa sur Sam. Celle-ci monta la rampe d'accès pour aller à sa rencontre.

Sam: Je vous remercie d'être venu.

Nèm: Votre appel a été entendu.

Un soldat le débarrassa de sa boîte. Les mains libres, il apposa sa main sur le ventre rond de Sam. Sur son visage vert bleuté se dessina un léger sourire.

Nèm: Je vous souhaite beaucoup de bonheur avec futur enfant.

Sam: Je vous remercie, mais mon bonheur serait plus grand si le père de mon bébé n'avait pas été la victime d'un Goa'uld.

Nèm: Je comprends … très bien, trop bien!

Sam: Venez. J'aimerais vous présenter le général George Hammond, le chef de notre base, le docteur Janet Fraiser et mon père, Jacob Carter.

Nèm fixa intensément Jacob et il fit un pas vers l'arrière.

Sam: N'ayez pas peur, c'est un Tok'ra et il n'aime pas beaucoup les Goa'uld lui non plus. Je vous promets qu'il ne vous arrivera rien.

Nèm: Soit! Nous devons nous presser.

Ils emmenèrent Nèm jusqu'à l'infirmerie. En chemin, ils lui expliquèrent tous les détails de l'affaire. Sans un regard pour Jack ou Daniel, Nèm se rendit vers Teal'c qui fixait le plafond. Délicatement il imposa la main sur la tête de l'homme et il ferma les yeux. Après quelques instants, il se retourna vers le petit groupe.

Nèm: Votre esprit est très différent du nôtre. Je ne peux rien faire!

Sam: Quoi! Mais… Essayez avec Daniel ou Jack. Teal'c est un Jaffa, c'est peut-être pour ça!

Nèm hocha gravement de la tête.

Nèm: Il est un Jaffa mais aussi un humain. Manipuler vos cerveaux est très dangereux, car vous êtes des créatures très instinctives avec des sentiments complexes. Vos vies étant très courtes, vos sentiments sont forts et profondément ancrés en vous.

Janet: Mais lorsque vous leur avez donné de faux souvenirs, vous avez manipulé leur esprit, mais malgré cela, ils ont fini par comprendre ce qui c'était passé.

Nèm: Exact! Je crois que c'est leurs profonds sentiments envers leur ami qui a annihilé les faux souvenirs.

Il s'arrêta quelques instants, puis remit sa main sur la tête de Teal'c. Il releva la tête brusquement, se rendit vers le lit de Daniel et repris son manège, puis ce fut Jack.

Nèm: Je crois que nous pouvons essayer.

Hammond: Essayer quoi?

Nèm: Je peux les faire voyager dans leurs souvenirs, ainsi ils verront peut-être que les images du Goa'uld n'ont pas leur place dans leur esprit. Que ça va à l'encontre de leurs valeurs profondes.

Janet: Est-ce risqué?

Nèm: Oui bien sûr, mais …

Selmak: … Nous n'avons pas le choix.

Nèm: Le Goa … le Tok'ra a raison.

Hammond: (soupir) Très bien, allons-y.

 

Nèm avait installé sur la tête de Teal'c un étrange appareil.

Sam: Qu'est-ce que c'est?

Nèm: Cela va permettre à l'influx nerveux du système nerveux central de se concentrer sur le siège de la mémoire. C'est la seule façon de procéder pour que les images soient suffisamment réelles pour qu'ils y croient. Le problème avec cet appareil, c'est que l'énergie envoyée dans le cerveau est repolarisé et crée des images résiduelles d'une grande netteté,… lorsque le sujet y croit vraiment, le son accompagne l'image.

Sam: Quoi?

Nèm: Vous allez voir.

Nèm toucha une poire de verre qui s'illumina d'une couleur verte. Un halo bleu entoura la tête de Teal'c, puis soudain un nuage flou se format au pied de celui-ci. Dans le nuage, l'image de Cronos apparut.

Sam: Mon dieu!

Cronos: Tu as échoué, pour cela tu vas mourir.

Cronos leva la main et tua le père de Teal'c devant lui et sa mère. Lentement l'image de Cronos pivota vers celle-ci.

Cronos: Emmène ton fils et va-t'en. Vous êtes bannis, sholva!

L'image se troubla et fut remplacée par la clairière où est située la porte des étoiles sur Chulak. Teal'c et sa mère étaient encerclés par des gardes serpents. Un des gardes s'approcha et fit ouvrir son casque. Un Bratac jeune et sans barbe les regardait.

Mère: Je vous en prie, maître! Mon fils et moi avons été chassés par Cronos et nous sommes venus implorer la protection d'Apophis.

Teal'c: Je veux devenir le plus grand des guerriers d'Apophis pour pouvoir un jour renverser Cronos.

Bratac: Bien, si c'est ton souhait, je ferai de toi le plus aguerri des Jaffa. Viens femme amène ton fils.

Pendant des heures des images se succédèrent, l'entraînement Jaffa, les sages paroles de Bratac, la nomination de Teal'c comme premier prima d'Apophis, des pillages de villages, puis des images connus apparurent.

Teal'c tenait une sergente pendant que ses coéquipiers tuaient les quatre soldats de garde dans la salle d'embarquement. Puis, de nouveaux soldats entrèrent, suivit du général Hammond. L'image se troubla.

Teal'c venait de choisir la sergente pour passer le test. Le général et le docteur regardèrent horrifiés l'exécution de la sergente pour avoir échoué le test. L'attaque d'Abydos fut pénible à regarder, plus encore de voir Skaara et Shaa're se faire enlever. Les images qui suivirent, étaient celles de la prise de contrôle de Shaa're par un Goa'uld, cela rappela de mauvais souvenirs à Sam. Puis ils virent Teal'c assommer le colonel O'Neill qui tentait de tuer Apophis. Plus tard, il se retrouvèrent dans la prison de Chulak.

Teal'c venait de saisir le bras du colonel pour regarder sa montre.

Jack: Ha! Aïe!

Teal'c: Ce n'est pas une technologie Goa'uld. D'où êtes-vous?

Jack: De la terre, Chicago pour être précis!

Teal'c: Vos paroles n'ont aucun sens.

Daniel: Excusez-moi! C'est de là que nous sommes!

Daniel dessina sur le sable un triangle surmonté d'un petit cercle. Teal'c effaça le dessin avec son arme. L'image, une fois de plus se troubla. Apophis apparut.

Apophis: Tuez-les tous!

Par-dessus les hurlements de terreur des prisonniers O'Neill s'interposa.

Jack: Je pourrais sauver tous ces gens!

Teal'c se retourna en armant son arme.

Jack: Aidez-moi!… Aidez-moi!

Teal'c: Bien d'autres ont dit cela!

Teal'c se retourna et tua un des gardes serpents, puis il lança son arme au colonel.

Teal'c: Mais vous êtes le premier que je crois!

Tous regardèrent le changement de camp de Teal'c, les épreuves qu'il avait traversées et endurées. L'amitié sans borne qu'il avait avec les autres membres de SG1. La confiance et le respect qu'il avait su gagner auprès de tous les membres du programme. Toutes les fois où il avait risqué sa vie pour en sauver d'autres. Puis vint enfin le dernier jour, la dernière mission de SG1.

Le colonel terminait son rapport avec le général.

Jack: Très bien mon général. Prochaine transmission dans 24 heures. Terminé…Bien, maintenant qu'est-ce qu'on fait?

Daniel: Sacha nous a invités pour le dîner, ce serait mal vus de refuser!

Jack: Génial! On va encore manger de la vache trop cuite avec du pain au levain et de l'eau avec du sable!

Teal'c: Ça pourrait être pire.

Daniel: Oui, on pourrait être obligé de manger de la bouffe faite par Sam!

Jack: Hé!

Daniel se sauva pour éviter de recevoir une motte de terre que lui lançait le colonel. Lorsqu'ils arrivèrent à la maison de Sacha, le colonel marmonnait encore des menaces du genre "le prochain qui parle de ma femme, je lui arrache la tête". Daniel n'en tenait pas compte puisque depuis le mariage Jack, son passe temps préféré était de le narguer avec ça. Daniel cogna à la porte de la petite chaumière en bois. Un grand homme leur ouvris.

Daniel: Heu! Où est Sacha?

Homme: Elle s'est absentée quelques instants, entrez, elle va revenir.

Jack: Bon, merci.

Homme: Tenez, buvez, Sacha a préparé ces boissons pour vous!

Teal'c: Merci!

Les trois hommes sirotèrent leur boisson. Daniel s'étouffa avec la sienne et en échappa sur ses vêtements; puis lentement, Jack s'effondra, Daniel le suivit ainsi que Teal'c. Mais juste avant de sombrer, il vit apparaître Cronos tout sourire.

Nèm stoppa l'appareil, le halo bleu diminua puis disparu. Teal'c rouvrit les yeux et se leva dans son lit.

Teal'c: Il faut prévenir la base, des Goa'uld sur cette planète!

Sam s'approcha de Teal'c et le força à la regarder.

Sam: Oui Teal'c, il y avait des Goa'uld, mais c'est terminé maintenant, vous êtes à la maison!

Teal'c: Mais…

Sam, prit tendrement le grand Jaffa dans ses bras pour le réconforter.

 

 

Sam: Voilà Teal'c, c'est toute l'histoire. Je suis contente de pouvoir vous reparler. Nèm va bientôt commencer le traitement sur Daniel, vous voulez venir? J'avoue que votre présence risque de l'aider et moi aussi.

Teal'c la regarda et trouva qu'elle avait l'air épuisé.

Teal'c: Évidemment, je veux y assister.

Sam fit un geste à un infirmier qui aida Teal'c à s'installer dans le fauteuil roulant; après toutes ces semaines, resté immobile, Teal'c s'était beaucoup affaibli. Il fut poussé jusqu'à un autre coin de l'infirmerie où reposait le docteur Jackson.

Nèm: Nous pouvons commencer.

Le halo bleuté scintilla puis le nuage apparut. La première image qui fut visible, Sam la connaissait bien. Le musée de New York, la salle sur l'Égypte ancienne. La mort des parents de Daniel. Tous détournèrent les yeux. Comment supporter ces images vues par un gamin. Sur le visage de Daniel des larmes coulaient comme la pluie sur une voiture. Des années d'études, de fouilles dans des coins reculés, des découvertes merveilleuses défilaient sous les yeux ébahis des spectateurs. Lors d'une conférence, une rencontre changea la vie de Daniel…

Kavalski: Docteur Jackson?

Daniel: Quoi? Oui!

Kavalski: Il y a quelqu'un qui aimerait vous parler.

Daniel: L'armée de l'air? Comment ça? Qu'est-ce que ça signifie?

Kavalski: Pourriez-vous venir à l'auto s'il vous plait? Monsieur?

Daniel: On va quelque part?

Kavalski: Ne vous inquiétez pas, je vais m'occuper de vos bagages.

Daniel entra dans une voiture noire.

Catherine: Monsieur Jackson, ce sont vos parents? (en montrant une photo)

Daniel: Mes parents adoptifs. Mais tout ça, ça veut dire quoi?

Catherine: Un travail.

Daniel: Ah oui! Quel genre de travail?

Catherine: Transcription. Des anciens hiéroglyphes égyptiens. Ça vous intéresse?

Daniel: Je pense que je vais y aller.

Catherine: Aller où? (rire) Je veux dire, on vous a mis à la porte de votre appartement. Vous n'avez plus de subvention. Tout ce que vous avez se trouve dans vos bagages.

Daniel regarda ses bagages se faire détremper par la pluie.

Catherine: Vous voulez prouver que vos théories sont justes? Voici votre chance!

Daniel: Qu'est-ce que c'est?

Catherine: Un projet de voyage.

Daniel: Un voyage?

Kavalski: Monsieur? (en ouvrant la portière pour le faire sortir)

L'image se troubla pour en faire apparaître une autre.

Daniel: Alors dites-moi pourquoi les militaires s'intéressent-il à des tablettes égyptiennes vieilles de cinq milles ans?

Jack: Dans mon rapport, c'est écrit dix milles ans!

Kavalski: Bonjour colonel!

Catherine: Heu! Est-ce qu'on se connaît?

Jack: Je suis le colonel Jack O'Neill. Je travaille pour le général Weiss, je serai le responsable à partir de maintenant.

Catherine: hum!

Daniel: Le chiffre de dix milles ans est ridicule! Je veux dire la culture égyptienne a commencé …

Barbara: Oui! Nous le savons mais les tests acoustiques et au radio carbone sont concluants!

Daniel: Ce sont des couvercles de pierres. Est-ce qu'il y avait une tombe en dessous?

Barbara: Non, non, non, mais on a trouvé quelque chose de beaucoup plus intéressant!

Jack: Excusez-moi! Ces renseignements sont maintenant confidentiels. À partir d'aujourd'hui aucune information ne peut être transmisse à du personnel non militaire sans ma permission spécial.

Sur ce, Jack sortit de la pièce. Sam regardait les images sans vraiment les comprendre. L'homme qu'elle venait de voir était bien son mari, mais il ne l'était pas vraiment. Probablement à cause de ce regard froid et distant. Finalement, elle était heureuse de ne pas avoir connu Jack à cette époque.

Lorsque le nuage se stabilisa, les spectateurs virent Jack au-dessus du corps décapité d'un Jaffa. Il se leva et se dirigea vers une bombe dont la minuterie s'écroulait lentement. Ils virent le colonel tenter de la désamorcer sans succès. Puis Daniel et Jack regardèrent le cadavre.

Jack et Daniel: J'ai une idée!

Ils déposèrent la bombe sous les anneaux de transport et les activèrent. Les images se succédèrent. Le temps avec Shaa're, les fouilles sur Abydos et la boîte de mouchoir … Les missions avec SG1, la camaraderie, la confiance et le travail.

Puis les visages de Jack et Teal'c qui perdaient connaissance à cause de la drogue. La présence floue de trois Jaffa…

Comme pour Teal'c, Daniel se réveilla, sortant d'un mauvais rêve. Sam et Teal'c lui expliquèrent les faits pendant que Nèm branchait le colonel.

 

 

Commandant: Viper six vous vous positionnerez sur le toit de l'entrepôt… viper six?.. O'Neill!

Jack: Oui monsieur! L'entrepôt bien comprit!

Commandant: Mouais! Nous ignorons quelle sera la cible. Les renseignements nous donnerons l'information en temps voulut. On sera parachuté à cinq heures du matin, je veux tout le monde en position dans les cinq minutes qui suivent! La cible arrivera à huit heures, soyez près! Compris?

Viper: Oui monsieur!

Commandant: Rompez!

Le parachutage, le positionnement des hommes fut saisissant. Les soldats qu'ils voyaient évoluer par les souvenirs de Jack étaient surentraînés, l'élite de l'armée de l'air.

Jack pris position sur le toit de l'entrepôt. Puis il entreprit de monter son arme. C'était ce qui est, pour le commun des mortels, "de la grosse artillerie". Il sortit les munitions et les mit en place. Le général et Sam ne purent retenir une exclamation.

Daniel: Qu'est-ce qu'il y a?

Janet: Ce sont des balles explosives. Elles pénètrent la cible et explosent une seconde après l'impact. Ça fait énormément de dégâts.

Daniel: Oh!

Commandant (par radio): Rapport de position.

Jack : Viper six au rapport.

Les spectateurs se retrouvèrent soudain trois heures plus tard. Le soleil s'était levé et ils pouvaient maintenant voir l'endroit où se trouvait Jack. Il surplombait une grande place de marché, les lieux rappelaient l'Europe. Des centaines de personnes faisaient leurs emplettes.

Commandant: Attention Viper la cible est en approche.

Jack se mit en position, l'œil à la lunette.

Commandant: Viper six, la cible sera pour vous. La limousine noire qui vient par le sud.

Jack: Bien reçu!

Commandant: Faites feu dès qu'elle stoppera.

Jack: Ici, monsieur? Avec tous ces gens?

Commandant: Ouvrez le feu Viper six, c'est un ordre!

Jack regarda la limousine stopper devant une échoppe. Il regarda les gens évoluer autour de la limousine, insouciants. Des femmes, des enfants qui courrent avec le sourire. Au bout de l'allée, une autobus fit son apparition; de l'intérieur, des chants d'enfants étaient audibles.

Commandant: Viper six ouvrez le feu! ouvrez le feu! Si Igor sort de cette voiture, on va le perdre et on ne le retrouvera jamais. S'il parvient à vendre ses informations, aucune ambassade Américaine ne sera en sécurité nulle part. Alors ouvrez le feu! C'est un ordre lieutenant!

Jack ferma les yeux, puis les rouvrit, regarda dans sa lunette, visa et tira.

Le réservoir d'essence explosa environ une seconde après l'entrée de la balle. L'autobus qui était à la hauteur de la limousine explosa à son tour. Lorsque la fumée retomba, cris, pleurs et gémissements résonnaient à des kilomètres.

Commandant: Viper, abandonnez vos positions. Rendez-vous dans une heure au point de repêchage. Terminé.

Tous restaient sans voix, abasourdis. Sur son lit, le colonel se débattait pour chasser ses souvenirs, mais la machine de Nèm ne le laisserait pas se sauver.

Comme pour Daniel et Teal'c les personnes présentes dans l'infirmerie assistaient à la vie de Jack. L'entraînement rigoureux, pratiquement inhumain auquel il avait participé. Les dernières années du Vietnam, les missions sur toute la surface du globe. La mort de son colonel, son ami John en Allemagne de l'Est. La guerre du golf, son crash en parachute et les neuf jours d'enfer qui suivirent. Cette mission avec Frank Cromwell, les quatre mois d'incarcération dans une prison Irakienne. Les séances de torture…

Nèm regardait les images mais son visage restait grave et même amère. Sam avait remarqué que lors des séances de Teal'c et Daniel, il avait l'air serein, mais pas cette fois-ci. En regardant les images qui défilaient et visage torturé de Jack, elle compris.

Sam: Ça ne fonctionnera pas cette fois-ci, c'est ça?

Daniel: Pourquoi dites-vous ça?

Nèm: Regardez les images. Que voyez-vous?

Daniel: Hé bien, heu …

Sam: Guerre, souffrance …

Nèm: Exact. Vous, malgré toutes les épreuves que vous avez endurées, il y avait toujours une lueur d'espoir dans votre mémoire. Le colonel semble avoir éclipsé tous ses moments de bonheur.

Soudain un coup de feu résonna dans la pièce. Tous sursautèrent, même les gardes en faction entrèrent dans la pièce, l'arme au poing, persuadés du danger. Un hurlement de Jack les fit frissonner et tout le monde comprit en regardant les images qui défilaient. Aucun son n'émanait de personne, ils étaient subjugués par la réalité des souvenirs de Jack.

Dans un bureau, un enfant d'environ huit ans gisait sur le sol dans une marre de sang. À ses côtés, une arme encore fumante reposait sur le sol. Sur les murs, le sang glissait lentement jusqu'au sol entraînant avec lui les morceaux de chair arrachée à l'enfant par la balle.

Jack se précipita jusqu'à son fils, inerte. Il le prit dans ses bras et tenta de ramener la vie dans son regard avec toute la force de son amour. Sur le pas de la porte du bureau, Sara pleurait toutes les larmes de son corps en hurlant.

Dans son lit, Jack revivait la pire épreuve de sa vie, encore une fois. Les larmes roulaient sur ses joues, il gémissait et ses mains serraient les draps à tel point que ses jointures blanchirent.

Nèm fixait Sam intensément. Pour lui, il n'y avait qu'une seule personne qui pouvait le sauver. Sam s'approcha de Jack, il fallait qu'elle lui parle mais par où commencer?

Sam: Jack, toute ma vie j'ai cru que l'amour était pour les autres. Les seuls hommes que je rencontrais étaient des militaires à qui je devais faire des courbettes. Tu as été le premier des supérieurs que j'ai eu qui m'a prise comme j'étais sans m'en demander plus. Dès le premier jour, je t'ai apprécié, admiré … même aimé.

Au moment où Sam s'était mise à parler, les images avaient cessé de défiler et ce qui avait été l'écran de pénibles images n'était plus qu'un flou grisâtre.

Sam: Depuis ces deux dernières semaines, je ne suis que l'ombre de moi-même. Mes travaux ne veulent plus rien dire, si tu n'es pas là pour ne pas les comprendre. J'ai … j'ai besoin de toi!

Sam éclata en sanglot. Elle n'avait pas exprimé tout le désert qu'elle ressentait au fond d'elle-même, ni l'amour qu'elle avait pour lui.

Hammond: Jack, Sam a raison vous savez. Nous avons tous besoin de vous. Depuis deux semaines, la base a perdu sa vitalité. Vous savez à quel point toutes les équipes se soutiennent; en perdre une, c'est comme perdre une partie de soi. Vous représentez pour plusieurs un symbole. On a besoin de vous.

Janet: Revenez-nous colonel. Vous avez toujours le mot pour détendre l'atmosphère et dans bien des cas vous nous avez aidé à trouver des solutions à des problèmes sur lesquelles nous travaillions depuis des heures. On a besoin de vous.

Daniel: La première fois que je vous ai vu, je vous ai détesté. Mais maintenant, vous êtes mon ami. Si vous ne revenez pas, avec qui je vais pouvoir m'obstiner sur des questions de mythologie. Je veux pouvoir vous narguer encore un peu. J'ai besoin de vous.

Teal'c: Vous êtes mon ami O'Neill. Je connais votre force de caractère, je sais que vous arriverez à passer à travers cette épreuve. Je vous y aiderai comme vous m'avez aidé si souvent. O'Neill, mon ami, mon frère, reviens-nous, on a besoin de toi.

Sam: Jack, je t'aime.

Soudain l'image se troubla.

Hammond: Où est le capitaine Carter?

Samuel: En route mon général.

Jack: Carter?

Hammond: J'assigne Sam Carter à cette mission.

Jack: J'aurais aimé choisir moi-même mes hommes.

Hammond: Pas pour cette mission. Le capitaine Carter est notre expert de la porte des étoiles.

Jack: Et on peut savoir d'où il débarque?

Sam: ELLE! débarque du Pentagone.

Sam sourit à travers ses larmes.

Sam: Oui, Jack, tu vois, ta vie n'est pas si noire. Je suis là pour toi!

Daniel: Et moi.

Teal'c: Et moi.

Janet: Je suis là, aussi.

Hammond: Comme moi!

Jacob: Allez fils! Ta famille est là!

Janet: Teal'c vous devriez sortir!

Teal'c: Même un équidé non domestiqué n'arriverait pas à me faire sortir!

Jack: On dit un cheval sauvage!

**

Hammond: SG1, il y a quelqu'un qui aimerait vous parler.

Sam: Daniel!

Jack: Sacré vieux farceur, ha!

Plusieurs missions se succédèrent. Puis…

Sam marchait dans un corridor de la base le nez dans la paperasse. À une intersection Jack l'attendait caché derrière un mur. Lorsqu'elle passa, il l'attrapa dans ses bras.

Sam: Qu'est-ce que tu fais!

Jack: Je m'abandonne à mon instinct.

Il l'adossa à un mur en la dévorant des yeux. Sam secoua la tête doucement en souriant.

Sam: Espèce de grand bébé.

Jack approcha doucement ses lèvres de celles de Sam. Il l'embrassa tendrement, la serrant très fort contre lui.

Sam: Tu te rends compte des ennuis qu'on aurait si quelqu'un passait!

Jack leva les épaules, il s'en foutait complètement; de toute façon, toute la base soupçonnait quelque chose. Il embrassa Sam dans le cou, celle-ci frissonnait doucement en soupirant. Les mains de Jack exploraient le corps de Sam. Il descendit la fermeture éclair de Sam, celle-ci ne protesta pas. Comment résister? Ses mains étaient si douces et chaudes sur sa peau. Sam s'abandonna complètement aux caresses de son amant. Elle savait pertinemment que ce n'était ni l'endroit ni le moment, mais elle était incapable d'y mettre fin. L'euphorie les gagna lentement. Ils étaient seuls au monde, enfin presque …

Daniel: Hum! hum!

Les deux amants sursautèrent et se séparent, Sam en profita pour se r'habiller.

Daniel: Je suis vraiment désolé de vous … heu déranger, mais le lieutenant Simmons hurle dans le micro depuis cinq minutes déjà.

Simmons(par les haut-parleurs): Le colonel O'Neill et le major Carter sont demandés d'urgence en salle de briefing.

Sam et Jack se regardèrent confus et se mirent à ramasser sa paperasse éparpillée dans tout le corridor.

Hammond: Hé bien! j'en apprends des belles! Je croyais qu'on avait un accord. Pas d'amour au travail!

Sam: Ce que vous venez de voir c'est passé avant l'accord!

Hammond: Je vois!

Sam avait un petit sourire en coin. Tous comprirent qu'il y avait beaucoup de choses qu'ils ignoraient sur la relation de Sam avec Jack. Pendant un certain moment les images défilèrent. Enfin la dernière mission. Contrairement à Teal'c ou Daniel, Jack n'avait vu ni Cronos ni ses Jaffas.

Nèm stoppa l'appareil. Un silence pesant régnait sur l'infirmerie, tous attendaient le verdict.

Jack bougea dans son lit, puis ouvrit les yeux, et les referma immédiatement.

Jack: Je suis désolé, je ne sais pas comment j'ai pu faire ça!

Il plaça ses mains devant son visage, il semblait avoir vieilli d'un seul coup.

Sam: Jack tu n'as rien fait! Tout ça, ce n'est pas toi, ni Teal'c ni Daniel qui l'avez fait.

Teal'c: Elle a raison O'Neill, tout ceci n'est qu'une machination de Cronos.

En entendant le nom du Goa'uld, Jack se redressa dans son lit.

Jack: Quoi?

Daniel: C'est la pure vérité, Jack.

Nèm: Il a utilisé une technologie proche de celle que j'avais moi-même utilisé sur vous.

Jack: Vraiment?

Nèm hocha de tête faisant balancer ses excroissances de peau. Jack se tourna vers Sam. Elle avait l'air épuisée. Il écarta les bras, celle-ci vint s'y blottir. Les deux époux restèrent enlacés sans se préoccuper des autres.

Janet: Bon! Je crois qu'on devrait les laisser seuls. Vous deux, Teal'c et Daniel, je veux vous voir dans vos lits dans la seconde.

Nèm: Je vais retourner chez moi, je suis heureux d'avoir pu vous aider.

Hammond: Nous vous devons beaucoup. Merci pour tout.

 

Jacob et George accompagnèrent Nèm jusqu'à la porte. Janet retourna à ses malades. Daniel et Teal'c allèrent faire une petite visite à Morphée tout comme Sam et Jack enlacés.

Sam se réveilla dans la nuit, dérangée par des élancements au ventre. Ce matin-là, la base fut réveillée par un son inhabituel, le pleur d'un nouveau-né.

Fin