9 DE CARREAU
auteure : Xeen
e-mail : Xeen67@hotmail.com
résumé : un jeu de cartes, un anniversaire…
statut : complet
spoilers : la liste est trop longue…
disclaimer : les personnages de cette fanfiction ne sont pas ma propriété mais celle de la MGM, de SHOWTIME et de GEKKO Production. Je ne reçois pas d'argent pour l'écriture de cette fanfiction…
merci de me demander avant de publier mes histoires ou une partie de mes histoires sur votre site
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Sam arrêta l'aspirateur et passa son bras sur son front couvert de sueur. Plus elle rangeait et nettoyait, plus cet endroit lui paraissait en désordre. Il va falloir que tu consultes ma grande ! Quand tes troubles compulsifs reprennent le dessus, ce n'est jamais bon signe.
Elle se rappela les jours qui avaient suivi l'accident dont sa mère avait été victime et les larmes lui montèrent aux yeux sans qu'elle arrive à maîtriser son émotion. Elle avait passé des semaines à briquer la maison, ranger les placards, laver, repasser, et surtout effacer toute trace de la présence de sa mère. Elle n'avait jamais su ce qu'avaient pensé Marc et le général Carter de cette frénésie, et elle ne leur avait pas demandé non plus. Pour elle c'était vital : pas question de tomber par hasard sur un chandail ou un bijou qui pouvait lui faire croire que sa mère était encore là. Elle voulait faire le vide. Elle avait fait venir la Croix Rouge qui avait emporté tout ce qui pouvait lui rappeler la défunte. Puis elle avait organisé toutes les photos dans des albums, choisi celles qu'elle préférait et les avait disposées dans la maison. Il y en avait une qu'elle adorait par-dessus tout, celle où toute la famille était réunie le jour du dernier pique-nique du 4 juillet dans le parc du Memorial Day. Son père couvait sa femme du regard, un sourire éclatant sur son visage. Sa mère tenait ses deux enfants tendrement enlacés, insouciante du destin qui allait la frapper. Elle l'avait posée en évidence sur le piano devant lequel sa mère pouvait passer des heures et en avait gardé une copie dans sa chambre.
Elle effleura la photo sur l'étagère. En soupirant, elle sortit un cd et le posa sur la platine. La voix de Billie Holiday remplit la maison de sa plainte indécise. Elle resta debout, les bras ballants, l'esprit en proie à des sentiments contradictoires. Est-ce qu'elle n'était pas en train de passer à côté de sa vie en refusant de se lier avec Jack O'Neill ? Ses parents avaient eu des années de bonheur partagé même si la mort avait interrompu sur cette terre leur histoire d'amour. Jack avait presque l'âge de son père au moment du décès de sa mère. Leur passé commun n'était que missions et blessures, que souffrances et joies partagées. Pas d'amour dans tout cela. Elle avait vécu la même chose avec Teal'c et Daniel…
L'orchestre de Ray Ellis attaqua le morceau suivant et les paroles de You Don't Know What Love Is emplirent la pièce, la voix suave de Billie Holiday s'insinuant dans les tréfonds de son être. Elle chancela tant la douleur était palpable. Tu es en train de te rendre malade. Tu mélanges tout. Ta mère et ton père avaient construit une vie ensemble. Ce n'est pas ton cas. Elle passa les mains sur son jean et inspira à fond en secouant la tête. Samantha Carter, tu es folle. Si tu continues comme ça, pas la peine d'espérer continuer de faire partie du programme de la Porte des Etoiles, tu finiras mettre la vie de tes équipiers en danger. Elle savait qu'elle avait déjà failli le faire à plusieurs reprises et se le reprochait amèrement. Au nom du ciel ! Elle était humaine après tout ! Qu'attendaient-ils d'elle ? Une âme de pierre et un cœur en fer blanc ?
Elle relégua ses idées noires au second plan, monta le son de la chaîne et se remit à son ménage. Arrête de t'apitoyer sur ton sort. Si tu es dans cette situation, c'est que tu le veux bien. Secoue-toi, prends ta vie en main ! Tu connais déjà la décision que ton cœur a prise et que ta raison refuse. Le grondement de l'aspirateur couvrit la voix de Billie et elle passa sa rancœur en nettoyant du sol de l'entrée. La sonnette de la porte d'entrée l'interrompit dans ses activités.
Si c'était Jack ? Arrête de rêver. Il est parti pêcher et tu as encore refusé de l'accompagner. Elle jeta un coup d'œil dans le miroir avant d'ouvrir. De toute façon, avec la tête que tu as ma pauvre, tu le ferais fuir !
Une petite femme timide se tenait sur le seuil. Elle gratifia Sam d'un sourire éblouissant et lui tendit une photocopie.
Je suis sourde et muette, je vous remercie de m'accorder un peu de votre temps. Je vous promets que cela ne vous prendra qu'une minute.
La situation prit Sam complètement au dépourvu. Elle s'attendait à tout, depuis le démarcheur en ustensiles ménagers, le témoin de Jéhovah ou un message urgent du SGC, et même que son supérieur lui rende une visite impromptue. Elle retourna le sourire à la vieille dame et lui rendit la feuille. Elle fit une mimique explicite, du style Qu'est ce que je peux faire pour vous ? Voulez-vous entrer ? La femme refusa d'un signe de tête et commença à signer à toute vitesse.
- Attendez ! Je suis désolée mais je ne sais pas signer, madame, s'exclama Sam.
Les mains de son interlocutrice continuaient leur danse effrénée. Brusquement, elle arrêta et tendit une carte à jouer à Sam. C'était un 9 de carreau. Sam haussa les épaules en signe d'incompréhension et retourna la carte. Peut-être y avait-il une marque au verso qui lui donnerait une indication. Elle déchiffra l'inscription, écrite dans une typographie orientalisante, pleine de jambages, de pleins et déliés inutiles.
Votre vie vous appartient lut Sam. La coincidence était étrange. Elle leva les yeux et vit que la vieille dame avait disparu. Elle se précipita dans l'allée et courut jusqu'à la rue. Elle regarda des deux côtés, prête à prendre son élan pour la rattraper. Force lui fut de reconnaître que la personne qui lui avait donné cette carte s'était bel et bien volatilisée…
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- Alors Carter ! Comment se porte votre petit monstre aujourd'hui ?
- Bonjour mon colonel ! Il va bien, répondit Sam en souriant.
- Ravi de l'apprendre major ! Il serait difficile de penser qu'il puisse en être autrement vu l'attention que vous portez à ce réacteur ! Sans parler du temps ! ajouta le colonel O'Neill. Vous avez encore passé le week-end à le chouchouter, j'imagine ? Vous ne savez pas ce que vous avez raté Carter ! Une perche comme ça !
Jack étendit les bras pour donner à Sam une idée de la taille du poisson.
- Vraiment mon colonel ?
- Vraiment !! J'ai même une photo ! dit-il en clignant de l'œil.
- Je ne voudrais pas briser vos illusions, monsieur, mais j'ai passé le week end chez moi et je suis même allée au cinéma !
- Au cinéma ? Vous m'impressionnez Carter ! Vous avez vu quoi ?
- Une vieillerie dans une petite salle d'art et d'essai, rougit Carter. Philadelphia Story, mon colonel. Vous connaissez ?
- Katherine Hepburn, James Stewart, Cary Grant ! Un classique Carter ! Cette femme les fait tourner en bourrique si mes souvenirs sont exacts ?
- Oui.
- C'est bien ce qui me semblait… Je ne trouve pas Teal'c ni Daniel. Vous avez une idée ?
- Daniel est en train de répertorier des artefacts rapportés par SG-6 au sous-sol et je pense que Teal'c revoit les mesures de sécurité de la base avec le sergent Ryler. Les sorties sont repoussées à cause de cette assemblée au Pentagone.
- Je m'en doutais, répondit O'Neill soucieux. Vous avez des infos ? Est-ce que quelque chose a transpiré ?
- Je n'ai rien entendu monsieur, mais je suis sûre que nous devons rester confiants. Le Président nous a apporté un soutien sans faille jusqu'à aujourd'hui…
- L'ancien président, Carter ! L'ancien président ! Cette nouvelle administration ne m'inspire aucune confiance à tort ou à raison.
- Ne préjugez pas de leur décision mon colonel. Tout se passera bien.
- J'aimerai pouvoir vous croire, mais cette fois-ci, je crois que le projet va droit dans le mur major. Bah, c'est pas grave ! J'ai atteint la limite d'âge et mon télescope m'attend. Il est peut-être temps pour moi de m'installer dans une vie tranquille et confortable. D'avoir un chien. Vous reprendrez votre place au Pentagone et Hammond a le bras long, la NASA ne refusera certainement pas votre brillante candidature.
- C'est si grave que ça mon colonel ? Je n'avais pas idée…
- Oui Carter, je suis pratiquement certain à 300% que la base va être démantelée. Ces bureaucrates imbéciles ne se rendent pas compte des menaces qui pèsent sur la Terre. Ils sont déjà incapables d'infiltrer les groupes terroristes et de décapiter leurs têtes pensantes, alors je suis persuadé que la Porte des Etoiles est le cadet de leur souci.
- Je vous trouve bien amer mon colonel.
- Réaliste Carter, et lucide ! Pas amer… Bon ! Assez larmoyé ! Je vous emmène déjeuner Carter !
- Au mess monsieur ? Mais il est encore trop tôt !
- Je dois prendre votre réponse pour un oui Carter ? Que s'est-il passé pendant le week end ? Vous êtes transformée ! Je vous informe qu'il est déjà midi et demie et que nous devons nous dépêcher si nous voulons trouver un restaurant qui accepte de nous servir à l'heure où nous arriverons, ajouta-t-il sans lui laisser le temps de protester.
- Mon dieu, je suis désolée mon colonel mais il faut que je termine…
- Tatata Carter ! C'est un ordre. Vous laissez tomber votre joujou et vous venez avec moi ! Pas de discussion !
- C'est entendu mon colonel. Vous me laissez un quart d'heure ? A moins que le treillis ne vous gêne pas ?
- Comme vous voulez, mais je ne vous quitte pas d'une semelle. Je connais vos quart d'heure Sam et ils sont à géométrie variable !
- Laissez moi au moins sauvegarder…
- Je vous en prie ! Allez, on y va, je vous en prie Carter, dit-il en s'effaçant pour la laisser sortir du laboratoire. T-bone steaks nous voilà ! A moins que vous ne préfériez autre chose Carter ?
- Ca m'ira très bien mon colonel.
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- J'ai pensé que vous aimeriez déjeuner Daniel Jackson.
- Teal'c ? Heu ! Oui bien sûr… c'est une idée. Vous avez une minute ?
- J'en ai plusieurs.
- Heu, très bien, répondit Daniel en jetant un regard incertain à Teal'c.
- J'ai cherché O'Neill et le major Carter, mais on m'a informé qu'ils ont quitté la base.
- Ils ont quitté la base ? répéta Daniel, soudain tout à fait réveillé.
- En effet. Il semble qu'ils soient allés déjeuner à l'extérieur.
- Sans nous ?
- Il semblerait puisque nous sommes au niveau 21.
- Vous ne trouver pas ça bizarre Teal'c ?
- Pas du tout Daniel Jackson. Sans doute vous rappelez-vous qu'aujourd'hui est la date anniversaire de la naissance du major.
- C'est l'anniversaire de Sam ? Bon sang ! J'ai complètement oublié.
- Je l'avais remarqué Daniel. C'est pourquoi j'ai pris la liberté de vous interrompre afin que nous puissions nous concerter sur les mesures à prendre.
- Les mesures à prendre ?
- Vous ne comptez pas trouver un cadeau pour le major Carter, Daniel Jackson ? s'offusqua Teal'c.
- Mais si bien sûr !
- Le docteur Fraiser s'est déjà chargée des préparatifs.
- Quels préparatifs ? Elle fait une fête ?
- Evidemment.
- Bien, bien…
- Daniel Jackson ?
- Oui Teal'c ?
- Dois-je vous enlever de force ?
- Non, non bien sûr ! J'essayais juste de me rappeler où j'ai bien pu voir ce foulard.
- Vous voulez parler de CE foulard ?
- Vous l'avez acheté ?!
- Evidemment.
- Mais alors, qu'est-ce que je vais offrir à Sam ?!
- Je n'en ai aucune idée Daniel, et c'est précisément la raison pour laquelle je suis venu vous interrompre. Vous aurez certainement besoin de temps pour trouver le cadeau adéquat.
- Teal'c je vous déteste ! Vous venez ?
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Jack paya l'addition. Le petit boîtier en velours noir était toujours au fond de sa poche.
Tu es un idiot Jack ! Elle ne se doute de rien et tu as encore raté une belle occasion de te faire passer pour un imbécile. Que redoutes-tu ? Qu'elle refuse ? La belle affaire ! Au moins, tu serais fixé ! Au lieu de ça, il va falloir que tu la raccompagnes à la base…
Sam était déjà sortie du restaurant et faisait quelques pas sur le trottoir en direction de la voiture qui les attendait deux blocs plus loin.
Quelle magnifique journée ! Elle cligna des yeux en regardant le ciel, complètement dégagé et d'un bleu pur. Comment pouvait-elle s'enterrer dans cette base alors que le monde était aussi beau à l'extérieur ? Elle regarda O'Neill sortir du restaurant, affairé à ranger ses cartes et ses reçus dans son portefeuille fatigué. La lumière de l'après-midi faisait briller ses cheveux sur ses tempes totalement grises. Le voir en tenue de ville paraissait incongru. Elle réalisa une fois de plus à quel point il était séduisant en voyant deux adolescentes rire bêtement et le dépasser en se trémoussant. Inconscient de l'effet qu'il produisait sur les deux étudiantes et sur Sam, Jack rangea son portefeuille et mit les mains dans les poches, le nez au vent. Sam sentit son cœur se gonfler.
- Mon colonel, je suis là ! Par ici !
- Ah Carter ! Je me demandais…
- Je vous remercie de cette invitation mon colonel, c'était très… bon, ajouta-t-elle.
- Merci de m'avoir accordé un peu de votre temps Carter. J'aime beaucoup ce restaurant.
- Oh ! Vous y allez souvent ?
- Pas aussi souvent que je voudrais, mais oui, sourit-il. Je n'ai jamais osé vous proposez de m'accompagner, voilà tout, dit-il un peu gêné. Si nous marchions un peu Carter ?
- Si vous voulez mon colonel.
- Vous ne pourriez pas arrêter de m'appeler mon colonel à tout bout de champ ? Nous sommes en civil. Vous ne voulez pas attirer l'attention sur nous, n'est-ce pas ? murmura-t-il à son oreille.
Jack ne fait pas ça ! Ne t'approche pas d'elle ! Tu pourrais presque être son père ! Néanmoins, il remplit ses poumons de son odeur et ses lèvres effleurèrent ses cheveux. Il sentit que son thermomètre intérieur se déréglait et recula. Sam avait l'air vaguement embarrassé.
- C'est entendu. Marchons. Je voulais justement passer voir un magasin.
- Un magasin ?
- J'ai regardé sur l'annuaire hier et ça ne devrait pas être très loin. Ca ne vous ennuie pas de m'accompagner ?
- Je suis tout à vous Carter ! dit Jack en le regrettant aussitôt.
Sam le scruta et rougit légèrement avant de se mettre à marcher. Enfin au moins elle avait un sujet de conversation qui dissiperait ce moment. C'était très gênant. Où voulait-il en venir ? Elle aurait presque cru qu'il la draguait. Tu te fais des idées Samantha Elizabeth Carter. Elle se mit à lui expliquer la visite de la vieille dame le samedi précédent. Elle se sentait un peu idiote mais à force de fréquenter Daniel, les phénomènes bizarres et les superstitions ne lui paraissaient pas aussi étrangers.
Elle conclut en sortant la carte à jouer de sa poche et la tendit à O'Neill.
- Dommage que ma cousine Marge ne soit plus de ce monde, elle vous aurait expliqué ça en deux secondes ! Elle tirait les cartes à tous nos voisins ! Et elle tombait juste !
- Vous ne croyez quand même pas à ces bêtises mon… Heu…
- Pourquoi pas ? Ce que nous avons vu en passant la porte est bien plus incroyable et extravagant que les prédictions d'une chiromancienne amateur !
- Vous avez raison. J'ai seulement du mal… C'est absolument illogique !
- Laissez un peu de côté votre fatras scientifique et fiez-vous à vos sentiments et à votre instinct Sam, lui asséna O'Neill en poussant la porte de la boutique.
- Oui… Vous avez sans doute raison, admit-elle.
Elle se mit à traîner entre les rayons, plus troublée qu'elle voulait l'admettre. Jack discutait avec le vendeur en soupesant des boules de cristal et testant des pendules. Il est ouvert à tout, se dit-elle. C'est la raison pour laquelle c'est un homme aussi séduisant. Même si son niveau d'études ne lui permettait pas de soutenir une conversation pointue avec elle, elle reconnaissait qu'il l'avait souvent surprise en faisant preuve de perspicacité et d'ingéniosité. Elle fit l'emplette d'un livre appelé Voyance : tirer les cartes sans être cartomancienne et commença à le feuilleter en regagnant la voiture. Jack ne disait plus rien. Elle finit par se rendre compte de son silence et referma le livre en s'excusant.
- Pas de mal Carter. Je me demandais ?
- Oui ?
- Si nous prenions un verre avant de rentrer ?
- Vous croyez que nous avons le temps mon colonel ?
- J'en suis sûr ! Vous avez déjà fait assez d'heures supplémentaires pour que l'on crée un nouveau poste scientifique… dit Jack sans relever. Après tout, elle l'appelait comme ça depuis quatre ans …
- Je suppose que vous avez raison !
- Allons-y, je veux vous emmener dans un endroit très spécial. Vous verrez…
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Janet Fraiser gratifia le général Hammond d'un sourire éblouissant.
- Monsieur, je ne sais pas comment vous remercier de l'aide que vous m'avez apportée. J'ai bien cru que je n'y arriverais pas !
- C'est bien naturel docteur. N'oubliez pas que je considère Samantha comme ma fille ! Je l'ai connu toute petite et Jacob voudrait certainement que j'accorde toute mon attention à votre projet.
- Vous êtes certain qu'il sera là ce soir ?
- Tout à fait ! Raison de plus pour que tout soit parfait docteur !
- Cela le sera, je croise les doigts mon général. Je viens de voir Daniel dans le couloir et il est tellement excité d'avoir trouvé ce cadeau pour Sam que j'ai cru qu'il allait me sauter au cou.
- Vous êtes sûre que le major ne se doute de rien ?
- Absolument ! J'ai chargé le colonel de l'entraîner hors de la base pour l'après-midi et contre toute attente, il a réussi à la faire sortir de son labo !
- Et bien, cette fête s'annonce sous les meilleurs auspices. J'aurais seulement souhaité pouvoir annoncer la poursuite du programme à cette occasion mais j'ai bien peur que ce soit prématuré…
- Vous avez bon espoir mon général ?
- Pas vraiment, mais on ne sait jamais ! La raison pourrait l'emporter sur la politique docteur.
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Sam et Jack sirotaient une bière à la terrasse du Bon Ton Café.
- C'est curieux, mais je n'étais jamais venue dans la ville historique auparavant. Cet endroit est charmant !
- Sans compter la carte des bières Carter !
- Vous avez raison monsieur ! La carte des bières est impressionnante ! Ils ont même des marques dont je n'ai jamais entendu parler quand j'ai séjourné en Europe.
- Je viens souvent le soir. C'est beaucoup plus animé qu'à cette heure-ci !
- Oh, j'ignorais que vous quittiez la base…
- Vous savez, vous avez vos joujoux, moi je n'ai que la télé… Alors, plutôt que de me faire battre aux échecs par Daniel ou Teal'c, je viens me détendre ici avec un bon livre !
- Vous lisez ?
- Oui Carter ! Je sais lire, même si vous avez du mal à le croire !
- Ce n'est pas ce que je voulais dire ! se défendit Sam.
- Je le sais, dit Jack. Mais j'aime bien vous embêter !
- Oh… Et vous lisez quoi ? Si je peux me permettre mon colonel ? Heu ! Excusez-moi.
- Ca ne fait rien, moi non plus je n'y arrive pas Carter ! Et bien je ne lis pas de livres sur le tarot, ça c'est sûr !
- Mon colonel !!
- Je sais, c'était facile…
- En tout cas, j'ai trouvé l'information que je cherchais… J'ai lu ça dans la voiture. Attendez voilà ! 9 de carreau : obstacles, retards, contretemps, le seul problème, c'est que la carte n'a pas le même sens si elle est debout ou inversée. Et le sens change aussi si elle est à côté d'autres cartes…
- Dans quel sens vous l'a-t-elle tendue Carter ?
- Dans ce sens.. Enfin je crois…
- Alors elle est debout. Donc ce n'est pas trop grave.
- Vous y connaissez quelque chose mon colonel ?!
- Je vous ai parlé de ma tante Marge, n'est-ce pas ? Elle m'avait un peu appris. Vous savez, ça fait passer le temps quand on est en campagne…
- Vous tirez les cartes !!
- Et alors !! Vous construisez bien des canons à ions et des réacteurs à naquada ! Je ne vous reproche rien !
- Vous avez raison. Excusez-moi. C'est juste que… rien !
- Et puis, elle ne vous a donné que cette carte, n'est-ce pas ?
- Oui.
- Alors, vous ne pouvez pas aller plus loin, c'est juste une indication. Dommage que vous n'ayez pas compris ce qu'elle vous a "dit" et que je n'ai pas été là pour traduire…
- Vous connaissez le langage des signes ? s'écria Sam, de plus en plus étonnée par les talents cachés de son supérieur.
- J'ai travaillé pour une fondation caritative dans le temps. J'y ai beaucoup appris.
- En effet ! Qu'est-ce que vous me cachez d'autre mon colonel ?
- Ce n'est pas le lieu ni le moment, déclara Jack en la regardant droit dans les yeux. Excusez-moi Sam, je ne voulais pas être brutal, dit-il en posant sa main sur la sienne.
- J'ai le temps de finir ma bière mon colonel ?
- Faites donc Carter ! De toute façon, je crois que je vais en prendre une autre.
- Vous êtes sûr ?
- Absolument ! Il n'est que six heures.
- Six heures ! Vous voulez dire que je n'ai rien fait de mon après-midi ?
- Je vous remercie Carter, c'est bien aimable, dit Jack avec une grimace.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire, commença Sam avant de croiser le regard de Jack qui pétillait de malice. D'accord, je suis désolée.
- Ce n'est rien Carter ! J'ai l'habitude, répondit Jack d'un air fataliste démenti par son large sourire. Attendez que nous retournions en mission ! Je vous ferais payer cet affront !
Son sourire s'effaça au souvenir de la menace qui planait sur le programme. Il fit une autre grimace d'excuse et leva sa bière en direction de Sam.
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Teal'c contemplait la salle de conférence transformée en night club par les bons soins du docteur Fraiser et d'une bonne partie du personnel de la base. Bien qu'il se réjouit de la soirée, il avait du mal à comprendre l'effervescence qui saisissait les humains pour les anniversaires. Sur Chulak, les prières et les chants accompagnaient cette journée réservée au cercle strict de la famille proche.
- Teal'c ! Vous êtes prêt ?
- Tout à fait Daniel.
- Ne vous en faites pas, tout se passera comme sur des roulette Janet !
- J'espère ! Je commence à m'inquiéter, Jack et Sam ne sont toujours pas rentrés à la base, dit-elle en jetant un coup d'œil à sa montre. Vous croyez qu'ils pourraient avoir eu un accident ?
- Cela paraît improbable docteur Fraiser.
- Janet, Teal'c, Daniel ! Je vois que tout est prêt les enfants. J'ai changé les quarts afin de permettre à tous dans la base de profiter de cette petite fête. Le poste de garde doit me prévenir dès lors que le colonel et le major passeront le contrôle ! dit: Hammond en s'approchant de l'interphone. Mesdames, messieurs, c'est votre général qui vous parle ! Je vous rappelle que nous sommes en code alerte rose ce soir ! Tenez-vous prêts à investir le lieu des festivités dans les plus brefs délais. A aucun prix, je répète, à aucun prix, le major Carter ne devra être mise en présence de quiconque en vêtements civils. Je compte sur votre collaboration et à toute à l'heure !
- Le général me paraît bien guilleret Daniel Jackson.
- C'est le mot juste Teal'c, répondit Janet. Allons-y, il est temps d'aller nous préparer !
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Jack passa le poste de contrôle et fit un petit signe au garde posté dans la guérite.
- Bonne soirée mon colonel !
- Bonne soirée airman.
- Je voulais vous remercier pour cette journée mon colonel. C'était inattendu et très… rafraîchissant.
- Vous voulez dire que je ne dois perdre espoir de vous montrer ma cabane ? plaisanta Jack. En tout bien tout honneur, Carter, juste deux coéquipiers, etc. Vous connaissez la suite de mon couplet, n'est-ce pas ?
- Pourquoi pas mon colonel. J'y réfléchirais, je vous le promets.
- Pas de promesses que vous ne pourrez pas tenir Carter, je me contenterais de votre pourquoi pas pour l'instant.
Sam baissa la tête et tripota les pages du livre de divination qu'elle avait sur les genoux. Est-ce qu'il était fâché ou est-ce qu'il voulait détendre l'atmosphère ? Elle ne savait plus du tout quoi penser. Il avait fait des allusions à leur relation toute la journée, ou plus probablement elle avait pensé que c'était des allusions. Tu nages en plein fantasme ma pauvre Samantha ! S'il voulait te dire quelque chose, il l'aurait fait ! Il n'a même pas pensé à te souhaiter ton anniversaire… Personne n'y a pensé d'ailleurs. Voilà ce que tu récoltes à t'enfermer dans ton labo à longueur d'année ! Ne te lamente pas sur ton sort ! Tu as bien cherché ce qui t'arrive !
- Ca ne va pas Carter ?
- Si mon colonel. Je pensais juste à mon père.
- Il y a un petit moment que lui et son serpent ne sont pas venus à la base, je me trompe ? Je sais qu'il vous manque Carter. Si vous voulez en parler, je serais toujours là pour vous écouter, sachez-le, dit-il en tapotant sa cuisse.
- Merci mon colonel, je suis très touchée…
- Et voilà, nous sommes arrivés ! Juste à temps pour le match !
- Le match ?
- Les play offs Carter ? Vous êtes sûr de ne pas vivre sur Abydos ? Bon, je vous quitte ! Sinon je vais manquer le début !
Sam le regarda courir vers les ascenseurs sans l'attendre.
Qu'est-ce que j'ai dit ? Il me plante là ! C'est incroyable. Elle prit le livre oublié sur la banquette et partit vers ses quartiers. La base était déserte. Elle salua distraitement le planton et passa la main dans le détecteur.
- Bonne soirée major Carter !
- Bonne soirée airman !
Elle ouvrit la porte et résista à l'envie de se jeter toute habillée sur le lit pour pleurer sans allumer la lumière. Quelle drôle d'anniversaire. Elle actionna le commutateur. Sur sa table de chevet, bien en évidence, étaient posées trois cartes à jouer : le 10 de pique, le 7 et le roi de carreau.
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Jack retenait sa respiration. Caché entre deux poteaux dans le couloir qui menait aux quartier du major, il l'entendit rentrer et fermer la porte. Soulagé, il se décolla du mur et se passa la main dans les cheveux.
Chère tante Marge ! Si j'avais su que ce que tu as mis tellement de cœur à m'apprendre allait me servir un jour ! Il mit dans sa poche son paquet de cartes et rejoignit ses propres quartiers. Il pressa le pas en entendant le téléphone.
- O'Neill !
- Mon colonel ? C'est Sam ! Vous n'allez pas le croire mais je viens de trouver d'autres cartes dans ma chambre.
- Et ?
- Vous m'avez dit que vous vous y connaissiez un peu n'est-ce pas ? Je sais qu'il y a le match, dit Sam indécise, aucun bruit de fond, juste la respiration de Jack.
- Désolée Carter, mais si ça pouvait attendre demain ? dit Jack en allumant la télévision. Il attrapa la télécommande et monta le volume de la chaîne sportive. Je suis bien installé et pour une fois qu'il n'y a pas d'alerte…
- Je comprends mon colonel. Excusez-moi de vous avoir dérangé.
- Bonne nuit Carter !
- Bonne nuit mon colonel.
Jack regarda l'écran avec regret et reposa le combiné. Il avait juste le temps de se changer.
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Le général Hammond fit une dernière fois le tour de la pièce et se retourna devant le personnel de la base assemblé devant lui.
- On peut y aller colonel ?
- Il faut demander au docteur Fraiser…
- Docteur ?
- Nous sommes parés général !
- Ce soir, je vous le rappelle, pas de grade, pas vouvoiement, imaginez que vous êtes ailleurs qu'à Cheyenne Mountain ! Et ce qui vaut pour vous vaut également pour moi ! ajouta Hammond en se fendant d'un large sourire. Il se dirigea vers l'interphone. SG-1, vous êtes demandé de toute urgence en salle de conférence ! Je répète SG-1 en salle de conférence ! Maintenant, mesdames et messieurs, éteignons les lumières et plus un bruit. Jacob, reste à côté de moi, tu veux bien, je me sentirais moins seul.
- Je suis là George. Selmak te tiendra aussi compagnie, si tu le veux bien !
Le sergent Simmons entendit le général pouffer dans le noir et se mit à attendre avec un peu plus d'impatience que les autres l'arrivée du major Carter.
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Sam parcourait fébrilement son livre en se parlant à mi-voix.
- Alors, le roi de carreau est un militaire. Un ami… A côté du pique… solution à un problème… Je n'ai pas de problème ! Le 7 de carreau, voyons… nouvelles d'un parent ou d'un militaire éloigné… Papa, comme tu me manques ! J'aurais tellement voulu que tu sois avec moi aujourd'hui…
Sam s'essuya les yeux et plaça les cartes dans le livre. Je vais aller prendre une douche, je me sentirais mieux.
A peine avait-elle versé le shampooing sur ses cheveux que la sirène retentit. Elle entendit la voix du général dans l'interphone.
- SG-1, vous êtes demandé de toute urgence en salle de conférence ! Je répète SG-1 en salle de conférence !
- C'est pas vrai !
Dans sa précipitation, elle se mit du shampooing dans les yeux. Elle finit sa douche à toute vitesse et choisit au hasard une minijupe à petits motifs et un chemisier assorti en soie sauvage. Elle n'était pas de service quand l'appel avait été passé et après la journée passée avec Jack, le retour brutal à la vie militaire, non, pas vraiment, merci ! pensa-t-elle avec un regard de défi à son reflet dans le miroir. Le général penserait ce qu'il voudrait. C'était son anniversaire ! Elle se maquilla rapidement, se mit quelques gouttes de son parfum préféré derrière l'oreille et dans le pli du bras, sortit le sautoir de perles de sa mère de sa boîte. Elle regarda le résultat dans la glace. Et fit une petite grimace. Tu es une imbécile Samantha ! Et elle tira la langue. Elle sortit rapidement et partit en courant vers la salle de conférence.
Une fois devant la porte, elle se composa une contenance et ouvrit la porte… sur le noir total. Interdite, elle s'arrêta sur le pas de la porte. A ce moment, elle entendit la voix de Judy Garland.
Somewhere, over the rainbow, way up high.
There's a land that I heard of
Once in a lullaby.
Somewhere, over the rainbow, skies are blue.
And the dreams that you dare to dream
Really do come true.
La lumière s'alluma et Sam vit Jack en uniforme de gala, rutilant de toutes ses décorations s'avancer vers elle.
- Bon anniversaire Dorothée, dit-il à voix basse en l'embrassant doucement.
- Bon anniversaire ! se mirent à crier tous les invités qui avaient attendu que Janet donne le signal.
Someday I'll wish upon a star and
wake up where the clouds are far
Behind me.
Where troubles melt like lemon drops,
Away above the chimney tops.
That's where you'll find me.
- Sam ? Vous allez bien ? s'inquiéta Jack en voyant les larmes rouler sur ses joues.
- Oh oui ! Jack ! Je comprends les cartes maintenant. Papa ! s'écria-t-elle en se jetant dans les bras de Jacob.
- Bon anniversaire ma chérie. Que cette journée te sois douce. Embrasse donc ton vieux père !
Somewhere, over the rainbow, bluebirds fly.
Birds fly over the rainbow,
Why then - oh, why can't I?
If happy little bluebirds fly beyond the rainbow,
- Major, n'oubliez pas que je pourrais être votre père ! dit Hammond en l'étreignant à son tour. Il fut surpris de la sentir si fragile dans ses bras.
Il posa un baiser sur son front et laissa la place à Daniel et Teal'c qui la serrèrent à leur tour dans leur bras.
Why, oh, why can't I ?
Pour Sam, la surprise était totale. Elle chercha des yeux le colonel O'Neill mais elle ne le trouva pas. Sans résister, elle se laissa entraîner vers l'endroit où tous ses amis avaient déposé leurs cadeaux. Entourée de rires et d'exclamations de joie, elle se laissa vite aller à l'euphorie de la fête et au plaisir de voir son père.
Le gros de la troupe laissa bientôt Daniel et Teal'c avec Samantha pour prendre le large sur la piste de danse.
Les paroles de la chanson flottaient dans sa tête. Elle embrassa Teal'c. Comment pouvait-il savoir que ce foulard lui plairait autant. Daniel était sur des charbons ardents. Il lui tendit une énorme paquet.
- Vas-y, ouvre-le, Sam !
- Bien sûr Danny ! dit Sam qui se débattait au milieu de flots de bolduc. Daniel ! Où avez-vous trouvé ça ! C'est extraordinaire ! s'exclama-t-elle en déballant un jouet des années 60, parfaite réplique du LEM qui avait aluni en 1969. Il est magnifique Daniel ! Vous êtes fou tous les deux. D'ailleurs tout le monde est un peu fou ce soir. Ce n'est pas uniquement à cause de mon anniversaire, n'est-ce pas ? Toujours pas de nouvelle pour le programme ?
- Non Sam, répondit Teal'c, à sa grande surprise. Ne t'offusque pas de ma familiarité. Je ne fais que suivre les ordres du général.
- Hammond a décrété que les grades étaient abolis pour la soirée et le tutoiement de rigueur, expliqua Daniel. Non, le Pentagone ne nous a pas donné de réponse. Je suis désolé Sam, tu devrais profiter de la présence de ton père ce soir…
Pour la troisième fois de la soirée, Samantha sentit que les larmes lui montaient aux yeux. Elle secoua la tête et embrassa ses amis. Jacob était en grande discussion avec Hammond et son supérieur. Elle attendit d'être un peu calmée et s'approcha du trio.
- Jack je t'assure que tu serais surpris des avantages !
- Je n'en doute pas Jacob, mais franchement, non merci !
- Tu ne le convaincras pas encore cette fois-ci mon ami, conclut Hammond. Samantha, tu ne danses pas ?
- Je voulais vous remercier mon général d'avoir permis que cette fête soit possible. Je ne me suis pas doutée une seule minute de ce que vous mijotiez !
- Sam, tu as un gage ! dit Jack en souriant.
- Un gage ?
- Tu sais, les grades, le tutoiement…
- Elle est pardonnée pour cette fois Jack. Si tu l'invitais à danser au lieu de la mettre en boîte ? C'est son anniversaire et je veux voir tout le monde sur la piste ce soir ! Samantha, c'est Jack et Janet que tu dois remercier. Ils préparent cette soirée depuis presque trois semaines et je leur tire mon chapeau ! Allez les enfants !
Jack se tourna vers Sam qui acquiesça. Il l'emmena jusqu'au centre de la piste en évitant les autres couples qui se déchaînaient au son d'un vieux rock. Le rythme est bien trop rapide. Je vais encore me couvrir de ridicule. Il prit son courage à deux mains et saisit celles de Sam. A son grand étonnement, elle répondait parfaitement à ses gestes et ils se lancèrent bientôt dans une démonstration ahurissante de rock acrobatique. Sam rebondissait comme une balle. Les deux cavaliers, parfaitement synchronisés, s'abandonnèrent au plaisir de la danse sans remarquer que la piste se vidait graduellement autour d'eux. La musique s'arrêta avec la fin du morceau, le dj de service, hypnotisé par la performance du couple, ayant tout bonnement oublié d'enchaîner sur le morceau suivant. Pris au dépourvu, il siffla dans ses doigts et un tonnerre d'applaudissement salua le major et son CO seuls au milieu de la piste. Sam improvisa une révérence et quelques pas supplémentaires avec Jack. Revenu de ses émotions, le dj lança un slow et les couples se reformèrent. Sam eut un petit signe de dénégation et s'empressa de rejoindre Hammond et Jacob.
- Jacob m'avait parlé de vos talents, mais je dois avouer que je suis extrêmement impressionné Samantha, dit Selmak.
- Selmak a un gage, dit Jack qui avait entendu les paroles du Tok'ra. Je plaisantais, assura-t-il en arrivant à leur hauteur. C'est donc cela que tu faisais à la fac' Sam ? Si j'avais su, je n'aurais pas attendu 4 ans pour t'inviter à danser !
- Jacob est un excellent professeur, dit Selmak.
- Et maman encore plus ! balbutia Sam avant de s'enfuir. Excusez-moi.
Les trois hommes la regardèrent sortir, médusés.
- Elle a subi une tension énorme Jacob, ces derniers temps. Tu devrais peut-être aller la consoler.
- Je ne crois pas George. Je suis la dernière personne qu'elle a probablement envie de voir en ce moment.
- Je vais demander à Janet, dit Jack avant de s'élancer à la recherche du docteur.
Il fit deux fois le tour de la pièce avant de découvrir Janet et Daniel qui se tenaient la main, assis derrière les platines et les enceintes. Il s'avança puis décida de les laisser tranquilles. Il irait. Il avait réussi à passé un après-midi entier avec Carter, il pouvait bien aller la consoler dans ses quartiers. Il était son équipier, son supérieur et un ami. Plus il approchait des quartiers de Sam, plus il se rendait compte que ce n'était pas une bonne idée. Néanmoins, il frappa et attendit qu'elle lui dise d'entrer.
- Vas-t-en papa, je ne veux pas te parler.
- Ce n'est pas Jacob, major, c'est moi.
- Oh, colonel… Je… je préférerais rester seule. Je vous en prie, ça va passer. Je reviendrais quand je me serai calmée.
Je ne veux pas qu'il me voit dans cet état. Je suis affreuse et en plus je ne peux plus m'arrêter de pleurer. Je veux qu'il s'en aille. Si je ferme les yeux, il va partir.
Je ne peux pas la laisser comme ça Jacob et Hammond vont me tuer ! Jack, décide-toi ! Il ouvrit la porte.
- Ca va passer major, je suis là, dit-il en s'asseyant à côté d'elle sur le lit un bras sur ses épaules. Appuyez-vous sur moi. Vous pouvez pleurer sur mon épaule. Je sais que le tissu des uniformes est un peu rêche, je vais enlever ma veste.
Jack qu'est-ce que tu fais ? N'enlève pas ta veste !
- Merci, mon colonel, je… je n'ai pas de bouchoirs. Ne be regardez pas s'il bous plaît.
Jack évalua la situation et tendit le bras vers une boîte de mouchoirs en papier.
Elle est trop loin ! Jack un effort, tu peux l'atteindre !
Insensiblement, il se rapprochait de la boîte et se penchait sur Sam. Dans un effort ultime, il étendit son bras et ils basculèrent sur le lit.
Il se releva aussitôt mais Sam éclata en sanglots et s'accrocha à lui. Il essaya d'arrêter de penser, d'arrêter de respirer, d'arrêter… Malgré lui, il la serra dans ses bras et se mit à murmura des petits mots de consolation comme il l'aurait fait pour Cassandra ou sa petite nièce Lili. Sam sanglotait de plus belle. Plus il essayait de se libérer, plus elle se serrait contre lui.
- Sam, prenez un mouchoir, vous allez étouffer, dit-il bêtement.
Elle attrapa le kleenex et le jeta par terre après s'en être servi.
- Un autre, s'il vous plaît.
- Tout de suite, fit-il ravi de la voir se calmer un peu. Il lui passa la boîte.
- Merci mon colonel, dit-elle d'une toute petite voix après un grand silence.
Il regarda son profil et se sentit fondre.
- C'est bien naturel. Vous auriez fait pareil à ma place.
- Vous croyez ? dit-elle en se tournant vers lui. Sa détresse était palpable. Oh, Jack je suis désolée de m'être donnée en spectacle. Je vous promets que cela ne se reproduira plus, dit-elle vaillamment.
Les larmes coulaient à flot sur ses joues. Elle se mordit les lèvres. Elle se leva et tendit à Jack la veste qu'elle avait ramassée sur le lit.
Indécis, il enfila la veste et attendit qu'elle sorte de la salle de bain. Ce n'était encore pas le bon moment.
- Major ! Je vous attends dans le couloir !
Sam prit son temps pour se recomposer un visage plus au moins serein et força un peu sur l'anti-cerne. A la guerre comme à la guerre. Elle ne voulait pas attrister son père davantage. Elle changea de chemisier et mit un jupe plus longue. Elle se surprit à rire. De toute façon, la totalité de la base savait maintenant qu'elle portait des dessous de chez La Perla après sa petite démonstration avec le colonel sur la piste.
Au moment de sortir, quelque chose attira son attention.
Encore une carte ! Non ! Deux cartes ! Le valet de cœur et le 10 de carreau.
D'où venaient-elles ? L'évidence lui crevait les yeux.
Elles sont tombées de la poche de Jack !
Elle chercha dans son livre.
- 10 de carreau, voyage sentimental ?! Qu'est-ce que… Valet de cœur, soupirant, soupirant !!! Collègue…
Elle étala les 6 cartes en sa possession. D'après le livre, tout avait un sens. Il fallait placer les cartes dans le bon ordre. Elle hésitait. Est-ce qu'elle devait poser la question à Jack ? Elle se doutait que ce n'était pas la solution. Tu dois pouvoir y arriver, Sam.
Les voyages ajournés, c'est la porte des étoiles. La réalisation de projets professionnels. Un militaire qui peut intervenir dans mes projets. Un flirt et un voyage ??
On peut leur faire dire n'importe quoi… Je dois demander à Jack.
Elle ouvrit la porte.
- Mon colonel ? Je peux vous parler une minute ?
- Vous ne croyez pas qu'on devrait y retourner ? Il commence à se faire tard.
- Nous irons dès que vous aurez répondu à mes questions.
- Je vous écoute Carter, dit O'Neill en entrant à contrecœur. Il vit les cartes étalés sur le lit et mit la main à sa poche.
- C'est très mignon Jack mais je n'arrive pas à comprendre…
- Et si je vous montre ça, est-ce…
Un éclair enveloppa le colonel O'Neill et il disparut.
- … que ça vous aidera à comprendre Sam ? Il sortit la dernière carte, un valet de cœur et la petite boîte en velours de sa poche et la tendit à Sam. Voulez-vous m'é… THOR !! Il ne faudrait pas que ça devienne une habitude ! Où êtes-vous cette fois-ci ? Dans un catafalque ? THOOORR ! Je vous aime bien, mais ce n'est pas le moment !!
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- Et si je vous montre ça, est-ce…
- Mon colonel !!!
Quand elle arriva dans la salle de conférence, la fête battait toujours son plein. De nombreux couples s'étaient formés. Le personnel semblait suivre à la lettre les ordres de son général.
Le général semblait s'être volatilisé. Ainsi que Daniel et Teal'c.
Elle courut vers le bureau d'Hammond en priant le ciel qu'il s'y trouve. Sinon, elle serait obligée de déclencher l'alerte. Il était en conversation téléphonique.
Jacob et les deux membres de SG-1 patientaient devant la porte.
- Le Pentagone ?
- Oui ma chérie. Ils ont pris une décision.
- Laquelle ?
- Nous allons l'entendre de la bouche de George.
- Jack, je veux dire le colonel O'Neill a disparu !
- Il ne doit pas être loin, je l'ai vu tout à 'heure.
- Tu ne comprends pas Papa ! Il a disparu ! Il était avec moi et il a disparu dans un éclair blanc.
- Thor l'a téléporté ? demanda Daniel.
- J'espère que c'est Thor. Je n'ai pas voulu déclencher l'alerte à cause de la fête.
- Je suis désolé Sammy, mais je n'ai pas de nouvelles des Asgards. Ils ne semblent pas tellement apprécier la Tok'ra.
- Jacob a raison, Samantha, les Asgards se méfient de nous, reconnut Selmak à regret. Je ne peux les en blâmer. Nous devons faire nos preuves. Les espions goa'ulds qui nous ont infiltrés ont discrédité notre cause.
- Que puis-je faire pour me rendre utile major Carter ?
- Pour l'instant rien Teal'c. Je ne peux pas passer au-dessus du général Hammond. Daniel, avons-nous un moyen quelconque de joindre les Asgards ?
- Peut-être Sam. Laissez-moi réfléchir. Pourriez-vous modifier du matériel Tollan pour nous permettre d'envoyer un message dans l'atmosphère terrestre ?
- Je ne suis pas sûre mais je peux essayer. Si Thor a enlevé le colonel, son vaisseau doit être juste au-dessus de nous, je pourrais extrapoler une orbite géostationnaire en me basant sur les relevés que j'ai fait la dernière fois que nous sommes allés sur son vaisseau et… Oui, Daniel, je pense que c'est possible.
- Alors au travail, ma petite fille, je préviendrais George.
Sam n'attendit pas la fin de la phrase pour se mettre en chemin vers le laboratoire.
- C'est une tuile, dit Daniel, le jour de son anniversaire, j'aurai bien aimé que ça se passe autrement.
- Ne vous inquiétez pas Daniel Jackson, le major Carter contrôle la situation. Elle m'a semblé plus calme que tout à l'heure.
- Vous avez raison Teal'c, dit Jacob. Le colonel n'y est certainement pas étranger.
- Vous lisez mon esprit général Carter.
- Mes bons amis, j'ai d'excellentes nouvelles ! intervint Hammond. Le programme est maintenu. En outre, le budget est augmenté de 150%. Cette petite fête tombe bien à propos. Je vais faire une annonce immédiatement.
- George, nous avons un problème sur les bras. Jack a disparu. Sammy est partie au labo pour essayer de contacter les Asgards.
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- Je vous dois une explication O'Neill.
- Ah ! Vraiment, vous croyez ?
- C'est moi qui ai apporté la première carte à Samantha. Je me doutais bien que vous sauriez profiter de mon idée. J'ai en quelque sorte anticipé vos réactions et je ne me suis pas trompé.
- Oui, vous êtes le meilleur Thor, arrêtez de faire de l'autosatisfaction ! C'est… énervant à la fin ! Enfin… je trouve ! Quoi, excusez-moi continuez !
- Samantha a été intriguée. Et vous avez admis que vous saviez lire les cartes. C'est un art que nous pratiquons aussi sur Asgard à la veille des grandes batailles.
- Vous lisez l'avenir dans les cartes ?
- En vérité, il ne s'agit pas de cartes, mais là n'est pas mon propos.
- Bien sûr. C'est quoi si ce n'est pas des cartes? Non, allez-y, je vous en prie.
- Je pensais que vous feriez un excellent cadeau d'anniversaire pour le major Carter mais vous avez opposé une grande résistance à mon projet.
- Est-ce que j'entends bien ce que vous êtes en train de me dire ? M'offrir à Carter pour son anniversaire ? Mais je ne suis pas une poupée Barbie, enfin pas Ken, enfin vous voyez ce que je veux dire !
- N'est-ce pas également ce que vous voulez ?
- Si mais… Non ! De toute façon ça ne vous regarde pas Thor ! Je suis assez grand pour me débrouiller tout seul !
- Ce n'était pas mon impression.
- Au moment où vous m'avez enlevé, j'allais lui donner ça.
- Une carte à jouer ?
- Et aussi ça, dit Jack en ouvrant la petite boîte.
- Très jolie pièce O'Neill.
- C'est la bague de fiançailles de ma grand-mère.
- Je vois. J'ai donc commis une erreur.
- Heureux de vous l'entendre dire !
- Je vais réparer cette erreur immédiatement !
- Thor ! Non !
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Sam s'affairait sur ses platines. L'objet voulait lui résister. Très bien ! Elle était d'humeur pour un challenge de cet ordre.
Elle recalibra le rayon et bombarda la surface du galet.
Elle surveillait l'avancement de son travail de précision sur un écran. Le masque qui recouvrait son visage ne réussissait pas à cacher son exaltation. Peu lui importait les fêtes et les honneurs, même si la surprise que lui avait réservé ses amis l'avait touchée, ici elle était dans son élément. Elle releva la visière et s'essuya le front. Les mèches collaient sur son front.
Elle continua le bombardement et le galet commença à lentement s'ouvrir en son milieu.
Un éclair blanc l'enveloppa.
- Moi aussi Carter ! Pas la peine de m'agresser à coup de laser !
- Mon colonel ? Vous êtes revenu ?
- Pas exactement Carter, regardez autour de vous. Une scientifique de votre envergure devrait pouvoir tirer les conclusions qui s'imposent…
- Je suis sur le vaisseau de Thor ?
- Excellent Carter, suivez-moi et enlevez ce masque. Je suis désolé d'avoir à vous le faire remarquer, mais ça ne va pas du tout avec votre chemisier. Très joli d'ailleurs. Désolé mais je n'ai pas eu le temps de vous le dire tout à l'heure. La jupe en revanche… Vous auriez pu garder l'autre. Enfin ce que j'en dis !
- Merci mon colonel.
- Par ici Carter. Je vous en prie. Nous sommes fier d'annoncer que nous avons embarqué aujourd'hui notre centième passager à bord de ce vaisseau ultra-moderne, fierté de la flotte. Ce passager est une passagère…
Sam suivit le colonel qui continuait son petit discours en déambulant parfaitement à son aise dans les coursives de l'immense vaisseau.
- Thor ! Je suis contente de vous voir ! dit Sam en étreignant l'extra-terrestre.
- Ma chère, c'est un plaisir partagé.
- Je ne vous dérange pas ?
- Vous avez raison O'Neill. Il est temps que je vous laisse tout les deux ainsi qu'il était prévu.
- Ainsi qu'il était prévu ? Vous n'allez pas recommencer Thor ! s'exclama Jack.
- Ma chère, n'hésitez pas à me faire signe. Je vous laisse cela, dit Thor en touchant son front, faites-en bon usage.
- Hé minute ! Qu'est-ce que vous faites à Carter ? Elle est sous mes ordres…
Un éclair blanc enveloppa les deux militaires.
- … et je vous demanderais de m'informer de ce que vous allez faire avant de le faire. C'est pas vrai !
- Merci Thor.
- Carter ! Vous le remerciez ? Pourquoi ? Vous vous rendez compte évidemment qu'ils nous a envoyé dieu sait où ?
- Si j'en crois ce que je vois mon colonel, j'ai ma petite idée.
- Vous avez de la chance, parce que moi je n'ai jamais vu cet endroit de ma v… Ma cabane ? Merci Thor ! dit Jack en envoyant un salut vers le ciel.
- Mon colonel ? Vous me permettez d'allumer un feu ?
- Dans une minute Carter, maintenant que je vous tiens, je vais peut être pouvoir finir ce que j'avais commencé, dit Jack en sortant la petite boîte de sa poche.
Un miracle que je ne l'ai pas perdue, pensa-t-il.
- Carter ? Où êtes-vous ? Vous m'écoutez ? Ne faites pas comme si vous étiez en mission ! C'est moi qui commande ici !
FIN
J'attends vos commentaires avec impatience ;-))