ANIMATION SUSPENDUE
auteur : Xeen
e-mail : Xeen67@hotmail.com
Genre : Jack Sam romance, fantastique, aventure.
Résumé : Jack rajeunit à son retour de mission. Personne d'autre n'est touché. Pendant que Fraiser, Teal'c et Daniel cherchent une solution, Sam trouve un moyen de gagner du temps.
(suite des fanfics 'Retour sur soi-même', 'Sanctuaire et tradition' et 'L'échange')
Spoiler : plein sans doute !!
Avertissement : les personnages sont la propriété de la MGM et de Showtime, à l'exception de ceux que j'ai créés et je ne reçois aucune rémunération pour l'écriture de cette histoire.
Note de l'auteur : j'attends vos commentaires ;o)
Merci ne pas utiliser mes histoires sans autorisation !!
SGC - INFIRMERIE
Janet hocha la tête. Pas de doute, elle avait réussi à isoler l'enzyme responsable de l'état de santé de Jack.
Le problème restait néanmoins entier. Comme inverser le processus de rajeunissement ?
Elle n'en avait aucune idée.
En revanche, elle connaissait maintenant parfaitement le mécanisme induit.
Grâce aux prélèvements qu'elle avait obtenus de façon très détournée (elle esquissa un sourire à cette pensée, bah ! A la guerre comme à la guerre ?!), elle avait pu établir que la totalité de la population non seulement était rhésus positif. Le groupe était rare, et surtout le sous-groupe plus rare encore. Bien sûr, elle avait été obligée d'extrapoler ses résultats.
Mais Teal'c avait pu lui fournir plus de 60 échantillons utilisables ! D'après une première estimation, elle tablait sur plus de la moitié du groupe. Ce jaffa avait des talents cachés, sourit-elle en son for intérieur.
Bien que leur âge théorique ne corresponde pas à nos critères de croissance, les habitants de Shimoun grandissaient normalement et vieillissaient de même. Si l'on exceptait bien sûr que leur vie était drastiquement plus courte en comparaison de celle des terriens puisqu'elle s'inscrivait dans 10 de nos années terriennes, mais peu importait. Sans doute une modification génétique, songea-t-elle, perplexe. Ces hommes et ses femmes ne présentaient aucune différence visible par rapport à nous. Du moins dans leur formulation sanguine...
Pourtant la différence était de taille.
Les actuels habitants de ce monde étaient ceux-là mêmes qui avaient peuplé P4X-7123 à l'origine. A cela, elle ne pouvait donner aucune explication logique.
Il fallait absolument que Meybourne et sa clique continuent d'ignorer le sort de Jack. Ainsi, ils ne leur viendraient pas à l'idée de mettre à profit l'existence de ce peuple.
Elle avait trouvé le rôle du shapeï : l'eau n'accélérait en rien leur croissance, elle leur permettait de régresser à l'état néonatal et de recommencer une nouvelle vie.
Vu le courroux du chef du village, Daniel supposait qu'ils n'étaient pas au courant de cet état de fait.
Il était certainement dans le vrai, pensa-t-elle.
Si leurs souvenirs étaient effacés, ils devaient certainement garder une mémoire reptilienne de l'espèce, une sorte de copie carbone qui profitait à l'ensemble du village.
Certaines femmes échappaient manifestement à ce traitement, et en dépit de leur âge canonique participaient à l'élargissement du groupe en procréant suivant un schéma très strict de contribution génétique. Elle ignorait aussi comment.
De toute évidence, elles devaient se charger de pratiquer le rite de renaissance. De cela, elle était quasiment certaine. Il n'y avait aucune autre explication !
Peut-être ont-elles un savoir que nous ne maîtrisons pas…
Pour l'heure, elle n'en savait pas plus, les analyses n'avaient fait que confirmer son intuition. Si seulement elle avait pu pratiquer un scanner sur n'importe lequel d'entre eux, elle était certaine d'obtenir les réponses à ses questions.
Janet laissa son esprit divaguer vers ses souvenirs de lecture. Le meilleur des mondes ou Dune ? elle secoua la tête.
- Tu devrais te coucher, la nuit porte conseil, murmura-t-elle, l'œil rivé sur son moniteur. Tu ne sais même plus ce que tu cherches… Il faudrait que Sam ou Jack soient là, ils me donneraient une piste. Surtout le colonel…, elle pouffa.
- Excellente idée, docteur Fraiser, répondit Teal'c de sa voix profonde en émergeant de derrière une console.
Janet sursauta involontairement. Elle espérait qu'il n'avait pas entendu la fin de sa phrase.
Elle n'avait jamais vu le jaffa aussi inquiet depuis l'épisode de la sonde qui avait transpercé l'épaule du colonel et avait manqué le tuer. Tous nous tuer, se dit-elle.
- Je vous escorterai à vos quartiers, ajouta-t-il.
- Vous avez raison Teal'c, j'ai besoin de sommeil. Où en est Daniel ?
- Daniel Jackson s'est endormi au mess. J'ai pensé qu'il était nécessaire de le transporter dans ses quartiers. Souhaitez-vous que je fasse de même pour vous, docteur ? interrogea-t-il.
- Non, non, merci Teal'c ! Je vous suis, dit-elle avec un demi sourire.
Teal'c prit la direction du quartier des officiers un large sourire aux lèvres. Dommage que les Tauris n'apprécie pas mon humour, pensa-t-il.
Et son sourire s'élargit encore.
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Sam refusait de céder à la panique.
Jack n'avait pas pu aller bien loin !
Pourquoi s'était-elle endormie ?
Si jamais il lui était arrivé quelque chose, elle se le reprocherait le reste de sa vie.
Comment avait-elle pu baisser sa garde à ce point et s'endormir alors qu'elle était censée veiller sur lui ?
Cela dépassait son entendement !
Evidemment, elle avait la réponse à la question qu'elle se posait.
Dormir avec le jeune O'Neill était une expérience hors du commun.
Même si le pauvre garçon ne savait plus qui elle était, elle en revanche, avait tant souvenirs vivaces.
Une image s'imposait à son esprit. Elle se juxtaposait à toutes les autres ; c'était celle du visage de Jack ravagé par l'angoisse, dans le souterrain où il avait failli perdre la vie avec elle à cause de la tok'ra Anise. A ce moment précis, elle avait compris que son amour était payé de retour.
Une fois de retour à la base, elle avait mis l'armée au premier rang de ses préoccupations. Dieu merci, les gènes transmis par Jolinar lui avaient permis de ne pas sombrer dans la léthargie des tranquillisants administrés par Janet. Elle avait sauvé Jack d'une mort certaine. En dépit de leurs aveux mutuels, de la blessure qu'ils s'infligeaient en refusant de partager cet amour qu'ils avaient été contraints d'avouer, leurs relations étaient restées amicales et sereines.
Elle lui en était infiniment reconnaissante. Ils continuaient ainsi de partager quelque chose, même si leurs regards prouvaient qu'ils désiraient bien davantage. Au moins ils étaient ensemble.
Elle revint brusquement à la réalité.
- Jack !! Mon colonel ! hurla-t-elle.
L'écho répercuta sa voix dans le lointain. Curieux, pourtant je ne vois aucun relief, pensa-t-elle aussitôt.
Elle renonça à ramasser son paquetage épars sur le sol, se contenta d'agripper son M-16 et ses jumelles à la volée et entreprit de rechercher les traces qui pourraient la guider sur la piste de Jack.
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- Bonjour, comment allez-vous ? articula avec peine Jonathan O'Neill.
La splendide jeune femme qui lui faisait face lui adressa un sourire éclatant. Elle tendit la main.
Spontanément, le jeune enseigne la serra.
- Je m'appelle Jack ! dit-il d'une voix mal assurée. Vous êtes une amie de ma mère ? ajouta-t-il avant de se rendre compte de son impolitesse. Il aurait dû attendre qu'elle lui réponde. Sans baisser le regard, il attendit.
- Bonjour Jonathan, je vous attendais, asseyez-vous, je vous en prie, dit la jeune femme d'une voix mélodieuse et attentive en tendant le bras vers un canapé en cuir mordoré.
Jack s'assit, extrêmement mal à l'aise.
Pourquoi avait-il eu l'impression d'être chez lui, alors qu'il n'avait jamais vu ces fauteuils auparavant ?
A la réflexion, il n'y avait pas de canapé non plus avant qu'elle n'en parle. Indécis, il se balança d'une jambe sur l'autre. L'instant suivant, il était assis, sans pouvoir se rappeler avoir esquissé un geste.
- Un peu de lait ? Du sucre ? demanda-t-elle obligeamment.
Il faillit renverser la tasse qu'il tenait dans la main droite. Qu'est-ce qui se passe ? Je me suis transformé en Alice au pays des merveilles ?
Un grand lapin blanc vint s'asseoir à côté de la jeune femme, sa montre de gousset à la main.
- Dépêchons-nous, nous allons être en retard, dit le lapin blanc.
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- Je vous écoute, commença le général en se calant dans son fauteuil.
- Je peux expliquer le phénomène, répondit aussitôt le docteur Fraiser. Mais je ne comprends pas pourquoi Jack a été atteint. Voyez-vous, j'ai fait le groupage des habitants du village. Je n'ai rien trouvé d'exceptionnel, sinon que leur sous-type est inconnu ici. Rien d'extraordinaire à cela.
- Mais encore ? s'impatienta Hammond.
- Ils sont de rhésus positif. Le rhésus du colonel est négatif, ajouta Janet.
- Bref, vous ne savez rien de plus ? grogna-t-il.
- Je suis pratiquement sûre que l'eau de la rivière contient une enzyme qui régule le métabolisme des habitants du village.
- …
- Je peux aussi affirmer que tous ces gens sont bien plus vieux qu'ils ne le paraissent, ajouta-t-elle précipitamment. D'au moins 15 000 ans, mon général.
- Quoi ?!
- Je crois qu'elle a raison, général, intervint Daniel. J'ai pratiquement déchiffré toutes les inscriptions de la grotte, et leur sens est clair. Ces gens ont été amenés là pour échapper à un cataclysme ou à une mort violente dans un grand oiseau de fer et de feu. Leur patrimoine génétique est apparemment unique. fin de le conserver intact, il est dit qu'il vivront plusieurs vies. Et qu'un étranger les aidera à accomplir leur mission. Ou leur donnera une mission. Ou leur apportera des fruits. Je ne suis pas sûr.
- Bref vous n'êtes sûrs de rien ! tonna le général Hammond.
- Monsieur, je fais de mon mieux, mais tout ceci est bien au-delà des connaissances que nous maîtrisons, se défendit le docteur Fraiser.
- Je suppose qu'il faudra nous en contenter pour le moment. Docteur, Daniel, continuez. Tenez-vous prêts au cas où vous devriez repartir sur P4X-7123. Teal'c essaie de retrouver la trace du major Carter. Il est possible que nous soyons obligés de venir à son aide.
Sans un salut, il sortit de la salle de briefing d'un pas déterminé.
Une fois dans son bureau, il s'affaissa sur son siège et se prit la tête entre les mains. Que dirait-il à Jacob si le major était portée manquante ?
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Jack ne savait plus à quels saints se vouer.
Une pièce semblait être sortie de nulle part. Seulement meublée d'un fauteuil et d'un canapé, elle était maintenant tellement encombrée de meubles hétéroclites qu'il avait du mal à voir encore son interlocutrice.
Cette dernière n'avait apparemment rien remarqué.
Les personnages les plus divers venaient les interrompre dans leur discussion.
Au lapin blanc avait succédé le docteur Xavier, qui manœuvrait difficilement son fauteuil.
Puis le général Patton et son aide de camp.
Quand Jack vit s'asseoir Sonny et Cher sur des poufs à sa droite, il ne pipa mot.
Il commença à se dire que rien de ce qu'il voyait ou entendait n'était réel.
La jeune femme reprit la parole et interrompit sa rêverie.
- Nous allons nous voir souvent et probablement longtemps, Jonathan. Avez-vous un souhait ? demanda-t-elle.
- Oui madame, j'en ai un. Est-ce que vous pouvez me réveiller ? s'entendit dire Jack au comble de la confusion.
- Vous ne rêvez pas Jonathan. Vous êtes le créateur du monde qui vous entoure.
- Je le savais, commença Jack.
Et tout disparut autour de lui. Il n'y avait plus que le noir et la voix.
- Est-ce que c'est mieux ? demanda la jeune femme.
- A vrai dire, non. Je voudrais comprendre ce qui se passe. Je ne me souviens pas être arrivé ici ni pourquoi. Est-ce que je suis mort ? hasarda-t-il.
Si c'était ça la mort, il pouvait s'en arranger.
- Non Jonathan, vous n'êtes pas mort.
Il sentit une faible décharge électrique lui traverser le mollet gauche.
- Hé, d'accord, je suis pas mort. Alors où est-ce que je suis ?
- Vous êtes en animation suspendue dans un caisson sensoriel. Toutes vos fonctions vitales sont ralenties à l'extrême. Je vous tiendrais compagnie le temps que nous étudiions votre cas.
- Mon cas ?
- Nos enfants sont partis depuis très longtemps maintenant. Ils nous fallait reprendre contact avec eux. Nous n'avons pas trouver d'autre moyen, Jonathan O'Neill que de vous emprunter votre corps. Il semble que l'expérimentation que nous avions tentée ait réussi bien mieux que nous ne l'espérions.
- Oh, oh… ! Arrêtez-vous ! De quoi on parle là ? M'emprunter mon corps ?
- Ne soyez pas alarmé Jonathan. Ce n'est qu'une question de temps… Ce ne sera plus très long maintenant.
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Le général avait laissé carte blanche à Teal'c.
Il avait même accepté que le jaffa entreprenne seul sa mission de recherche, fait inhabituel, et totalement contraire aux procédures militaires.
Comme l'avait fait remarquer le jaffa, il n'appartenait pas à l'armée et il était en conséquence libre de ses mouvements, eut-il dû démissionner du SGC.
Le général avait renoncé à argumenter avec lui.
Il était manifestement lié à Jack d'une manière étrange, qui allait bien au-delà de la simple amitié qui pouvait lier deux frères d'arme.
Teal'c avait contacté la tok'ra. En dépit des réticences de Selmak, il avait fini par retrouver les traces du major et du colonel sur Cimméria. Après avoir interrogé la population qui avait tenu à fêter son retour, il avait dû se rendre à l'évidence. Ses deux amis n'étaient pas sur Cimméria.
A la faveur du kelno'reem qu'il avait accompli cette nuit-là, nimbé par la lueur du feu du village dont les braises rougeoyaient dans la brume, il avait fait une expérience bizarre.
Alors que l'exercice de relaxation mentale jaffa l'avait parfaitement détendu, son esprit toucha l'esprit de quelqu'un de très proche et de très lointain à la fois. Tous les sens aiguisés par la transe psychique qu'il s'imposait, il l'avait vue. C'était une femme d'une extrême beauté. Elle l'avait interpellé d'une voix douce et impérieuse, habituée à être obéie.
Il avait vu Jack et Sam endormis ensemble contre la roche. Il avait vu Sam se lancer à la recherche de Jack. Il avait vu le colonel, à présent à peine reconnaissable, pleurer dans les bras de cette femme.
Il savait.
Il sortit du kelno'reem, se leva sans précipitation et prit le chemin de la porte des étoiles son long bâton à la main. La lune éclairait le marteau de Thor et la porte luisait d'un éclat mat. Il laissa son esprit guider sa main et composa les coordonnées d'un monde inconnu.
Sans regarder en arrière, il pénétra le disque liquide et fut projeté dans le vortex. Comme il s'y attendait, la translation dura beaucoup plus longtemps qu'à l'ordinaire.
Quand il arriva à destination, il était gelé jusqu'aux os. La respiration coupée, il tomba à genoux.
Son symbiote se contractait dans sa poche marsupiale. La douleur était intense, intolérable.
Il s'appuya sur le bâton qu'il n'avait pas lâché et fit quelques pas. Un paysage désolé s'étendait dans toutes les directions.
Chaque mouvement était une véritable torture. A bout de souffle, il s'arrêta enfin devant le reste de campement que Sam avait abandonné en hâte.
Quand ? Et surtout pourquoi ?
Teal'c n'eut pas le temps de réfléchir à des réponses.
Il s'était évanoui.
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Jack se sentait parfaitement à l'abri.
Il esquissa un geste vers le visage de la jolie jeune femme qui le tenait dans ses bras.
Elle sourit et dit quelque chose d'une voix étrange. A la fois rauque et mélodique.
Ravi, il continua de s'agiter, en remuant bras et jambes de manière incontrôlée.
Il sourit de toutes ses forces et essaya de répondre.
- … arreuhhh.
Elle se mit à le bercer doucement en lui caressant la tête, d'un mouvement lent et apaisant.
Comblé, il ferma les yeux et soupira d'aise.
D'un geste machinal, il mit son pouce dans la bouche en vagissant doucement et
commença à téter. Il sombra dans le sommeil.
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- Monsieur, la porte a été activée ! s'écria le lieutenant Jones.
Le général Hammond se précipita dans las salle de contrôle un pli au milieu du front.
- Nous attendons quelqu'un, lieutenant ?
- Non, monsieur… Mais il pourrait s'agir de Sa… du major Carter, monsieur !
- Recevons-nous un signal ?
- Non, mon général. Le vortex est instable monsieur…
- Fermez l'iris !
- Je … je ne reconnais pas la destination. Attendez, je viens de recevoir une transmission monsieur ! C'est SG1 !
- Ouvrez l'iris immédiatement !
Daniel, alerté par le grondement de tonnerre de la porte en marche, arrivait lui aussi à grands pas. Vu sa condition physique actuelle, il ne semblait pas s'être accordé de moments de repos depuis trop longtemps. Les yeux rougis par la veille, une barbe de plusieurs jours, le général le dévisagea sans complaisance. Celui-là avait de la chance d'être civil, pensa-t-il avant de reporter son attention vers la porte.
- Etes-vous sûr que nous avons reçu un signal, lieutenant ?
- Affirmatif monsieur. Le signal a été confirmé.
- Combien de temps depuis l'émission ?
- Heu … 6 minutes et 43 secondes monsieur.
- Avez-vous une explication Jones ?
- Non monsieur, ils devraient être là depuis longtemps mon général.
Hammond s'appuya de tout son poids sur un des moniteurs de contrôle. Daniel vit les jointures de ses mains blanchir. Son visage restait néanmoins impénétrable. Il se rapprocha.
- Qu'est-ce qui se passe monsieur ? risqua–t-il. Est-ce que c'est Jack ?
- Ah, Daniel, du nouveau ? questionna le général sans répondre à sa question.
- Heu… non, rien de significatif. Je suis en train de déchiffrer les glyphes de la deuxième gro…
- Monsieur ! Je les vois ! C'est le major Carter… et Teal'c ?
Sam harnachée pour le combat traînait derrière elle un corps qu'elle avait allongé sur la toile de tente pour en faire une civière improvisée.
La voix cassée par le transfert dans le vortex, elle lâcha le tissu et se précipita sur Teal'c pour tâter son pouls.
- Vite, une équipe médicale en salle d'embarquement ! Daniel, descendez voir ce qui se passe ! ajouta le général.
Puis se tournant vers son officier de liaison, il ajouta :
- Prévenez tout de suite la tok'ra que nous avons retrouvé le major Carter !
Avant de se rendre à son tour à la porte, il resta là à regarder l'équipe médicale s'affairer autour du grand jaffa.
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- Mon général, son symbiote a manifestement souffert. Mais je n'ai pas d'explications. Il faudra attendre que Teal'c se réveille, déclara le docteur Fraiser de manière très professionnelle.
- Et le major ? Est-elle consciente ?
- Oui, monsieur, mais elle très éprouvée. Je lui ai administré un sédatif. Il faudra que vous attendiez pour le debriefing.
- Juste une question docteur Fraiser, a-t-elle dit quelque chose à propos du colonel O'Neill ?
- Oui, monsieur. Sam a perdu le colonel. Elle s'est endormie pendant la nuit et à son réveil le colonel avait disparu. Je n'en sais pas plus, monsieur. J'ai préféré parer au plus pressé. Elle a manifestement subi un choc émotionnel profond.
- Bien docteur ! Prévenez-moi quand vos patients seront réveillés.
Il quitta l'infirmerie d'un pas martial sans accorder un regard à Daniel, installé au chevet de Sam.
- Sam, vous m'entendez ? demandait Daniel à voix basse. L'inquiétude se lisait à livre ouvert sur son visage.
Les traits d'habitude si doux du major étaient figés, défigurés par l'anxiété. L'angoisse qu'elle ressentait était palpable. Les infirmiers leur avaient tourné le dos. Plus pour se préserver eux-mêmes que pour leur permettre un peu d'intimité.
- Sam ? parlez-moi, redit encore une fois Daniel en exerçant une faible pression sur la main de la jeune femme étendue dans le lit étroit.
- Teal'c, murmura-t-elle soudain. Je l'ai ramené ?
- Oui, ne vous inquiétez pas, il va s'en remettre. Junior s'en occupe !
Daniel regretta aussitôt ses paroles. Sam venait d'éclater en sanglots.
Le docteur se précipita et l'écarta d'un geste brusque. Elle lui prit le pouls et régla un débit sur l'une des poches de glucose.
- Elle a besoin de repos Daniel. Il faut la laisser maintenant, ajouta-t-elle en reposant doucement le bras de Sam sur le drap.
- Jack ! soupira le major, et elle sombra dans l'inconscience sous l'effet des sédatifs.
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Jack courait de toute la vitesse de ses petites jambes après un fox terrier particulièrement joueur. Le chien refusait de se laisser distancer et bondissait en jappant bruyamment autour de l'enfant qui hurlait de rire.
- Doggie, doggie, viens !!
Sa mère l'appela du porche de leur maison sans qu'il en tint le moins du monde compte.
Il sentit une solide poigne le soulever de terre.
- Alors, jeune homme ? Tu n'as pas entendu ta mère ? demanda une voix masculine reconnaissable entre toute.
- Papa, papa, tu es rentré ? Maman !! Papa est là ! hurla de joie le petit Jack dans les bras de son père.
- Alors beau militaire, on n'embrasse pas sa femme ? sourit la jeune femme en attrapant au vol le petit garçon ravi.
- Tu vois ma chérie, je t'avais bien dit que je serais là à temps pour son match !
- Oh ! tu as pu venir !! Je suis tellement soulagée… Jack doit absolument se faire remarquer par un coach s'il veut rentrer à l'université. Il était tellement perturbé que tu ne sois pas là, répondit-elle en serrant la main de son mari.
- Regarde ! Il t'as vu ! Il vient de te faire un signe avec sa crosse !
- Mon dieu, qu'elle est jolie ! C'est moi qu'elle regarde ?! pensa Jack.
Il se redressa de toute sa taille et s'avança lentement vers la jeune femme qui le dévisageait. Il se sentait à son avantage dans son uniforme tout neuf.
- Mademoiselle ? Voulez-vous m'accorder cette danse ?
- Appelez-moi Sarah…
- Charlie !!!! Mon dieu, non !
- Ce n'est pas parce que mes organes reproducteurs sont à l'intérieur de mon corps que je ne suis pas capable de réussir aussi bien que vous, monsieur. Voulez-vous que nous fassions un bras de fer?
- Même un équidé non domestiqué ne pourrait pas me faire bouger d'ici O'Neill.
- C'est une blague ? C'est ça ? Ne me faites pas rire Teal'c.
- Parce que j'aurais préférer mourir que de la laisser là. Parce qu'elle représente bien plus pour moi que ce que je suis supposé le dire…
Jack émergea lentement d'un songe.
Une jeune femme à la peau translucide et pâle l'observait assise à son chevet.
- Bonjour, Jonathan, nous vous avons emprunté votre vie quelques semaines. J'espère que vous nous pardonnerez. Vous étiez l'inconnu de notre équation, elle eut un rire de gorge.
- Quoi ? Attendez ! J'ai raté un épisode ? demanda Jack en se dressant sur son séant.
- Je suis Gaïa. La créatrice du monde, la mère de tous les dieux, Jonathan. Grâce à vous, nous allons revenir parmi les vivants. Grâce à vous je vais retrouver mon bien-aimé Chronos.
à suivre…