Chances are...

 

Auteure : Xeen

e-mail : Xeen67@hotmail.com

http://communities.msn.fr/Forcryingoutloud

résumé : une chanson, une décision...

disclaimer : les persos ne sont pas à moi, ils appartiennent à Showtime, MGM, Gekko productions, etc.

genre : romance (absolument !)

spoiler : la 4è saison. ...

feedback : oui, oui !!!

d’après une suggestion de Julia sur la Sam & Jack list à propos de cette chanson...

 

 

xox

 

Samantha Carter tendit le bras vers sa bière et avala une gorgée, les yeux fixés sur l’écran de la télévision. Le générique de Ally MacBeal débuta et elle appuya sur la télécommande pour couper le son.

Si même les personnages de fiction n’arrivent pas à s’entendre, alors qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire pour sa relation avec son supérieur ? Enfin si on pouvait parler de relation. Depuis qu’ils avaient été obligés de s’avouer leurs sentiments en face d’Anise, c’est à peine s’ils s’adressaient la parole. Et pire encore depuis qu’ils avaient été coupé de l’espace-temps par le phénomène d’entropie déclenché par cet archéologue sur... Elle ne se rappelait même plus le nom de la planète. Elle était vraiment à bout de force. A côté de ses pompes, aurait dit Jack. A côté de la plaque...

Toute son énergie s’épuisait à éviter de réagir à l’encontre de O’Neill, à ses blagues, à ses sourires, à ses tentatives de la faire se détendre. Plus il essayait, plus elle s’éloignait de lui.

Leurs moments de complicité lui manquaient, mais elle ne voulait à aucun prix se laisser aller. Ce serait tellement facile d’être prise au piège. Tellement reposant d’admettre que la seule chose dont elle avait envie était de s’endormir dans les bras de Jack et de se réveiller à côté de lui.

Elle soupira et posa la bière sur la table basse. Elle se massa les tempes. Ses mains étaient froides à cause de la canette qui sortait du réfrigérateur.

Aussi froides que toi, ma pauvre fille,  pensa-t-elle. Est-ce que tu sais ce que tu veux vraiment ? Tu auras quarante ans dans quatre ans, et après ? Tu auras peut-être gravi encore un échelon dans la hiérarchie, découvert de nouveaux préceptes scientifiques, rencontré de nouvelles races. Et après ? Pas d’enfant, pas d’épaule sur laquelle pleurer, pas de vie. Voilà ton problème. 

Jonas t’empêche toujours de vivre. Le général te mange dans la main. Tu pourrais le persuader quand tu veux de fermer les yeux sur ces règlements imbéciles. Et quand bien même ! Ce n’est pas le colonel qui rechignerait à enfreindre les règlements. Pas lui... 

Machinalement, elle reprit la télécommande et remit le son. C’était la bande-annonce de l’épisode de la semaine suivante et elle ne put s’empêcher de se retrouver en train de chanter avec Vonda Shepard et Robert Downey Jr les paroles de la chanson ‘Chances are’

Il y a des chances que tu me vois ce soir

On dirait que je finis toujours par passer te voir

Depuis que je t’ai rencontrée j’ai l’impression de te voir partout

Ca n’a pas de sens

J’ai hâte de te voir ce soir

D’être avec toi jusqu’à demain

Même les paroles des chansons étaient contre elle.

" Je ferais mieux d’aller dormir avant de devenir totalement parano... " murmura-t-elle en éteignant la télévision d’un mouvement brusque. La télécommande lui échappa et elle se pencha pour l’attraper et se cogna contre la table. Elle laissa échapper un juron. La sonnerie de la porte d’entrée l’interrompit dans son désir de détruire la télécommande et la table basse. En se frottant la jambe, elle se dirigea vers la porte d’entrée.

Qui pouvait bien venir la voir à cette heure-ci ? Sûrement pas Janet ! Cassie lui en faisait voir de toutes les couleurs en ce moment. Les ados ne se rendent pas compte du stress qu’ils font endurer à leurs parents. Daniel était parti en mission avec SG-13 et Teal’c se remettait d’une mauvaise chute à l’infirmerie. Elle secoua la tête et ouvrit la porte.

" Mon colonel ? " s’exclama-t-elle. " Qu’est-ce qui se passe ? "

" Major, excusez-moi, mais il faut qu’on parle. " commença Jack d’un air décidé. Il s’interrompit et s’appuya d’une main sur le mur. " Est-ce que vous allez m’inviter à entrer... " hésita-t-il. " Ca risque d’être un peu long. "

" Rien de grave mon colonel ? " demanda Carter en s’effaçant pour le laisser passer.

Il prit appui sur sa main droite et se projeta à l’intérieur en évitant le regard angoissé de Carter.

Bien joué Jack. Tu aurais pu prendre les choses avec légèreté, arriver avec une pizza et des bières. Au lieu de ça, tu lui mets la pression. Il la regarda à la dérobée. Pour une entrée en matière, c’était réussi. Même sans être particulièrement psychologue, le premier venu se serait rendu compte de l’état de dépression dans lequel le major Carter était plongé.

" Carter, ne commencez pas à dramatiser, " continua Jack, " j’ai pensé qu’il était temps qu’on parle un peu tous les deux. C’est tout. Je veux dire en dehors du SGC... " ajouta-t-il en se retournant.

Les épaules de Carter s’affaissèrent. Ses yeux se mirent à briller et elle se détourna en réfrénant un hoquet.

Ne te mets pas à pleurer Samantha. Ce n’est pas le moment. Il n’a rien dit de grave alors respire et fais-le s’asseoir.

" Une bière mon colonel ? "

" Laissez tomber le colonel, Carter. Il n’y a que vous et moi ici. Et je ne dirais rien. Promis, " dit-il avec un sourire comique, perdu pour Sam qui lui tournait toujours le dos. " Carter, je viens en paix, je vous le jure. Je sais que ça ne va pas fort en ce moment et je veux juste en parler avec vous. En dehors de la base, " répéta-t-il. " Et oui, je veux bien une bière. "

Sam partit comme une fusée dans la cuisine en lui faisant signe d’aller s’installer dans le salon.

Heureusement que cette foutue série était finie, pensa-t-elle en sortant les canettes. Sinon, j’aurais été fichue d’éclater en sanglot devant lui.

Elle se redressa, inspira à fond et se retourna en tenant les bières. Jack l’avait suivie. Il lui prit les bières des mains et la regarda d’un air attentif.

" Carter, si vous voulez que je parte, il suffit de me le dire. Carter ? "

Sam s’absorba dans la contemplation des boutons du blouson de O’Neill en se mordant la lèvre inférieure. Elle soupira.

" Vous pouvez rester, mon colonel. Vous avez raison. Je ne vais pas fort en ce moment. Je songeais même à demander une permission. Ce n’est pas comme si je m’absentais du SGC pour un oui, pour un non, " sentit-elle le besoin de se justifier.

" C’est le moins qu’on puisse dire Carter, " se moqua gentiment O’Neill. " Vous devriez le faire. Allez donc passer quelques temps avec le général Carter ! Ou faites autre chose, " ajouta-t-il précipitamment en la voyant se mordre les lèvres plus fort.

Une larme coula sur sa joue. " Mon colonel, je ne sais plus où j’en suis. Je suis désolée de me donner en spectacle. "

" Carter, arrêtez de dire des âneries. C’est moi qui suis fautif. Je ferais mieux de vous laisser dormir. C’était une mauvaise idée, " dit-il en posant les bières sur la table de la cuisine.

" Vous n’avez pas envie de quelque chose de plus fort, mon colonel ? " dit Sam en s’essuyant la joue.

" ... "

Sam ouvrit le congélateur et sortit une bouteille de vodka. " Les verres sont là, mon colonel. S’il vous plaît ? "

Perplexe, il la suivit jusque dans le salon. C’était la première fois qu’il voyait son second manifester le désir de boire quoi que ce soit de plus fort qu’une bière. Les verres à la main, il attendit qu’elle lui fasse signe de s’asseoir et il s’installa sur le canapé à côté d’elle.

" Santé ! " dit-elle en levant son verre qu’elle avala cul-sec et remplit aussitôt une deuxième fois. " Alors, vous voulez parler ? De quoi mon colonel ? " attaqua-t-elle en le regardant droit dans les yeux. Elle but son deuxième verre d’un trait et se resservit sans le quitter des yeux.

Vu sa dextérité à ce petit exercice, Jack comprit qu’elle n’en était certainement pas à son coup d’essai. Son second avait-elle un problème avec l’alcool ?

" Je n’ai pas de problème avec l’alcool, mon colonel, " dit Carter. " J’ai un problème avec vous. " ajouta-t-elle en buvant son verre. Jack lui attrapa le bras et l’empêcha de remplir encore une fois le verre.

" C’est bien ce que je pensais. C’est pour ça que je suis venu. " expliqua-t-il. " Carter, vous n’avez plus rien de commun avec la personne que j’ai rencontrée il y a quatre ans. Vous n’avez plus jamais l’air de vous amuser, même avec vos jouets au naquadah. Même quand je ne vous connaissais pas bien, jamais je ne vous ai sentie aussi tendue, aussi mal à l’aise avec moi. Est-ce que cette histoire de zatark en est la cause ? Ou est-ce que c’est juste moi ? Je suis prêt à appuyer votre demande de transfert si vous ne voulez plus que nous travaillions ensemble, Carter... Carter ? "

Je me souviens parfaitement de toi le jour où nous nous sommes rencontré

Je me rappelle de ton rire et de ton sourire

Je me souviens que j’étais si bien avec toi

Je me souviens de ta grâce et de ton allure

Et aujourd’hui, je n’ai besoin que de toi

Tu représentes tellement pour moi

Décidément, je n’arrive pas à me débarrasser de cette chanson aujourd’hui. Et Jack qui enfonce le clou. Au nom du ciel, qu’est-ce qu’il attend de moi ?

" Oui mon colonel. Je vous écoute. "

" Carter, c’est bien ça qui cloche ! Vous écoutez, mais vous ne me parlez plus. Vous ne répondez jamais. Je croyais que nous étions d’accord. Que ce qui avait été dit ce jour-là ne devait pas sortir de cette pièce. Mais je sais que je n’y arrive plus, " dit Jack en se levant.

Il commença à arpenter le salon.

" Je suis pratiquement sûr que c’est la même chose pour vous, " ajouta-t-il en la regardant intensément. Elle rougit imperceptiblement sans baisser les yeux. " Et puis Carter, il faut que je vous fasse un aveu. "

Jack se retourna vers Sam et la fixa. " Je... j’ai fait des choses que je regrette. Vous savez... pendant la boucle... "

" Mon colonel ?! "

Jack retourna s’asseoir précipitamment et prit ses mains dans les siennes.

" Oh mon dieu, n’allez pas imaginer des horreurs. Sam, je n’aurais jamais fait une chose pareille. Je vous le jure ! "

" Je... je vous crois. " répondit-elle d’une voix blanche.

" Sam, je vous ai juste embrassée pendant la boucle temporelle. Daniel m’avait dit... Non. Oubliez ce que j’allais dire. Je l’ai fait parce que ça n’aurait pas de conséquence. Parce que j’en avais tellement envie. Et j’ai même démissionné avant. Vous auriez dû voir la tête du général ! " dit-il en souriant sans lâcher ses mains.

Elle leva vers lui un regard limpide et se détendit.

" Vous avez démissionné ? "

" Oui. J’ai pensé qu’il fallait faire ça dans les règles. "

" Oh... " murmura Sam sans enlever ses mains. L’alcool commençait à la réchauffer et à lui monter à la tête. Elle plongea dans les yeux de Jack et se détendit. Qu’importe. Ils étaient seuls. Ils étaient consentants. Adultes. Est-ce qu’ils n’avaient pas fait assez de sacrifices ? Elle se pencha et se laissa glisser sur l’épaule de son supérieur.

La mine... Ils avaient paru si proches l’un de l’autre pendant cette mission. A cette évocation, elle frissonna. Jack l’entoura d’un bras protecteur et déposa un baiser sur ses cheveux.

" Amis ? " dit-il.

" Amis, " répondit-elle en fermant les yeux.

 

xox

 

Il y a des chances que tu sois dans mes rêves cette nuit

Tu auras le même sourire que le jour où je t’ai rencontré

Il y a des chances que je te prenne dans mes bras et que je t’offre tout ce que j’ai

Tu es la seule que je n’arrive pas à oublier

Ma chérie, je ne pensais pas te rencontrer

L’odeur du café et la petite chanson fredonnée dans la cuisine la réveillèrent. Elle s’assit sur le canapé, se dégageant de la couverture que Jack avait posée sur elle.

" Major, il est 6 heures et demie. " annonça Jack, une tasse de café à la main. " Vous prenez quoi avec votre café ? Des toasts ou des crêpes ? Comme je n’étais pas sûr, j’ai fait les deux, " dit le colonel avec un geste d’excuse.

Sam se leva d’un bond et attrapa la tasse au vol.

" Donnez-moi cinq minutes. Le temps de prendre une douche. "

xox

" La Terre, ici Digger 2, nous avons récupéré le colonel O’Neill et Teal’c. Ils sont sains et saufs. " lâcha Sam dans le micro avant de se précipiter dans la soute à la suite de son père et de Daniel.

Le colonel plongea un regard hésitant dans le sien. La fatigue se reflétait sur ses traits blafards et la barbe lui mangeait le visage. Un éclair de tendresse illumina ses yeux et Samantha résista à l’envie de se précipiter dans ses bras. Jack se tourna vers le général Carter avec regret.

Sam baissa les yeux. Encore un moment perdu. Comment pourrait-elle supporter cette situation encore longtemps ? Elle s’avança et serra les deux hommes dans ses bras à tour de rôle. Comme son père et Daniel l’avaient fait avant elle. Daniel l’aida à installer le colonel et Teal’c le plus confortablement possible et leur apporta de quoi se sustenter et boire.

L’impatience de Sam était palpable.

" Teal’c, est-ce que vous pourriez venir voir Jacob avec moi ? " demanda l’archéologue d’un ton sérieux. " Il a essayé de m’expliquer quelque chose, mais j’aurais besoin de vos lumières. "

Le jaffa se leva et salua Sam avant de sortir. Elle remercia le jeune homme avec reconnaissance d’un discret signe de tête.

Jack se racla la gorge. Il n’était pas dupe de la manœuvre.

" Et bien pour une fois major, vous nous avez sauvés au lieu de la Terre. Quelle impression cela vous fait-il ? " ajouta-t-il en penchant la tête avec un pauvre sourire.

Sam se jeta à l’eau.

" J’ai cru que je vous avais perdu... Je... c’était terrible Jack. Je ne l’aurais pas supporté. "

Elle se recula pour le scruter. Il avait l’air tellement épuisé. Il fallait qu’elle le ménage. Elle se glissa contre lui et posa la tête contre sa poitrine.

Jack se retourna. Teal’c les observait, un sourire sur les lèvres. Il le vit tendre la main vers le panneau de contrôle et la porte coulissa les laissant seuls au monde. Il se mit à caresser les cheveux de son second et déposa un baiser sur son front.

" Tout va bien, Carter. Je suis là, " murmura-t-il.

Elle se serra plus fort contre lui et laissa libre cours à ses larmes.

xox

Jack piétinait sur le parking de Cheyenne Mountain.

Pour l’amour du ciel, qu’est-ce qui peut lui prendre autant de temps ? Carter avait dit qu’elle en avait pour deux minutes. Et cela faisait maintenant plus de deux heures. Jack résista à l’envie de l’appeler sur son portable et retourna au volant de son pick-up.

" Mon colonel ? "

" Carter ?  Heu, je crois que je me suis endormi... "

" C’est bien ce que j’ai pensé en voyant votre voiture sur le parking. " 

" Quelle heure est-il ? "

" Presque six heures mon colonel. "

" Sam ? "

" Mon colonel ? "

" Je m’étais dit... Puisque le général nous laisse deux semaines de repos, accepteriez-vous de venir pêcher avec moi? "

" Les perches, les moustiques, le lac et tout le tintouin ? "

" Heu... oui, Carter, en gros, c’est bien l’idée. "

" Absolument mon colonel. "

" Ca veut dire oui Carter ? "

" Tout à fait. " sourit Sam. " Je peux peut-être laisser ma voiture ici ? Ou est-ce que vous avez peur des ragots ? "

" Vous êtes sûre Carter ? "

" Je n’ai jamais été aussi sûre de quelque chose mon colonel ! " dit Sam en montant à côté de Jack.

" Alors en route, mauvaise troupe ! "  s’exclama Jack en démarrant. Il fit un signe amical aux deux gardes du poste de contrôle et partit sur les chapeaux de roue.

" Ralentissez mon colonel. Je n’ai pas envie de vous perdre maintenant, " dit Sam en posant la main sur sa jambe.

Il leva le pied et lui sourit. " La radio ne vous gêne pas ? " dit-elle en appuyant sur le bouton.

La voix de Bob Seger retentit dans les haut-parleurs.

Et je vais rêver de l’avenir

En espérant que tu le partageras avec moi

Et au matin je n’attendrai qu’une chose

Etre cette nuit, être cette nuit

Il y a des chances que tu sois dans mes rêves cette nuit

Tu auras le même sourire que le jour où je t’ai rencontré

Il y a des chances que je te prenne dans mes bras et que je t’offre tout ce que j’ai

Tu es la seule que je n’arrive pas à oublier

Ma chérie, je ne pensais pas te rencontrer

 

FIN

Voilà le texte original de la chanson

"Chances are" by Bob Seger

Chances are you'll find me somewhere on your road tonight
Seems I always end up driving by
Ever since I've known you it just seems you're on my way
All the rules of logic don't apply

I long to see you in the night
Be with you till morning light

I remember clearly how you looked the day we met
I recall your laughter and your smile
I remember how you made me feel so at ease
I remember all your grace, your style

And now you're all I long to see
You've come to mean so much to me


Chances are I'll see you somewhere in my dreams tonight
You'll be smiling like the day we met
Chances are I'll hold you and I'll offer all I have

You're the only one I can't forget
Baby, you're the best I've ever met

And I'll be dreaming of the future
And hoping you'll be by my side
And in the morning I'll be longing
For the night, for the night

Chances are I'll see you somewhere in my dreams tonight
You'll be smiling like the day we met
Chances are I'll hold you and I'll offer all I have

You're the only one I can't forget
Baby, you're the best I've ever met