DESERT STORM

auteure : Xeen

e-mail : Xeen67@hotmail.com

disclaimer : les persos ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de MGM, Gekko prod, Showtime etc. et je ne gagne pas d'argent en écrivant ces histoires !

résumé : l'échec d'une mission de routine ?

genre : drame/aventure

spoilers : ce que vous voulez jusqu'à la 5ème saison comprise

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Sam essayait désespérément de s'absorber dans la contemplation de ses pieds. Assise sur un des lits de l'infirmerie du SGC, appuyée sur les mains, elle attendait le retour de Janet et les résultats de ses derniers examens. Les bips des moniteurs, le raclement des tables à instruments, la soufflerie de la climatisation, les pas, les froissements de blouse contre les lits, les murmures de sollicitude, les éclats de rire, les pleurs.

Elle balança les pieds et se mit à compter les œillets de ses rangers, le nombre de trous de la grille d'évacuation, le nombre de rayures sur la couverture…

Sam, reprends-toi ! Ce n'est pas la première fois qu'une mission ne se déroule pas comme prévu ! C'est seulement la première fois que SG-1 est accusé de haute trahison par ta faute…

Elle avait beau retourner les faits dans sa tête, elle savait que l'occasion se fût représentée, elle aurait agi exactement de la même manière ! Quelque chose ne tournait pas rond chez elle ? Si elle était capable de faire preuve d'un amateurisme pareil, autant dire que ses jours en tant que major détaché au programme de la Porte des Etoiles étaient comptés.

Seule la tolérance de Hammond vis à vis de ses hommes et sa détresse lui avait fait échapper à la cour martiale. Le colonel O'Neill l'avait défendue bec et ongle, alors qu'elle était entièrement responsable de l'échec de leur dernière mission. La destruction massive des ressources en naquada de P2X627, la quasi-annihilation d'un monde. Comment avait-elle pu être aussi présomptueuse.

L'enquête était toujours en cours et ni la passion du colonel à la soutenir ni le stoïcisme de Hammond à faire écran face au Pentagone ne pourrait la sortir de ce mauvais pas. Elle savait que Jack aussi était sur la sellette.

Janet évitait de croiser les yeux de Sam qui avait relevé la tête, le regard dur et les lèvres pincées.

Janet regarda ses feuilles d'analyse d'un air embarrassé.

Elle hocha la tête en regardant Sam sortir de son infirmerie. La jeune major n'était plus que l'ombre d'elle-même. Si McKenzie tombait d'accord avec son diagnostic, sans doute proposerait-il d'utiliser l'hypnose régressive. Il avait eu de très bons résultats avec d'autres patients. Elle espérait seulement que les gènes de Jolinar ne rendrait pas cette approche impossible. En soupirant, elle retourna au chevet de SG-8.

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243, 244, 245…

Vas-y, cogne ! pensait O'Neill.

Les coups sourds qu'il donnait au punching-ball résonnaient dans la salle de sport désertée à l'heure du souper. Ses muscles étaient douloureux à cause du traitement qu'il leur faisait subir depuis des jours. Il se sentait vieux, vidé, inutile.

Rageusement, il balança un dernier swing et s'arrêta pantelant, en nage. Si seulement l'exercice pouvait faire disparaître ces migraines. Si seulement il pouvait arrêter de penser. Non. Rien n'y faisait. Il se rejouait le film dans sa tête et butait toujours au même moment, le moment où la situation leur avait échappé.

Pourquoi, pour l'amour du ciel, pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas se souvenir de ces heures-là ? Tout paraissait maîtrisé. Sous contrôle. Ils avaient pris la bonne décision, il en aurait mis ses deux bras à couper. Pourquoi ? Pourquoi ?!

Les voix qui se rapprochaient dans le couloir mirent fin à son examen de conscience. Il jeta un œil à sa montre bracelet. L'heure du repas était passé. La salle allait se remplir d'airmen qui éviteraient de le regarder ou qui le salueraient d'un air faussement décontracté. Sans compter ce c… de Fuller, avec son sourire narquois, son air de dire "le grand Jack O'Neill est au tapis ! c'est pas trop tôt" qui ne manquerait pas de lui témoigner une nouvelle fois sa fausse compassion. Et c'était encore pire avec le personnel féminin de la base qui lui reprochait son soutien à Carter. Carter était son second, pour l'amour du ciel ! Il ne pouvait pas la lâcher comme ça ! Pas après tout ce temps. Parce qu'elle s'était trompée une fois ? Une seule fois ? Il faudrait qu'ils en apportent la preuve ! Il leur souhaitait bonne chance. La planète était en confetti ! Un miracle que seuls Teal'c et Daniel aient vraiment souffert de l'explosion.

Carter avait besoin de son aide. Il ne la laisserait pas tomber. Tant pis s'il faisait les choux gras de la base et si leurs états de service étaient épluchés à tous les niveaux de l'état. Il avait confiance. Jamais Carter n'aurait fait ce qu'ils prétendaient tous. Jamais !

Souviens-toi Jack ! Souviens-toi, bon sang ! S'il n'avait pas été accusé lui aussi, il leur aurait volontiers balancé sa démission.

Il prit sa serviette, la jeta sur ses épaules et sortit par derrière pour rejoindre les douches. Si son timing était bon, il aurait le temps de manger après et toute la nuit pour se saouler. Mais d'abord, il fallait qu'il demande quelque chose au docteur Fraiser.

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Quelques semaines auparavant…

L'atmosphère se rafraîchit brusquement. SG-11 était à l'infirmerie depuis une petite semaine après avoir eu à subir l'attaque d'un commando Reetou. Daniel se mit à essuyer ses lunettes. Teal'c demeura impassible et Carter toussota dans son poing fermé en faisant signe à O'Neill de faire profil bas. Il soupira.

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La masse bleutée se rida autour de sa manche. Carter vérifia le bon fonctionnement du DHD et fit signe que tout était en ordre. Jack retira son bras et mit posément ses lunettes de soleil.

Le groupe se mit en marche. Carter fit démarrer un FRED équipé de chenillettes et il s'ébranla à leur suite. Daniel et Teal'c suivaient le colonel qui partit à grandes enjambées vers le site désigné par le major.

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Mon dieu, c'est vrai ! Il faisait partie des Black Ops… Il en sait même sûrement plus que moi, se dit Sam en s'éloignant. C'est bizarre qu'au bout de presque 5 ans sur le terrain, je n'en sache pas plus sur son compte. Il est bien introverti pour un irlandais sous ses dehors bravaches ! Elle sourit et continua d'avancer, son détecteur à bout de bras.

Daniel sourit.

O'Neill partit en courant. Cet endroit lui tapait sur le système. Tout ça par la faute de ces politiciens véreux. Cette expédition n'avait pas été préparée dans les règles et Carter était beaucoup trop confiante. Il avait perdu des hommes au cours de missions commando pour exactement les mêmes raisons. En plus Teal'c avait raison. Il faisait très très chaud.

Dans une heure, le soleil serait au zénith, pas question de rester dehors, sinon ils allaient tous y passer.

Sam se releva et scruta les environs la main en visière. Les dunes s'étendaient à perte de vue. L'air brûlant déformait la perspective. Elle se mit à rire.

Les projecteurs s'allumèrent.

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Jack rongeait son frein. Rien ne se passait comme prévu. Le jour était levé depuis plus de 28 heures. Il avait été obligé de renvoyer Teal'c à la porte pour transmettre le signal du GDO avant qu'on leur coupe la retraite. Il espérait seulement que son symbiote le protégerait des radiations et qu'il pourrait rentrer au SGC sain et sauf. Pour eux, c'était trop tard.

Comment avait-il pu partir aussi précipitamment sur la foi du relevé des sondes ? Au bout de 11 heures, au moment où le soleil déclinait à l'horizon, un deuxième soleil s'était levé, à la perpendiculaire. A ce moment, il avait pensé tout remballer, mais il s'était laissé convaincre par Carter. Daniel était toujours inconscient et difficile à transporter même avec le FRED. Le deuxième soleil était deux fois plus gros que le premier, ou beaucoup plus proche. De toute façon, cela ne faisait aucune différence. La température avait monté de presque 10 degrés à l'intérieur des deux tentes. S'ils restaient coincés là deux jours de plus, ils ne pourraient plus alimenter les générateurs à Fréon. Au moment où il commençait à croire que leur situation était désespérée, le lever d'un troisième soleil avait embrasé l'ouest. S'il pensait qu'ils avaient encore une chance infime de s'en sortir un quart d'heure avant, l'apparition de la naine rousse lui ôtait toute illusion. Ils allaient bel et bien frire sur Tattoine à moins que son petit génie de Carter ne sorte un charme de son chapeau. Ils scellèrent la tente de Daniel en laissant une voie ouverte sur le walkie talkie au cas où il se réveillerait. C'était lui qui avait le plus besoin de "froid". Il ricana. Il avait noté la température sous la première tente. 38°C. Dans la deuxième tente, leur chaleur corporelle combinée allait faire péter le compteur. En fermant derrière lui, il se rendit compte qu'il avait presque la chair de poule. Jamais le jaffa n'y arriverait.

Il avait pris le premier quart. Carter s'était allongée sur l'un des deux lits de camp. Ruisselante de sueur, elle murmurait des paroles incohérentes dans son sommeil. Pour l'énième fois, O'Neill tenta de joindre Teal'c sans obtenir aucune réponse. Il fut réveillé par la main de Carter sur son épaule.

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Au bout d'une demi-heure à l'extérieur, toutes les parties du corps exposées au rayonnement des deux soleils présentaient des brûlures au deuxième et au troisième degré. En dépit des vêtements, leur peau, frappée par les vents de sable, avait été râpée comme par une gigantesque toile émeri. Insensible à la douleur, le visage à vif, Carter installait son dispositif. Ils avaient mis en place une corde entre les tentes et le FRED pour avoir une prise contre le vent. Mais ils devaient se déplacer en rampant pour éviter d'être emportés.

Il la vit qui commençait à ramper derrière lui. Quand il entra dans la tente, il comprit qu'en dépit de leurs efforts, ils ne parviendraient pas à se sortir de ce guêpier.

Le jaffa portaient d'atroces brûlures sur tout le corps et ses vêtements avaient été laminés par le sable.

La main de Teal'c l'arrêta et le Jaffa sortit à la recherche de Carter.

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Sam contrôla une dernière fois le réacteur. Elle s'allongea dans le sable, ajusta son masque et ses lunettes. La tempête redoublait de violence. Elle aurait du s'arrimer au colonel et rentrer en même temps que lui. Bon, il est un peu tard pour t'en rendre compte Samantha… Elle tenta de se mettre à genoux sans succès, le vent la plaquait au sol. Elle sentait le sable qui entrait par tous les pores de sa peau, qui s'insinuait dans ses oreilles, à l'intérieur de son masque, qui lui piquait les yeux. Respire, respire ! Calme-toi. Tu l'as fait cent fois en simulation.

Incapable de s'agripper au filin, elle se mit à ramper en direction des tentes. Aucune visibilité.

Pour seule réponse le hurlement de la tempête.

Lentement, inexorablement, son corps fut absorbé par le filon de naquada liquide. Un autre esprit toucha le sien. Une conscience multiple, protéïforme, primitive. Des milliers de voix qui emplissaient sa tête et lui parlaient toutes en même temps. Elle ouvrit la bouche pour hurler plus fort et appeler Jack à son secours mais le naquada remplit la cavité buccale, coula à l'intérieur de son nez, envahit ses poumons. Elle se mit à suffoquer et perdit conscience.

Elle faisait partie du grand tout. Elle était le tout. Elle était elle. Ils allaient partir dans le vide et essaimer dans le grand vide. Elle était le tout. Elle était eux…

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Les trois hommes durent creuser pour sortir. Le sable avait recouvert les deux tentes. Les structures en aluminium gémissaient sous le poids mais tenaient bon. Il n'y avait plus aucune trace des installations. L'extrémité du filin disparaissait sous des montagnes de sable. Elle est là-dessous, se mit à penser Jack. Kinsey et Maybourne ont intérêt à ne pas croiser mon chemin.

Contre toute attente, la nuit tombait enfin. Le colonel O'Neill jeta Daniel inconscient en travers de ses épaules et se mit à marcher en direction de la porte des étoiles, le jaffa sur ses talons. Les premières étoiles apparurent dans le ciel orangé et le hurlement de la tempête fit place à un silence abyssal, uniquement troublé par le souffle rauque des deux hommes et la respiration tranquille de Daniel. Les yeux rivés sur le sol qui se dérobait sous ses pieds, empli de colère et d'amertume, Jack marchait à un train d'enfer. Il fur arrêté dans son élan par la voix de basse du jaffa.

O'Neill posa délicatement Daniel, tâta sa carotide et se releva satisfait de son examen. Il rejoignit le jaffa et s'agenouilla à ses côtés. Et ils se mirent à creuser avec leurs mains nues.

Jack émergea brusquement d'un sommeil sans rêve. Quand s'était-il endormi ? C'était la deuxième fois. Il n'aimait pas ça du tout.

Le jaffa se redressa et inspecta posément autour de lui.

Les heures passaient. Jack surveillait l'horizon. Teal'c composa une nouvelle fois la séquence et posa la main au centre du DHD. Une lueur rougeâtre signala le résidu d'énergie, un grondement lointain répondit à la manœuvre dans les tréfonds du sol.

Pour toute réponse, l'enfer se déclencha sur P2X627.

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Des tonnes de sable commencèrent à se déverser dans la salle d'embarquement sous la pression d'une explosion inouïe. La masse bleutée vibra et disparut. Simmons isola immédiatement la salle d'embarquement et la protection en acier s'abattit avec un bruit sourd, occultant la baie vitrée de la salle de contrôle.

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L'alerte résonnait toujours au niveau –28. Quatre corps avaient été dégagés.

Inconscients, abominablement brûlés, le colonel O'Neill et le major Carter avaient dû être évacués vers un centre hospitalier spécialisé de New York. Leur peau abrasée se détachait en lambeaux en dégageant une odeur épouvantable de sang et de chair calcinée. Leurs blessures étaient trop graves pour être soignées au SGC.

Teal'c, bien que dans un état encore plus critique, avait été conduit directement à l'infirmerie. Le docteur avait bon espoir dans les capacités de son symbiote à le guérir.

Quant à Daniel, tous les examens avaient apporté une seule certitude. A moins d'un miracle, il resterait tétraplégique.

Le général Hammond attendait dans son bureau que le docteur Fraiser vienne faire son rapport. Les bruits les plus fous avaient instantanément circulé dans la base. Le plus communément répandu étant que le major Samantha Carter, aidée dans son entreprise criminelle par son supérieur, le colonel Jonathan O'Neill, et par un extra-terrestre, le transfuge Teal'c de la planète Chulak, avait tenté délibérément de détruire la porte des étoiles et la base de Cheyenne Mountain en faisant exploser le réacteur à naquada mis au point grâce à ses propres recherches afin de déclencher une réaction en chaîne sur P2X267 qui aurait anéanti la Terre si le vortex avait été maintenu.

Hammond haussa les épaules.

Certes, la récente désertion de Teal'c apportait de l'eau au moulin de ceux qui avaient décidé de hurler avec les loups. Certes, il s'en était fallu d'un cheveu que l'implosion de la lointaine planète ne provoque une catastrophe. Jack et Sam fourniraient toutes les explications nécessaires quand ils reviendraient à eux. Il fut tiré de ses réflexions par un coup frappé à la porte.

Hammond se replongea dans ses pensées. Nous avons un problème.

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Le colonel et le major avaient été rapatriés à l'infirmerie du SGC. Sam refusait obstinément de parler avec son supérieur. Ce dernier passait ses nuits à son chevet et s'en allait à l'aube afin qu'elle ne s'aperçoive pas de sa présence.

Janet avait abandonné l'idée de lui faire changer d'avis. Il paraissait en tirer un bénéfice certain, et en ce qui la concernait, seule l'évolution de son état de santé importait. Elle avait craint que les greffons ne soient rejetés à cause de l'exercice qu'il s'imposait, mais elle n'avait pas pu le faire rester sur le fauteuil roulant. Elle le trouvait errant dans l'infirmerie à toute heure du jour et de la nuit.

Il finirait peut-être par se confier. Et pour ça, Sam aurait été la personne idéale.

Le mutisme de Sam à l'égard de son supérieur l'inquiétait davantage. Elle s'était rapidement rendu compte que Sam ne dormait pas autant qu'elle le prétendait. Surtout en présence de Jack. Elle l'avait détecté à la lecture des moniteurs. Elle lui fallait patienter et attendre qu'elle aille mieux avant de lui demander pourquoi elle agissait ainsi. Contrairement à Jack, elle était loin d'être sortie d'affaire. Janet espérait juste que les gènes de Jolinar n'en étaient pas la cause. Le taux de naquada dans l'organisme de Sam avait augmenté dans des proportions telles qu'elle craignait pour sa vie.

Elle interrogerait Selmak à ce sujet quand il viendrait chercher Daniel. Elle aurait préféré que le général Carter ne soit pas mis au courant mais elle ne pouvait présager de l'attitude de Selmak.

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Jacob posa sa main sur l'épaule de Hammond et lui sourit en clignant des yeux.

Sur un dernier regard à Sam, dont l'ombre se dessinait sur la cloison de la salle de contrôle, Jacob entraîna la civière dans le vortex.

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Jack entra résolument dans l'infirmerie. Il regrettait d'avoir raté le départ de Daniel sur Vorash, mais il n'était pas en état d'encaisser le regard de l'archéologue. Pas tout de suite. Ces foutus serpents allaient le remettre sur pied en un rien de temps. Il en était sûr. Il ne voulait pas non plus affronter Jacob.

Il hésita et se balança d'un pied sur l'autre en entendant une conversation.

Il secoua la tête. Pas de chance. Il s'apprêtait à rebrousser chemin quand il reconnut la voix de Carter. Il regarda autour de lui. Personne. Dissimulé derrière la porte, il écouta la conversation que son second avait avec le docteur. Il se colla au mur quand il vit Sam partir, le dos courbé, les mains dans les poches. C'est vrai qu'elle avait maigri. Elle n'était déjà pas bien épaisse avant…

Jack baissa la tête. Il se redressa et fit une de ses petites mimiques.

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Jack regardait nerveusement les trois femmes qui mettaient en place le dispositif qu'Anise avait apporté de Vorash. Janet lui fit un petit signe d'encouragement et il sourit tristement. Le regard de Sam n'avait pas croisé le sien une seule fois depuis qu'elle était entrée dans la salle d'observation. Assise face à lui en contrebas, elle répondait par monosyllabes à Janet. Il ouvrit le micro pour demander si elles allaient bientôt commencer et se ravisa. Tu sauras bien assez tôt, mon vieux. Carter a changé, ils ont peut-être raison.

La colère durcit ses traits. Il avait même envie d'une cigarette. Il se pencha en avant.

Anise et Janet s'étaient assises en face de Sam. Il entendit les recommandations de la tok'ra.

Anise se releva et s'approcha de Sam. La voix métallique de Freya résonna dans la pièce.

Jack se rejeta au fond de son siège, accablé. La séance commença.

Aussitôt, une image mentale du colonel et de son second apparut sur l'écran holographique. Ils riaient en échangeant des propos badins.

Jack sourit malgré lui.

Sur l'écran, ils virent le soleil se coucher et les deux autres se lever. La naine rousse emplissait l'écran. Sam frissonna.

L'image de Daniel inconscient, la tête entouré de poches de glace se matérialisa à son tour.

Sur l'écran, le colonel, l'intérieur d'une tente. Le colonel regarde Sam et caresse sa joue.

Et d'un seul coup la tempête se déclencha sur le désert.

Sur l'écran, les deux officiers luttent contre le vent. Sam gémit.

Sam se tordait de douleur sur son siège. Janet se précipita mais Sam la repoussa de toutes ses forces.

Sam hurlait, à plat ventre, le corps agité de spasmes violents. Elle battait désespérément des bras et ses doigts griffaient le sol de béton.

Il repoussa violemment le docteur qui trébucha et faillit perdre l'équilibre et prit Sam dans ses bras.

Jack s'assit sans lâcher Sam et regarda. Le corps de Carter était en train de se dissoudre dans le sable. On entendait une voix désincarnée qui continuait de psalmodier les mêmes phrases incompréhensibles. Le sable changea de texture et devint liquide à l'endroit occupé l'instant précédent par le major.

Carter s'agitait, le souffle court, les yeux révulsés dans les orbites. Ses doigts continuaient de s'agripper dans le vide.

Jack se recula pour empêcher la tok'ra de toucher son major.

Devant leurs yeux, le sable se liquéfiait à son tour, le filon de naquada qu'il avait trouvé avec Carter était parcouru d'éclairs blancs. Il vit le FRED être englouti, puis le dispositif que Sam avait imaginé pour surcharger le réacteur commença à émettre un bourdonnement. Ils virent Teal'c sortir de la tente et retenir Jack. Ils virent Jack emporter Daniel sur son dos sans un regard en arrière.

O'Neill se mit à bercer le major, les larmes aux yeux. Elle avait été là tout le temps et il l'avait laissé avec cette chose.

La main tendue de Sam, atrocement brûlée, emplissait maintenant l'écran. Sa voix était très faible. Elle appelait toujours le colonel. Il sentit les larmes rouler sans retenue sur ses joues en les voyant qui s'éloignaient d'elle en emportant Daniel vers la porte. Puis ce fut le chaos et l'écran s'éteignit.

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Teal'c esquissa un sourire.

FIN

Si vous lisez ça, c'est que vous avez lu jusqu'à la fin ! Merci !

Comme d'habitude un petit feed-back sur vos impressions serait le bienvenu ;-)