JACK EST AMOUREUX

Auteure : Xeen

e-mail : Xeen67@hotmail.com

http://communities.msn.fr/Forcryingoutloud

Spoilers : ce que vous voulez !

Note de l'auteure : je vous conseille de lire mon ff "Retour à la case" départ si vous voulez tout comprendre

Genre : romance, aventure

Résumé : après Fire & Water (saison 1)

Disclaimer : les persos ne sont pas à moi, mais à MGM, Gekko, Showtime, etc. Je ne gagne pas d'argent pour l'écriture de ces fictions L

Un grand merci à Fred, aka small grenouille, grâce à qui j'ai pu obtenir des renseignements précieux J

SG-1 rebroussait chemin vers la stargate. Daniel paraissait encore plus exalté que d'habitude, parfait contraste avec Teal'c, totalement impavide. Le colonel O'Neill rayonnait et il s'en fallait de peu que le capitaine Carter ne trépigne de joie. Le cauchemar se terminait enfin.

- C'est une longue histoire …

- Pourquoi est-ce que vous ne nous la raconteriez pas devant des sushis, Daniel ? dit Jack en souriant franchement.

- Ca, c'est drôle !

- N'est-ce pas ? Allez ! On rentre à la maison… Au fait Daniel, au sujet de votre appartement…

- Et bien quoi ?

- Et bien nous l'avons, heu, en quelque sorte… Heu….

- Non, vous ne l'avez pas… ?

- Si, c'était juste près la cérémonie de funérailles, Daniel, ajouta Sam.

- Funérailles !!?

- Oui, d'ailleurs le colonel a dit de très belles choses…

- Vraiment ? … Hé !? Vraiment ?

Les voix de ses compagnons et du général parvenait à Jack comme dans un brouillard. Il mit une croix dans l'un des cases et grimaça. Sans se décourager, il traça une autre grille et inscrivit un cercle au centre, puis une croix, un cercle...

Daniel était intarissable. Il avait encore rencontré l'extraterrestre de ses rêves et ne semblait pas affecté par son aventure sous-marine. Teal'c ne manifestait aucune émotion, sauf peut-être un léger plissement au coin droit de sa bouche attestait de la joie qu'il ressentait à se retrouver face à l'archéologue autour de la table de réunion.

Sam buvait les paroles du jeune homme et posait des questions quand il négligeait de donner les explications adéquates.

Cette fille est insatiable, pensa Jack en jetant un bref regard à son second. Il rougit légèrement à la pensée qui lui traversait l'esprit. Le souvenir de ce qui s'était passé quelque temps auparavant dans les douches remontait à la surface. Il biffa la grille et dessina un autre morpion. Non, tu te fais des idées mon vieux… Il laissa ses pensées dériver.

"Nous l'avons laissé là-bas !! Non !" avait hurlé Sam, le visage égaré inondé de larmes. Un geste impérieux avait suffit au colonel pour faire comprendre à MacKenzie de rester en dehors de ça. Si elle piquait sa crise, c'était bien de sa faute à ce réducteur de tête ! L'hypnose, quelle connerie. Il l'avait prise dans ces bras, surpris de la sentir si fragile. Elle tremblait de tous ses membres en pleurant convulsivement. Elle ne l'avait pas repoussé. Etait-ce seulement parce qu'elle était bouleversée ? Il avait senti que le contact ne lui déplaisait pas. "Calmez-vous capitaine ! Ca va aller", lui avait-il dit en cherchant à se persuader lui-même. La tête de Sam posée sur sa poitrine, il avait murmuré des paroles de consolation en lui caressant les cheveux et lui avait promis qu'ils allaient retrouver Daniel.

Et maintenant, Daniel était là, à les assommer de théories et d'exégèses sur l'histoire de l'antique Babylone. Mon dieu, comme il détestait ces debriefings !

- Qu'en pensez-vous colonel ? demanda Hammond.

- …

- Colonel ?

- Heu… Je suis d'accord ! répliqua O'Neill.

Sa main glissa et le crayon déchira son bloc. Sam cacha un sourire derrière sa main et Daniel toussota en remontant ses lunettes. Teal'c lui adressa un regard impassible.

Hammond le regarda droit dans les yeux en retenant un éclat de rire.

- Désirez-vous que je vous fasse installer un radiateur Jack ? demanda-t-il. La question était la suivante : pensez-vous pouvoir reprendre les sorties offworld rapidement ?

- Bien sûr mon général ! affirma Jack en jetant un regard furieux à Daniel. Sans l'insistance de Fraiser et MacKenzie, nous aurions ramené Daniel bien plus tôt ! fanfaronna-t-il.

- Dans ce cas, je vous assigne sur une mission pour P6C-2233.

- Pas de X mon général ? C'est une mission tous publics ?

Sam pouffa. Jack la jeta un sourire satisfait et se retourna vers Hammond en le défiant du regard.

- Vous partirez demain à 8:00 heures, conclut Hammond en se levant. Bonne soirée, vous avez quartier libre.

- Trop aimable ! Il est 5 heures, ronchonna Jack.

- Alors ? Ces sushis ? dit Daniel en s'approchant.

- Laissez-moi retenir une table ! C'est comme si c'était fait ! On prend ma voiture ? La Volvo P1800 de Carter est bien trop petite !

- Mon colonel, vous aimez la pêche, moi j'aime les voitures, où est le mal ? dit Sam en s'approchant.

- Pas de mal Carter, sauf que les boîtes manuelles, c'est pas trop mon truc !

- Je pourrais vous montrer si vous voulez, continua-t-elle en ramassant ses affaires.

- Heu… Pourquoi pas… hésita Jack, surpris de la proposition de son second.

- Vous n'êtes pas obligé mon colonel. Au fait comment se fait-il que vous connaissiez le modèle ma voiture ?

- Enfin, Carter, c'est une voiture mythique ! Ca doit vous coûter une fortune de l'entretenir. Moi j'aurai peur de l'abîmer rien qu'en mettant le contact…

- Une voiture mythique ?

- La voiture de Simon Templar ? Vous voulez rire capitaine ! Je sais bien que vous n'étiez pas encore née, mais quand Jaguar n'a pas pu placer sa XK-E dans la série, tous les Britanniques en ont fait une jaunisse à l'époque !

- Sauf que la voiture du Saint est blanche mon colonel ! La mienne est silver. Elle roule encore bien pour ces quarante ans et c'est le moyen le plus rapide que j'ai trouvé pour aller à Colorado Springs. Avec les voitures automatiques, j'ai toujours l'impression de conduire un tank ou d'avoir 15 ans de plus !

- Vous me trouvez trop vieux pour conduire une voiture de sport Carter ?

- Je n'ai pas dit ça monsieur. Je comprends que vous préfériez un véhicule plus confortable.

- Dans quel restaurant comptez-vous réserver Jack, les interrompit Daniel et sortant par la même occasion O'Neill de ce mauvais pas.

- Le nouveau restau japonais qui vient d'ouvrir ! Il faut se dépêcher avant qu'on ne les oblige à fermer. Le poisson cru ne résiste généralement pas longtemps aux inspections sanitaires…

- Vous me donnez une heure mon colonel ?

- Pas plus Carter. Si on prend ma voiture, le trajet risque d'être long.

Sam lui fit un grand sourire et Jack renonça à la persécuter. Il la regarda sortir et s'ébroua.

- Vous ne deviez pas téléphoner O'Neill, demanda le Jaffa qui avait observé son manège.

- Au restaurant ? insista Daniel.

- Ca va, ça va.

Le vortex se referma et les quatre membres de SG-1 firent quelques pas en explorant les environs. Tout était conforme aux relevés télémétriques de la sonde.

Des prés s'étendaient à perte de vue. Des troupeaux de ruminants rouge sang, assez semblables à des vaches terriennes, paissaient paisiblement aux alentours de la porte des étoiles.

Une fois le MALP renvoyé, SG-1 avait parcouru plusieurs kilomètres en direction de ce que Carter avait décrit comme "un ensemble important de bâtiments susceptibles d'abriter une forte densité de population". En chemin, ils avaient croisé des engins agricoles autonomes ainsi que divers baraquements et entrepôts contenant des ballots de paille ou des semences. Pas l'ombre d'une quelconque activité "humaine".

O'Neill adoptait son attitude des grands jours, le front bas, la mine contrariée et la réplique acerbe.

Il avait été en butte aux plaisanteries de ses compagnons toute la soirée de la veille. Teal'c avait conservé sa réserve, mais les deux jeunes gens, tout à la joie des retrouvailles, ne l'avaient guère ménagé.

Pour conclure, Teal'c et lui avaient dû porter Daniel ivre mort jusqu'à son appartement.

Quant à Sam, elle avait envie de faire la fête et voulait finir la nuit en boîte. Il avait eu toutes les peines du monde à la faire monter dans sa voiture. Pendant que Teal'c patientait dans l'allée, il l'avait raccompagnée chez elle manu militari et poussée sous la douche toute habillée, après lui avoir enlevé ses chaussures. La jeune femme n'avait pas apprécié le traitement. A moitié dégrisée, elle l'avait attiré sous le jet glacé avant de balbutier des excuses et de le jeter dehors. Teal'c n'avait fait aucun commentaire sur son état vestimentaire quand il était sorti de chez elle.

Jack n'avait pas pu fermer l'œil de la nuit après cet épisode. Pour qui le prenait-elle ? Son oncle ? Un copain de régiment ? Jusqu'à l'aube il avait fait les cent pas, enfermé dans sa chambre pour ne pas réveiller Teal'c endormi sur son canapé.

Quand il avait récupéré les deux membres de son équipe à 7 heures tapantes pour les ramener à la base, la mine défaite du capitaine et les mimiques de Daniel qui se frottait l'estomac en roulant des yeux bouffis avaient suffi à le rasséréner.

Lui au moins tenait l'alcool !

Sa bonne humeur avait été de courte durée. La marche forcée sur P6C-2233 l'avait fait retomber en mode bouderie.

Cette planète ne lui inspirait aucune confiance, comme toutes celles dont les coordonnées se trouvaient sur le cartouche d'Abydos.

Il se retourna vers les deux jeunes gens, les fusilla du regard et accéléra le pas. Plus vite ils seraient arrivés, plus vite ils seraient en mesure de repartir. Dans son dos, il entendit le pas précipité de Daniel qui se réfugiait dans les buissons pour vomir pour la quatrième fois depuis leur arrivée et eut un sourire satanique.

La route goudronnée débouchait sur une immense place, bordée de bâtiments d'architecture sobre et dépouillée. En dépit des relevés du capitaine qui indiquaient la présence de plusieurs milliers de formes de vie, la ville était silencieuse et déserte. Les quatre compagnons s'aventurèrent dans ce qui paraissait être une artère principale sans rencontrer âme qui vive.

Daniel fit quelques incursions dans les immeubles apparemment laissés ouverts par les occupants sans trouver trace de qui que ce soit.

- Carter ? Une explication ?

- Mon colonel, je ne sais pas encore.

- Cet endroit me paraît abandonné O'Neill.

- Je ne reconnais pas l'alphabet utilisé ici, commenta Daniel en désignant des inscriptions sur les murs, son expression trahissant l'incompréhension et l'étonnement.

- Trop bien entretenu pour une ville fantôme, jeta O'Neill en surveillant les abords immédiats.

- Tout à fait d'accord, acquiesça le jaffa.

- Vous croyez que c'est une embuscade, s'inquiéta Daniel.

- Je ne crois pas. Il leur était facile de nous cueillir à la porte. Non, c'est autre chose. Des progrès Carter ?

- Je pense avoir trouvé la source des signaux vitaux, c'est par là, dit-elle en s'engageant sur une avenue perpendiculaire. A une cinquantaine de mètres.

- Allons-y, mais restez sur vos gardes ! Compris Daniel ?

- Heu… Oui… Bien sûr. C'est bizarre, on dirait un mélange d'arabe classique et d'hébreu… Pour une fois que nous trouvons un monde où les Sémites sont apparemment réconciliés, il n'y a pas trace de vie…

- Ca vous étonne Daniel ? cracha O'Neill. Pas moi.

- Ne soyez pas négatif, Jack.

- C'est moi qui suis négatif ?! Vous avez vu ce qui se passe au Proche-Orient ?!

- Quand la religion et la politique s'en mêlent... Les autochtones n'ont pas suivi le même schéma, sinon la langue n'aurait pas évolué dans ce sens.

- C'est ici mon colonel. Des milliers de personnes sont enfermées à l'intérieur, ajouta-t-elle en secouant le battant sans succès.

- Reculez-vous ! Teal'c ? A vous l'honneur.

Teal'c mit sa lance en position et la porte céda sous le tir de l'arme goa'uld. SG-1 pénétra à l'intérieur du bâtiment. La lumière entrait à flot par un dôme de verre transparent facetté. Le hall résonnait de leurs pas et le moindre bruit se répercutait avec fracas dans les profondeurs de l'édifice.

- Wow !! On peut dire qu'ils voient les choses en grand ici ! Où sommes-nous capitaine ?

- Tant que Daniel ne peut pas déchiffrer les panneaux, j'ai bien peur que nous ne devions trouver par nous-mêmes, mon colonel.

- Le mieux est de nous séparer. Daniel vous venez avec moi. Carter avec Teal'c. Le dernier qui trouve a un gage !

Sam sourit. Le colonel avait abandonné sa carapace militaire. Elle monta directement à l'étage en prenant toutes les précautions dictées par la procédure. Teal'c la suivait, sans prendre aucune précaution, sa lance au clair. Pour une fois, son visage reflétait la perplexité. Il n'avait pu déterminer aucune trace de présence goa'uld et il savait que seul un désastre avait pu causé un tel désintérêt chez les Grands Maîtres.

Leur exploration se solda par un échec. Le premier étage était dévolu à des zones de bureaux. Les étages supérieurs à la plus grande bibliothèque qu'il avait jamais été donné à Samantha Carter de visiter. Même la taille de la bibliothèque du Congrès ne rivalisait pas avec celle-ci. Sam pestait devant cette accumulation de savoir inaccessible.

Daniel et Jack s'engageaient pendant ce temps dans les sous-sols. Au fur et à mesure de leur progression, les couloirs s'allumaient et s'éteignaient sur leur passage. Le silence était oppressant. Après avoir parcouru des dizaines de mètres de couloirs, visiter des dizaines de bureau déserts, ils parvinrent à une porte en alliage massif. En son centre, un mécanisme clignotait.

- Teal'c ? Carter ? Je crois qu'on a trouvé quelque chose, cracha O'Neill dans son walkie.

Déjà Daniel s'attaquait au problème. Il se tourna vers Jack dépité.

- Il s'agit probablement d'un système de fermeture qui se déclenche à la lecture de la rétine ou quelque chose d'approchant.

- Vous croyez ? demanda O'Neill en collant son œil contre l'appareil. Alors, il va falloir faire autrement Daniel. Ne restez pas dans le couloir. J'ignore si les balles vont rebondir.

- On ne devrait pas essayer de…

- Daniel ?

- D'accord, dit l'archéologue en battant en retraite.

Jack se coucha et épaula. Il tira à plusieurs reprises. Les balles ricochaient sur le métal avant de se désintégrer. Il toucha la cible sans résultat. Les cris de Carter mirent fin à sa tentative.

- Vous allez bien Daniel ? Mon colonel ? Que se passe-t-il ?

- Nous avons trouvé… ça ! répondit O'Neill en se relevant. Et je propose de le laisser bien tranquillement où il est et rentrer à la base. A moins que Teal'c ne connaisse ce genre d'engin…

- Je ne suis pas familier de cette technologie. Elle n'est pas d'origine Goa'uld.

- Daniel, vous devriez voir la bibliothèque là-haut ! Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi immense ! s'exclama Carter.

- Carter, j'ai dit on s'en va !

- Mon colonel, mais si je peux me permettre, il serait dommage que Daniel ne puisse pas aller jeter un coup d'œil. C'est une opportunité inouïe de découvrir une nouvelle civilisation, même si elle est éteinte.

- J'aurais dû m'en douter, soupira O'Neill. Combien de temps ?

- Jack, notre retour est programmé après-demain. Sam a raison. C'est une chance unique. Et je ne pense pas que nous soyons en danger…

- Après-demain, dit Jack pensivement. Pourquoi pas. J'ai repéré un cours d'eau en venant, s'il y a des… vaches, il y aura peut-être du poisson.

- Vous vous proposez de pêcher sans matériel O'Neill ?

- J'ai mon matériel ! Toujours prêt ! ajouta-t-il en levant la main le majeur et l'index joints. Une partie de pêche, ça vous tente Carter ?

- Franchement mon colonel, je préférerai essayer d'ouvrir ce coffre.

- Teal'c ?

- Je resterai ici pour porter assistance au capitaine Carter.

- Je vois que ma proposition vous enthousiasme ! Bon, dites-moi ce que je peux faire, major.

- Avez-vous essayé la lumière ? Où de composer un code ? Evidemment, il aurait été mieux de le faire avant de détruire le mécanisme, dit-elle en s'approchant.

- Carter, gronda le colonel.

- Mon colonel, je retire ce que je viens de dire.

- Des excuses ? Vous ne m'avez pas habitué à ça major, dit Jack en faisant une petite courbette.

- La porte est ouverte monsieur ! Regardez !

Sam poussa et le lourd battant pivota sur lui-même. Sans hésiter, elle s'avança à l'intérieur.

- Carter, attendez !

- Oh mon dieu ! Vous devriez venir voir ça ! s'exclama-t-elle sans tenir compte de l'ordre de son supérieur.

Sur des centaines de niveaux souterrains, des compartiments remplis de liquide ambré se superposaient dans une féérie de couleurs. Dans chaque compartiment flottait un cerveau bardé de capteurs et d'électrodes. La totalité du complexe était plongé dans une lumière atténuée et des décharges électriques traversaient les niveaux, zébrant les profondeurs d'éclairs bleutés.

- Mon colonel, je crois que nous avons trouvé les habitants de ce monde.

- Enfermés à la cave ! Vous voulez rire capitaine ! commença O'Neill en pénétrant à son tour. Wow ! Pour l'amour du ciel ! Qu'est-ce que c'est ? Les X-files ?

- N'allez pas plus loin, je ne suis pas sûre que l'énergie électrique générée par l'activité cérébrale soit inoffensive, le prévint Carter.

- Vous croyez que nous pouvons communiquer ?

- Il existe sûrement une interface ou plusieurs. Ils sont tous connectés. Les décharges correspondent certainement à des échanges. Il s'agit d'un gigantesque réseau neuronal. Leur technologie était sans nul doute largement supérieure à la nôtre ! Si seulement je pouvais trouver une console, dit Sam négligeant toute prudence.

- Sam ? Vous… Est-ce que le volume des échanges n'est pas en train d'augmenter ? s'inquiéta Daniel.

- Cela me semble correct Daniel Jackson.

- Je ne trouve rien qui corresponde à…

Une décharge particulièrement violente traversa le complexe, focalisée sur l'intruse. Le capitaine Carter fut touché en plein front et s'effondra, la bave aux lèvres. O'Neill se précipita pour lui porter secours et subit immédiatement le même sort.

Sans se concerter, Daniel et Teal'c sortirent à reculons et refermèrent la porte derrière eux.

- Teal'c nous avons un problème.

- En effet docteur Jackson.

Dans sa chute, Jack se rappelait confusément être tombé sur le capitaine. Il essaya de remuer et de se dégager. Ses membres ne répondaient plus aux stimuli. Il ouvrit les yeux. Il était aveugle. Son premier réflexe fut d'appeler à l'aide, mais aucun son ne sortait de sa bouche et il ne sentait plus son corps. Une pensée horrible lui traversa l'esprit. Ces… choses l'avaient décérébré ! Il était enfermé dans un bocal, ou plutôt son cerveau était enfermé dans un bocal…

Pas de panique, réfléchis Jack.

Le choc électrique a dû te paralyser.

- Qui êtes-vous ?

- Quoi ?

- Qui êtes-vous ?

- Vous êtes en train de parler dans ma tête ?!

- Qui êtes-vous ?

- Capitaine Samantha Carter, USAF. Et voilà le colonel Jack O'Neill. Nous venons de la planète Terre.

- Le point d'origine

- Capitaine ? Vous êtes là ? Vous m'entendez ? Allô ? Tango zoulou charlie…

- Je suis là mon colonel !

- Où ?!

- Je… je ne sais pas, mais nous pouvons communiquer.

- Parlez pour vous carter ! Moi, sans les mains…

- Mon colonel, je crois que ce n'est pas le moment.

- Excusez-moi. Je suis un peu nerveux. Je ne suis pas un pur esprit comme vous !

- Pourquoi êtes-vous venus ?

- Nous sommes des explorateurs pacifiques, nous sommes à la recherche de nouvelles technologies, d'alliances avec d'autres peuples.

- Vous êtes venus par le chap'aï ? Vous n'êtes pas des Goa'ulds.

- Non, nous venons de la Terre.

- La Terre est sous la coupe des Goa'ulds. Râ y règne en maître.

- Râ est mort, nous l'avons tué, dit Carter.

- Cela est impossible.

- Si le capitaine vous dit que nous avons tué Râ, vous pouvez la croire. J'étais là. C'est même moi qui lui ai fait sa fête !

- Cela est impossible.

- Arrêter de bégayer et dites-nous ce que vous nous avez fait, hurla Jack dans sa tête.

- Nous vous avons relié au réseau.

- Vous… Quoi ?!!

- Cet état ne saurait être permanent car vous perturbez le réseau. Les autres se taisent. Votre anatomie ne peut pas prendre en charge le réseau. Je suis le porte-parole de Kach'nak.

- En plus on gêne ! Carter, pincez-moi ! … Aïe ! Comment avez-vous fait ça ?

- J'y ai pensé mon colonel.

- Dites-moi que je suis toujours en un seul morceau !

- Je ne peux pas mon colonel, je n'en sais rien.

- Toujours aussi optimiste Carter ! Un oui m'aurait suffit !

- Pourquoi vous disputer avec votre compagne, colonel Jack O'Neill de la Terre ?

- Jack ça suffira ! Et Carter est mon second, pas ma… compagne.

- Pourquoi luttez-vous contre l'attirance que vous ressentez pour le major Samantha Carter, USAF, de la Terre ? Votre anatomie prouve que l'accouplement reste le mode de reproduction de votre race. Veuillez expliquer.

- Il n'y a rien a expliquer. Je ne pense à rien, je ne pense à rien, je ne pense à rien, lalala…

- Arrêtez mon colonel. Nous avons une chance d'apprendre ce qui s'est passé sur ce monde.

- Ne venez pas traîner dans ma tête, c'est tout ce que je demande. Et c'est valable pour tout le monde.

- Votre demande est inacceptable. Le réseau est échange.

- Pourquoi avez-vous construit le réseau ? risqua Sam.

- C'est la seule parade que nous avons trouvée face à l'invasion Goa'Uld. Notre société s'était développée au-delà de ce que vous êtes capables d'imaginer, et nous avons juste franchi l'étape suivante. Le réseau est unité. Le réseau est vie. Le réseau est joie.

- Epargnez-nous la pub, s'il vous plaît !

- Pourquoi les Goa'Ulds n'ont-ils pas détruit Kach'nak quand vous avez choisi cette solution ? demanda Carter.

- Oui d'abord ! Pourquoi ? Hein ? Il y a certainement eu des représailles, les serpents n'ont pas dû apprécier.

- Mon colonel !

- D'accord, j'arrête de penser…

- Quand les Goa'Ulds ont trouvé nos cadavres par milliers, ils ont quitté ce monde sans causer de dommage. Toutes nos installations sont restées intactes.

- Nous avons vu ça ! Impressionnant ! Je ne comprends pas à quoi ça vous sert !

- Très bonne question mon colonel !

- Certains ont préféré s'exiler sur un monde aquatique de notre système. Notre planète est leur grenier à grain.

- Jolie formule ! Et eux, ils vous donnent quoi ?

- Ils se joignent à nous dans l'échange. L'échange est unité, l'échange est vie, l'éch…

- Ca suffit j'ai compris !

- Vous voulez dire qu'ils alimentent votre base de données ? s'émerveilla Carter. C'est fascinant !

- Vous trouvez ?

- Mon colonel c'est extraordinaire ! Ce monde a maintenu des relations symbiotiques avec sa diaspora. C'est unique !

- Je préférerais savoir comment sortir d'ici !

- Vous allez être déconnectés du réseau. Vos compagnons vous attendent. Ne vous interposez pas aux équipes de maintenance. Vous risqueriez de le payer de votre vie. Cet échange est trop fatigant, je dois l'interrompre. Major Samantha Carter, vous trouverez les traducteurs universels… là. Le peuple de Kach'nak vous souhaite longue vie

- Et prospérité ? Vous êtes fan aussi ? demanda Jack avant de sombrer dans l'inconscience.

Les tentatives de Daniel de retourner dans le complexe s'étaient soldées par des échecs successifs. Les décharges électriques s'intensifiaient à chaque fois qu'il essayait d'entrer. Découragé, il avait pris la direction de la bibliothèque que Carter avait découverte. Tous les ouvrages étaient écrits dans la même langue hybride. Si seulement il avait un exemple de vocalisation, il était sûr de pouvoir trouver le moyen de déchiffrer cette écriture. A force de chercher, il trouva une rangée de casques posés sur des tablettes. Il en mis un et appuya sur l'interrupteur. Il sentit des picotements à la base de son cou et l'ôta précipitamment. Se frottant la nuque, il reprit sa ronde et étala devant lui différents ouvrages. Il se pinça la base du nez et remonta ses lunettes.

Il comprenait !

Il comprenait ce qu'il lisait ! S'il avait pu douter du degré technologique de ce monde, il en était maintenant certain. Oubliant sa gueule de bois, ses nausées, la fatigue et la situation de ses amis, il se plongea dans sa lecture.

Teal'c n'ignorait pas que Daniel tenterait de venir en aide à ses amis. Il avait donc attendu que l'archéologue se lasse. Si ces aliens l'avaient désiré, ils auraient pu tous les exterminer. Vaguement paranoïaque, il estima qu'il s'agissait certainement d'un plan plus élaboré. Campé droit au milieu du couloir, il surveillait la porte de métal, prêt à toute alternative.

- Mon colonel ? Mon colonel ?

- Carter ? Qu'est-ce qui se passe ? demanda Jack en se frottant les yeux. Est-ce que j'ai rêvé ?

- Kach'nak.

- Bon, je n'ai pas rêvé. En tout cas, on s'en va cette fois-ci !

- Tout à fait d'accord monsieur. Vous êtes un peu lourd…

- Pardon Carter ! Vous ne contestez pas un ordre direct ? Vous êtes sûre que je ne rêve pas ? Nous aurions dû venir ici avant capitaine !

- Je ne suis pas certaine d'apprécier cet endroit.

- Moi non plus, alors direction la maison !

- Mon colonel ?

- Oui capitaine ?

- Vous pensez vraiment… Ce que vous pensez ? demanda la jeune femme en rougissant.

- Excusez-moi ?

- Vous savez je n'étais pas moi-même, j'étais infectée par ce microbe…

- Je sais ! Moi aussi ! Vous vous rappelez ? On ne va pas encore avoir cette conversation, au nom du ciel !

- En tout cas, je suis confuse de vous avoir désorienté lors de notre première rencontre.

- Comment ça ?

- Vous savez ce que je veux dire mon colonel.

- Oui. Et je sais aussi ce que vous avez pensé en me voyant dans ce bar Carter (voir Retour à la case départ) . Moi aussi j'étais dans votre tête tout à l'heure.

- Mais quand vous êtes entré au Blue Moon, je ne savais pas qui vous étiez ! Enfin que vous étiez vous !

- Je ne crois pas que ce soit la bonne réponse Carter. Disons que je ne sais rien et que vous ne savez rien. Venez, on y va.

- Mon colonel ? Je suis flattée que vous trouviez que j'ai de jolies jambes…

- Je vous l'ai dit Carter, j'aime les femmes. J'ai juste un problème avec les scientifiques, dit O'Neill en se relevant.

Il lui tendit la main et elle se mit debout à son tour en titubant.

- Qu'est-ce que vous avez bu exactement hier soir ? demanda-t-il en la retenant par les épaules.

- Vous ne voulez pas savoir mon colonel, répondit-elle en s'appuyant lourdement sur lui. Je crois que j'ai un peu forcé la dose.

- Si vous ne supportez pas l'alcool, je serais dans l'obligation de vous consigner à la base la veille des missions, capitaine, continua-t-il d'un ton sec que démentait son regard. Vous risquez de mettre toute l'équipe en danger.

- Je suis désolée mon colonel, dit-elle en levant sur lui un regard lumineux. Ca ne se produira plus.

Jack sentit un frisson tout le long de sa colonne vertébrale. Il n'arrivait pas à détacher son regard de celui de son second. Il fut saisi d'une impulsion soudaine et la prit dans ses bras.

- Il faut y aller Sam, souffla-t-il dans ses cheveux.

- Je sais. Je suis désolée, soupira-t-elle contre sa poitrine.

- Pas autant que moi.

Ils se séparèrent à regret.

- Tout va bien O'Neill ?

- Ca baigne Teal'c, on s'est fait une petite prise de tête, mais je me sens de nouveau moi-même ! On s'en va !

- Il serait bon de prévenir le docteur Jackson.

- Daniel ?! Où est-il ?

- Je suppose qu'il est monté à la bibliothèque. Vous devriez voir ça mon colonel !

- Je n'ai pas le choix. Jamais Daniel ne reviendra si je me contente de l'appelez sur le walkie.

- Mon colonel, cet alien m'a donné l'emplacement des traducteurs universels. Si Daniel comprend leur langage, nous pourrions découvrir si leur technologie peut nous servir contre les Goa'Ulds !

- Carter, ils se sont fait hara-kiri pour échapper aux Goa'Ulds. Vous l'avez oublié ? Allez ! On va chercher Daniel et on s'en va ! C'est un ordre capitaine ! ajouta-t-il avant que Sam ne le contredise.

Finalement, O'Neill céda devant l'obstination des deux scientifiques et installa un camp de base au rez-de-chaussée. Laissant Sam et Daniel décrypter et sauvegarder les données sur l'ordinateur portable que l'archéologue transportait toujours avec lui, il s'endormit du sommeil du juste pendant que Teal'c montait la garde.

Quand il releva le Jaffa, il alla faire un tour au premier et trouva les jeunes gens affairés.

- Capitaine, Daniel, il est 3:00 heures. Vous allez vous coucher, la bibliothèque sera encore là demain. Et c'est un ordre ! Pas de discussion ! Vous aurez jusqu'à demain soir. Ensuite nous rejoindrons la porte comme prévu.

- Mais Jack, j'en ai pour des jours ! C'est le…

- … travail d'une vie ! Je sais Daniel. Je suis désolé mais vous passerez la main à SG-7. Ils vous rapporteront tout sur un plateau au SGC, le coupa Jack en observant la réaction de Carter du coin de l'œil.

Satisfait, il nota que son second obtempérait avec des gestes d'apaisement en direction de Daniel. L'archéologue continua de protester mais descendit s'installer avec Teal'c.

- Mon colonel, j'en ai pour une minute ! Laissez-moi finir !

- Une minute Carter !

O'Neill fit le tour du propriétaire. Son attention fut attirée par une activité incongrue à l'extérieur. Il essaya d'ouvrir la fenêtre sans succès. Résistant à la tentation de détruire la vitre avec le canon de son arme, il rejoint le capitaine qui descendait à son tour l'escalier.

- Je vais faire un tour dehors Carter. Ne laissez entrer personne.

- Mais mon colonel, il n'y a personne ici à part nos hôtes au sous-sol !

- On ne sait jamais. Si leurs petits camarades choisissaient d'arriver aujourd'hui, je préférerais ne pas leur tomber dessus.

- Vous avez raison, admit Carter. Je vais monter la garde à l'intérieur.

- Non. Vous dormez Carter. Je ne voudrais pas vous rappeler des souvenirs pénibles, mais vous avez eu une nuit agitée hier…

- Heu… Monsieur, je voulais savoir… Est-ce que j'ai vraiment fait ce dont je me souviens hier soir…

- Oui. Ce n'était pas un rêve Carter. A tout de suite. Barricadez-vous à l'intérieur, ajouta-t-il en se réjouissant de son embarras.

Jack contourna du bâtiment en rasant les murs. Accroupi dans l'ombre, il observa le manège de divers engins qui parcouraient les rues de la ville en tout sens en accomplissant des tâches incompréhensibles. En les évitant soigneusement, il parcourut la centaine de mètres qui le séparait de la place par laquelle ils étaient arrivés le matin-même. Les phares des machines agricoles illuminaient les vallons alentour.

Ces machines n'arrêtent donc jamais ? Il se surprit à penser que Daniel et Sam auraient pu les envier. Arrête-toi Jack ! Etre cynique, ca peut servir, mais pas maintenant. Il fit quelques pas dans la pénombre. Rien.

Que signifiaient les avertissements du représentant de Kach'nak ?

A part tous ces machines en roue libre qui charriaient des ordures inexistantes et les moissonneuses qui tournaient dans les champs, il ne percevait aucun danger.

Ca ne devait pas être désagréable d'habiter là. En faisant abstraction de ces… trucs qui palpitaient à la cave ! Très semblable à la Terre. Pas de menace Goa'Uld.

Il faudrait qu'il en parle à Hammond. Ce monde pourrait devenir un refuge éventuel pour la Tauri si les choses tournaient mal. Cela signifiait que la Porte tournerait à plein rendement pendant des jours et qu'il faudrait faire des choix.

Choisir les populations susceptibles de repeupler Kach'nak. Il n'aurait pas la chance de s'installer sur le nouveau monde. Il aurait certainement péri dans l'attaque ou en défendant la base. Ou en la faisant sauter…

Jack, tu es bien pessimiste cette nuit. Il enfonça sa casquette et partit le nez au vent, les mains posées sur sa mitraillette qui bringuebalait sur son gilet, sans remarquer les mouvements à sa droite. Le cliquetis de son équipement et l'écho de ses pas masquaient l'approche de ses assaillants.

Un sifflement suraigu lui vrilla la tête et il s'effondra à genoux en se bouchant les oreilles. L'air se déforma devant lui comme sous l'effet d'une source de chaleur. Il saisit sa mitraillette et lui fit décrire un arc de cercle. Il était prisonnier d'un champ de force. Le sifflement redoubla et O'Neill perdit conscience.

- Major Carter ! Réveillez-vous !

- Teal'c ? chuchota Carter, tirée de son sommeil.

- Ecoutez…

- Qu'est-ce que c'est ? C'est insupportable !

- Je ne connais pas l'origine de ce bruit. Nous devons porter secours à O'Neill.

- Mettez les bouchons d'oreilles avant de sortir Teal'c !

- Mon symbiote m'évitera les désagréments de ce son. En revanche Daniel Jackson en aurait grand besoin, dit le Jaffa en montrant du doigt l'archéologue, terrassé par la douleur.

- Vous venez Teal'c !? Daniel ! Ca ira ?

Les trois compagnons se précipitèrent à l'extérieur. Les machines décrivaient des trajets bizarres en émettant le son qui les avait réveillés.

Heureusement pour eux, elles n'étaient pas assez rapides pour les dissuader de rejoindre le colonel. Teal'c et Daniel partirent dans la bonne direction et ne tardèrent pas à découvrir O'Neill, entouré d'une meute de robots nettoyeurs, empêchés de l'atteindre par le champ de force qu'ils avaient eux-mêmes généré.

Pendant que Daniel appelait Sam à la rescousse, Teal'c entreprit de détruire les assaillants à coup de lances jaffas. Le champ de force s'effondra. Le Jaffa mit le colonel en travers de ses larges épaules et retourna au camp de base au pas de gymnastique. Les 80 kilos du colonel ne ralentissaient en rien sa course. Daniel arrivait sur ses talons et fit feu sur deux machines particulièrement agressives qui bloquait la route à Carter.

La lourde porte de la bibliothèque claqua derrière eux avec un bruit de tonnerre et le Jaffa, à peine essoufflé déposa délicatement le colonel O'Neill sur l'un des lits de camp.

L'épisode n'avait duré que quelques minutes.

Daniel sentait son cœur s'affoler dans sa poitrine et la migraine envahir l'arrière de son crâne. Il se moucha et il eut l'impression que ses tympans éclataient.

Carter s'était jetée au chevet d'O'Neill. Les signes vitaux paraissaient normaux. Mais il avait été exposé plusieurs minutes aux ultrasons. Elle l'appela en desserrant les passants de son gilet et sa ceinture. Elle savait qu'elle ne pouvait pas faire grand chose de plus.

Il faudrait certainement attendre le petit jour pour dégager la place et tenter d'échapper aux robots.

A moins qu'ils ne se mettent en marche que de nuit… Aucun n'était en vue à leur arrivée dans la ville. Plus que deux heures, peut-être trois. Elle tâta à nouveau le pouls. Un peu trop rapide pour un homme inconscient.

- Mon colonel ? Vous m'entendez ? C'est Carter !!

- Ne hurlez pas comme ça capitaine ! J'ai les oreilles en bouillie ! Vous voulez me rendre sourd prématurément ?

- Mon colonel ? Vous allez bien ?

- Un peu sonné, mais ça va. Je comprends mieux les avertissements de notre ami !

- Oui, moi aussi, dit Sam d'un air sombre. J'aurais dû venir avec vous mon colonel.

- J'ignorais que vous aviez les vertus des boules Quiès Carter ! J'imagine que Teal'c m'a transporté jusqu'ici. Si nous avions été inconscients tous les deux, la situation aurait été préoccupante…

- Vous avez raison mon colonel.

- J'ai souvent raison, capitaine. Et d'ailleurs il me semble bien que j'avais dit qu'il fallait rentrer à la base ? En fait, j'en avais même donné l'ordre… ? Bon, puisque tout le monde est réveillé, on remballe et on s'en va !

- Jack, vous ne pouvez pas faire ça ! s'interposa Daniel.

- Mais bien sûr que je peux Danny Boy !

- Vous m'aviez promis la journée de demain !

- Et bien, j'ai changé d'avis. Ces… choses m'ont un peu aidé à vrai dire.

- Je vais récupérer mon portable. Je veux profiter des deux heures qui me restent… Heu… Je peux ?

- Allez-y Daniel, mais dès qu'il fait jour, on s'en va !

- D'accord, répondit platement Daniel.

Le général Hammond raccrocha précipitamment le combiné en entendant l'alerte qui signalait une ouverture non programmée de la porte.

Il déboucha dans la salle de contrôle au moment où le dernier chevron s'enclenchait.

- Nous venons de recevoir le signal de SG-1, monsieur, l'informa le sergent Simmons.

- Ouvrez l'iris ! SG-1 ne devait pas revenir avant demain, faites venir l'équipe médicale immédiatement !

L'annonce se répercuta dans la base tandis que SG-1 franchissait le mur liquide.

- Colonel ! Vous avez eu des ennuis ?

- Pas vraiment mon général. Nous dirons que c'est un monde très propre…

- Que voulez-vous dire colonel ? Nous ne devions pas pourtant entendre parler de votre équipe avant demain ! J'en discutais justement avec le docteur Fraiser. Elle veut mettre au point des protocoles plus stricts au retour de missions.

- Aaaahhh, je me disais bien que j'avais les oreilles qui sifflaient ! s'exclama Jack.

Sam dissimula un sourire. Daniel secoua la tête et prit la direction de l'infirmerie. Quant à Teal'c, il haussa son sourcil et suivit l'archéologue.

- Rendez-vous à l'infirmerie colonel.

- De ce pas mon général !

Jack entra comme une bourrasque en frappant violemment. Il referma la porte d'un coup de pied et elle trembla sur ses gonds. Agitant la main dans la pénombre, sa glacière à la main, il s'avança vers le cercle de lumière produit par d'innombrables bougies, posées à même le sol et sur les meubles.

- Je vous dérange Teal'c ?

- En effet, répondit le Jaffa qui n'avait pas cillé.

- Désolé d'interrompre votre quenotte rite, mais il faut que je parle à quelqu'un, s'exclama le colonel sans même s'excuser.

Il s'affala sur un tabouret et jeta la glacière sur le sol. Du verre s'entrechoqua à l'intérieur.

- Kelno'reem, O'Neill.

- Oui, peu importe ! Vous avez un moment ?

- Je suppose que oui, répondit le jaffa en se dépliant.

A la lueur des bougies, il adopta la posture hiératique d'un guerrier de l'antiquité. Le tatouage doré scintillait dans l'ombre. Il se pencha pour moucher les bougies et Jack se leva.

- Je vais vous aider !

- N'en faites rien, répondit l'autre d'un air menaçant en lui barrant la route.

- C'est cool, on se calme, je touche à rien ! Je peux allumer ? Tout cet attirail, ça me rend nerveux…

- Vous deviez apprendre à vous détendre, O'Neill. Un combattant maîtrise ses nerfs. Ce n'est pas votre cas, à ce qu'il me semble, déclara le jaffa en regardant le colonel à la dérobée. Je pourrais vous apprendre la technique du kelno'reem. Il apparaît qu'elle soit d'un grand secours pour apaiser les troubles dont vous faites l'objet.

- Les troubles ? Je vais parfaitement bien !

- Je ne le crois pas O'Neill. Vous vous comportez de manière parfaitement irrationnelle.

- Je suis comme ça Teal'c ! dit-il en faisant un geste fataliste.

Le silence s'installa. Jack se lança.

- Vous tombez amoureux et d'un seul coup, vous êtes comme un adolescent qui va au lycée tous les jours et ne peut pas éviter de tomber sur la fille qu'il convoite ! Alors vous perdez les pédales ! C'est humain ! Désolé Teal'c, j'avais oublié Junior…

- Vous êtes amoureux ? demanda Teal'c sans changer d'expression.

- J'ai dit ça ? Oubliez Teal'c !

- Je ne le peux pas. J'étais arrivé moi-même à cette conclusion, admit-il.

- Ah bon, dit Jack platement. Ca se voit tant que ça ?

- Oui.

- Vous m'aidez beaucoup là ! Vous croyez que les autres le savent ? demanda Jack embarrassé.

- Je pense que Daniel Jackson le soupçonne.

- Génial ! Si Daniel se doute de quelque chose, je suis cuit !

- Daniel est anthropophage ?

- Laissez tomber, ça veut dire qu'il va forcément vendre la mèche.

- De quelle mèche s'agit-il O'Neill ?

- Il va aller le raconter partout !

- Je vois.

- Je ne pensais pas devoir revivre ça à mon âge !

- Et vous désirez m'en parler ?

- Ca ne vous dérange pas ?

- Si.

- D'accord, je m'en vais, répliqua Jack en se levant.

- N'en faites rien. Mais je doute d'être en mesure de vous conseiller. Les mœurs de la Terre me sont encore étrangères

- Je n'ai pas besoin de conseils ! Je veux en parler, c'est tout.

- Très bien, je vous écoute.

- J'ai apporté des munitions !

- Nous allons nous battre ?

- Teal'c !! J'ai apporté à boire !? dit Jack avec un grand sourire en ouvrant la glacière. J'ai pensé que vous n'auriez pas ce genre de boisson dans vos quartiers.

- Vous aviez raison. Je dois cependant refuser.

- Ca vous dérange si je bois tout seul ?

- Je vous en prie, il semble que vous ayez pris de l'avance, dit Teal'c en inclinant la tête. Cette coutume est très étrange, l'alcool ne vous fait-il pas perdre encore plus vos moyens ?

- Certainement ! Mais vous êtes le conducteur ce soir ! dit Jack en portant un toast en direction du Jaffa.

- Vous désirez que nous parlions hors de la base ?

- Teal'c !!!

Il vida la moitié de la bière, roula les yeux et fit un sourire piteux accompagné d'un haussement d'épaules.

- Je ne sais pas par où commencer…

- Le début.

- Ouais… La romance, c'est fait pour les crétins, les scénaristes de soap opéras et les adolescents qui n'ont jamais eu le cœur brisé, commença Jack les yeux dans le vide.

Il se tourna brusquement vers le Jaffa et continua avec passion.

- Il suffit de se rappeler la règle numéro 1, Teal'c. Si vous croyez que vous êtes en train de tomber amoureux d'une femme, mémorisez son visage pour ne jamais l'oublier et partez en courant dans la direction opposée ! Attrapez la bouteille de tequila que vous gardez au compartiment à glace, acheter un kilo de citrons et allez pêcher. Ca marche à tous les coups ! C'est un conseil d'ami !

- Je n'ai pas de tequila dans mon réfrigérateur.

- C'était purement rhétorique !

- Je comprends. Veuillez poursuivre.

- Vous me coupez complètement la chique Teal'c !

Le jaffa fit une moue hautaine, haussa le sourcil et refoula ses commentaires. Au contraire, il s'assit dans le fauteuil qui faisait face à celui de Jack, écarta les jambes et posa les avant-bras sur ses cuisses. Jack décapsula une autre bière.

- Et si jamais vous retombez dessus un jour par hasard, faites comme si vous ne l'aviez pas vue ! Si vous la repérez de loin, évitez-la comme la peste ! bougonna le colonel en tétant sa bière.

- Cela semble impossible dans votre cas O'Neill, constata le Jaffa.

- Merci de me le rappeler ! J'ai le choix entre prendre ma retraite, me faire muter, la faire muter ou…

- Lui parler.

- Vous savez bien que c'est impossible !

- A cause des règlements militaires ?

- …. Moui. Enfin, pas seulement…

- Veuillez expliquer.

- Enfin Teal'c, au nom du ciel ! Vous avez vu Carter ?! Elle n'est pas pour moi !

- …

- Merci de votre soutien ! Là vous étiez censé dire quelque chose du genre, "mais si O'Neill !" ou "pourquoi pas O'Neill ?" !

- J'ignorais que le capitaine Carter était destiné à quelqu'un. Je pensais que vos coutumes s'opposaient aux mariages arrangés.

- Il ne s'agit pas de ça Teal'c ! Je me demande si c'est une bonne idée de vous choisir comme confident…

- Si vous aimez Samantha Carter, rien ne s'oppose à ce que vous en parliez avec elle. Toute la base est déjà au courant. J'ai même parié sur vous.

- Parié sur moi ? dit Jack en s'étranglant.

- Le sergent Siler tient le registre. Je sais que le général Hammond a parié sur le capitaine.

- De mieux en mieux ! Est-ce que vous pourriez me briefer Teal'c ?

- Tout à fait. Il semble que les paris portent sur le fait que, petit un, vous déclariez votre flamme au capitaine, petit deux, c'est elle qui fait le premier pas, petit trois, vous ne faites rien ni l'un ni l'autre.

- Vous plaisantez ?!

- Absolument pas.

- Et quelles sont les cotes ?

- Vous êtes à 3 contre 1, le capitaine à 10 contre 1 et dans le troisième cas, la cote est de 20 contre 1.

- Bref tout le monde pense que je vais craquer.

- Il semblerait en effet.

- Et bien non ! Et je vais même aller parier de ce pas !

- Il est 3 heures du matin O'Neill.

- C'est vrai…

- Puis-je demander ce que vous allez parier ?

- Non ! … Heu… Vous croyez que je devrais lui parler Teal'c ?

- C'est la tactique que j'ai employée pour mon propre mariage. Le soutien d'Apophis m'a été très utile. Ma femme est de noble caste. Je n'aurais jamais pu l'épouser sans son aide.

- Vous voulez que j'en parle aussi à Hammond ? Vous êtes fou Teal'c !

- Merci.

- Aah, aah ! C'est moi le cynique Teal'c ! Est-ce que le capitaine Carter a parié ?

- Oui.

- Et ?

- Elle a parié sur la troisième solution…

- Je ne suis pas plus avancé…

- Je le crains.

- Voyez-vous Teal'c, j'avais rencontré Carter avant que nous partions sur Abydos.

- Je l'ignorais.

- Tout le monde l'ignore. Le seul témoin était Kawalski…

- Je vois. Etiez-vous amants ?

- Teal'c !!! Non, pas du tout ! Je… Elle… Nous nous étions embrassés, conclut-il penaud.

- En quoi cela pose-t-il un problème O'Neill ?

- A ce moment-là aucun ! Je n'aurais jamais imaginé qu'elle devienne mon second. Techniquement, il n'y avait pas d'infraction quand nous … enfin, vous voyez ce que je veux dire !

- Pas du tout.

- Ca ne fait rien, murmura Jack en haussant les épaules. Je deviens fou. Sam est intelligente, elle est belle, elle est jeune. Bref, elle n'est pas pour moi !

- Il semble au contraire que le capitaine Carter partage vos sentiments. Elle n'a eu de cesse de vous faire revenir d'Argos sain et sauf. Elle a mené la vie dure au docteur Fraiser ! Et c'est vous qu'elle a choisi quand vous avez régressé à l'état primitif.

- Je ne veux plus entendre parler de cette histoire !

- Puis-je vous poser une question O'Neill ?

- Certainement.

- Pourquoi ne l'avez-vous pas laissée faire ?

- Si seulement je le savais Teal'c ! Je dois avoir une âme de chevalier servant pas d'homme de Neandertal… gémit Jack en se prenant la tête dans les mains.

- Etes-vous souffrant O'Neill ?

- Non, mais j'ai vraiment trop bu. Je vais retourner à mes quartiers. Je vous laisse la glacière, je ne suis pas en état de la trimballer dans les couloirs et j'ai mon compte.

- Désirez-vous mon assistance ?

- Non, mais merci quand même Teal'c. Merci pour tout.

- Je suis satisfait d'avoir pu vous apporter mon aide.

Sam se tournait et se retournait dans son lit. Le debriefing avait duré des heures. Pour une fois, elle comprenait la hantise du colonel. Comment supporter ces heures de discussions stériles et la rédaction des rapports quand l'essentiel devait être passé sous silence ? Les découvertes de Daniel représentaient une avancée de premier plan. Mais les deux jours sur Kach'nak avaient semblé des siècles à Sam. Elle n'arrivait plus à affronter le regard de son supérieur. Elle ne supportait plus cette tension. Et c'était sans espoir.

Le grand Jack O'Neill. Quelle idiote ! Ses propres états de service ne pourraient jamais rivaliser avec ceux de son supérieur. Sans compter que dans toutes les équipes SG, au moins un airman devait d'être en vie grâce à lui.

Ses recherches, bien qu'essentielles, ne compensaient pas son amateurisme sur le terrain. Elle ne lui arrivait pas à la cheville. Il aurait pu lui coller cent fois un rapport pour insubordination et lui rabattre son caquet. Son arrogance faisait d'elle un boulet au même titre que Daniel, toujours prêt à les mettre dans les situations les plus délicates à cause de son enthousiasme.

Elle envoya promener les couvertures et s'assit sur le lit, les jambes pendantes. Il fallait qu'elle demande à être muter dans une autre équipe. C'était la seule solution.

Elle traversa la pièce et alla se passer un peu d'eau fraîche sur le visage.

Elle allait lui annoncer tout de suite sa décision. Qu'il n'oppose pas son veto à ce transfert quand Hammond lui poserait la question. Elle enfila un pantalon de survêtement, prit deux bières dans le réfrigérateur et frappa à la porte des quartiers de son supérieur.

- Quoi, répondit une voix pâteuse.

- C'est moi, Carter ! Pourrais-je vous voir une minute ?

Deux airmen qui passaient dans le couloir lui fire un sourire entendu. Elle rougit comme une adolescente.

- Entrez capitaine, la porte est ouverte ! Mais n'allumez pas la lumière de grâce !

- Un problème ?

- Pas encore. Je vous dirai ça demain matin Carter.

- Vous… Vous êtes iv… Vous avez bu mon colonel ?

- En effet ! Asseyez-vous, je vous écoute ! Qu'y a-t-il de si urgent que je ne puisse même pas cuver tranquille ?

- Je reviendrai monsieur !

- Pas du tout ! dit Jack en se dressant de sous les couvertures comme un diable hors de sa boîte, hirsute et torse nu. Fermez la porte. Allumez le cabinet de toilette et par pitié décidez-vous !

- Mon colonel, je vais demander mon transfert vers une autre unité SG, se lança Sam.

- Refusé ! Donnez-moi donc une de ces bières avant qu'elles ne soient tièdes. Pour l'amour du ciel, Carter, qui vous a mis cette idée saugrenue en tête ?

- Mon colonel, sauf votre respect, c'est parfaitement mon droit ! s'insurgea Sam.

- De même qu'il est dans mes prérogatives de refuser. Cette équipe fonctionne à merveille et il est hors de question que vous soyez rattachée à une équipe scientifique. Hammond vous a imposé, tant pis pour vous, acceptez les conséquences.

- Je ne peux pas monsieur. Je mets en danger l'équipe.

- Si vous parlez de votre petite beuverie de l'autre soir capitaine, je crois que nous sommes quitte.

- Vous savez qu'il ne s'agit pas de ça.

- Vous voulez parler des paris ?

- Oh, souffla Sam écarlate, vous savez ?

- Oui, tout se sait dans cette base ! C'est un microcosme ! Moi aussi j'ai parié. Le dollar symbolique !

- Je déposerais ma demande de transfert sur le bureau du général Hammond dès demain matin.

- Vous n'en ferez rien Carter. Vous devez vous conformer à la procédure et me transmettre cette demande. Il va sans dire qu'elle ira directement à la corbeille, asséna Jack en portant le goulot à sa bouche. Si vous voulez m'excuser, un besoin naturel, dit-il en se levant, ne bougez pas. Et c'est un ordre Carter.

Ses plaques d'identification luisaient sur sa peau nue. En boxer short, il se dirigea vers le cabinet de toilette et referma la porte derrière lui. Dans le noir total, Sam, figée, fixait les diodes du réveil.

Jack s'appuya sur le lavabo, les deux bras tendus et s'examina dans le miroir. Son esprit tournait à vide. Il pourrait toujours prendre sa retraite… Ou accepter son transfert… Il réfléchit à toute vitesse. Il fallait crever l'abcès. La voix de Sam finit de le réveiller.

- Mon colonel, je crois qu'il vaut mieux que je parte. Nous en reparlerons demain, dit Sam contre la porte qui s'ouvrit à la volée. Elle sursauta.

- Et moi, je crois qu'il vaut mieux en finit tout de suite, Sam. Vous avez raison, cette situation est ingérable. Je suis prêt à abandonner le commandement de SG-1. Votre carrière est devant vous, ne la gâchez pas sur un coup de tête. Ce n'est pas parce que l'armée m'a sorti de ma retraite pour repartir sur Abydos que je dois m'encroûter au SGC. Je retournerais dans le Kentucky. J'ai encore pas mal de contacts à Fort Campbell. Je me vois bien piloter un EC130 Commando Solo pour les Black Psy-Ops ! Avec ce qui se passe au Proche-Orient, ils ne refuseront pas mon aide !

- Je ne peux pas accepter mon colonel !

- Sam, il est 4 heures du matin, je crois que vous pouvez m'appeler Jack. Cette décision m'appartient. Je crois que c'est la meilleure solution. Ne demandez pas ce transfert, s'il vous plaît.

- Mais mon colonel ! Vous ne pouvez pas quitter le programme Stargate à cause de moi !

- Sam, je suis amoureux de vous. Ma vie est en train de se transformer en enfer. J'ai passé l'âge de me changer en Pierrafeu ou de me faire absorber l'esprit par des cristaux, même s'ils sont d'un joli bleu.

- Moi aussi.

- Le cristal vous a agressé Sam ?

- Moi aussi, je… je suis amoureuse de vous. Dès que je vous ai vu au Blue Moon.

Les deux officiers se faisaient face dans la pénombre. Le silence s'éternisait.

- Je suis désolée, mon colonel, mais je crois que ma solution est meilleure. Et puis, je ne serais plus dans la même chaîne de commande…

- Vous rêvez Sam ! Je suis le second de Hammond. Toutes les équipes sont sous mon autorité, que vous le veuillez ou non !

- Je n'y avais pas pensé… murmura Sam.

- Aah !!

- Alors je quitterais le SGC.

- Et voilà c'est reparti ! Carter vous êtes une vraie tête de mule ! Vous ne voulez pas retourner au Pentagone ?

- Je n'ai pas le choix, dit-elle la voix tremblante.

- Si vous l'avez. Restez avec SG-1, dit-il en lui prenant le menton pour lui relever la tête.

Les larmes coulaient sans retenue sur ses joues. Il les voyait rouler à la lueur du néon du cabinet de toilette. Il résista à l'envie de la prendre dans ses bras. Si seulement il avait moins bu…

- Sam, écoutez-moi. Nous allons continuer. Je ne supporterai pas de ne plus vous voir. Même si rien n'est possible entre nous à cause de cette foutue réglementation ! Sam ? Vous m'écoutez ?

- Oui mon colonel.

- Bien. Vous allez retourner vous coucher bien sagement, et demain… et bien demain, on n'en reparlera plus !

- Monsieur ?

- Oui ?

- Vous avez dit que vous avez parié ?

- Oui.

- Et ?

- J'ai parié que nous ne nous disions rien.

- Ah…

- Et c'est la vérité. Nous n'avons jamais eu cette conversation ! C'est un ordre ! ajouta-t-il en déposant un baiser papillon sur ses lèvres.

Sam sourit faiblement en le regardant à travers ses larmes.

- Bonne nuit Carter.

- Bonne nuit mon colonel.

Jack ouvrit la porte et la poussa doucement à l'extérieur. Elle sortit sans se retourner. Il s'assit sur son lit et se prit la tête entre les mains.

FIN