JUSQU'À LA FIN DES TEMPS
auteur : Xeen
e-mail : Xeen67@hotmail.com
Genre : Sam & Jack romance, fantastique
Résumé : retour à la normale à la porte des étoiles
(suite du fic 'Tactique et Stratégie' - fin de la série CURE DE JOUVENCE)
Spoiler : Double Jeopardy, aucune importance…
Avertissement : les personnages sont la propriété de la MGM et de Showtime, à l'exception de ceux que j'ai créés et je ne reçois aucune rémunération pour l'écriture de cette histoire.
Note de l'auteur : la totalité de ces fics ('Retour sur soi-même', 'Sanctuaire et tradition', 'L'échange', 'Animation suspendue', 'La Terre et le Temps', 'Le Conseil des Anciens', 'Tactique et Stratégie' et 'Jusqu'à le fin des temps') est regroupée sous le titre "CURE DE JOUVENCE"
Si vous voulez utiliser mes histoires ou des parties de l'intrigue (ah ! bon, il y a une intrigue ? ;o) ) pour vos propres histoires, merci de me demander !!
Ne pas publier sans mon accord.
Sam s'étira paresseusement.
Le ronronnement de la climatisation couvrait les bruits de l'extérieur, étouffés par les fenêtres à double vitrage et l'épaisseur de la moquette.
Elle se dressa sur son séant, attentive. L'eau qui jaillissait dans la salle de bain, accompagnée du chant guerrier de l'homme en train de prendre sa douche lui tira un sourire.
Avaient-ils bien fait ? Etait-ce vraiment un rêve ? Après tout dans les rêves, on n'est pas supposé dormir… Elle réfléchit. Elle avait perdu le compte des jours qui s'étaient écoulés depuis leur arrivée sur Nox en compagnie de Gaïa et de Chronos.
Maintenant qu'elle y pensait, Teal'c avait mentionné un Grand Maître Goa'Uld du nom de Chronos. Confusément, elle savait qu'elle l'avait elle aussi rencontré lors d'une précédente mission. Curieux que cela ne lui soit pas venu à l'esprit plus tôt. Il faudrait qu'elle en parle au colonel. A Jack. Elle fit tourner le mot dans sa tête et en goûta le son sur sa langue.
Comment allait-il réagir une fois que nous serons rentrés sur la Terre ? Allait-il faire comme si rien ne s'était passé ? Après tout ç'aurait été un juste retour des choses.
Elle s'était bien gardée de lui avouer qu'elle avait perdu les pédales avec lui quand il avait rajeuni. Quelle différence entre le jeune officier impétueux de cette nuit-là et l'homme avec lequel elle venait de passer la nuit ! Attentionné, devançant tous ses désirs. Elle frissonna.
- Vous avez froid Carter ? Vous voulez que je baisse la clim' ? Il fait un froid d'enfer dans cette chambre !
- N… non, merci mon colonel, répondit Sam, surprise dans ses rêveries. Pourquoi diable continuaient-ils de s'appeler comme ça ? La force de l'habitude sans doute. Elle l'observa qui jetait un regard par la fenêtre, les reins ceints d'une serviette immaculée. Je n'ai pas froid.
- Vous êtes sûre ? Vous avez la chair de poule.
- Ce n'est rien, ça va passer, dit-elle en pensant que s'il se pavanait devant elle dans le plus simple appareil, cela n'avait aucune chance d'arriver.
- Alors ? Qu'est-ce que vous en pensez ? Vous avez vu par la fenêtre ? il siffla entre ses dents. Cette rivière en bas, oh la la, c'est à tomber raide. J'adore ça ! en lui jetant un regard carnassier. Vous venez ? Il lui tendit les bras.
- Je ne sais pas, mon colonel.
- Vous savez Carter, je vous ai déjà vu sans les draps, vous n'avez rien à craindre.
Il ne pouvait s'empêcher de la taquiner. Il jubila en la voyant rougir violemment. ll eut pitié d'elle et se détourna pour cacher son fou rire.
- Au fait, c'était mieux cette fois-ci ou la dernière fois major ? continua-t-il, le dos tourné.
Il était redevenu sérieux, elle l'entendit immédiatement.
- Je vous demande pardon mon colonel ?
- Major, ne jouez pas à ce petit jeu-là avec moi. Nous savons tous les deux de quoi je parle.
Il sentait qu'il allait gâcher quelque chose mais ne pouvait plus s'arrêter.
- La dernière fois ? Vous savez, le petit lit en ferraille… Quand on m'a mis aux arrêts à la base ? Il allait trop loin. Il s'obstina, piqué au vif par son silence.
- Vous préférez quel modèle ? Le jeune ou le vieux ?
Il pivota pour voir sa réaction. Et en fut pour ses frais. Elle n'était plus là.
Il la retrouva roulée en boule sur le sol de la salle de bain. Elle essayait de maîtriser ses larmes sans y parvenir. Il se maudit. Pauvre imbécile. Qu'est-ce que tu veux ? Le beurre et l'argent du beurre ? Tu n'es qu'un sale macho borné ! Arrête de t'apitoyer sur toi-même O'Neill !
Il s'agenouilla et la serra dans ses bras.
- Je suis désolé Carter, je n'aurais pas dû.
- En effet mon colonel, je crois que vous n'auriez pas dû. Je voudrais prendre une douche et rentrer. Pouvez-vous me laisser, s'il vous plaît ? Ses yeux brillaient de colère et de larmes contenues.
- D'accord, j'ai gagné le pompon. Carter, je vous en prie. C'est le matin, je ne suis pas bien réveillé ! plaida-t-il à tout hasard.
- Et ça vous donne le droit de vous comporter comme un mufle ? Je ne crois pas monsieur. Permission de parler librement monsieur ?
- Heu… oui Carter, allez-y, hésita-t-il devant la tournure formelle que prenaient les événements.
Quoi encore. Non Jack ne la laisse pas reprendre le dessus. Il réfléchit à toute vitesse.
- Mais avant je veux vous dire quelque chose major.
- Je vous écoute, répondit-elle sans le regarder, l'air buté.
- Je t'aime Sam.
- …
- La première fois je ne savais même plus que c'était toi et j'ai réussi à ne pas t'oublier. Je t'en prie, pardonne-moi. Ca fait longtemps que je ne me suis pas retrouvé dans une situation comme celle-là. J'ai perdu la main, ajouta-t-il. Il sentit qu'il poussait le bouchon un peu loin. Enfin, Carter, vous comprenez bien ce que je veux dire ! Quoi… allez soyez sport !
Il commençait à s'énerver. Elle leva les yeux vers lui pour le foudroyer du regard et en fut incapable. Au lieu de ça, elle recommença à pleurer. Il la prit dans ses bras.
- Tout va bien, je suis là !
- C'est bien le problème !!
- Pourquoi ?
- Comment est-ce que je vais faire une fois rentrée au SGC ? On se verra en cachette ? Une fois chez vous, une fois chez moi ? Ou pas du tout ? Jack ! Je ne pourrais pas me passer de vous ! Les autres vont s'en apercevoir. Je ne veux pas te perdre !
- On se débrouillera, souffla-t-il dans ses cheveux.
- Comment ? Vous connaissez la base autant que moi ! Il y a des caméras de sécurité partout. Le moindre couloir est surveillé. Les hommes cantonnés là sont sur le qui-vive 24 sur 24. Sans compter les exercices et la routine. Je n'ai qu'une vie ! Je ne veux pas la passer entre ces murs gris…
- Carter ?
- … à attendre les alertes à chaque fois que l'ouverture non programmée de la porte se déclenche, le nez sur mon…
- Carter !
- … microscope, à archiver des données sur ce satané ordinateur en me cassant le dos sur les chaises du labo, je…
- Carter !!!
- Quoi ?
- C'est trop tard Carter…
La salle de bain se dématérialisait autour d'eux. Ils se retrouvèrent dans le labo du major, lui avec sa serviette et elle sans serviette.
- J'ai essayé de vous prévenir Carter, dit Jack en se levant d'un bond pour fermer la porte.
Il jeta un œil dans le couloir. Dieu merci, il était désert. Il se faufila le long de la cloison et jeta rapidement un mouchoir en papier sur la caméra de surveillance. En espérant que personne n'avait remarqué leur présence incongrue.
- Je dois avoir des blouses qui traînent dans un placard, dit aussitôt Sam. Elle ouvrit sa réserve et en sortit deux blouses bleues jetables à la volée.
- Bon dieu Carter, vous n'imaginez pas que je vais mettre ça ? Ce n'est même pas ma taille ! s'insurgea O'Neill.
- Vous avez mieux mon colonel ?
- Heu, pas pour l'instant …
- Alors enfilez ça et taisez-vous. Je veux vérifier quelque chose.
- Vous croyez que c'est bien le moment major ! s'exclama le colonel empêtré dans les manches.
N'obtenant pas de réponse il se rapprocha du moniteur. Puis se recula, puis se rapprocha. Voyant son manège du coin de l'œil, Sam lui demanda innocemment la raison de son agitation.
- N'en parlez pas à Janet, s'il vous plaît, implora-t-il pris en faute. Je ne vois plus aussi bien que je devrais depuis… quelques temps.
- Vous devriez vous en occuper monsieur, vous mettez nos missions en danger, dit-elle plus sèchement qu'elle n'en avait l'intention.
- Mais je m'en occupe Carter ! Pourquoi croyez-vous que j'ai toujours ces foutues lunettes de soleil sur moi ?!
- Je le sais bien mon colonel. C'est un secret de polichinelle. Tout le personnel de la base est au courant. Il y a même des paris !
- Des paris ?
- Oui.
- Quel genre de paris ?
- Sur qui arrivera à vous les subtiliser en premier, mon colonel !
- Charmant. Le niveau remonte dans l'Air Force.
- Voilà j'ai trouvé !
- Qu'est-ce que vous cherchiez ?
- Les données correspondant à l'ouverture de la Porte des Etoiles.
- Alors ? Qu'est-ce qu'on fait ? Puisque vous les avez trouvées ?
- Rien mon colonel.
- Ah bon ?
- D'après les sauvegardes que j'ai sous les yeux, nous n'avons jamais quitté la base mon colonel.
- Quoi !!?? Vous en êtes sûre ?
- Absolument monsieur. Voyez vous-même.
O'Neill dut se rendre à l'évidence. SG 1 n'avait pas accompli de mission sur le terrain depuis plusieurs semaines. Il regarda les dates plus attentivement. Un sillon creusa son front. Il plissa les yeux et se releva.
- Notre dernière sortie a eu lieu juste avant…
- Oui mon colonel ! Juste avant que vous n'ayez ce problème temporel. Depuis, nous n'avons jamais quitté la base tous ensemble.
- Une hypothèse Carter ?
- J'en ai plusieurs en fait. Mais il faudrait que je fasse des recoupements. D'après ce que je vois, il ne s'est même pas écoulé 24 heures depuis que vous êtes revenu avec Gaïa et Chronos.
- Une explication alors ?
- Encore moins mon colonel. Il faudrait que j'accède à l'ordinateur de Daniel.
- Evidemment ! J'allais le dire !
- Je dois vérifier que je ne me trompe pas. Vous savez que Chronos est l'un des Titans ?
- Ah bon ? Et il fait une bonne saison ?
- Et Chronos, dans la mythologie…
- Vous n'allez pas vous y mettre aussi Carter ! Pour une fois que Daniel ne nous fait pas une conférence ! Qu'est-ce que vous avez tous avec vos contes de bonnes femmes ?
- Je vous trouve bien sceptique pour quelqu'un qui a rencontré le grand Thor en personne ! s'amusa Carter qui pianotait frénétiquement sur le clavier.
- Grand, c'est vite dit…
- Ca y est j'y suis ! Une minute… J'avais raison ! jubila-t-elle. Chronos, dans la mythologie (Jack leva les yeux au ciel) et bien mon colonel, c'est le Temps. Ces facultés de contrôle sont immenses. C'est probablement lui la cause de votre retour dans le passé. En quoi cela pouvait-il être utile à sa mère ? Je me le demande…
- Ah oui, c'est vrai que le bonhomme a un sacré complexe d'Œdipe.
- Voyons. Gê est la déesse de la terre. Elle a créé cet univers, et engendré les Titans avec Ouranos, le Ciel. Nous savons que ce sont eux qui ont aussi créé le réseau des portes, et répandu les premiers humains dans notre quadrant de la galaxie. Ils font partie du Conseil des Anciens. La pièce manquante, mon colonel, ce sont les Furlings, mais je pense que l'on peut s'en passer pour l'instant.
- Ben voyons ! Pour l'instant Carter, vous tournez en rond. Vous n'avez rien dit qu'on ne sache déjà et je vous rappelle que j'ai passé plus de temps avec Gê que vous tous réunis !
- Ce que je veux dire Jack, dit-elle en se tournant vers lui, c'est que les pouvoirs combinés de la Mère, du Temps et des Nox sont immenses. Je ne vois pas bien le rôle des Asgards dans le tableau, mais j'imagine qu'ils doivent être les représentants d'un autre quadrant.
- Vous enfoncez les portes ouvertes Carter !
- …
- Carter ?
- Qu'est-ce que vous avez dit mon colonel ?
- Heu, je ne sais pas, quelque chose de profond, j'imagine.
- Ca ne peut être que ça !! Vous avez raison !! Mais comment ont-ils fait ça ? Evidemment puisque ce sont les créateurs, ce doit être un jeu d'enfant.
- Carter…
- La porte des étoiles est constamment restée ouverte mon colonel ! Depuis que vous l'avez franchi pour rentrer la dernière fois ! Vous comprenez si l'on part du principe que le temps est un ruban…
- Oui…
- On peut faire se toucher les deux extrémités du ruban ou encore n'importe quel morceau du ruban sur sa longueur. Vous me suivez ?
- Ouuii…
- Si l'on considère que le vortex généré par la porte amplifie le signal, le temps va se dilater comme…
- CARTER ! Ca suffit ! Venez-en au fait ! S'il vous plaît ? ajouta O'Neill.
- Monsieur, il n'y a aucun moyen de savoir d'où vous reveniez, et si la porte est restée ouverte, elle a pu nous conduire dans une infinité de temps ou de mondes parallèles. Il est impossible de savoir qui l'a traversée ou pas. Les Nox ont dû prêter main forte aux Anciens. Espérons que nous avons des enregistrements de tout cela. Bien qu'à vrai dire, je pense que c'est impossible, conclut-elle en secouant la tête.
- Carter ! Vous abusez de ma patience.
- Pas du tout mon colonel, ce n'est qu'une hypothèse de travail.
- Alors maintenant, expliquez-moi ce que je fais ici à … 3 heures du matin et des poussières, avec sur le dos une blouse en papier, à discuter d'hypothèses avec vous ? Vous voulez dire qu'il ne s'est rien passé ?
- Si au contraire ! Une infinité d'événements a pu se produire dans un laps de temps très court ou très long subjectivement. Je veux dire que ça dépend du point de vue de chacun.
- D'accord ! Bon et bien Carter, moi je vais me coucher, je ne vais pas élucubrer sur ce genre de postulats !
- Mais on vient juste de se lever mon colonel !
- C'est subjectif, major. De mon point de vue, il nous reste 4 heures avant que le réveil ne sonne et je compte bien en profiter. Vous venez.
- C'est à dire que je voudrais…
- Major, ce n'était pas une question. Votre chambre ou la mienne ?
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Le fameux petit téléphone rouge émit une sonnerie stridente. Le général Hammond, allongé sur son lit de camp dans son bureau se réveilla immédiatement. Il avait eu une bonne intuition. Il se leva en se raclant la gorge et décrocha le combiné.
- Major-Général Hammond, Monsieur le Président, dit-il en jetant un rapide coup d'œil à sa montre. Que diable le Président faisait-il debout à une heure pareille ? Je vous remercie de me rappeler, Monsieur le Président. J'essaie de vous joindre depuis plus d'une semaine. Nous avons une situation de crise à la base… comment ? Mais bien sûr Mon… Je vérifierais Monsieur…
Il contempla le combiné.
Le président des Etats-Unis venait de lui raccrocher au nez.
Sans le signal rouge qui clignotait sur le mur, il aurait juré avoir inventé toute cette histoire. Mais au fait, l'alerte était finie ! Pourquoi diable…
Reprends-toi George ! De toute façon, tu ne risque pas grand' chose. Il se vit à la retraite et révisa son jugement. Il risquait gros au contraire. Essayant de remettre ses idées en place, il se connecta au réseau pour voir les dernières dépêches. Il devait d'abord éclaircir un point. Le déplacement du président dans les états baltes était terminé depuis belle lurette. Et c'était la seule explication qu'il pouvait donner à un coup de fil aussi tardif : le décalage horaire.
Impatiemment, il tapa son code d'accès et se mit à la recherche de l'information qu'il recherchait. Bon sang ! Du sport, encore du sport ! Ah ! Il y était !
Incrédule, il lut la date du jour sur son écran et parcourut la dépêche en diagonale.
"La visite du Président des Etats-Unis dans les états baltes a commencé aujourd'hui. De nombreux incidents… le porte-parole monsieur… visite qui doit se terminer… prochain rendez-vous… se poursuivra par une rencontre avec le saint-père à Castel Gandolfo…"
Hammond s'enfonça dans son fauteuil. Lèvres pincées, front plissé, il tenta de refaire l'historique de la situation. Il avait besoin d'aide. Qui allait-il trouver debout à 3 heures du matin ? Il sortit de son bureau comme un taureau furieux et passa en trombe devant les airmen de faction à l'entrée de la salle de contrôle.
Sans leur laisser le temps de se mettre au garde à vous réglementaire, il se hâta vers le laboratoire du major Carter.
Au stade où allaient les choses, il s'apprêtait à la trouver là, debout comme à son habitude au milieu de la nuit en dépit de ses ordres et des conseils du docteur Fraiser.
Après tout, quelle était la part de vérité dans ce qui s'était passé depuis plus d'une semaine, puisque apparemment cette semaine n'avait jamais existé que dans sa tête ?
Furieux, il fonçait dans les couloirs déserts. Le docteur Carter n'avait peut-être jamais quitté la base … Il lui fallait des réponses et tout de suite.
Il déboucha dans le dernier couloir au pas de course. Et vit de la lumière dans le labo. Il ralentit, s'arrêta devant la porte, rajusta sa cravate et se passa la main sur son crâne chauve. Il ne s'habituerait jamais à ne plus avoir de cheveux !
Plus furieux que jamais, il frappa brièvement et entra sans attendre de réponse.
- Major, ce n'était pas une question. Votre chambre ou la mienne ?
- Colonel ! Capitaine Carter !
- Mon général, dit Jack en se retournant. Bonjour mon général. Il agrippa les pans ouverts de la blouse.
- Vous me devez une explication !
- Mais certainement mon général. Tout de suite ?
- Je vous demanderai de vous habiller d'abord ! Je vous attends dans mon bureau à 8:00 heures.
Sur ces mots, Hammond sortit en claquant la porte.
Sa fureur était retombée.
En réalité, il savourait tout le sel de la situation. Qu'allaient-ils pouvoir inventer pour se sortir de ce mauvais pas ?
Il faisait confiance à O'Neill, mais la jeune major voudrait certainement mettre les pieds dans le plat.
Il consulta sa montre. Il n'avait que 4 heures à attendre avant le spectacle. Il valait mieux qu'il prenne un peu de repos.
Il croisa un groupe d'airmen en tenue de campagne et les salua d'un air distrait en continuant de se hâter vers ses quartiers.
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- Alors, qu'est-ce que vous en pensez mon colonel ? C'est autre chose que votre bar texan, non ? demanda Jones.
- Je ne suis pas trop fan de ce genre d'endroit sergent, on sentait de la désapprobation dans la voix du colonel Moore. Les bars à putes et les strip-tease à deux sous, j'en ai vu des centaines en Asie du Sud-Est, ça ne me rappelle que des galères. Votre bar ressemble à n'importe quel rade pourri dans n'importe quel port.
- Mon colonel, vous n'avez pas remarqué ce qu'a fait Jones ?
- Non, répondit Moore en continuant de siroter sa bière tiède en louchant sur les fesses molles de la fille qui se contorsionnait autour d'un poteau.
- C'est le bar de Tony Soprano !
- Tony Soprano ? Jamais entendu parlé.
- La série mon colonel !! Je ne sais pas comment c'est possible mais on est dans la série ! Et c'est pas un port, c'est le New Jersey !
- Il y a des ports au New Jersey, sergent.
- C'est pas ce que je veux dire monsieur. Dès qu'on pense à un truc, ça arrive, c'est ça.
- Vous employez une terminologie très sophistiquée pour l'Air Force, sergent, gronda le colonel. Truc ?
- On est tous à cran, mon colonel, excusez-le. Ce qu'il veut dire, c'est qu'on pourrait se retrouver n'importe où. Même sur l'Entreprise avec le capitaine Kirk et Monsieur Spock si on voulait !
- Ce n'est pas ma série préférée airman, dit le colonel en reposant sa bière sèchement sur le comptoir.
- C'est sûr que notre porte des étoiles ferait une super série ! Ils en auraient des trucs à dire !
- Vous êtes contaminé airman ? TRUC ??
- Excusez-moi mon colonel, mais avouez que j'ai raison ! Vous vous rendez compte ! La Porte à la télé !
- Et qu'est-ce qu'ils pourraient bien en dire ? Ce n'est que de la routine. Sauf cette fois peut-être… et encore, dit pensivement le colonel.
- Ils pourraient montrer le colonel O'Neill fourré dans le labo du major à longueur de journée, se marra Jones. Je vois très bien la scène ! Le pauvre, il est vraiment pincé ! Remarquez la petite vaut le détour. Et gentille en plus !
- Sergent, vous vous oubliez. Vous êtes en service ! Si vous continuez, vous allez vous retrouver aux arrêts de rigueur dès notre retour à la base ! dit Moore pour la forme, ses yeux pétillants démentant ses paroles. Ce que fait le colonel O'Neill n'est pas votre affaire ! S'il veut s'enfermer dans un labo et regarder des scientifiques faire joujou à longueur de journée avec leurs ordinateurs, c'est son droit.
- Oui, mon colonel, répondit Jones en jetant des regards intrigués autour de lui.
- Pour autant que je sois concerné et vous de même messieurs, nous n'avons rien à faire dans ce labo. Nous nous bornerons à emprunter le couloir pour nous rendre à la salle de départ comme…
- Mon colonel ?
- … nous l'avons toujours…
- Monsieur !
- … fait. Sergent ? Quoi encore ?
- Mon colonel, est-ce que vous voyez ce que je vois ?
SG 5 et son barda était de retour au SGC.
Plantés au milieu du couloir qui menait à la porte des étoiles, ils reconnurent les murs gris et le revêtement de sol caractéristique de la base.
Ils étaient à quelques mètres du labo de Carter et devant eux se tenait le général Hammond, planté sur ses ergots.
- Je vous demanderai de vous habiller d'abord ! Je vous attends dans mon bureau à 8:00 heures.
Ils eurent à peine le temps de réagir avant que le général ne claque la porte et se dirige droit vers eux en souriant. Ils se mirent au garde à vous par réflexe. Le général les dépassa sans leur accorder autre chose qu'un regard distrait et tourna sans la coursive.
- C'est bon de se sentir désiré, dit Jones.
- Sergent ! hurla Moore, vous avez oublié ce que je vous ai dit tout à l'heure ?
- Désolé mon colonel, ça m'a échappé, répondit-il écarlate.
Les 4 hommes se mirent en route vers leurs quartiers. Jones ne put s'empêcher de regarder dans le labo et siffla entre ses dents.
- Y va y avoir du grabuge…
- Cette fois-ci sergent, vous n'y coupez pas !
- Absolument mon colonel, mais ça valait le coup d'œil, vous ne trouvez pas ?
- Jones ! Je vous interdis d'ouvrir la bouche ! Au pas de gymnastique messieurs.
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Daniel s'essuya les doigts sur un coin de la nappe et referma son bouquin.
Très intéressante théorie…
Il tendit l'oreille vers la chambre de Jack, mais comme il n'entendit que le silence, il en conclut qu'il avait bien fait de ne pas les attendre pour manger. Il rassembla les reliefs de son repas dans un sac en papier.
Si les Nox lui laissait apporter son ordinateur ou emprunter quelques ouvrages, il pourrait abattre plus de travail en un mois qu'en plusieurs années.
Les yeux brillants, il se concentra sur cette idée.
Jamais ils ne le laisseraient faire.
Pourtant, c'était bien la solution. Il pouvait même compiler les archives sur des disques durs externes pour comparer les mythes et établir une base de données totalement inédite !
D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, ça faisait un moment qu'il n'avait pas vu ses disques. Ils doivent être dans le petit bureau derrière les caisses d'artefacts qu'ils avaient rapporté de P8X-678 ou 679, il ne savait plus.
Oui certainement dans ce tiroir.
Plongé dans ses pensées, il s'assit en se frottant machinalement les yeux derrière ses lunettes.
Une lueur le sortit de sa torpeur. L'économiseur d'écran de son ordinateur ! Il se leva d'un bond. Il était revenu à la base ! Il faut que j'aille voir si les autres sont là, pensa-t-il aussitôt en ouvrant la porte à la volée.
Non, je dois vérifier avant... Il chercha fébrilement dans le tiroir et mis la main sur plusieurs disques durs. Voyons lequel était-ce… Abydos, les mythes crétois et leur correspondance dans…
Il murmurait pour lui-même et s'agitait dans la pièce en tournant en rond. Il s'assit lourdement devant le clavier et constata que quelqu'un fouillait dans ses dossiers. Il fit une rapide recherche. Sam ? Sam est dans mon ordinateur ?
Il sortit en coup de vent et partit en direction du labo.
Cheveux au vent et les mains dans les poches, il tourna dans le couloir en se repassant le film de ses lectures. La voix du général Hammond résonnait dans la coursive.
- Vous me devez une explication !
- Mais certainement mon général. Tout de suite ?
- Je vous demanderai de vous habiller d'abord ! Je vous attends dans mon bureau à 8:00 heures.
Bon, à première vue, O'Neill est rentré.
Il agita la main en direction du général tournait les talons. Il ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit. Il eut un geste de dépit et continua son chemin vers le labo. Le général n'avait pas l'air très content. Il avait rarement l'air très content. Il sourit.
SG 5 venait à sa rencontre.
Ils avaient l'air de tomber de la lune.
Il les vit jeter un œil curieux à l'intérieur du labo et entendit distinctement un des hommes pouffer et le colonel Moore le rappeler à l'ordre. Comment est-ce qu'il s'appelait déjà ? Plumkett ? Jones ?
- Absolument mon colonel, mais ça valait le coup d'œil, vous ne trouvez pas ?
- Jones ! Je vous interdis d'ouvrir la bouche ! Au pas de gymnastique messieurs.
- Alors les gars, on fait un peu d'exercice ? dit-il d'un ton badin en les examinant d'un air perplexe.
Que diable faisaient-ils à ce niveau harnachés des pieds à la tête. Décidément, il ne comprendrait jamais rien à l'armée.
Il entendit distinctement le colonel Moore au bout du couloir.
- Rompez messieurs. Rien ne doit transpirer. C'est clair ? Je vous retrouve au briefing demain dès que j'aurais pu joindre le général Hammond.
Daniel s'engouffra dans le labo sans frapper. Et s'arrêta sur le seuil partagé entre l'envie de ressortir immédiatement et celle d'éclater de rire.
Il commençait à vraiment s'amuser. Pas question de battre en retraite. L'occasion était trop belle.
Dommage que Teal'c ne puisse pas en profiter, pensa-t-il.
Le pire était que le général avait gagné par inadvertance l'un des paris dont la cote était la plus haute à la base : surprendre O'Neill et Carter en plein intermède romantique.
- Vous faites des essayages ? demanda-t-il d'un air ingénu.
- Ah Daniel ! Il ne manquait plus que vous ! répondit O'Neill en lui lançant un regard noir. Vous pourriez peut-être fermer la porte ? A moins que vous attendiez de la compagnie ? Il agita les mains dans le vide. J'imagine que vous aviez une requête urgente à présenter au major Carter au milieu de la nuit vous aussi ? Il insista sur le grade, vaguement menaçant.
- Pas du tout ! J'ai vu qu'elle cherchait quelque chose dans ma base de données alors je suis venu lui donner un coup de main, plaida Daniel.
- Ben voyons ! A 3 heures du matin ? Qu'est-ce que vous avez tous ?
- Je me suis retrouvé au SGC comme vous je pense, c'est ça ?
- Vous pensez bien Daniel.
- Mais j'ai eu le temps de m'habiller, conclut–il en essayant de garder son sérieux.
- Daniel !
- Oui ?
- N'essayez même pas, le prévint Jack.
- Essayez quoi ? Il est hors de question que j'enfile une blouse moi aussi, continua Daniel qui jouait avec le feu.
- Daniel, colonel, calmez-vous, s'il vous plaît, intervint Sam. Vous pensez que SG 5 nous a vus ?
- Vous voulez rire Carter ! ironisa Jack. A l'heure qu'il est, la moitié de l'état est déjà au courant. Sans compter les parents des membres du personnel de la base qui habitent en Californie ou à New York qu'ils ont déjà réveillés pour les prévenir !
- Les prévenir de quoi, demanda Daniel innocemment.
- Daniel ?
- Oui ?
- Daniel ?!
- Mon colonel il vous fait marcher, dit platement Sam en regardant Daniel d'un air désespéré.
- Moi ? Il me fait marcher ?! Ah bon…
- Qu'est-ce que vous comptez faire Jack ?
- Dormir !
- Dormir ?
- Dormir.
- Vous allez dormir ?
- Qu'est-ce que vous faites, vous, à 3 heures du matin ? Vous jouez au golf ?
- Il ne s'agit pas de moi Jack.
- Et bien alors vous avez ma réponse.
Samantha commençait à retrouver le sourire. Jack semblait prendre assez bien les choses. Qu'il joue à ce petit jeu avec Daniel en était la preuve. Elle s'interposa entre les deux hommes.
- Jack a raison Daniel. Nous devrions tous aller nous coucher.
- Jack ? Alors c'est Jack maintenant ?
- Et vous voudriez qu'elle m'appelle comment ? demanda O'Neill pour voler au secours de Sam qui rougissait malgré elle. Jonathan ?
Ah les femmes ! Pas la peine d'essayer de leur demander de garder un secret !
- Jonathan ?
- Oui, Jonathan !
- Je n'ai pas dit qu'il fallait qu'elle vous appelle Jonathan, j'ai dit…
- Si vous l'avez dit !
- Non, je ne l'ai pas dit !
- J'ai cru…
- Bon, et bien je vais vous laisser…
- C'est ça Daniel, laissez-nous et faites de beaux rêves !
- En parlant de rêves, vous ne croyez pas qu'on devrait en parler ?
- Bonne nuit Daniel !
- Heu… bonne nuit…
Daniel se retrouva dehors, surpris par la poigne du colonel qui l'avait fait sortir manu militari. Après tout, dormir ne peut pas me faire de mal. Il se sentait très fatigué d'un seul coup. Mince, j'ai oublié de leur demander où est Teal'c. Il hésita, la main posée sur le bouton de la porte. Peut-être une autre fois… décida-t-il. Et il prit le chemin de sa chambre.
- Venez Carter, je suis sérieux, il faut qu'on dorme un peu avant de voir Hammond.
- Vous pensez lui dire quoi ?
- Je verrais. L'inspiration du moment… vous savez… quoi !
- mmm
- J'essaierais de faire preuve de diplomatie comme toujours, conclut-il avec un sourire désarmant.
- Evidemment, sourit-elle.
Il l'entraîna par le bras et sortit la tête dans le couloir.
- La voie est libre Carter ! Suivez-moi !
- Vous ne croyez pas qu'on ferait mieux de se séparer mon colonel ?
- Pour qu'on croit que c'est une épidémie ? Non certainement pas !
- Une épidémie mon colonel ? Je ne comprends pas…
- Une épidémie de blouses ! répondit-il en la poussant devant lui.
- Vous avez raison monsieur, je vous suis.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le général les attendait de pied ferme. 8 heures moins 4.
Jack serait certainement en retard, comme à son habitude. Peut-être pas cette fois-ci tout de même. Un sourire fugace éclaira son visage. Il faut que je garde mon sérieux.
Il regarda encore sa montre et vérifia à la pendule.
Deux minutes…
On frappa.
- Mon général, il se passe quelque chose !
- J'arrive tout de suite !
- … Ouverture non programmée de la porte !
- On sait qui c'est ?
- Non mon général.
- Fermez l'iris !
- Il est fermé. C'est à dire monsieur, je ne comprends pas. L'ordinateur me donne des relevés contradictoires… L'iris est fermé d'après les relevés… monsieur.
Hammond commençait à perdre patience. Cette alliance tant souhaitée avec les quatre premières races ne lui apportait que des ennuis. Il fixait la porte. L'iris était pourtant bien ouvert… Quoique…
- Faites appeler le major Carter à la salle de contrôle Simmons !
- Elle vient d'arriver ! Elle est derrière vous mon général !
- Major, faites quelque chose ! répondit Hammond d'un ton sec en remarquant l'uniforme de parade adopté par Carter.
- Je vais essayer monsieur, dit rapidement Sam en s'installant devant le deuxième ordinateur. Mais je pense savoir ce qui se passe, mon général. La porte est bien ouverte, ainsi que l'iris.
- Ce n'est pas ce que je vois major !
- C'est bien le problème monsieur. Les relevés sont manipulés pour que nous croyions que la porte est en train de s'ouvrir. Mais elle est ouverte depuis… 27 heures et 43 minutes, mon général, dit-elle d'une traite.
O'Neill avait lui aussi rejoint la salle de contrôle, alerté par l'alarme.
Adoptant un profil bas, il ne risqua aucun commentaire. Le front barré d'un pli soucieux, son uniforme le faisait paraître encore plus grand qu'à l'ordinaire. Son regard allait de l'une à l'autre des consoles. Il croisa accidentellement celui du général et leva les sourcils sur le mode "ne-me-demandez-rien-je-suis-bien-incapable-de-vous-expliquer-ce-qu'elle-dit". Haussant les épaules d'une manière fataliste, il reporta son attention sur la salle de départ.
Le général bouillait. Pas le moment de faire la causette.
- Mon général ? demanda Carter à qui cette échange avait échappé.
- Major, expliquez-vous !
- D'après les recherches que j'ai effectuées cette nuit…
A ces mots le visage du général se ferma encore plus. O'Neill leva les yeux au ciel et Carter rougit mais poursuivit.
- … la porte est restée ouverte depuis le retour du colonel de P4X-7123 avec Kaliou et sa mère.
- C'est impossible major, cela ferait plus d'une semaine !
- Justement monsieur, ça ne fait pas une semaine ! Vous savez que d'après la théorie des quanta, le temps est une mesure comme une autre ? Seulement, le temps a aussi une valeur subjective.
- Major ?! s'énerva le général.
- Ce que je veux dire monsieur, c'est que la porte est restée ouverte pendant un temps donné, mais que chacun dans cet intervalle, a pu donner au temps sa valeur personnelle en fonction des événements.
- Poursuivez, je crois voir où vous voulez en venir.
Ca m'étonnerait, pensa Jack avec un petit sourire au coin de l'œil. Vieux filou ! Il guetta la réaction de Daniel, mais celui-ci écoutait à peine Sam.
- Chacun d'entre nous a occupé l'espace-temps en fonction de ses attributions habituelles ou de ses aspirations. Mais dans une réalité alternative. En fait, aucun des actes accomplis pendant cette période n'était réel. Les Nox nous ont donné un aperçu de leurs pouvoirs mon général, en profitant de l'opportunité que leur donnaient les Anciens.
- Mais il s'est quand même écoulé plus d'une journée major !
- En effet, mais si vous demandez au personnel de la porte comment s'est déroulée cette journée, je crois que vous seriez surpris.
- Je vois, redit le général.
- Monsieur, je pense que Lya pourra vous apporter les éclaircissements que vous souhaitez, avança Daniel, le bras tendu en direction de la salle de départ.
Devant l'iris fermé, se tenait la jeune Nox.
- Bienvenu au SGC Lya, souffla Hammond dans le micro.
Les autres avaient déjà quitté la pièce pour aller à sa rencontre. Il les suivit.
- Je suis désolée d'avoir provoqué cette inquiétude chez votre peuple, commença-t-elle, mais nous ne nous attendions pas à ce que vous soyez aussi réceptifs à la magie du rêve. Certains d'entre vous pourraient nous en remontrer, ajouta-t-elle avec un sourire mutin à l'adresse du major et du colonel.
Sam baissa les yeux et dissimula un sourire ravi. Le colonel se rengorgea.
- Ah oui ? dit-il d'un air très satisfait.
- Oui Jonathan, je soutiendrais votre candidature et je serais votre mentor à vous et votre… et au major, se reprit-elle. Elle s'inclina.
- Lya, commença le général, j'ai bien peur de ne pouvoir me satisfaire de vos déclarations. Thor nous a rendu visite il y a 3 jours… enfin peut-être pas. En tout cas, son message était particulièrement sibyllin et nous aurons besoin de vos lumières !
- Bien volontiers.
- En outre, une équipe est toujours portée manquante à l'appel et Teal'c est encore sur votre monde…
- Je ne le crois pas général, répondit-elle en arrondissant le bras vers un point derrière Hammond.
SG 5 se mit au garde à vous dès que le général se retourna.
- Repos messieurs ! Vous pouvez m'expliquer, Lya ?
- Ils n'ont jamais quitté la base, général.
- Je les ai envoyés en mission de secours moi-même !
- Vous en êtes sûr ? Elle continua sans lui laisser le temps de répondre. Vous avez vécu une autre réalité, général, et bon nombre des membres du SGC avec vous ou sans vous. Rien n'était réel. Il s'agissait d'un…, elle hésita, … test ? Vous l'avez brillamment réussi. Le jaffa Teal'c est de retour à l'infirmerie, conclut-elle, nous avons eu du mal à le guérir, mais l'aide des Furlings a été précieuse.
- Connais toujours pas, murmura O'Neill. Il baissa la tête pour échapper au regard foudroyant du général.
- Je suis porteuse d'une nouvelle d'alliance entre nos peuples. Les Nox soutiendront la Tauri dans sa demande d'entrée au Grand Conseil. Les Anciens vous apporteront leur soutien dans votre lutte contre les Goa'Ulds, chose que nous ne pouvons faire, comme vous le savez déjà. Les Asgards sont aussi en votre faveur. Mais leur monde est en butte à l'attaque répétée des Réplicateurs et ils craignent d'infester votre monde en effectuant des transferts dans votre quadrant. Ils acceptent néanmoins de joindre leurs forces à celle des Anciens si le besoin s'en faisait sentir.
Elle se tut, attendant la réaction des terriens.
- Bien. Qu'attendez-vous de nous ? finit par dire Hammond, perturbé par le silence de ses subordonnés. Ce n'était guère dans les habitudes de Carter de se taire aussi longtemps.
- Rien.
- Comment cela ?
- Nous apprendrons la magie à votre peuple, général, mais vous n'avez pas à vous souciez de nos méthodes.
- Excusez-moi, mais je ne peux permettre ça ! J'ai besoin de toutes mes équipes !
- Je comprends. Vos équipes resteront… opérationnelles ? elle buta sur le mot en esquissant un sourire.
- Je crois savoir ce qu'elle veut dire mon général, dit Carter.
- Vous avez de la chance, grommela Jack.
- Vous allez nous former à vos techniques pendant notre sommeil ! s'enthousiasma Daniel, qui semblait revenu à la vie.
- En effet Daniel. Nous disposons ainsi d'un temps infini.
- Et pouvez-vous me dire qui seront les premiers à bénéficier de cet enseignement, demanda Hammond qui commençait à comprendre.
- Sam, Jonathan et Daniel. Malheureusement le jaffa ne peut participer à cet enseignement à cause de son symbiote. Il a failli perdre la vie, le visage de Lya se troubla à ces mots.
- Il n'en est pas de même pour le major Carter ? s'étonna Hammond.
- Elle travaillera en équipe avec le colonel, monsieur…
- Evidemment ! s'exclama Jack. Excusez-moi, heu…
- Je dois retourner sur mon monde. Je suis heureuse que le Grand Conseil vous ait répondu favorablement. La Tauri sera pour nous un grand atout.
Lya s'inclina et leva la main. Carter s'avança rapidement et la serra dans ses bras. O'Neill observait, vaguement embarrassé. Lya sourit et disparut.
- Mon général ? osa Simmons dans la salle de contrôle. Il semble que tous les écrans soient revenus à la normale. Voulez-vous que je vous fasse une copie des sauvegardes ?
- Absolument Simmons ! Excellent travail ! il se tourna vers O'Neill. Il semblerait que notre petite réunion n'ait plus lieu d'être. Je me contenterais des explications de Lya. Ne croyez pas pour autant échapper au debriefing ! Dans mon bureau à 10:00 heures ! Colonel Moore, suivez-moi ! ajouta-t-il avant de quitter la salle de départ, SG 5 sur ses talons.
- Je crois que je vais aller voir si Teal'c va bien.
- Allez Daniel, nous vous rejoignons tout de suite, répondit Jack.
- Heu bien… vous êtes sûr ?
- Oui, oui, ne vous gênez pas avec nous ! On arrive ! Juste un mot avec le major, OK ?
Jack acquiesça et fit un petit geste de la main, comme il aurait fait pour un enfant trop curieux.
- Un problème mon colonel ?
- Je ne sais pas encore…
- Vous ne croyez pas qu'on devrait aller voir Teal'c avec Daniel ?
- Ca peut attendre. Ce bon vieux Teal'c ne va pas s'envoler. Il faut qu'on parle !
- De quoi monsieur ? dit Sam en se campant sur ses deux pieds, les mains dans le dos.
- Ne jouez pas avec moi Carter, supplia O'Neill. C'est déjà suffisamment compliqué.
- Mais, techniquement il ne s'est rien passé mon colonel.
- Techniquement ?!
- Nous rêvions. Lya vient de le confirmer.
- Vous oubliez l'épisode du petit lit de camp Carter. Vous rêviez aussi ?
- C'était une erreur monsieur.
- Ah oui ? Et pourquoi ça ?
- Vous n'étiez pas vraiment vous, mon colonel.
- On ne parle pas de moi là. On parle de nous. Vous étiez bien vous ce soir-là Carter, je ne me trompe pas ? Cette nuit aussi non ?
- Oui monsieur.
- Et nous étions réveillés tous les deux.
- Oui.
- Au nom du ciel Carter, vous n'allez pas vous décoincer ?
- Nous savons tous les deux que ce n'est pas possible… mon colonel.
- Techniquement ?
- … non.
- Alors ?
- Lya a dit qu'elle nous formerait les premiers.
- Et ? Vous ne pourriez pas être un peu moins cryptique ?
- Je me disais que ça nous permettrait de faire connaissance.
- Je vous connais déjà Carter ! Vous l'oubliez ?
- Je voulais dire de faire plus ample connaissance, elle rougit, mais continua de le regarder droit dans les yeux. Vous savez, ce n'est pas facile pour moi non plus Jack. Je m'étais, comment dire, habituée à SG 1. Et vous ne pouviez pas entrer dans mon équation personnelle. Je crois qu'il faut nous habituer l'un à l'autre… autrement. Et décider, éventuellement.
- Bon, on est d'accord. Et vous décidez quoi ?
- Tout de suite ? Je ne sais pas mon colonel. Je crois que nous avons de la chance.
- Ah vous trouvez !
- Oui. Dans les rêves, le temps n'existe pas.
- Je ne suis pas sûr de voir ce que vous voulez dire…
- Nous pourront être ensemble jusqu'à la fin des temps. Nous pourrions même vivre plusieurs vies !
- Mais pour commencer seulement !
- Nous verrons bien…
FIN