LA TERRE ET LE TEMPS
auteur : Xeen
e-mail : Xeen67@hotmail.com
Genre : fantastique, aventure.
Résumé : Jack rajeunit à son retour de mission. Personne d'autre n'est touché. Pendant que Fraiser, Teal'c et Daniel cherchent une solution, Sam trouve un moyen de gagner du temps.
(suite des fanfics 'Retour sur soi-même', 'Sanctuaire et tradition', 'L'échange' et 'Animation suspendue')
Spoiler : plein sans doute !!
Avertissement : les personnages sont la propriété de la MGM et de Showtime, à l'exception de ceux que j'ai créés et je ne reçois aucune rémunération pour l'écriture de cette histoire.
Note de l'auteur : merci de m'envoyer vos critiques
Merci ne pas utiliser mes histoires sans autorisation !!
SGC - Salle de debriefing
Assis autour de la grande table, les quatre membres du SGC étaient plongés dans leurs pensées.
Teal'c avait manifestement du mal à garder la tête haute et son teint était grisâtre. Des rictus involontaires déformaient son visage. Il était clair que son passage sur la planète d'où Carter l'avait ramené la veille l'avait grandement éprouvé.
Daniel, contrairement à son habitude, n'avait pas un seul dossier devant lui. Il jetait des regards furtifs à Sam quêtant un élément de réponse du docteur Fraiser qui lui faisait face.
Sam, les mains sagement croisées devant elle sur la table, restait parfaitement immobile, les yeux dans le vague, totalement abattue.
Hammond arriva tambour battant et saluant le groupe d'un rapide signe de tête, attaqua :
- Major Carter, j'attends vos explications, commença le général.
Devant l'air misérable de sa subordonnée, son regard s'adoucit.
- Une idée sur ce qui a pu arriver à Teal'c ? Il est rarement au tapis mais cette fois-ci, même son symbiote peine à le remettre sur pied. Avez-vous une idée de ce qui a pu lui arriver ? continua Hammond.
Le grand jaffa n'était que l'ombre de lui-même. Le docteur Fraiser lui jetait un œil courroucé mais elle n'était pas de taille à retenir Teal'c à l'infirmerie contre son gré. Elle haussa les épaules imperceptiblement.
- Aucune monsieur. Je l'ai retrouvé inconscient sur les lieux du campement que j'avais occupé quelques jours plus tôt à mon arrivée sur ce monde avec le colonel 0'Neill, répondit Sam.
- Teal'c ? insista le général en se tournant vers lui.
- Mon symbiote a subi une puissante attaque dès que j'ai franchi la porte, monsieur. Je ne peux l'expliquer.
- Avez-vous déjà vécu cela Teal'c ? insista le général Hammond.
- En présence des Reetous, la sensation était très désagréable. Sur le monde où a disparu O'Neill, le phénomène est différent. Mon symbiote a immédiatement réagi de manière extrêmement violent. Il a failli mourir.
- La planète où vous avez retrouvé le major Carter ressemble à un gigantesque marteau de Thor. Vous pensez que les Asgards sont à l'origine de cette technologie ? interrogea le général.
- Mon général, si vous me permettez, je ne pense pas que nous sommes en présence d'une technologie alien, commença Sam.
- Major ?
- Oui, tout tend à prouver que la planète elle-même génère des champs anti-goa'ulds.
- C'est à dire ? s'impatienta Hammond.
- Je n'en sais pas plus, monsieur, mais c'est la seule explication logique. Je n'ai trouvé aucune trace de naquadah, sinon celui de la porte des étoiles, pas plus que de signes attestant de la présence des Goa'Uld. Je n'ai pu découvrir aucune preuve d'une occupation à vrai dire.
- Vous êtes sûre d'avoir quadrillé un périmètre suffisant pour tirer de telles conclusions, Major ? insista le général qui était manifestement sur les charbons ardents.
- Oui, monsieur. A vrai dire, je n'ai trouvé aucun vestige d'une quelconque civilisation, monsieur. Si le colonel O'Neill est toujours sur ce monde, je suis prête à affirmer qu'il y est seul… monsieur, les yeux brillants de larmes.
Sa voix montait dangereusement dans les aigus
- Aucune idée de ce qu'il a pu advenir du colonel ?
- Non, mon général…
- Bien, si le docteur Jackson n'a rien de plus à nous exposer, il conviendra que vous tous réfléchissiez à une mission de sauvetage. Notre seule certitude est que jamais Selmak n'aurait entraîné le colonel dans un piège. Nous devons donc continuer à nous fier à lui, conclut le général Hammond.
Le silence accueillit ses paroles. Daniel lança un regard désespéré à Sam, ouvrit la bouche, mais changea d'avis et baissa la tête. Teal'c semblait ailleurs, perdu dans la douleur. Ses mâchoires se serraient convulsivement. Fraiser avait manifestement hâte de le ramener à l'infirmerie. Le regard qu'elle lança à Hammond était parfaitement éloquent.
- Auparavant, je souhaite que vous preniez le temps de vous reposer, ordonna Hammond d'un ton sans réplique. C'est la raison pour laquelle je vous accorde à tous les trois 5 jours de vacances.
- Mais, mon général ! s'exclamèrent en cœur Jackson et Carter.
- Je dois repartir chercher O'Neill, dit Teal'c à l'unisson.
- C'est un ordre major ! Et j'entends que vous passiez ces 5 jours hors de la base ! Avec la permission du docteur Fraiser, évidemment, ajouta-t-il en la regardant droit dans les yeux. Vous pouvez disposer !
Sans attendre les protestations de ses subordonnés, il sortit en coup de vent.
Teal'c se leva lentement comme en proie au vertige. Il se tourna vers Janet, luisant de transpiration.
- Docteur, je souhaiterais regagner l'infirmerie sur-le-champ, dit-il d'une voix blanche avant de s'effondrer.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Daniel avait passé une partie de la nuit au chevet de Teal'c sans que ce dernier reprenne conscience.
Le docteur l'avait finalement renvoyé dans ses quartiers.
Sachant qu'il ne trouverait pas le sommeil, il s'était remis à travailler sur ses notes et avait essayé plusieurs routines qui l'avaient tiré de mauvais pas auparavant.
Sans succès.
Il avait fait un tour dans la base, sans pour autant trouver une réponse à ce qui le tourmentait. Il savait que cette réponse était quelque part dans le fatras d'informations qu'il avait recueilli sur Shimoun.
En fait, c'était plus qu'une intuition. Il avait déjà élaboré une théorie mais elle paraissait tellement folle qu'il hésitait à partager ses conclusions avec qui que ce soit. En passant dans le quartier des officiers, il ralentit et s'arrêta devant la porte de Jack. Il regarda à droite et à gauche et entra sans autre forme de procès.
A sa grande surprise, il trouva Sam endormie sur le lit du colonel.
L'ordinateur était en veille. Le moniteur affichait un diaporama de la famille de Jack. Charlie, Sarah et quelques autres inconnus se succédaient sur l'écran.
Daniel se sentit soudain mal à l'aise.
Voir l'économiseur d'écran de Jack, c'était comme violer son intimité. Il s'approcha doucement du bureau et tendit la main pour arrêter l'ordinateur puis se ravisa en voyant la photo de SG-1 apparaître à son tour.
Il s'assit en essayant de faire le moins de bruit possible en surveillant Sam du coin de l'œil.
Qu'était-elle venue chercher là ?
D'un geste machinal, il posa la main sur la souris et la fit glisser.
Une lettre apparut à l'écran.
SGC – Cheyenne Mountain Complex
Le 15 mars 2001
Cette lettre est destinée à qui aura la présence d'esprit de consulter mes fichiers personnels sur mon ordinateur.
Vous excuserez la formulation, mais je ne suis pas un écrivain et il faut que je fasse vite, parce que quelque chose de bizarre est en train de m'arriver. Je n'arrive plus à me souvenir très bien de ce qui s'est passé, alors je préfère l'écrire.
J'espère seulement que ce sera Sam ou Daniel, car ils sont bien plus futés que moi et ils trouveront certainement une solution avant tout le monde. En plus, ils étaient avec moi sur P4X machin chose et ils savent donc de quoi je parle.
Pendant que Daniel et Teal'c faisait les relevés dans la grotte et que Carter était occupée avec le cousin ou le beau-frère du chef, je ne sais plus, j'ai décidé de faire une petite excursion à l'extérieur du village.
Daniel supporte bien l'attitude des indigènes mais c'est une chose à laquelle je ne m'habituerai jamais je crois. Leurs histoires de dieu et tout ça…
Bref, j'ai pris la poudre d'escampette.
Rien de bien folichon autour du village, si ce n'est un joli petit cours d'eau dans lequel j'aurais bien pu trouver quelques belles pièces si j'avais eu le temps.
La marche m'avait bien plus fatigué que je ne suis autorisé à l'avouer. Si mon âge continue à me jouer des tours de ce style, je ne sais pas si je pourrais conserver ma place au SGC. Tant que Fraiser me déclare bon pour le service tout va bien, mais je crois que j'ai atteint mes limites.
Bref, je me sentais épuisé, sale et désœuvré.
J'ai pensé que faire un peu trempette me ferait le plus grand bien.
C'est à ce moment que je me suis blessé en retirant tout cet attirail, vous savez bien…
Impossible de savoir ce qui s'était passé, mais je me suis retrouvé avec une belle éraflure d'au moins 12 bons centimètres sur la joue.
Je me suis mis à l'eau. Elle était étonnamment fraîche et vivifiante, et je me suis instantanément senti mieux.
J'ai fait quelques brasses et j'ai regagné la rive au bout de, à vue de nez, un petit quart d'heure. J'ai attendu sur le bord d'avoir à peu près séché au soleil avant de me rhabiller. Histoire de ne pas me faire chambrer par Teal'c ou Daniel. J'aurais pu dire que j'étais tombé à l'eau, mais j'avais vu des gamins qui m'observaient.
J'avais laissé 2 heures à Sam et Daniel pour tout boucler. Cette planète me tapait sur le système. Après avoir nagé un peu, j'y serais bien resté plus longtemps. Tout paraissait différent.
Mes genoux ne me faisaient plus du tout souffrir quand j'ai repris le chemin du village. J'ai mis ça sur le compte de l'exercice. La coupure ne brûlait plus comme avant que je me baigne. En tout cas, elle ne saignait plus.
Quand nous sommes revenus à la base, j'avais complètement oublié ma blessure et j'ai même été surpris que Hammond s'en aperçoive. Ça devait être tout de même assez moche.
J'ai laissé les autres à l'infirmerie après le check-up et j'ai pris une douche.
Au moment de me raser, j'ai tout de suite vu que quelque chose clochait.
Je viens de voir le docteur Fraiser pour cette coupure que je me suis faite sur Shimoun et elle m'a soigné, mais elle ne peut pas être aussi douée que ça, même si c'est un excellent médecin.
Dans le miroir, j'ai bien vu que la coupure avait presque disparu, et ça c'est impossible, croyez-moi !
Je dois m'habiller pour aller au debriefing. J'espère que les autres vont remarquer quelque chose. Je finirais cette lettre quand je serais sûr que cette foutue coupure est bien partie toute seule.
Au nom du ciel, ça n'existe pas les blessures qui disparaissent en 2 heures !
Même Junior ne sait pas faire ça !
La lettre s'arrêtait là.
Jack a sans doute oublié qu'il l'avait écrite, se dit Daniel. Il était troublé. L'ordinateur était certainement resté allumé depuis que Jack avait essayé d'expliquer ce qui lui était arrivé.
Sam a dû tomber là-dessus dès qu'elle a voulu consulter ses archives. Pas étonnant qu'elle se soit endormie.
Elle était restée étonnamment discrète sur le voyage qu'elle avait fait avec son père et le colonel, pensa-t-il soudain. Même le général avait soigneusement évité le sujet pendant le debriefing. En tout cas, leurs soupçons concernant l'eau de la planète étaient confirmés par cette lettre.
Il ouvrit la messagerie, copia la lettre et l'envoya au docteur Fraiser.
En essayant de faire le moins de bruit possible, il sortit de la pièce.
Sam se retourna dans son sommeil en murmurant le prénom du colonel.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Teal'c était sur Chulak. La table était dressée pour sa famille et son vieil ami Bra'tac.
Un instant après, il était aux commandes d'un appareil Goa'Ulds, luttant pour récupérer l'assiette. Le vaisseau aux lignes géométriques luttait pour éviter de s'écraser sur le sol.
- Yeeehhaaaaaa, hurla le général Hammond en lançant les projectiles sur les Jaffas assemblés devant la porte des étoiles qu'ils venaient de traverser.
Puis le noir.
- Docteur, venez voir !! Je crois qu'il est réveillé ! cria quelqu'un à sa droite.
Quand Teal'c ouvrit les yeux, il vit le docteur Fraiser s'affairer sur ses moniteurs. Elle se retourna vers lui avec soulagement et lui sourit.
- Ne vous agitez pas, Teal'c, votre symbiote va mieux, je crois qu'il est tiré d'affaire. Il est hors de question que vous repartiez sur ce monde. Je m'y opposerais formellement, quels que soient les ordres du général Hammond, ajouta le médecin, les yeux brillants.
- C'est entendu, docteur, dit faiblement le Jaffa.
Il leva les yeux vers le docteur Jackson qui venait d'entrer comme un boulet de canon dans l'infirmerie.
- Janet ? Vous avez un moment ? Il faut que je vous montre quelque chose. Tout de suite.
- Restez tranquille Teal'c, intima Fraiser. Je vous suis, ajouta-t-elle à l'adresse de Daniel.
L'attitude de l'archéologue l'intriguait. Quand il était dans cet état, il avait généralement trouvé les réponses aux questions que tous se posaient et résolus des mystères insolubles. A cet instant, elle le croyait volontiers capable de défier les pythies de tous les mondes connus ou inconnus !
Le jaffa inclina la tête sobrement et ferma les yeux.
- Janet, avez-vous les résultats de cette analyse ? attaqua immédiatement Daniel.
- Des analyses, lesquelles ? demanda Janet.
Pour elle, le manque de sommeil commençait aussi durement à se faire sentir. Personne ne dormait-il jamais dans cette base ? Etonnant que Daniel vienne la consulter au milieu de la nuit. C'était plutôt dans le style de Sam.
- L'eau !! cria presque Jackson. Est-ce que vous avez les résultats préliminaires ?
- J'ai tous les résultats, Daniel. Calmez-vous ou je serais obligée de vous sédatez comme Samantha.
- Sam dort pour le moment. N'ayez pas d'inquiétude. Alors qu'avez-vous trouvé ? la pressa Daniel.
- Rien de bien extraordinaire. Aucune trace de métaux inconnus. C'est une eau faiblement minéralisée. PH normal. Cependant, elle est très faiblement radioactive, sans que j'aie pu en déterminer la cause exacte. En revanche, elle contient des particules en suspension que je n'ai pas pu identifier. Le plus proche serait sans doute des protéines sous une forme très altérée. Plutôt des enzymes, en réalité. Pourquoi toutes ces questions à 3 heures du matin ? finit par dire le médecin, très préoccupée par l'agitation de l'archéologue.
A en juger par sa pâleur extrême, il était sans doute très proche d'un état de transe. Il la regardait avec intensité, s'imprégnant des informations qu'elle lui fournissait. Ses lunettes étaient remontées sur ses cheveux en bataille. Il se frottait les yeux spasmodiquement.
- C'est bien ce à quoi je m'attendais, commença-t-il. Je n'arrivais pas à dormir alors j'ai relu mes notes.
- Et ?
- Et, j'ai commencé à comprendre. Janet, je crois que le peuple de Shimoun est tout ce qui reste des Anciens.
- Comment cela ?
- D'après les glyphes, ils sont arrivés là bien avant que la Terre n'ait une histoire. Comme vous l'avez vous-même dit au général l'autre jour, ils ont certainement au moins 15 000 ans. Je pense qu'ils n'ont pas été amenés là, ajouta Jackson.
- Je ne comprends pas, souffla Janet.
- C'est évident pourtant ! Ils sont venus de leur plein gré. Leur civilisation était à son apogée et ils étaient en quête de nouvelles expériences. Si ce que j'ai déchiffré est exact, l'un d'entre eux est revenu sur leur planète d'origine après les avoir installés sur Shimoun.
- Mon dieu !
- Oui, exactement ! Ils se sont arrangés pour pouvoir revivre des vies simples et rurales à l'infini. Une sorte de repos éternel. Leur groupe ne s'est sans doute agrandi que d'une dizaine de personnes pendant tous ces millénaires. Parce qu'elles étaient nécessaires à la survie du groupe pour une raison que j'ignore.
- En avez-vous parlé à Hammond ?
- Pas encore. Je n'ai aucune preuve de ce que j'avance. Sinon que les glyphes mentionnent deux divinités bien particulières.
- Lesquelles ? demanda le médecin, bien que sa culture mythologique soit aussi embryonnaire que celle de O'Neill.
- Chez les Grecs anciens, le créateur du monde était Gaïa, la Terre. Gaïa était elle-même issue du néant, le Chaos. Elle créa l'élément mâle, le Ciel, Ouranos et s'unit à lui. Tous les dieux de l'Olympe sont issus de ces dieux primordiaux. J'ai retrouvé dans cette grotte des symboles les représentant identiques à ceux qu'on trouve sur les bas-reliefs attiques. A Sparte, par exemple…
- Attendez, attendez !! Gaïa ? Ouranos ? Ça me dit quelque chose, dit soudain Janet.
- Bien sûr ! s'exclama Jackson, emporté par sa passion. Gaïa et Ouranos engendrèrent les Titans et les Cyclopes. Et c'est là que ça devient intéressant, se gourmanda Daniel. Le plus jeune des Titans est Chronos !
- Je ne suis pas sûre de vous suivre Daniel, hésita Janet.
- Gaïa et Chronos. La Terre et le Temps, répondit Jackson. Il est dit qu'ils avaient été détruits par des puissances plus fortes encore. En fait, je pense qu'ils existent toujours. Gaïa a dû entraîner ses enfants sur Shimoun, les laissant sous la protection de Chronos… Avant de retourner sur sa planète d'origine. Janet !! Ses gens ont créé tous nos mythes fondateurs ! C'est 2001, l'Odyssée de l'espace !!
- …
- Ils ont dû utiliser Jack comme vecteur ! insista Daniel.
- Mais pour quelle raison ?
- J'aimerais bien le savoir, conclut piteusement le jeune homme. Peut-être afin d'être encore là quand l'humanité qu'ils avaient encouragée dans ses limbes puisse les retrouver en cas de besoin, dit-il d'un ton rêveur.
- Je crois que vous devriez attendre avant d'en parler à Hammond, suggéra Janet.
Mon dieu, il est complètement fou ! Sa théorie est suffisamment étrange pour qu'elle soit proche de la réalité ! pensa-t-elle en l'observant, amusée. Pas étonnant que la communauté scientifique l'ait mis au ban.
- Vous avez raison, dit pensivement Daniel. Encore une chose, j'ai retrouvé une lettre de Jack, je vous l'ai retransmise par courrier électronique, dites-moi si ça peut vous aider.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Quelque part, sur une autre planète…
- Avez-vous faim Jonathan ?
- Ma foi ! Je ne dirais pas non à un bon sandwich et un sundae chocolat avec un soupçon de caramel… Peut-être une bière ? fit jack avec une mimique.
- Ces aliments me sont inconnus, Jack.
- Heu, ça ne fait rien. Oubliez. Je n'ai pas si faim que ça après tout. Vous pouvez me dire ce que je fais là ? demanda Jack.
Avant de laisser à la superbe jeune femme qui lui faisait face, il enchaîna :
- A qui ai-je le plaisir ? dit-il avec une intonation cynique.
- Je suis Gaïa. Chronos vous a envoyé me retrouver. J'attendais son message depuis nombre de vos années terrestres.
- Ah bon ! Ça explique tout évidemment ! continua Jack sur le même mode.
- Ne soyez pas agacé, Jonathan. Le Conseil des Anciens nous a contacté par l'intermédiaire de Thor.
- Ah Thor ? Ce vieux pote, j'aurais dû m'en douter ! Et cette fois-ci, c'est pour quoi ? Sauver une planète ? Une galaxie peut-être ? s'énerva le colonel qui commençait à retrouver ses esprits. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de bien-aimé Kro… cromagnon, ajouta-t-il à voix basse.
- Chronos, mon fils, vous a envoyé me prévenir. Je savais que vous viendriez un jour, quand l'humanité aurait besoin de nous. Votre monde est en grand danger, ainsi que tous vos descendants sur les mondes extérieurs, commença-t-elle.
- Mes descendants ? Très bien. Vous voulez parler de tous ces malheureux que les Goa'Ulds ont réduit en esclavage à travers la galaxie sans doute ? dit-il abruptement.
- Jonathan, votre esprit est vif. Nous devons aux Terriens des excuses. Nous avons construit les passages pour vous permettre de voyager à votre guise dans les étoiles. Nous n'avions pas prévu que les parasites asserviraient les vôtres, s'excusa la jeune femme.
- Oui, vous ne l'aviez en effet pas prévu ! Comment est-ce possible ? Vous n'êtes donc pas parfaits après tout !
Jack se leva et se rapprocha dangereusement de Gaïa.
- J'espère qu'un jour, nous pourrons réparer les erreurs que nous avons commises.
- Facile à dire !
- Je vous l'accorde. Notre dette est immense envers vous. Nos intentions étaient autres. Nous nous sommes retirés à l'aube de vos civilisations terrestres. En dépit de l'évolution rapide de l'humanité, vos ancêtres n'ont pas pu résister à l'invasion de ceux que vous appelez les Goa'Ulds. Pour nous, ils ne représentaient cependant pas une menace.
- Pour vous sans doute ! Pas pour nous autres !
- Vous vous méprenez, Jonathan. Les parasites vivaient encore dans leurs marigots quand nous avons décidé de vous laisser évoluer à votre guise. Notre but n'a jamais été de régenter un monde ou plusieurs. Leur faculté de s'unir à d'autres races et de soustraire leur technologie ne nous était pas connue. Et nul ne nous a avertis, se défendit Gaïa avec un peu trop de véhémence.
- À d'autres ! riposta aussitôt O'Neill, à nouveau sur la défensive.
- Je comprends votre colère !
- Je ne crois pas !
- Thor m'a prévenu de cet aspect de votre personnalité, Jonathan, je n'en prendrais donc pas ombrage. Le Grand Conseil est certainement coupable de ne pas nous avoir alertés plus tôt.
- Quel aspect ? s'insurgea O'Neill. Et d'abord, cessez de m'appeler Jonathan, appelez-moi donc colonel ou Jack comme tout le monde ! ajouta-t-il cédant du terrain, sensible à la douceur de la voix de la superbe jeune femme qui lui faisait face.
Il sentait qu'il perdait du terrain. Si seulement il comprenait de quoi elle pouvait bien parler. Pourquoi est-ce que ce satané Daniel n'était pas là pour tenir le crachoir ? Et Teal'c pour le soutenir ? Et Carter ? Sam ?? où donc était passée Sam !
- Jack, je sais qu'il vous est difficile de comprendre notre point de vue. Mais nous avons ensemencé des centaines de monde. Dans votre quadrant de la galaxie, les Goa'Ulds ont totalement faussé nos estimations…
- Vos estimations ? dit Jack en lui tournant délibérément le dos.
Il pivota sur lui-même.
- Je ne comprends pas un strict mot de ce que vous me racontez, madame, je suis un homme de terrain, pas un philosophe ou un juriste.
- Vous êtes un homme droit et intègre, Jack, et c'est la raison pour laquelle Thor nous a demandé notre aide. Nous comprenons que vous avez sauvé les Asgards d'une menace plus grande encore que celle des Goa'Ulds, et les Nox vous tiennent certainement en grande estime.
- Bof, oui, ok, alors ?
- Le Grand Conseil ignore où vous êtes Jack. Il ignore aussi que mon propre fils vous a envoyé comme messager.
- Mais je n'ai aucun message, bon sang !
- Si et vous l'avez délivré, Jack.
- …
- En nous permettant de revivre votre vie à travers vos yeux. Vous avez fait preuve de courage et d'abnégation. Les épreuves que vous avez traversées ont été nombreuses et nombreux les coups du sort. Nous viendrons en aide à votre peuple, Jack et nous allons en informer le Grand Conseil sur le champ, ajouta Gaïa en s'inclinant comme le faisait souvent Teal'c.
- Bien aimable de votre part ! ironisa Jack.
- C'est bien le moins que nous puissions faire, répondit calmement Gaïa en lui prenant la main.
La pièce nue disparut et fut instantanément remplacée par un paysage désolé.
Devant eux se dressait la porte des étoiles.
Gaïa ferma les yeux et les chevrons s'enclenchèrent instantanément.
Sans lâcher la main du colonel, Gaïa traversa le rideau liquide.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Janet terminait sa lecture. Daniel était penché sur son épaule et attendait patiemment qu'elle en ait fini.
Elle se retourna vers lui.
- Étonnant, dit-elle. Le colonel s'est rendu compte immédiatement qu'il y avait quelque chose de bizarre.
- Oui, Jack peut être très intuitif. Il a des… moments, ajouta Daniel. Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
- Je ne pense pas qu'il soit en danger. Pas immédiatement. Sam l'a conduit sur cette planète en suivant les indications de son père. Je ne crois pas que la Tok'ra puisse lui nuire ou le trahir. À plus forte raison sous le patronage du Grand Conseil. Il est plus raisonnable d'attendre.
- Vous ne croyez pas qu'il faut montrer cette lettre au général, s'étonna Daniel.
- Sincèrement non, Daniel, le général vous a donné 5 jours, essayez de les mettre à profit pour approfondir vos recherches. Teal'c et Sam ne sont pas en état de repartir sur le terrain.
Daniel soupira. Les remarques du docteur Fraiser étaient frappées du sceau du bon sens. Il hocha la tête.
- Vous avez sans doute raison, mais depuis le début de cette mission je suis tellement à l'écart que je commence à avoir besoin d'un peu d'action.
- Excellente idée Daniel ! s'exclama le médecin maintenant tout sourire. Pourquoi ne pas tous nous inviter au restaurant ? Je suis sûre que Sam appréciera ce dérivatif. Teal'c est sorti d'affaire. Disons demain ? 7 heures ?
- Heu… bonne idée ! Je le dirais à Sam dès que je la verrai ! répondit Daniel pris au dépourvu.
- Excellent ! Maintenant, vous devriez aller prendre un peu de repos, lui conseilla Janet.
Daniel se frotta les yeux et fit glisser ses lunettes sur son nez. On aurait dit un collégien qui venait de recevoir une réprimande.
Daniel, attendez ! lança le médecin.
Elle se leva et attrapa à la volée un flacon et une boîte de comprimés.
Un peu de collyre et des antihistaminiques. Reprenez donc votre traitement docteur Jackson. Ou je serais contrainte de vous interdire l'accès de la porte des étoiles !!
A cet instant, l'alarme se mit à résonner au niveau – 28.
Daniel partit en courant.
Janet soupira et remit les médicaments sur leur étagère. Tant pis, pensa-t-elle. Ce sera encore pour la prochaine fois.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Il semblait à Jack que le passage dans le vortex ne finirait jamais.
Les couleurs se télescopaient et le spectre lui avait semblé totalement inconnu pendant un temps qui était comme une éternité.
Leur voyage fut enfin à son terme.
Ils débouchèrent sur un monde plongé dans la pénombre. Les deux lunes étaient pourtant hautes dans le ciel piqué d'étoiles mais une brume laiteuse jetait une lueur blême alentour.
Jack était désorienté. Aucun essoufflement, aucune brûlure liée au froid intense qui régnait dans le vortex.
Il tenait toujours la main de la jeune femme et la lâcha se sentant un peu ridicule. Du moins il voulut le faire, mais elle maintint sa prise en le considérant d'un air pensif.
Elle ferma les yeux à nouveau.
Un instant ils étaient devant la porte et maintenant ils étaient sur la place du village qu'il avait quitté quelques jours auparavant. Il était revenu sur P4X machin chose ! Incroyable, pensa-t-il, comment fait-elle ça ?
- Tout n'est qu'illusion, lui dit Gaïa en lâchant sa main. Venez, nous allons retrouver mon fils !
Et la nuit devint le jour.
Les enfants couraient en s'interpellant, les femmes vaquaient à la cuisine, les hommes passaient lourdement chargés de bois ou de prises de chasse.
Kaliou, debout devant l'entrée de sa maison, les regarda s'avancer.
- Bonjour Mère, dit-il en s'inclinant. Je vois que mon messager a agi avec célérité. Nos enfants sont en grave danger et cherchent un moyen de défaire les parasites qui veulent assaillir leur monde.
- Je l'ai appris mon fils, nous devons mettre une stratégie au point, répondit-elle.
- Comment ça ? dit Jack. Pas d'embrassades ? Pas de rire ? Pas de paroles de joie ?
- Quelle famille !! dit-il en levant les bras au ciel. Je comprends que ça vous ait pris autant de temps pour reprendre contact ! De quels enfants parlez-vous ? Encore une énigme ?
- Colonel O'Neill, déclara solennellement Kaliou, excusez-moi de vous avoir utilisé pour prévenir ma mère, mais après avoir écouté le major Carter, il m'a semblé que notre temps était précieux. Veuillez nous excuser pour ce désagrément. Tout est rentré dans l'ordre maintenant. Ne vous approchez pas de la rivière, c'est le seul interdit qui vous frappe sur cette planète.
- Non seulement vous ne répondez pas à ma question, mais en plus vous rappelez à mon bon souvenir quelque chose de bizarre. Il y a quelque chose dans l'eau, hein ? c'est ça ? Je le savais, cette blessure n'aurait pas dû guérir aussi vite !
- Croyez-moi sur parole, colonel, vous ne voulez pas retourner dans la rivière. Quant aux enfants, il s'agit des humains. Des humains de la Terre et de tous ceux que les parasites ont asservis dans les mondes extérieurs.
- Oui ? Et comment allez-vous faire ça ? Quelques coups de houx et un peu de flèches empoisonnées dans vos sarbacanes ? Vous ne savez pas à qui vous avez affaire !
- Malheureusement si, nous le savons… Je crains même que nous n'ayons involontairement créé leur espèce, ajouta Kaliou/Chronos. Pour notre défense, il nous était alors impossible de concevoir que les parasites que nous avions fait naître sur ce monde éloigné allaient envahir le système.
- De mieux en mieux ! Je crois que je vais vous laisser à vos retrouvailles et retourner à mes foyers, lança O'Neill en tournant les talons.
- Nous allons venir avec vous Jack, répondit Gaïa. Sans votre générateur de code, il vous est impossible de rejoindre la Terre.
Jack renonça à demander pourquoi elle était au courant d'une information aussi confidentielle et comment elle allait remédier au fait qu'effectivement il n'avait pas le petit boîtier sur lui.
Ils étaient déjà de retour devant la porte.
Il faudra vraiment que je lui demande comment elle fait ça ! pensa-t-il.
à suivre…