LES ROSES N'ONT PAS D'ÉPINES
auteure : Xeen
e-mail : Xeen67@hotmail.com
résumé : quand la réalité rejoint la fiction
statut : complet
spoilers : Star Trek Classic, Stargate SG-1, "Les hommes préfèrent les blondes"….
disclaimer : les personnages de cette fanfiction ne sont pas ma propriété mais celle de la MGM, de SHOWTIME, de Gekko Productions etc... Je ne reçois rien en contrepartie de l'écriture de ces fanfictions. Mais je ne suis pas contre le principe !
S'il vous plaît !! ;-)) Demandez-moi avant de publier mes histoires sur votre site !
Et écrivez-moi pour me dire ce que vous en pensez, ça m'aidera à faire mieux la prochaine fois….
A la mémoire des victimes
des attentats du 11 septembre 2001
Lemmy reluquait les guibolles gainées de nylon. La gonzesse se déhancha. Perchée sur ses talons aiguille, son fourreau lamé la moulait comme un gant. Elle leva le menton et fit une moue. L'ombre de ses faux-cils s'allongea démesurément sur le mur.
- Alors chéri ! Tu prends racine ?
Il l'attira dans ses bras et lui roula une pelle. La greluche apprécia.
La lâchant brusquement, il tamisa le lampadaire et mit une galette sur la stéréo. La poule se mit à onduler sur le rythme exotique. Il jeta son galure sur le bras d'un crapaud et lui balança un regard appuyé.
- Voilà Daniel Jackson, dit le Jaffa en relevant la tête.
- Ah ! D'accord, je comprends mieux… Et vous avez trouvé cet… ouvrage où exactement ?…
- Dans les quartiers du colonel O'Neill.
- Chez Jack !
- C'est bien cela.
- Bon et vous voulez que je vous aide à quoi exactement Teal'c ?
- A traduire.
- Une… traduction ?!
- Vous ne connaissez pas ce dialecte Daniel ?
- Oh si, si ! Bien sûr ! Mais je ne suis pas certain qu'il vous soit d'une quelconque utilité.
- Expliquez-vous…
- Il s'agit d'un langage obsolète, vous n'aurez pas l'occasion de vous en servir, croyez-moi.
- Mais si nous devions voyager dans le temps ?
- Surtout si nous devions retourner dans le temps Teal'c !! Vous ne voudriez JAMAIS parler comme ça ! pouffa Daniel.
- Vous êtes bien joyeux aujourd'hui !
- Sam !
- Major Carter.
- Jack a prêté un bouquin à Teal'c.
- Oh ! C'est très gentil.
- O'Neill ne me l'a pas prêté. Il m'a juste dit que je pouvais emprunter n'importe quel livre de sa bibliothèque sans lui demander. J'ai choisi celui-ci.
- Faites voir Teal'c, demanda le major Carter en tendant la main vers le livre de poche. " Les roses n'ont pas d'épines"… Lemmy Dixon ? Vous avez emprunté ce livre au colonel Teal'c ?
- Mon choix s'est en effet porté sur ce livre major.
- Et je peux vous demandez pourquoi ?
- J'adore les fleurs. Les fleurs de votre planète sont très différentes de celles de Chulak. Je voulais me documenter.
- Oh, je vois… dit Sam en échangeant un regard avec Daniel; ses yeux brillaient. Je ne crois pas que vous puissiez trouver ces renseignements dans ce genre de livre Teal'c.
- Je n'en sais rien, je ne comprends pas ce qui est écrit.
- Vous ne comprenez pas ? sourit Carter.
- Voyez-vous Sam, Teal'c était venu me demander une traduction.
- Bien sûr ! Une traduction ! J'ai bien peur que ce soit un peu compliqué Teal'c.
Carter n'en pouvait plus. Daniel ne garderait pas son sérieux très longtemps à ce qu'elle voyait. Les larmes aux yeux, il se mordait les lèvres.
- Cela vous semble impossible Major Carter ?
- Pas impossible Teal'c…
- Alors je souhaiterais vivement en posséder une. Existe-t-il un dictionnaire que je puisse me procurer ? Je ne voudrais pas faire perdre son temps à Daniel Jackson.
- Pourquoi ne voyez-vous pas avec Jack ? suggéra Daniel.
- Cette idée me paraît excellente en effet. Je vous remercie Daniel. Major.
Il s'inclina pour prendre congé. Sam le regarda s'éloigner. Elle sentait Daniel prêt d'exploser.
- Alors Daniel, vous avez fini de répertorier ces artefacts ?
- …
- Daniel ? Vous allez bien ?
- "Les roses n'ont pas d'épines" ???
Daniel ne pouvait plus se retenir. Il se mit à hurler de rire. Sam essaya de se retenir, mais ce fut peine perdue. Saisie par le fou rire, elle s'écroula dans les bras de Daniel.
- Vous savez ce qu'on dit ? Un rire ça vaut un bon bifteck !
Jack resta perplexe devant l'hilarité de ses deux équipiers qui redoublait. Daniel hoquetait et pleurait à chaudes larmes. Sam s'accrochait désespérément à lui pour ne pas tomber. Jack sourit et mit les mains dans les poches de son pantalon de combat. Il se balança d'avant en arrière d'un air incertain, les lèvres serrées.
- Carter ? Daniel ? Si vous m'expliquiez ce qui se passe ?
- Bonjour mon colonel, commença Carter avant de balbutier et d'éclater de rire.
- Je vais vous expliquer Jack, dit Daniel en s'essuyant les yeux.
Il jeta un coup d'œil à Sam et cela lui fut fatal. Fixant un point au-dessus de l'épaule d'O'Neill, il ouvrit la bouche, inspira profondément et se mordit les lèvres aussitôt.
- Teal'c…
Mais c'était peine perdue. Le colonel hocha la tête et reprit son chemin vers le mess. Sans doute Teal'c aurait une explication.
Et au moins, il la comprendrait !
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Teal'c était à l'une des tables du fond, comme à son habitude. Il ne mangeait que rarement au petit déjeuner mais appréciait grandement les bienfaits d'un bon café. Présentement plongé dans sa lecture, il ne prit pas garde à l'arrivée de Jack à sa table.
Le colonel posa délicatement le plateau lourdement chargé et entreprit de le vider des éléments non essentiels au début de son repas. A lui seul, il occupait la moitié d'une table de six, mais le personnel de la base était habitué à ses petits déjeuners pantagruéliques. Il salua le jaffa et attaqua son porridge.
Teal'c ne bougeait pas un cil, son livre ouvert à plat devant lui, les avant-bras sur la table, comme un écolier bien sage, tout occupé à sa lecture.
- Teal'c ? Vous avez fini la Bible ? dit Jack en enfournant une autre cuillère dans sa bouche comme si sa vie en dépendait.
- Il y a deux ans O'Neill, répondit-il sans arrêter de lire.
- Oh vraiment ! Ahhh ! Et ça finit comment ?
- …
- Non ! Ne me dites pas !! Il me reste encore 18 cassettes…
- …
- Ou 17…
- 17 quoi Jack ?
- Daniel !! Alors, vous m'expliquez maintenant ?
- Teal'c a entrepris de vider votre bibliothèque Jack, commença Daniel en s'asseyant, un café dans une main et un muffin dans l'autre.
- Et il a décidé de se mettre au jardinage, finit Sam. Bon appétit mon colonel !
- Merci Carter, dit Jack la bouche pleine. Au jardinage ? … De quelle bibliothèque parlez-vous Daniel ? J'ai une bibliothèque moi ?
- Apparemment vous en avez une puisque Teal'c vous a emprunté ce livre.
- Je ne comprends toujours rien Daniel Jackson, dit alors Teal'c en refermant le livre. Ce dialecte n'a aucun sens. Etes-vous sûr qu'il n'est pas codé ?
- En fait on peut dire ça Teal'c, dit Daniel. L'argot est un langage crypté utilisé par certaines professions, certains groupes sociaux pour que leur conversations ne soient pas comprises par les autres. C'est vraiment une langue à part. D'ailleurs…
- Hé là !! Pas au petit déjeuner Daniel, protesta Jack.
- Ce livre est donc crypté pour que seuls les jardiniers le comprennent ? demanda Teal'c.
Seul le fou rire des deux docteurs répondit à sa question. Repoussant leur chaise en même temps, ils partirent en courant pliés en deux.
- Vous savez ce qu'ils ont ?
- Je n'en ai aucune idée O'Neill, répondit le jaffa en se levant. Je vais me rendre en salle de briefing. Peut-être le général Hammond connaît-il la réponse.
- Le briefing, pas déjà ! gémit Jack. Allez-y Teal'c, je vous rejoins.
- Je n'en doute pas O'Neill.
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- …. et voici donc votre mission d'aujourd'hui. Vous voudrez bien mettre le colonel au courant, s'il daigne se montrer en salle de départ. Vous avez une heure pour… Ah colonel ! Merci de nous faire l'honneur de votre présence !
- Mais c'est bien naturel mon général ! dit O'Neill en s'asseyant. Le coude sur la table, il appuya son visage sur ses deux doigts tendus.
- A tout à l'heure SG-1 ! lança Hammond en le fusillant du regard.
- Ah bon, c'est déjà fini ? Dites-moi au moins ce que j'ai manqué ! Soyez chic allez !
Les pitreries de Jack n'attendrirent pas le général qui retourna à son bureau en fulminant.
- Ne vous inquiétez pas O'Neill. Je vais vous expliquer, dit le jaffa.
- M'inquiéter ? Pourquoi ? Il faut que je m'inquiète ? Je sais que j'aurais dû prendre un petit déjeuner moins copieux. Mais après tout, nous n'allons pas nous baigner ! Je me sens ballonné…
- P7X689 est ballonnée aussi colonel, annonça Teal'c.
- Et c'est là que nous allons ? Quel nom romantique ! Vous ne trouvez pas Carter ? Ballonnée ??!
- Vallonnée. Des collines à perte de vue Jack, et… commença Daniel.
- … des arbres ?
- Heu, oui certainement…
- Des arbres, des arbres… Je me disais bien…
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- … et encore des arbres. Et des collines Daniel. Vous allez sûrement trouver des vieilles pierres. Teal'c, sécurisez le périmètre. Des relevés Carter ? Un petit filon de naquada pour la route ?
- Je ne sais pas encore mon colonel.
- Vous avez vu Carter ?
- Quoi monsieur ?
- Les arbres, dit O'Neill en partant d'un bon pas. Alors, les jeunes ? On flemmarde ? Quelle direction major ?
- Je relève une forte activité électrique à 2 heures monsieur !
- Parfait ! Et c'est à quelle distance ?
- Environ 34 kilomètres mon colonel.
- Une petite promenade de santé ! C'est parti ! En voiture Simone !
- Qui est Simone ? demanda Teal'c.
- Vous lui expliquez Daniel ? Mais en chemin ! Et si on faisait ça au pas de gymnastique ?
Quelques kilomètres plus loin, Jack commençait à regretter ses rodomontades. Outre le lourd paquetage qui lui brisait les reins dans les montées, son genou lui faisait endurer une agonie dans les descentes. Son estomac trop rempli se révoltait contre le traitement qu'il lui faisait subir en pleine digestion et le soleil au zénith tapait dur. Il regarda discrètement sa montre et fut soulagé de voir qu'il était presque une heure de l'après-midi.
- On fait le point, déclara-t-il tout à trac en s'arrêtant brusquement. Teal'c ?
- Rien à signaler O'Neill. Comme vous le faisiez remarquer, une promenade santé, répondit le jaffa, manifestement frais et dispos.
- Mes relevés sont stables. Nous devrions atteindre le village dans approximativement une heure et demie, mon colonel, ajouta Carter en forme parfaite, elle aussi.
- Je m'arrêterais bien un moment Jack, quémanda Daniel.
- Il n'en est pas question Danny boy ! Le colonel jubilait. Il en oublia presque ses propres difficultés. En avant !
Carter le regarda vaguement amusée. Il avait mangé quoi exactement au petit déjeuner ? Pourtant, la fatigue se lisait sur ses traits. Il veut nous faire payer notre fou rire de ce matin. Elle mit son pas dans le sien.
- Mon colonel ?
- Oui Carter ? Jack ralentit presque imperceptiblement. Daniel remercia silencieusement Sam pour sa manœuvre discrète. Elle lui fit un clin d'œil.
- Je me pose des questions monsieur.
- C'est votre boulot non ? répondit Jack sans réfléchir. Il regretta aussitôt ses paroles. Carter piquait un fard.
- Ce que je voulais dire monsieur, c'est que ces relevés sont atypiques.
- Atypiques ?
- Si nous sommes en route vers une civilisation peu évoluée, comme semble l'indiquer les relevés du MALP, je ne m'explique pas cette production radioactive.
- Radioactive ?! Hé !? Attendez un peu ! Jack s'arrêta et se tourna vers Sam. Depuis quand on parle de radioactivité ? Ce n'est pas ce que vous avez dit tout à l'heure major, il insista durement sur le dernier mot. Vous avez parlé d'activité électrique…
- C'est la même chose monsieur. Par radioactivité, j'entends…
- Par radioactivité Carter, moi je n'entends qu'une chose ! On rentre à la maison !
- Ce n'est pas ce genre-là. Mes relevés indiquent une forte concentration d'énergie et de population dans un endroit totalement inapproprié.
- Inapproprié ?
- Nous allons entrer dans un désert, mon colonel.
- Je me disais bien aussi que je commençais à avoir chaud.
- Et ce village se trouve en plein milieu monsieur. Ca n'a aucun sens !
- Et ce qu'on fait depuis 4 ans ça a un sens ? Pas de danger, c'est tout ce que je veux savoir.
- Non monsieur, admit Sam.
- Alors, c'est parti ! Daniel ? Vous allez être content !
- Ah oui ?
- Un désert ? Ca ne vous dit rien ?
- Heu…
- Pas d'arbres, conclut Teal'c.
- Très bien Teal'c ! En avant tout le monde ! dit Jack en repartant en marchant cette fois. Cette petite halte avait compromis ses chances de finir en courant. Il pria pour que son genou tienne le coup jusqu'à leur retour au SGC.
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- Vous avez vu !? Daniel passa ses jumelles à Carter. C'est incroyable !
- Mes données le confirment, vous avez raison Daniel. Nous ne sommes plus très loin. Mais je ne comprends toujours pas ces relevés.
- Docteur Samantha Carter ! Ai-je bien entendu ?
- C'est… c'est très bizarre, monsieur.
- Vous êtes sûre que ce que nous voyons n'est pas un mirage ? demanda Daniel.
- Vous êtes sûre de ne pas comprendre ? demanda Jack.
- Absolument.
- Alléluia !! Carter ne comprend pas ! Votre mission de 5 ans était bien d'explorer de nouveaux mondes étranges ? De découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations ?
- Monsieur ?
- Et au mépris du danger, d'avancer vers l'inconnu ?
Daniel sourit.
- Monsieur ??
- Et en plus vous bégayez Carter ? C'est mon jour de chance ! Daniel ! Marquez ça sur vos tablettes. Le major Carter ne sait plus lire ses relevés ! Et elle ne connaît pas ses classiques !
- Mais enfin de quoi parlez-vous mon colonel ?
- Pourtant, vous seriez mignonne avec des oreilles pointues, Carter…
- Je n'ai pas encore rencontré cette expression dans mon livre O'Neill. Pourriez-vous l'expliquer ?
- Laissez tomber Teal'c. On se bouge. Je commence à avoir faim ! Voyons ce que nous réserve le restau du coin !
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La ville bourdonnait comme une ruche. Klaxons, cris des vendeurs de journaux, voitures, tramways, passants affairés. Une ville typique du début du vingtième siècle, à l'exception qu'aucune explication plausible n'était logique.
- Une ville de cette taille ne pousse pas comme un champignon au milieu de nulle part ! s'énervait Carter. Il n'y a aucune trace d'industrie, ni de minerai, ni de gisements d'aucune sorte à des kilomètres à la ronde.
- On voit que vous ne connaissez pas Las Vegas, dit Jack avec une petite grimace.
- Personne ne fait attention à nous, ajouta Daniel.
- Dépité ? Vous vous habituez à être pris pour un dieu et voilà le résultat. Tout ce que je vois ce sont des gens normaux avec des occupations normales ! On est venu ici pour rien ! Alors je propose qu'on casse une petite graine…
- J'ai déjà lu cela, remarqua Teal'c. Et une fois que la graine est cassée, qu'en faites-vous ?
- Teal'c, ce n'est pas le moment, chercher plutôt une enseigne de restaurant.
- Vous désirer vous restaurer O'Neill ?
- En effet, on ne peut rien vous cacher !
- Croyez-vous que nous puissions entrer dans un restaurant avec nos armes et nos treillis ?
- Vous voulez rire !! Nous marchons dans cette ville depuis au moins une heure et personne ne fait attention à nous ! J'ai l'impression d'être à New York !
- Monsieur, je savais bien qu'il y avait quelque chose de bizarre…
- Major ?
- Arrêtez-vous ! ordonna Carter.
- Je croyais être l'officier en commande Carter. Depuis quand un major est plus gradé qu'un colonel ?
- Regardez ! Sam tendait le bras vers une vitrine.
- Jolie robe, et après ? demanda O'Neill en se tournant vers elle. Vous compter vous lancer dans la couture ?
- Je crois voir ce qu'elle veut dire O'Neill.
- … Moi aussi. Regardez le reflet Jack.
- Quel reflet ? Je ne vois aucun reflet.
- Regardez-vous dans la vitrine Jack, dit Sam.
- Jack ? releva le colonel.
Cependant, il se retourna de bonne grâce. Il voyait parfaitement le reflet de SG-1 dans la vitrine. Teal'c tenait un attaché-case. Il portait un feutre légèrement incliné, et un costume parfaitement coupé et surtout il avait des cheveux. Ses chaussures bicolores étaient assorties à sa cravate. Daniel avait l'air d'un étudiant ou d'un personnage de Fitzgerald. Raie sur le côté, pantalon de velours à grosses côtes, chemise et chandail. Il trimballait un fatras de documents dans une grande sacoche ouverte. Carter était tout simplement renversante. Les cheveux au carré, le front ceint d'un serre-tête en perles. Les franges d'une petite robe à fines bretelles cascadaient sur elle comme si elles étaient vivantes. Elle tenait un ukulele. Il voyait son petit escarpin taper avec impatience sur le trottoir. Quant à lui...
- Qu'est-ce que ça veut dire Carter ?
- Je n'en ai pas la moindre idée monsieur.
- Pourquoi est-ce que je suis habillé en femme ?
- Je ne sais pas colonel, je vous assure !
- Est-ce que vous me voyez comme ça ?
- Dans la vitrine, monsieur, dit Sam en dissimulant un sourire. Seulement dans la vitrine.
- Bon alors ça va !
- Vous trouvez ?
- Et bien oui ! On n'a plus de problème pour aller déjeuner !
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- Ah, ça va mieux !! soupira d'aise O'Neill.
- Vous trouvez ? demanda Sam. Mes relevés sont devenus erratiques, mon colonel. Je crois que nous ferions mieux de regagner la porte.
- Je vous suis Carter !
- Heu… Excusez-moi Jack. Mais nous avons un problème, commença Daniel.
- La coutume n'est-elle pas de payer pour ce genre de service O'Neill ? Le sourcil du Jaffa ponctua la question.
- Voilà. C'est ce que je voulais dire, dit Daniel en secouant la tête. Qu'est-ce que vous proposez ?
- Rien du tout ! On se lève et on s'en va ! dit-il en joignant le geste à la parole.
Il n'arriva pas jusqu'à la sortie.
- Où tu te sauves comme ça ma poulette ? Ray, ces quatre-là se barrent sans payer. T'agite donc pas ! dit-il à l'adresse de Jack qu'il retenait par le bras. Un beau brin de fille comme toi ! Un peu de tenue !
- Hank ! Arrête donc de faire du gringue à la petite ! Vous avez une explication ma chère ?
- Heu… Bien sûr ! Carter ?
- Nous n'avons pas de quoi payer l'addition messieurs, je suis désolée.
- Tu l'entends Hank ? Elle est bien bonne !
- Bonjour messieurs, nous sommes des voyageurs pacifiques en visite sur votre monde. Je m'appelle Daniel Jackson…
- Toi, on t'a pas sonné le bigleux ! dit-il en le repoussant et en resserrant sa prise sur le bras de Jack. C'est aux deux poupées que j'cause !
- Vous m'aviez assuré que je n'aurais pas besoin de comprendre ce dialecte Daniel Jackson, je constate que vous aviez tort.
- Toi le mahousse, tu la ramènes pas, t'entends ! menaça Ray.
- Sinon ? demanda Jack.
- Sinon, il va pouvoir compter ses abattis !
- Et une fois que je les aurais compter ?
- Me chauffe pas le négro ! Ou t'auras plus rien à compter ! dit-il en dégageant son revolver du holster caché sous son veston.
Jack fit un geste d'apaisement au jaffa et adressa son plus beau sourire à Hank.
- C'est un malentendu, messieurs, nous sommes arrivé en ville ce matin et…
- Nous avons oublié de passer à la banque, conclut Daniel.
- Me fais pas marcher, le mariole. Je connais la musique ! T'étais encore dans tes langes quand je la jouais déjà. Si vous avez pas l'oseille, faut pas vous frapper. On va bien trouver un terrain d'entente, dit-il en souriant à Sam.
Jack se raidit. Ray saisit le menton de Sam et la regarda attentivement.
- J'te connais pas toi ?
- Je ne crois pas. Je suis sûre que non ! ajouta-t-elle précipitamment en croisant le regard furieux de Jack.
- J'suis sûr que t'étais une des gagneuses de Rocco…
- Certainement pas ! s'indigna Jack.
- On m'la fait pas à moi. Je la reconnais cette petite morue. C'est pas elle qui m'avait soulevé mon larfeuille ? Tu te souviens pas Hank ? Qu'est-ce que tu fabriques avec ta mandoline ? T'as changé de crémerie ?
- Désolé mon pote, je la retapisse pas cette pouffiasse.
- Bon ! Tout ça règle pas mon addition. On va vous faire une fleur. On n'appelle pas les bourres. Le catcheur et le demeuré, vous allez vous cogner la plonge. Pour les petites, j'ai une meilleure idée. Qu'est-ce t'en penses ma grande ? ajouta-t-il avec un clin d'œil appuyé à Jack.
- Que ton idée n'est pas la bonne mon grand, commença Jack d'un ton menaçant.
- Ca se rebiffe ! J'adore ça les femmes de tête ! Tu proposes quoi ?
- Ben vot' rade est un peu mort, on pourrait mettre de l'ambiance ? proposa Jack d'un air aguicheur.
- J't'écoute…
- On pourrait faire un duo, dit Jack désignant la scène. Ukulele, quelques chansons, jongler…
- Si vous vous déloquez, je marche, répondit Roy.
- D'accord, mais on garde le bas !
- Mon colonel !!?
- Ben quoi ? Qu'est-ce que tu racontes la blondasse ?
- Je n'ai rien dit.
- J'aime mieux ça ! Tope-la ma grande ! Vous passerez quatre fois ce soir et si le spectacle m'a pas plu, vous passerez toutes les deux… à la casserole, il éclata d'un rire gras.
- Vous êtes anthropophage ? s'enquit Teal'c.
- Y m'semble que j't'ai demandé de la boucler toi !
Daniel fit signe à Teal'c de se taire.
- On est d'accord, s'empressa-t-il de dire.
- Parce que tu crois que t'as le choix, pauv' locdu ? Allez et pas de blague, j'ai vos gonzesses à l'œil. Magnez-vous les poupées, que j'vous montre la loge. Vous gardez vos instruments. Hank, conduis donc ses majestés à la cuisine.
- Par ici, mon prince ! Donnez-moi vos petites affaires.
Hank se saisit de l'arme de poing de Teal'c et du 5mm de Daniel. Il les remisa derrière le bar. Evidemment, pour lui, il ne s'agissait que de porte-documents…
Les armes de O'Neill et Carter suivirent le même chemin. Aucun des membres de SG-1 ne protesta, après tout, ils ne couraient aucun danger immédiat et ils pouvaient récupérer ces armes sans problème si le besoin s'en faisait sentir.
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Les bras jusqu'au coude dans l'eau de vaisselle, Daniel essayait d'expliquer à Tealc ce qui se passait.
- O'Neill m'a l'air familier avec ce dialecte.
- Oui, j'ai bien l'impression. Ne leur répondez surtout pas Teal'c. Si Jack et Sam s'en tirent avec leur numéro, on devrait être sortis d'affaire ce soir et rentrés au SGC dans la nuit.
- Je n'ai pas compris non plus ce que disait O'Neill, Daniel Jackson. J'aurai grand besoin de vos éclaircissements.
- Heu… en fait Jack a proposé de faire un strip tease avec le major Carter.
- Un strip tease ?
Le sourcil de Teal'c grimpa dans les aigus et sa bouche se plissa d'une ombre de sourire.
- Cette expérience risque d'être intéressante, Daniel Jackson.
- En effet Teal'c ! J'espère qu'on aura fini la plonge. J'ai hâte de voir ça !
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- Mon colonel, il n'en est pas question !
- Pas question de quoi ? demanda Jack d'air air innocent.
- Il est hors de question que je… que je me produise sur une scène en petite tenue, monsieur. Je suis major de l'Air Force, pas majorette !
- Les majorettes ne se déshabillent pas Carter, fit doucement remarquer Jack. Puis-je vous rappeler que je suis moi-même colonel et que cet individu me fait du rentre dedans ? Ma grande ? Pfutt…
- Monsieur, je ne trouve pas ça drôle !
- Je nous ai fait gagner du temps Carter !! Vous n'imaginez tout de même pas que je vais faire un strip tease !
- Oh… excusez-moi, j'ai cru que vous étiez sérieux.
- Allez, sortons d'ici. Il faut passer prendre Teal'c et Daniel. Et après direction la porte !
Force lui fut d'admettre qu'on les avait enfermés. Dépité, il se tourna vers Carter.
- Ce n'était peut-être pas une si bonne idée finalement… On a toujours les MP5.
- Ca risque de faire du bruit, monsieur.
- Vous croyez ? Si on fait vite…
- …
- Bon d'accord ! Pas de bruit…
- Mon colonel, si vous permettez, nous pourrions utiliser la tactique que j'avais employée avec le docteur Fraiser pour nous libérer ?
- Ah oui, cette chère Hathor ! Teal'c m'a raconté. Mais pas dans les détails…
- Et bien, j'imagine qu'il doit y avoir des gardes pas loin. Et les gardes sont généralement des hommes…
- Carter ! Ne me dites pas que vous proposez ce que je crois ?!
- Pourquoi pas, mon colonel ? Cette méthode a fait ses preuves !
- Vous êtes sûre qu'il n'y a pas d'autres moyens ?
- S'il y en a d'autres, je ne les connais pas mon colonel. La fenêtre a des barreaux et la porte est fermée à double tour. Si on arrive à la faire ouvrir…
- Bon, bon, d'accord ! Mais je vous laisse faire !
- Vous devrez m'épauler !
- Ca s'appelle comme ça maintenant ? Ah bravo Carter ! Je ne vous connaissais pas cette mentalité !
- Vous voulez sortir de là ou pas ?
- Oui…
- Alors ?
- C'est parti !
Sam se mit à tambouriner sur la porte en criant. Des bruits de pas répondirent bientôt à son vacarme. Hank ouvrit la porte à la volée.
- Alors ça va pas là-dedans ? Vous vous croyez où ?
- Oh c'est vous Hank, roucoula Carter, nous nous sentions un peu seules…
- Ah ! T'as changé d'avis ? T'étais bien chez Rocco ? J'en aurais fichu mon billet ! dit-il en se rapprochant de Sam. Ta copine, elle est d'accord aussi ?
- Elle est d'accord.
- Bon, j'sais pas. Y faut que je vois ça avec Ray. Le boss risque de pas être joice s'il apprend qu'on l'a doublé.
- Doublé ? demanda Jack. Voilà qui devient intéressant…
- Vous croyez pas qu'on va laisser partir du premier choix comme vous ! Vous pouvez faire votre strip si vous voulez, mais vous bougez pas d'ici. Rocco nous a piqué des filles le mois dernier et ça a chauffé dans le secteur. Mais on est réglo nous, tu verras ma grande.
Il fit un clin d'œil appuyé et se prit un magistral crochet du droit dans la figure. Il s'écroula, sonné pour le compte.
- Venez Carter !
- Pas si vite ma belle ! Je sais pas où t'as appris ça mais ça me plaît ! l'interrompit Ray, un revolver pointé sur Sam. Allez, debout la belle au bois dormant ! dit-il en secouant à coup de pieds sans ménagement son comparse étendu sur le sol. Vous voulez jouer à ça ? Je voulais être gentil, mais vous avez changé la donne. Ramassez vos trompettes, on s'arrache !
Sam et Jack s'exécutèrent sous la menace.
- Vous nous conduisez où ?
- Tu le sauras bien assez tôt ma belle. Et tu vas pas aimer !
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- Je ne comprends pas, ils devraient être déjà passés. Le spectacle est presque fini, dit Daniel en regardant sa montre.
- Pensez-vous qu'il serait judicieux de leur porter secours Daniel ?
- On va attendre un peu. Mais si vous avez une idée…
- On court et on tire dans le tas.
- Teal'c !
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Après un court trajet en voiture, Sam et Jack avaient été enfermés dans un réduit au sous-sol d'une maison de passe. On entendait les rires des prostituées et les verres de champagne s'entrechoquer. La lumière d'un réverbère filtrait par un soupirail effondré. Une odeur de charbon et de moisissure les prenait à la gorge.
- Bon, qu'est-ce qu'on fait Carter ?
- On avait un plan mon colonel, pourquoi ne l'avez-vous pas suivi ? Vous étiez supposé vous comporter comme une femme ! Pas comme un homme de Neandertal !
- Un plan ? Quel plan ?
- Vous deviez séduire nos gardes, pas leur taper dessus !
- Désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher, s'excusa Jack.
- Je me doutais bien que vous ne pourriez pas jouer le jeu.
- Je voudrais vous y voir ! Vous croyez que c'est facile pour moi ?
- Vous n'auriez pas pu faire un effort et vous comporter comme un adulte pour une fois au lieu de foncer sans réfléchir ?
Sam haussait le ton. Elle savait qu'elle était injuste envers son supérieur qui les avait souvent sauvés de situations désespérées justement parce qu'il avait préféré la force brute à la réflexion. Jack ne disait plus rien.
- Mon colonel ? Excusez-moi, je suis à cran. Je n'aurais pas dû m'emporter. Qu'est-ce que vous proposez ?
Seul le silence lui répondit.
- Mon colonel ? Jack ?!
- Je suis là Carter, venez m'aider.
- Un problème mon colonel ?
- Je… crois oui.
- Pourquoi murmurez-vous ? Vous avez trouvé quelque chose ?
- Pire que ça Carter ! J'ai besoin d'une confirmation.
- Je vous entends à peine ! Où êtes-vous ?
Une main se posa sur son bras.
- Je suis là. Est-ce que vous y voyez un peu Carter ?
- Il faudrait se rapprocher du soupirail.
- Alors ? dit un Jack dans un soupir.
Sam scrutait son supérieur dans la pénombre. Ses traits s'étaient adoucis. Son corps lui paraissait plus menu. Ses cheveux flottaient en boucles autour de son visage. Mue par son instinct, elle caressa le visage à la fois connu et inconnu qu'elle distinguait à peine. Pas de trace de barbe.
Ses mains coururent sur le corps de Jack comme elle l'aurait fait pour une fouille sommaire. Jack était à la torture mais il ne pipa mot.
- Vous avez raison, Jack, vous êtes une femme ! Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est impossible ! s'écria-t-elle son esprit cartésien refusant d'admettre la réalité.
- Si vous le dites… Pourtant, je vous assure que je suis bien réelle, souffla Jack en insistant sur les deux L.
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- C'est l'heure de rentrer chez vous les gars. On ferme !
- Nous ne partirons pas sans nos amis ! s'exclama Daniel.
- Et ben mon pote, t'as qu'à les attendre dehors, moi je rentre me pieuter. On est quitte. C'est le boss qui l'a dit.
- Où peut-on trouver le boss, demanda le jaffa.
- Y doit finir sa journée au "21", si ça vous chante de lui poser la question vous-mêmes ! Oubliez pas vos frusques et vot' bazar, dit l'homme en jetant leurs affaires sur le trottoir.
Daniel et Teal'c se retrouvèrent dans la rue.
- Il a dit le "21" Teal'c. On va prendre un taxi.
- Nous ne pourrons pas le payer, Daniel.
- Ne vous inquiétez pas. Je lui dirais de laisser tourner le compteur devant la boîte et nous prendrons la poudre d'escampette par la sortie de secours.
- Quelle est cette poudre ? Je n'ai pas connaissance de son existence.
- C'est une expression qui… Laissez tomber Teal'c, je vous expliquerais tout à la base. Pour l'instant…
Il se jeta presque sous les roues du taxi en agitant les bras.
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O'Neill s'était réfugié dans un mutisme total. Sam avait tenté de rationaliser l'événement sans lui arracher un mot.
Elle ne pouvait s'empêcher de trouver la situation assez cocasse même si elle ne voyait pas comment revenir à la normale. Ce n'est pas quelque chose que nous avons fait, donc il doit s'agir de quelque chose que nous avons dit. Ou pensé…
- Mon colonel !!
- …
- J'ai une idée ! Je crois savoir ce qui s'est passé ! Vous voulez faire un essai ?
- Tout ce que vous voulez Carter. Je sens que je suis en train de me mettre à pleurer, alors faites ce que vous voulez, mais il faut que ça s'arrête !
Sam fut surprise par l'agréable voix de contralto de sa nouvelle compagne. Elle hésita.
- Sam, je vous en prie !
- Tout de suite mon colonel. Vous vous souvenez quand nous avons utilisé ce bracelet expérimental pour faire sauter la base Goa'Uld ?
- Très bien.
- Quand nous avons été séparés, qu'avez-vous ressenti ?
- Vous le savez Carter ! hurla Jack. Vous enfoncez le couteau dans la plaie.
- Je veux que vous vous remettiez dans le même état d'esprit Jack, conclut-elle d'une voix troublée.
- Je ne vous savais pas sadique major. Vous ne croyez pas que vous poussez le bouchon un peu loin ?
- Taisez-vous ! Fermez les yeux et faites ce que je vous dis. Nous sommes en train de courir. Vous passez la barrière d'énergie. Je rebondis dessus…
- Je me rends compte que vous n'êtes plus derrière moi. Je reviens sur mes pas..
- Partez mon colonel ! Nous n'avons pas assez de temps, cria Sam.
- Non. Je vais trouver un moyen.
- C'est trop tard, Jack.
- Non, Sam, il faut que je trouve, dit Jack d'une voix redevenue normale.
- Jack ? dit Sam en se précipitant vers O'Neill toujours prostré. Ca a marché !!
- Carter ! Vous êtes ma scientifique préférée ! cria-t-il en la soulevant de terre.
- Vous vous sentez mieux ?
- A votre avis ?! répondit-il, les mains posées sur sa taille.
- Je crois que tout va bien, mon colonel, dit Sam sans songer à se dégager. J'ai même une théorie. Ce que nous vivons en ce moment n'est pas réel.
- Pas réel ? C'était bien assez réel pour moi Carter ! Jamais je n'ai été aussi content d'être de nouveau moi. Même le corps de Teal'c est plus confortable que celui que je viens de quitter !
- Ne soyez pas misogyne mon colonel, ça ne vous ressemble pas.
- Sam ? Pourquoi est-ce que je vous vois avec la robe que vous aviez dans le reflet cet après-midi ?
- Sans doute parce que j'y ai pensé à l'instant, dit Sam en rougissant.
Heureusement que le réduit est trop sombre pour qu'il s'en aperçoive ! Elle ne put cependant maîtriser une léger frisson. Elle sentait les mains de Jack qui entouraient sa taille. Elle se recula mais il l'empêcha d'aller plus loin. Les mains quittèrent la taille à regret. Elle voyait bien qu'il essayait de voir ce qu'elle pensait. Il la scrutait dans le noir. Il tendit le bras et repoussa une mèche de cheveux sur son front.
- Sam ? demanda-t-il comme si rien n'était en train de se passer. Vous alliez m'expliquer ?
- Excusez-moi. Je crois que nous sommes dans une situation identique à celle de cette planète où officiait le Maître du Jeu, mon colonel.
- Alors, il suffit de penser que nous sommes dehors ?
- On peut essayer, monsieur.
- Je n'ai pas l'impression que ça marche.
- Il doit falloir se concentrer davantage, dit-elle en fermant les yeux.
Ils laissèrent passer un moment, immobiles, face à face, se touchant presque. Un tonnerre d'applaudissement éclata. Jack prit la main de Sam.
- Mes amis, vous avez trouvé la solution très rapidement ! Nos candidats ne sont pas si brillants !! J'en déduis que vous n'êtes pas de Palusa ?
Toujours main dans la main, O'Neill et Carter faisaient face à un homme extrêmement séduisant, très grand, habillé d'un smoking blanc. Le décor faisait irrésistiblement penser à une immense salle de bal. Ou plutôt une salle de conférence.
- Palusa ?
- C'est le nom de cette planète.
- Et vous êtes ?
- Je suis le divertisseur délégué. Notre centre est réputé sur Palusa. En ce moment c'est la saison creuse, mais vous devriez voir ça au moment des grandes vacances !
- Vous voulez dire que nous sommes dans un parc d'attraction ?
- Absolument !! Notre seul but est de vous divertir !
- Je vais lui casser la figure !
- Non Jack ! Et comment faites-vous ?
- Nous sondons vos esprits. Et nous essayons d'imaginer un monde qui vous permette de satisfaire vos fantasmes.
- Et mon fantasme c'est d'être une femme ? Je vais vraiment lui casser la figure, gronda O'Neill.
- C'est pour ça que j'avais cette robe ? demanda Sam.
- Bien sûr !
- Expliquez-vous Carter !
- J'ai toujours adoré "Les hommes préfèrent les blondes", mon colonel, répondit piteusement Carter. Vous savez, le film ?
- Je me disais bien que j'avais déjà vu cette robe quelque part… Heureusement que je n'ai pas pensé à MacGyver ou aux Simpsons ! Mais tout le reste ?
- Votre ami qui est deux a un livre dans son sac. Nous nous en sommes librement inspirés.
- Rappelez-moi ce que lit Teal'c major ?
- Heu… c'est un livre à vous, monsieur. "Les roses n'ont pas d'épines"…
- Il fallait qu'il choisisse CE livre, s'exclama Jack. Je suis désolé Carter.
- Ce n'est rien mon colonel.
Sam le gratifia d'un sourire éclatant. Dommage qu'elle ne porte plus cette petite robe, pensa Jack en haussant machinalement les épaules.
- Mon colonel ?
- Tout va bien Carter, je réfléchissais. Où sont nos amis ?
- Ils arrivent. Ils ont pris un taxi.
- Et il n'existerait pas un moyen de transport pour regagner la porte ?
- La porte ?
- Vous savez ce grand machin en ferraille qui tourne en faisant un bruit d'enfer.
- Vous voulez dire le terminal intergalactique ? Bien sûr ! Nous nous ferons un plaisir de vous reconduire en navette, gratuitement. C'est évident. Nous sommes navrés de vous avoir causé ces désagréments monsieur. Je vais même faire mieux : voici un bon de réduction que vous pourrez utiliser lors de votre prochain séjour dans notre établissement. Pensez seulement à réserver !
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- C'est le code de SG-1 mon colonel !
- Ouvrez l'iris !
Les quatre équipiers franchirent le champ gravitationnel suivis par le MALP.
- Alors SG-1 ? Des découvertes intéressantes ?
- Tout à fait mon général ! commença Jack le sourire aux lèvres. Dès que nous pourrons commercialiser la porte, nous avons trouvé le lieu idéal où envoyer tous les stressés de l'univers.
- Expliquez-vous colonel.
- Et bien c'est l'"Ile fantastique" mon général, sans le nain et les cocktails…
Daniel pouffa. Sam lui jeta un regard suppliant et secoua la tête.
- Major Carter ?
- Mon général, répondit Sam avant d'éclater de rire en même temps que Daniel.
- Teal'c ?
- Nous allons mettre les bouts à l'infirmerie, répondit le jaffa en s'inclinant.
- Excellente idée Teal'c ! On vous mettra au parfum tout à l'heure, mon général, déclara O'Neill avec un grand sourire.
FIN
J'espère que ça vous a plu. J'attends votre feedback ;-))