Modélisation alternative

Auteur : Xeen

e-mail : Xeen67@hotmail.com

http://communities.msn.fr/Forcryingoutloud

statut : complet

genre : aventure

spoilers : les 4 premières saisons

disclaimer : les personnages sont la propriété de MGM, ShowTime, Gekko Productions… Je ne suis pas rémunérée pour écrire cette fanfiction.

Ne pas publier sans mon accord !

Et comme toujours, vos commentaires sont les bienvenus ;-))

L'alarme se mit à résonner dans le complexe de Cheyenne Mountain.

Le major Samantha Carter laissa aussitôt en plan l'expérience en cours et partit en courant dans le couloir à la recherche de l'archéologue Daniel Jackson qu'elle avait laissé devant une pile d'artefacts quelques minutes auparavant.

Elle jeta un coup d'œil à sa montre et réalisa que les minutes s'étaient transformées en heure sans qu'elle en ait conscience. Elle accéléra le pas sous la lumière rouge clignotante.

Daniel sortait lui aussi de son bureau, les cheveux en bataille et les lunettes de travers. Il se passa rapidement les mains dans les cheveux et fit une mimique en réalisant que sa nouvelle coupe était réfractaire à ce traitement.

Hammond dissimula un petit sourire et se mit à déplacer quelques objets sur son bureau. Il observa Carter et O'Neill à la dérobée. Cette situation n'allait pas manquer d'être assez comique. Il se réjouissait à l'avance.

O'Neill ne pouvait détacher ses yeux de la jeune femme blonde qui s'était assise à côté de lui. Manifestement, dans cette réalité, elle le connaissait. Il ne trouvait aucune raison logique à son absence dans son propre monde. Il plissa le front et ses yeux s'étrécirent. La base de Cheyenne Mountain ressemblait en tous points à la sienne. Evidemment, dans sa réalité, l'armée n'avait pas été chargée du projet de la porte de la galaxie. Cela expliquait sans doute l'absence de la jeune femme… Quand il avait fait la connaissance du double du major, il ne lui était pas venu à l'idée de chercher dans les bases de données militaires… Il détailla le docteur Jackson. Celui-là était un civil. Mais il avait disparu dans son monde…

Elle l'avait vraiment confondu avec le colonel O'Neill. Pourtant, les différences crevaient les yeux.

Il n'avait pas la même corpulence et ses cheveux étaient encore blonds. Sans doute la vie avait-elle été plus douce pour cet O'Neill. Elle le détailla sans vergogne. Assis très droit sur sa chaise, les jambes croisées, la main posée sur la cheville. Les mêmes mains immenses, les mêmes yeux chocolat, se dit-elle en évitant son regard. Elle commençait à comprendre pourquoi son colonel avait été dérouté par la présence du docteur Carter à la base deux ans plus tôt. C'était très inconfortable. Elle frissonna et reporta son attention sur Hammond. Et rougit à nouveau en remarquant le sourire en coin de son supérieur qui avait marqué une pose et observait son manège.

Sam le regarda avec surprise. Il prononçait le nom de leurs ennemis comme son supérieur, sans vocaliser la triphtongue. Elle sourit machinalement. Jack lui rendit son sourire.

Daniel se tut, terrassé par l'émotion. Le regard de Jack se posait alternativement sur Daniel et Sam. Il ouvrit la bouche, mais Hammond lui fit signe de se taire.

Le silence s'installa.

Sam et Jack 2 étaient en grande conversation. Ils avaient installé les ordinateurs les uns à côté des autres et Jack 2 avait transféré les données de son disque dur portable sur l'ordinateur principal. Les modèles défilaient rapidement sur les moniteurs. Sam ne pouvait détacher ses yeux des écrans. Pourquoi n'avait-elle pas pensé à ça ? C'était à la fois tellement sophistiqué et tellement simple.

Ils pourraient suivre la marche des équipes offworld, ce serait bien plus efficace que les transpondeurs qu'ils utilisaient ! Et lors d'une attaque Goa'Uld, ils auraient intantanément la position de toutes les équipe SG et des Jaffas ! Elle pourrait même prévoir les déplacements des vaisseaux alien en cas d'attaque. Elle rayonnait. Jack 2 avait du mal à se concentrer.

Elle était bien différente du docteur Carter qui l'avait contacté un an auparavant. Plus vivante, plus extravertie. Mais le docteur Carter avait perdu son mari, lui en fait. Il avait du mal à intégrer la notion. Ils étaient devenus très amis, sans plus. Le docteur érigeait une barrière entre eux. Cette Sam-là n'avait pas du tout la même attitude.

Le colonel se redressa imperceptiblement. Qui était cet étranger qui riait avec son major ? Il pose sa main sur son épaule et elle le laisse faire ?

Sam rit sous cape. Apparemment les deux hommes étaient embarrassés. Le colonel était contrarié. Quant à Jack 2, il hésitait manifestement sur l'attitude à adopter. D'un même élan, ils se dirigèrent l'un vers l'autre et tendirent la main.

Sam pouffa.

O'Neill reposa le rasoir, se passa le visage sous l'eau et examina ses dents et ses cheveux. Pas terrible. Il s'aspergea d'after-shave en faisant la grimace et enfila un tee-shirt noir. Les plaques d'identité brillaient sous la rampe de la salle de douche.

Le colonel O'Neill fonçait dans les couloirs comme un taureau furieux. De quel droit ce crétin d'informaticien s'appropriait-il SA Carter ? Il fallait qu'il en ait le cœur net. Même si cet abruti de scientifique ne restait que deux jours, pas question qu'il marche sur ses plates-bandes. Il entra dans le labo de Sam et en fut pour ses frais. Le labo bourdonnait d'activité mais le major n'était pas encore arrivée. Il se rua au mess mais n'eut pas plus de succès. Sans hésiter, il se dirigea vers le quartier des officiers et frappa à la porte de Sam. Pas de réponse. Il hésita et tourna la poignée. Le lit n'était pas défait. Laissant la porte ouverte, il retourna à la salle de douche.

Le colonel n'eut que le temps de se disimuler derrière un poteau. Dieu merci, Carter partait dans la direction opposée. Il la regarda s'éloigner à grandes enjambées, les mains dans les poches.

J'en étais sûr ! Il a essayé ! J'aurais fait la même chose… Est-ce qu'elle a vraiment dit ce que j'ai entendu ? "C'est bien le problème" ?? Laisse-le faire, Jack. Pas la peine de monter sur tes grands chevaux. Tu n'as aucun droit sur elle. En réfléchissant, il la suivit jusqu'au labo.

Le colonel s'éloigna à grands pas, laissant Carter devant l'entrée du mess. Ses yeux brillaient de colère contenue. Il bouscula un groupe d'airmen et prit la direction de la sortie. Aucune mission ne l'attendait aujourd'hui. Il n'allait pas rester là à attendre que Jack 2 séduise Sam et l'emmène avec lui. Il passa à son bureau, demanda à son ordonnance de prévenir le général qu'il était appelé à l'extérieur, passa une veste en cuir noir et se rendit à la surface. Il ne savait plus où il en était. Une irrésistible envie de fumer et de se saoûler le submergea et il quitta la base, le pied au plancher.

L'infirmerie bénéficiait ce jour-là d'un calme relatif. Le docteur Janet Fraiser en profitait pour rattraper son retard. Les dossiers et les rapports s'empilaient de façon exponentielle. Elle parapha un dernier document et s'appuya sur le dossier de son siège avec un sourire satisfait. Aucune équipe n'était attendue aujourd'hui et si aucune catastrophe ne se produisait offworld, elle allait pouvoir enfin se concentrer sur ses recherches. Elle pivota vers son clavier et cliqua sur un répertoire.

Un coup frappé à la porte l'interrompit.

Teal'c passa la matinée en salle de gym comme tous les matins où il n'était pas assigné à une mission. L'absence du colonel le surprenait. O'Neill tenait absolument à lui inculquer les rudiments de ce sport britannique, la boxe. Jamais il n'avait manqué un de leur rendez-vous. Sur le coup de 11 heures, il décida de partir à sa recherche et obtint de l'ordonnance la même réponse que Carter. Le colonel n'était pas à la base.

Sans doute Daniel Jackson saurait où O'Neill s'était rendu. Mais l'archéologue était introuvable, sans doute occupé à répertorier ses trouvailles et celles des autres équipes dans un entrepôt du niveau 23.

Le major Carter le renseignerait sûrement. Sur le pas de la porte, il observa un moment le manège du double de O'Neill. Le mécontentement se lisait clairement sur le visage du grand Jaffa. L'attitude du major Carter était sans nul doute encore plus déroutante. Les joues rosies par l'excitation de la recherche, le sourire aux lèvres, elle se penchait vers ce Jack O'Neill tout en parlant. Elle était transformée.

Teal'c se surprit à penser que son O'Neill avait mal choisi son moment pour déserter le SGC.

Une brassée de documents se répandit sur le sol. Jack 2 regarda le Jaffa avec surprise. Le son de sa voix indiquait claireemnt sa désapprobation. Pour qui se prenait-il ? Sam n'était pas la propriété de son double et le Jaffa avait tort de se mêler de ses affaires. Il sentait bien que Sam partirait avec lui.

Le général écoutait le major Carter exposer ses intentions. A la fois l'idée lui paraissait excellente et le dérangeait. Le monde de ce O'Neill était provisoirement sûr et rien ne s'opposait au départ de Carter. Mais son intuiton lui soufflait que quelque chose ne tournait pas rond.

O'Neill paya le taxi et tituba jusqu'au poste de garde. Il fallait absolument qu'il voit Sam et qu'elle l'excuse pour son éclat de ce matin.

L'airman garda un visage totalement impassible et lui fit signe de passer. Jamais il n'avait vu l'illustre colonel Jack O'Neill revenir à la base dans un état pareil. Il espérait pour lui qu'il ne rencontrerait personne pendant la descente jusqu'au quartier des officiers. A la place du colonel, il serait rentré tranquillement chez lui pour dessaoûler.

Daniel sortit de sa chambre. Il venait juste de se coucher quand il avait entendu les cris de Jack.

Il s'accroupit à côté de Jack. L'odeur d'alcool était épouvantable. Il chassa les vapeurs d'un geste futile de la main et entreprit de redresser Jack.

Daniel regardait Jack en essayant de garder son sérieux.

Un ronflement sonore lui répondit. Daniel prit son magnétophone, ses lunettes et quitta sa chambre. Pauvre vieux ! Alors que Sam était folle de lui. Quels idiots ils faisaient tous les deux !

Il fut tiré de son sommeil par l'alarme qui s'était déclenchée dans la base. Il mit un certain temps avant de se souvenir qu'il dormait dans les quartiers de Jack.

Il alluma la lumière et jeta un coup d'œil à sa montre. Trois heures vingt.

Après avoir mis ses lunettes, il se prit les pieds dans le fil du casque et le magnétophone rebondit sur le sol. Il jura et sortit de la pièce pour trouver Jack, hébété au milieu du couloir.

Une annonce couvrit le son lancinant de l'alarme.

SG-1 est demandé en salle de briefing immédiatement. Je répète. SG-1 est demandé en salle de briefing immédiatement.

O'Neill aquiesca d'un signe de tête. Il grimaça de douleur.

Le général commençait à s'impatienter. Le docteur Jackson rongeait son frein en regardant Jack 2 avec des lueurs de meurtre au fond des yeux. O'Neill fit son entrée. Il porta la main devant son visage pour se protéger de la lumière et tomba comme un sac sur le premier siège venu. Teal'c prit place, impassible comme à son habitude.

Le général Hammond s'abstint de tout commentaire.

La salle d'embarquement de la porte de la galaxie avait été totalement dévastée. Des marques d'armes de poing jaffa constellaient les murs et la porte de communication avec le reste de la base avait été pulvérisée. Jack O'Neill se précipita pour entrer les coordonnées pendant que SG-1 prenait position en bas de la rampe grillagée. Le disque interne se mit en branle et un léger dégagement de fumée signala que la rotation prenait de la vitesse. Le premier chevron s'enclencha. Jack 2 leur cria quelque chose mais le son de sa voix était couvert par le grondement de la porte.

Chevron 6 enclenché…. continuait la voix artificielle.

Ses deux compagnons le suivirent sans hésitation. Ils furent propulsés dans le tunnel pendant un temps qui leur parut considérable. Quand le vortex les recracha, gelés et titubants, ils virent la silhouette du colonel O'Neill qui zigzagait entre les rochers.

Le champ gravitationnel s'effondra. Jack 2 ne les avait pas suivis. Du moins, c'était à espérer.

Teal'c étudia les traces et partit lentement sur les pas de O'Neill en scrutant le sol.

Si les Goa'Ulds avaient utilisé des anneaux, les probabilités de retrouver le major Carter étaient infimes. Il estimait que c'était suffisant.

Le Jaffa scrutait le sol. Il se baissa et laissa courir ses doigts sur les marques fraîches. Le groupe qui les avait précédés se composait d'au moins 70 personnes, Jaffas, Goa'Ulds et otages confondus. A la profondeur des empreintes, il était clair que certains étaient lourdement chargés. Cela signifiait qu'Apophis comptait utiliser des corps.

Daniel enregistrait autant d'images possibles de ce monde. Il filma également la piste et se mit à courir pour rejoindre Jack. Il le trouva allongé à plat ventre quelques centaines de mètre plus loin. Il observait un village à la jumelle.

Daniel frissonna. Jack était en mode militaire. Sa voix claquait sèche et précise. Il estima qu'il était inutile de discuter. En cherchant un kleenex, il trouva un petit appareil dont les diodes clignotaient. Il se mit à l'examiner pendant que Teal'c et Jack établissait le plan de campagne.

Jack O'Neill regarda la porte se refermer. Après tout, il n'était pas suffisamment entraîné pour les suivre. Il jeta un coup d'œil à sa montre. Les aliens avaient passé la porte depuis un peu plus d'une heure. Pourvu que Daniel trouve le détecteur, que j'ai au moins l'impression d'avoir fait quelque chose d'utile.

Il se repassa le film de l'attaque surprise. Toute la base avait été envahie en moins de 20 minutes. Trop confiants, ils n'avaient pas pris la peine d'installer les sécurités mimimales destinées à prévenir une invasion. Une chance que les armées de ce Gould se soient retirées. Ca lui laissait le temps de mettre au point une stratégie de défense. Il n'avait pas d'autre alternative que de faire appel à l'armée pour défendre le complexe. Il fallait aussi qu'il fasse venir un toubib. Décrochant son téléphone, il composa le numéro de téléphone du chef d'Etat-Major, en espérant d'être suffisamment convaincant.

A sa grande surprise, les troupes arrivèrent rapidement. La base la plus proche était à moins d'une heure de vol. Les militaires se déployèrent dans la base et mirent immédiatement en place un hôpital de campagne. Toutes les issues furent sécurisées. Des ingénieurs de l'Armée de l'air planchaient en outre sur une protection qui garantirait la fermeture de la porte en cas d'ouverture du vortex par l'ennemi. Les spécifications de Carter servaient de base de travail.

Satisfait, Jack 2 se mit au clavier et entreprit de craquer les bases de données ultra-secrètes du Pentagone dans l'espoir insensée de retrouver la Carter qui vivait dans son monde. Au bout de quelques heures et de plusieurs litres de café, il reconnut enfin son échec. Rien. Un colonel Carter avait bien disparu en mission au-dessus du Nicaragua, quatorze ans plus tôt. A part ça, pas de trace de Samantha. Il vit qu'il était presque 11 heures. Parfait ! Ils sont debout à Washington ! Je vais faire appel aux services de l'état-civil.

Jack 2 trépignait à côté de son fax. Ils avaient dit qu'ils envoyaient les documents immédiatement ! Quel bande d'incapables…

La machine se mit enfin à cracher le listing. Il arracha les premières feuilles.

Rien qui correspondait… A moins que…

Samantha Elizabeth Carter, née le… décédée le…

Son père devait être ce colonel Carter… Il était mort 2 ans après sa fille.

Il se connecta sur Internet et fit une recherche dans les avis de décès du Washington Post.

Jacob Carter a la douleur de vous faire part du décès de son épouse… et de sa fille…tragique accident…

Voilà pourquoi il n'y avait pas de Carter dans son monde. Elle était morte en même temps que sa mère dans un accident de voiture. Elle avait à peine 15 ans. Et aujourd'hui, à cause de son insouciance, il avait laissé tuer le major par ces Jaffas. La peine qu'il ressentait était telle qu'il avait du mal à imaginer ce que pouvait ressentir son double. Jamais il n'aurait dû tenter de la séduire. Il avait vu au premier coup d'œil que l'officier était fou de Sam. Il avait juste enfoncé des portes ouvertes, puisque les relations du major et du colonel étaient au point mort. Dire qu'il s'en voulait étant bien en deçà de la vérité. S'il avait été le colonel O'Neill… Mais il n'était que son double. Un informaticien brillant dénué de scrupules. Quel gâchis.

Les trois hommes se cachèrent dans l'ombre d'une colonne au passage des jaffas. Le petit appareil de Jack 2 leur facilitait grandement la tâche. Le pas rythmé et lourd des gardes serpents martelait les dalles de marbre. Le bruit décrut et ils sortirent de leur cachette.

Des prêtres le dépassèrent sans lui prêter attention. Une fois à l'air libre, il contourna le bâtiment. Il s'éloigna dans les bosquets en déroulant la mèche. Il n'avait plus qu'à attendre.

Teal'c avait enfilé un uniforme jaffa dérobé sur le garde dont il avait vaporisé le cadavre. Il inclina la tête en direction de O'Neill et pénétra dans la grande salle. Des servantes s'affairaient autour d'Apophis et de sa suite. Au centre de la pièce, un lit surélevé. Derrière Apophis, le sarcophage. Teal'c avança jusqu'à Apophis puis le contourna. Il devait rejoindre la salle des gardes et neutraliser son double. Il s'aquitta de sa mission sans coup férir. La surprise du primat fut telle qu'il avait succombé avant de pouvoir réagir. Il interrogea les gardes. Les esclaves étaient prêtes à devenir des hôtes.

Quant à Samantha, son cadavre gisait à l'étage supérieur. Son visage était atrocement défiguré par une décharge d'arme jaffa et la moitié de ses cheveux étaient carbonisés et collés sur son visage. Son uniforme portait deux traces d'impact. Les chairs présentaient des lésions profondes que la chaleur avait cautérisées. Teal'c souleva doucement le major en la soutenant sous les bras et les jambes. Portant le major, il redescendit dans la grande salle dans l'indifférence des Jaffas.

Il la présenta à Apophis et attendit son approbation pour placer le corps dans le sarcophage.

Teal'c inclina la tête et déposa le corps sans vie. Le sarcophage se referma.

Au vu des blessures, il estimait que la régénération serait longue. Il fallait qu'il fasse patienter O'Neill. Il allait sortir quand Apophis le rappela.

Le jaffa s'inclina à nouveau et appela un des gardes. Ils sortirent ensemble. Les portes de la grande salle se refermèrent derrière eux. Teal'c se retourna et fit signe à O'Neill de rester à couvert. Il donna quelques ordres brefs et le Jaffa fit quelques pas vers les oubliettes. Teal'c sortit son zat, visa et tira à deux reprises. Jack endossa l'uniforme jaffa, ferma la visière serpentine et vaporisa le cadavre et ses propres vêtements.

Les deux hommes s'éloignèrent sans un mot.

Teal'c se débarrassa des gardes des oubliettes en donnant quelques ordres brefs. L'efficacité du Jaffa était terrifiante. O'Neill se remémorait leur rencontre. Une chance que Teal'c ait choisi d'être de leur côté. Sans attendre, ils pénétrèrent dans la grande salle. Un groupe d'une vingtaine de femmes en uniforme de la IGGF s'était réfugié dans un coin. Une centaine d'autres prisonniers attendaient en tremblant. On entendait des plaintes et des pleurs.

Un enfant d'environ cinq ans échappa à la surveillance de sa mère et se mit à courir en direction de O'Neill. Les hurlements et les pleurs redoublèrent. La mère éplorée se précipita pour sauver le petit et tomba à genoux devant le colonel en marmonnant des prières incompréhensibles. Jack la releva, baissa sa visière et lui fit un sourire. La femme interdite arrêta ses supplications et le fixa interdite. Jack mit son index devant ses lèvres et lui fit un clin d'œil.

Les malheureux prisonniers n'opposèrent aucun résistance et s'agglutinèrent dans l'ombre à l'endroit que leur indiquaient les deux hommes.

Les deux Jaffas et la jeune femme sortirent de la salle et Teal'c referma soigneusement les grilles derrière lui. Puis il reprirent le corridor en sens inverse en éteignant au fur et à mesure toutes les lumières.

Cela faisait plusieurs fois que le général Hammond descendait au niveau 23. Toujours aucune nouvelle de son équipe. Il avait pu brièvement converser avec le double du colonel qui avait confirmé ses craintes. SG-1 n'était toujours pas rentré au complexe jumeau. Ils n'avaient pas non plus repris contact. Le général avait pris sur lui de ne pas avertir sa hiérarchie des derniers événements.

Il était pleinement responsable de ce qui était arrivé au major Carter. Ce miroir quantique n'était qu'une source sans fin de problèmes et de catastrophes. Il devrait se résoudre à le détruire…

Le fait de revivre par personne interposée les heures d'angoisse qu'il avait déjà vécu lors de la première mission de SG-1 et SG-2 était particulièrement odieux. Mais il ne pouvait blâmer ce civil. L'attaque avait été aussi inattendue que soudaine. Apparemment, Apophis cherchait des hôtes. S'il avait voulu envahir la Terre, il aurait pu le faire sans résistance, mais il avait ordonné la retraite. La situation de la IGGF n'était pas désespérée. Il fallait juste que ce O'Neill se remue un peu les fesses et qu'il se préoccupe de sécurité au lieu de faire les yeux doux à Sam Carter.

Si la situation l'avait amusé au départ, il reconnaissait avoir eu tort de laisser faire. Le major avait eu l'air d'apprécier la compagnie du double du colonel. Elle n'était plus sur ses gardes.

Si le colonel ne sauvait pas Sam, jamais il ne se le pardonnerait.

Teal'c et O'Neill se retrouvèrent devant Apophis. Ils traînaient entre eux Janice qui hurlait et gesticulait de toutes ses forces.

Un sourire cruel retroussa les lèvres du faux dieu. Il s'approcha de la jeune femme que maîtrisaient les deux "jaffas" et lui caressa les cheveux. Janice lui cracha au visage. Apophis se mit à sourire à pleines dents.

Elle en fait peut-être un peu trop, se demanda O'Neill. Si Apophis se servait de son bracelet, ils seraient impuissants à empêcher que la technicienne soit réduite à l'état de légume. Il la secoua brutalement. Elle cessa immédiatement de se débattre et baissa la tête en tremblant. Heureusement qu'elle n'a pas choisi d'être comédienne. Cette fille est une véritable catastrophe.

Le dieu fit un signe à Teal'c et le Jaffa déchira les vêtements de Janice. Elle se mit à hurler. Apophis se recula de quelques pas pour la détailler à sa guise et éclata de rire. Sur un autre signe, un jaffa s'approcha et le dieu introduisit la main dans la poche abdominale pour en extraire le symbiote. La larve se tordit dans sa main et fit un bruit inarticulé.

Teal'c empoigna la jeune femme qui se contorsionnait en hurlant et l'allongea de force sur la couche surélevée.

O'Neill en profita pour s'éclipser. Accroupi à côté du sarcophage, il sortit de sa poche la télécommande et appuya sur le déclencheur. Des explosions en série firent trembler le bâtiment. Un grondement infernal se répercuta dans la salle quand l'aile droite s'effondra sous la poussées des explosifs. Apophis remit en hâte le Goa'Uld à l'abri et s'enfuit par une porte dérobée en appelant ses Jaffas.

Pendant que Teal'c s'occupait de la jeune femme et la recouvrait d'une soierie ramassée sur le trône du faux dieu, Jack actionna le mécanisme du sarcophage. La lumière l'aveugla mais il ne cilla pas. Il vérifia rapidement le pouls, écarta l'uniforme pour regarder l'évolution des blessures, repoussa une mèche de cheveux qui cachait le visage de Sam et la prit dans ses bras pour la sortir du sarcophage.

Elle soupira et retomba sur son épaule. Il se releva et sortit au pas de course suivi par Teal'c et Janice.

Gravas et décombres rendaient la marche difficile. Partout on entendait des râles d'agonie ou des hurlements de détresse. O'Neill piétinaient les corps démembrés et se tordait les pieds sur les éboulis.

Sam, à moitié consciente, mit ses bras autour de son cou en murmurant. O'Neill accéléra le pas et sortir enfin à l'air libre. Teal'c disparaissait dans le lointain, la jeune technicienne sur ses talons. Il déposa avec précaution son fardeau et empoigna son walkie pour prévenir Daniel. Seuls des parasites lui répondirent. Il étouffa un juron, mit Sam sur son épaule et se remit à courir.

Quelqu'un trébucha et fit tomber plusieurs personnes. Daniel se précipita pour les relever en continuant de scruter le ciel. Plus qu'une dizaine, et il pourrait laisser la porte se refermer. Il contrôla l'écran du détecteur mais aucun objet volant ou terrestre n'apparaissait sur l'écran. A part… Un seul objet… Est-ce que ça pouvait être Teal'c ? Sans attendre d'avoir la réponse, il se précipita à la suite du dernier réfugié et fut absorbé par le vortex.

Sa réponse fut ponctuée par le grondement du vortex qui se refermait derrière lui.

Teal'c attendait O'Neill. Il hésitait à composer l'adresse de la Terre et à partir avec Janice sans ses deux compagnons. La fatigue de la course et les événements de la journée avaient anéanti la jeune femme qui pleurait silencieusement appuyée contre la porte. Soudain Teal'c l'entraîna brutalement dans les fourrés en lui désignant un point qui se rapprochait dans le ciel. Le vaisseau d'Apophis plongea avec grâce en direction de la porte et se stabilisa en attente. Une série d'anneau transporta Apophis et ses gardes Jaffas sur le sol. Apophis donna des ordres gutturaux et franchit le vortex en courant suivi par deux gardes serpents. Les six autres se positionnèrent en arc de cercle devant les marches qui conduisaient au cercle de naquadah et le vaisseau repartit. La porte se referma.

Tout cela n'avait pris que quelques secondes. Janice avait cessé de se débattre et Teal'c la libéra. Tapi dans les hautes herbes, l'ancien primat observait la ligne de défense d'air pensif. Un léger bruissement attira son attention et il se retourna d'un bloc son arme au poing. Jack déposa Sam toujours inconsciente et s'assit en retenant sa respiration. En dépit de l'épuisement qui se lisaient sur ses traits, il prit immédiatement la direction des opérations.

Les gardes hésitèrent. Rassurés à la vue des deux humains entravés, ils relâchèrent leur défense. Teal'c s'approcha son bâton au côté et élimina le premier Jaffa. Au cri poussé par le garde, les cinq autres le mirent immédiateemnt en joue, mais déjà Teal'c refaisait feu. Jack, de son côté, en assommait deux autres à coup de zat, tandis que Janice abattait froidement le dernier garde avec un petit revolver d'ordonnance. Jack fit disparaître les corps, tandis que Janice restrait prostrée, l'arme pendant au bout son bras. Elle commença à trembler de tous ses membres. Teal'c voulut la calmer mais il déclencha une crise d'hystérie. Jack s'approcha vivement et la gifla à la volée. Elle tomba dans les bras du Jaffa en sanglotant.

Teal'c appuya sur les glyphes en soutenant la malheureuse technicienne en pleine crise de nerfs. Au moment où sa main se posait sur le dôme rubis, la porte gronda et le champ gravitationnel ondula dans le grand cercle. Le jaffa se baissa pour ramasser son arme.

SG-2 et SG-4 vinrent se placer autour des quatre équipiers réunis. Le tunnel interdimensionnel s'établit et tous s'engagèrent dans le vortex le sourire aux lèvres.

Jack se tenait debout devant le réfrigérateur ouvert. Il se pencha et prit une bière qu'il décapsulsa. Il fit le tour du comptoir et descendit les quelques marches qui menaient au salon pour aller s'avachir devant son téléviseur. Il jeta un regard à sa montre et constata ravi qu'il avait une bonne demie-heure avant l'arrivée de ses invités. Il prit la télécommande sur la table basse et lança la lecture du dvd qu'il venait d'acheter. Une musique tonique retentit dans la pièce et des personnages jaunes et sautillants envahirent l'écran. Il enroula son index autour du goulot de la bouteille et avala une gorgée de bière en souriant béatement à la vue de Bart. Des années qu'il attendait la sortie de ces disques. Satisfait, il plongea sa main libre dans un bol de cacahètes et posa ses pieds sur la table basse.

Il étouffa un juron. Les bottes le serraient beaucoup trop. Il allait avoir mal toute la soirée. Il passa un doigt entre le cuir et sa jambe de pantalon avec une grimace et desserra la sangle de son coutelas. Au moins la chemise était parfaite…

La sonnette lui fit oublier ses ennuis vestimentaires. Il se précipita dans la cuisine pour prendre le carton de bonbons qu'il avait préparé en rentrant, attrapa son fouet et mit son chapeau.

Les deux hommes s'observèrent en souriant.

La sonnette retentit.

La sonnette tira Jack 1 de ce mauvais pas. Il ouvrit la porte et se retrouva face à Darth Vador, Luke Skywalker et la Princesse Léïa.

Jack remplit sa tâche de maître de maison et attendit que le général se gare dans l'allée.

A l'intérieur, Jack 1 faisait le pitre à l'intention exclusive de Sam. Daniel, embarrassé, apprenait par cœur la jaquette du dvd des Simpsons. O'Neill fronça les sourcils et s'aprocha.

FIN