P3X-595

Auteure : Xeen

e-mail : Xeen67@hotmail.com

spoiler : dans l'épisode Émancipation de la première saison de Stargate SG-1, après la libération de Carter, O'Neill mentionne une mission qu'ils ont effectuée quelque temps auparavant. Voilà ce que j'ai imaginé.

genre : humour, aventure, romance J & S

disclaimer : la série et les persos sont la propriété de SHOWTIME, MGM et GEKKO prod. / je ne suis pas payée –hélas- pour écrire cette histoire… mais ça fait rien ;-))

Résumé : l'embarras de Carter lors d'une des premières missions de SG-1…

Je suis ravie que vous publiez mes fanfictions sur votre site. Mais s'il vous plaît, demandez-moi mon accord avant de le faire ! Merci !

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Retour en arrière

Sur P3X-595

Daniel et Teal'c le regardaient patauger dans 70 centimètres d'eau. Emporté par son élan, il avait descendu les marches devant la porte de sortie. Sam consultait ses relevés compulsivement.

O'Neill remonta les marches avec des bruits de succion en levant haut les genoux. Son uniforme était trempé jusqu'à mi-cuisses. Le visage crispé par la colère, il s'empara de la lettre et déchira l'enveloppe d'un geste rageur.

Mis à part le ressac contre les marches qui conduisaient à la porte, on entendait les mouches voler. Teal'c s'abîma dans la contemplation du paysage. Carter s'immobilisa, n'osant pas se défaire de ses treillis molletonnés. Daniel s'assit, enleva posément son casque, ses gants, sa veste et sortit son écran total.

Salut O'Neill !

Ne sois pas trop dur avec ton équipe, ils ne sont au courant de rien.

J'ai falsifié le rapport avec l'approbation de Hammond. Il vous accorde 3 jours de permission sur cette île. Et je te jure que c'est encore mieux qu'Hawaii ! Tu vas te régaler mon petit père ! N'essayez pas de rentrer avant, vos codes sont annulés, tout le SGC est de mèche. Considère que c'est notre cadeau à tous ! Vous avez la bénédiction du général.

J'ai pensé que ce serait plus drôle de faire croire à Carter que vous alliez sur une planète glaciaire. Je regrette juste de ne pas être là pour voir la tête qu'elle a faite en arrivant. Vous trouverez ce qu'il faut pour vous changer derrière la porte dans des sacs étanches. Tu me diras si j'ai fait le bon choix.

Les indigènes sont très cools et je ne crois pas que vous aurez des problèmes. Pas de trace de serpent dans les environs depuis des générations, je crois qu'ils ont dû péter les plombs en voyant que ces mecs étaient encore plus cinglés qu'eux. Enfin tu verras…

Joyeux anniversaire de ma part et de mes gars ! Amusez-vous bien !

PS : La dernière fois, la marée était basse, mais vous n'aurez peut-être pas cette chance ! J'ai attaché les canoës à côté des sacs.

Sam rougit et se précipita pour attraper le maillot. Elle se mit à chercher fébrilement dans tous les sacs. Jack vit les gouttes de sueur dégouliner sur le bout de son nez.

Teal'c et Jack pagayaient en cadence. Les deux embarcations avançaient rapidement. Teal'c faisait équipe avec Daniel, qui s'était recroquevillé au fond du canoë et luttait tant bien que mal contre le mal de mer. Carter avait embarqué avec O'Neill. Elle avait conservé chemise en lainage, t-shirt et pantalons doublés et utilisé un des paréos en guise de couvre-chef. Jack la fixait d'un air moqueur. Il fait au moins 45°C. Elle ne tiendra pas longtemps. Pourquoi cette fille est-elle aussi têtue ? Il la regardait bouder dans son coin, les yeux sur sa boussole. Demain, ça ira mieux… se dit-il fataliste. Elle ne fait jamais la tête bien longtemps.

Jack éclata de rire et pagaya de plus belle.

Il fit semblant de s'absorber dans la course. Il rendait déjà 8 mètres au canoë de Teal'c. Quel idiot ! Bon, peut-être que la différence d'âge ne la gêne pas ! Tu ne peux pas tenir ta langue imbécile ! Furieux, il se mit à pousser plus fort sur la pagaie.

Il est trop mignon, pensa Carter. Il doit bien se douter que j'ai vu son dossier et ses états de service. Peut-être pas… Elle sourit en son for intérieur. Comme s'il ne savait pas que toutes les filles de la base voulaient rentrer dans son pantalon ! Elle le regarda du coin de l'œil. C'est vrai qu'il est craquant. Et puis 47 ans, ce n'est pas si vieux que ça… D'un geste délibéré, elle enleva sa chemise et commença à délacer ses rangers. Elle fut aussitôt récompensée par le regard d'O'Neill sur sa poitrine.

Qu'est-ce que j'ai encore dit, pensa Jack. Décidément je ne comprendrais jamais rien aux femmes.

Passées les embrassades et les offrandes de fleurs, SG-1 se retrouva devant le chef du village. Toute la tribu attendait derrière eux, assise à genoux sur le sol, attentive à la décision du chef. A ses côtés, se tenait un homme lui aussi tatoué de la tête aux pieds.

Il prit la main de Carter qui était devenue écarlate.

Les femmes transportaient les offrandes de fleurs et de fruits. Leurs cheveux d'un noir bleuté luisaient sous les lunes. Le parfum de l'huile de coco et du tiaré remplissait l'air. Les hommes fermaient la marche en psalmodiant des chants sacrés. Tous marchaient derrière SG-1. Le shaman conduisait cette procession.

Les futurs époux avaient été baignés et habillés selon la coutume. Pour tout vêtement, ils portaient un pagne. Les courts cheveux de Sam avaient été tressés de perles et de verroterie. Les femmes avaient ceint le front de Jack d'un lourd bandeau en métal souple. Pieds nus, plusieurs colliers de fleurs autour du cou, ils avançaient en se tenant la main et évitaient de se regarder. La hanche de Sam rencontrait celle de Jack au hasard la marche et il effleura sa poitrine en la retenant quand elle trébucha et faillit tomber.

Tout à l'expectative de sa découverte, Daniel batifolait autour d'eux, inconscient de la gêne qu'ils ressentaient.

En haut de la colline, le shaman s'arrêta et commença une longue incantation reprise par la foule.

Daniel arrivait en courant.

Le shaman arrêta sa prière et fit signe à la tribu de déposer les offrandes et de retourner au village. Il s'inclina profondément devant le couple et les guida dans le chemin abrupt en interdisant à Teal'c et Daniel de les suivre.

Une cinquantaine de monolithes de 15 mètres de haut montait la garde. Sam et Jack s'arrêtèrent, estomaqués. Ils commençaient à comprendre l'excitation du jeune anthropologue.

Devant eux se dressaient plus de moaïs qu'il n'en restait sur le monde d'origine de la tribu qui les avaient accueillis. Les sentinelles gigantesques dominaient l'océan et le vent qui soufflait de l'océan produisait une mélopée étrange en les contournant. Jack repensa au mot de Makepeace. Quand les serpents ont vu ces monolithes, pas étonnant qu'ils aient laissé croupir leurs esclaves sur ce monde aquatique. Ils n'avaient pas envie de se mesurer avec les dieux de l'île de Pâques.

Ils se serrèrent instinctivement l'un contre l'autre pour se réchauffer. Le vent s'était vraiment levé. La plainte s'intensifiait entre les moaïs. Le shaman s'inclina à plusieurs reprises puis entreprit l'ascension du plus grand de monolithes. Arrivé au sommet, il leur fit signe de s'approcher.

Le shaman éleva les bras vers le ciel et commença sa prière.

Et surtout ne rien ressentir, pensa-t-il. Un petit rire répondit à ses paroles.

La grotte, espace béant sur la falaise à pic, surplombait la baie.

Elle baissa la tête et pénétra dans la grotte, illuminée par la lueur jaune d'un falot. On avait jeté des peaux sur un matelas de feuillage. Des brassées de fleurs aux couleurs chatoyantes recouvraient le sol sur lequel était posé un imposant plateau de fruits.

A l'aube, Sam fut tirée du sommeil par l'éclat du soleil qui se levait à l'horizon. Le vent était tombé pendant la nuit. Elle réalisa que Jack était allongé contre elle en dépit de leurs résolutions de la veille au soir. Elle sentait sa respiration dans sa nuque. Une jambe la retenait prisonnière. Il avait passé le bras autour d'elle et la tenait embrassée dans son sommeil. Impulsivement, elle essaya de se lever, mais la main du colonel posée sur sa poitrine l'en empêcha. Elle se détendit et écouta son souffle régulier. Il dort encore. Elle aviserait à son réveil. Rassurée, elle se rendormit.

Jack avait somnolé une bonne partie de leur courte nuit. Son sommeil était si léger que le réveil de Sam le mit aussitôt en alerte. Au nom du ciel ! Pourquoi la tenait-il de cette façon ?! Il avait le souvenir de s'être étendu à plat dos le plus loin possible de Carter… Il continua à respirer le plus calmement possible. Si elle s'aperçoit que je suis réveillé, elle va le prendre très mal. Au bout d'un moment, il sentit le corps de Sam s'affaisser contre lui et il sut qu'elle s'était rendormie.

Daniel se mit à piétiner sur place incapable de prendre une décision.

Sam se leva et remit en place précipitamment les colliers de fleurs. Jack n'avait rien remarqué. Tu es une imbécile Sam. Il a dormi en te serrant dans ses bras…

Les indigènes avaient disposé des flambeaux tout autour du village. Les femmes finissaient d'installer la nourriture à même le sol sur des palmes tressées. Un autel avait été dressé à l'entrée du village devant lequel on avait célébré leur union dans la liesse. Tous les habitants hommes ou femmes avaient peint leurs corps de la tête au pied et revêtu des parures d'ossements et de plumes. Sam et Jack n'avaient pas échappé au traitement. Mais on les avait ensuite recouverts de plusieurs couches de vêtements superposés en prévision des festivités du soir. Daniel n'avait pas encore compris le but de la manœuvre, même après avoir demandé au chef et au shaman. En l'entendant qui posait ses questions, plusieurs femmes avaient éclaté de rire, s'étaient couvert le visage de leurs mains et avaient détalé en faisant force commentaires. Il les voyait qui le lorgnaient et le montraient du doigt en échangeant des rires.

Les musiciens se mirent bientôt à jouer, donnant le signal du début du festin. Jack et Sam se tenaient à la place d'honneur, entre Par-Ji et l'homme-médecine. Daniel rit sous cape. L'attitude des deux officiers n'aurait pas pu être plus dissemblable.

Jack avait l'air de s'amuser comme un petit fou. Sa coiffe de plumes de travers, il mangeait avec appétit en prenant sur les plateaux tendus par les femmes de la tribu un échantillon de chacun des plats. Je me demande comment il fait pour ingurgiter autant de nourriture, se dit Daniel. Sam en revanche tirait une tête de six pieds de long. Elle refusait les uns après les autres tous les mets qui lui étaient présentés. Il remarqua que Jack essayait la faire rire, sans succès. Le kava coulait à flot et Daniel commençait à se rendre compte que la boisson lui embrumait passablement le cerveau. Il reprit à manger pour contrecarrer les effets du breuvage.

Carter ne mangeait pas, mais elle levait le coude avec la régularité d'une pendule suisse. Son corps se balançait au rythme de la musique.

Il hésita à la maîtriser. Elle avait peut-être attrapé froid la nuit précédente ?

Il sentit une vague de chaleur l'envahir au souvenir du corps nu de son second contre le sien. Impossible. Il était bien placé pour le savoir.

Carter continuait à danser et à jeter autour d'elle tous les éléments de sa garde-robe. Lui aussi avait vraiment très chaud maintenant. Il reprit une tasse de kava sans la quitter des yeux.

Samantha Elisabeth Carter, astrophysicienne, officier émérite de l'armée des Etats-Unis d'Amérique exécutait une danse tribale et un strip tease devant l'ensemble du village qui l'encourageait en frappant des mains, chantant et riant.

Elle était seule au milieu du cercle des convives, tous les danseurs s'étant retirés pour lui laisser la place. Deux femmes s'approchèrent et lui donnèrent à boire. Elle saisit le récipient à pleines mains et le liquide ambré se mit à couler entre ses seins. Jack avala sa salive.

Daniel n'osait plus bouger. Les yeux écarquillés, la bouche pendante, il mâchonnait distraitement un fruit. Teal'c lui aussi regardait, mais aucun sentiment ne transparaissait. On aurait dit un entomologiste devant son microscope.

Sam jeta le verre et se remit à arracher ses vêtements, le visage levé vers le ciel, les bras en croix. Elle tournait sur elle-même comme un derviche en ondulant sur les sons plaintifs du didgeridoo.

Il fit signe aux soldats postés de baisser leurs armes et s'avança vers la rampe. SG-1 émergea du champ gravitationnel.

Jack en tête, ouvrait la marche, encore plus bronzé et détendu qu'à son habitude, un sourire carnassier aux lèvres.

Teal'c et Daniel traînaient plusieurs sacs.

Sam se tenait en haut de la passerelle, les bras écartés et les yeux fermés. Quand le vortex se referma dans un grondement de tonnerre, elle se boucha les oreilles en étouffant un gémissement. Les cheveux en bataille, l'air hagard, elle trébucha et serait tombé sans l'aide providentielle de Teal'c. Daniel dissimula son sourire derrière son poing fermé.

Daniel s'empêtra dans son barda.

Il s'éloigna en sifflotant.

FIN

Comme d'habitude, j'attends vos commentaires…