TACTIQUE ET STRATÉGIE
auteur : Xeen
e-mail :Xeen67@hotmail.com
Genre : Sam & Jack romance
Résumé : SG - 1 est envoyé sur la planète Nox comme observateur. Tout contact vec la Terre est perdu.
(suite du fic 'Le Conseil des Anciens')
Spoiler : vous me direz ! ;o)
Avertissement : les personnages sont la propriété de la MGM et de Showtime, à l'exception de ceux que j'ai créés et je ne reçois aucune rémunération pour l'écriture de cette histoire.
Note de l'auteur : la totalité de ces fics ('Retour sur soi-même', 'Sanctuaire et tradition', 'L'échange', 'Animation supendue', 'La Terre et le Temps' et 'Le Conseil des Anciens') est regroupée sous le titre "CURE DE JOUVENCE"
Si vous voulez utiliser mes histoires ou des parties de l'intrigue (ah ! bon, il y a une intrigue ? ;o) ) pour vos propres histoires, merci de me demander !!
Merci de ne pas publier mes fanfictions sans mon autorisation
Cheyenne Mountain Complex
- Chevron 7 enclenché ! La porte est ouverte, monsieur !
- SG 5, vous avez pour mission de reprendre contact avec SG 1. Si vous y parvenez, envoyez immédiatement le signal prévu à la base et revenez immédiatement, avec ou sans les membres de SG 1 ! C'est bien compris ? aboya le Général Hammond dans le micro.
- Absolument mon général ! répondit le responsable de SG 5 avec raideur.
- Allez-y et bonne chance SG 5 !
Les 4 hommes s'engagèrent sur la passerelle. Ils avaient tous servis avec O'Neill et chacun devait une fière chandelle au colonel pour des raisons diverses. Ils se regardèrent avant de passer le cercle liquide et s'avancèrent résolument. Maintenant qu'O'Neill était revenu de son voyage temporel, ils ne failliraient pas à le ramener. La porte les engloutit.
A l'intérieur du vortex, seules des sensations fugitives de vide et de vitesse les entouraient.
Les 4 airmen se matérialisèrent de l'autre côté. Le rideau liquide disparut immédiatement.
Contrairement aux lectures du malp lancé avant leur départ, le site était désertique. A perte de vue des dunes de sable. Trois lunes éclairaient le paysage désolé. Pas un brin d'herbe et pas âme qui vive.
Reprenant leurs esprits, ils épaulèrent machinalement leurs armes et leur firent décrire un arc de cercle. Frigorifiés par le passage dans le vortex, il leur fallait maintenant affronter une planète totalement inconnue. Le colonel Moore fit signe à la patrouille de se déployer.
Quelque chose le frappa au moment où ces hommes effectuaient la manœuvre. Aucune trace d'un quelconque mécanisme alien.
Sans le DHD, ils étaient bel et bien coincés là, à des années-lumière de la Terre…
- SG 5 arrivera dans 5, 4, 3, 2… ça y est, ils sont passés mon général !
- Vous êtes toujours en liaison vidéo ?
- Oui mon général ! Attendez, non ! Nous avons perdu le contact…
- Que se passe-t-il ?
- Je ne sais pas monsieur, je reçois des séries de chiffres sur la console. Je… je ne comprends pas. Je crois que nous les avons perdus, conclut l'airman.
- Sergent, retrouvez-les immédiatement ! Nous ne pouvons nous offrir le luxe de perdre une deuxième équipe ! gronda Hammond.
- Monsieur, je fais mon possible, mais je n'ai plus accès à l'ordinateur principal !
- Le système ne répond plus monsieur !
- Fermez l'iris immédiatement !
- Je ne peux pas mon général ! Je vais essayer en manuel !
- Faites-le immédiatement !
- Aucune réponse monsieur !
Le sergent saisit un autre code d'accès sur son clavier. La base fut plongée dans le noir complet.
- Déclenchez les procédures d'alerte. Nous avons un code rouge ! Fermez le niveau 28 ! hurla Hammond dans l'intercom.
- Monsieur, murmura le sergent qui continuait de taper sur son clavier frénétiquement, je crois que c'est déjà fait…
- Sergent ?!
- Mon général, nous sommes déjà isolés du reste de la base. Le signal est venu de la porte…
- C'est impossible !
- Les systèmes de secours se sont mis en place tout seuls, mon général. Nous ne fonctionnons pas sur les auxiliaires. Je crois que le niveau 28 est directement relié à une planète alien par le truchement de la porte.
Hammond se précipita pour lire les relevés sur le seul moniteur qui fonctionnait encore. Un diagramme d'une complexité extrême clignotait dans la pénombre de la salle de contrôle.
- Avez-vous déjà vu ça sergent ?
- Jamais mon colonel. Attendez ! Je reçois une transmission en clair.
- Vidéo ? Non audio mon général.
- Passez-là tout de suite sur l'intercom.
- ….Le Conseil a siégé. La Tauri doit entendre notre décision.
- Impossible de repérer la source du signal monsieur !
- C'est sans importance. J'ai ma petite idée. J'espère que vous enregistrez tout cela sergent ?
- Je n'ai aucun moyen de le savoir monsieur. Tous les systèmes sont HS.
Alors faisons confiance à notre bonne étoile, conclut le général. Il hocha la tête d'un air entendu. Tout à fait dans la manière des Nox, pensa-t-il in petto. Avons-nous assez grandi finalement ?
- Pardon monsieur ?
- Rien airman, continuez. Je serai dans mon bureau.
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SG 5 continuait de patrouiller de plus en plus largement autour de la porte des étoiles qui luisait sous les lunes.
Le froid devenait insupportable même pour des soldats expérimentés et parfaitement équipés.
- Revenez vers la porte ! Nous allons établir un campement !
La voix du colonel Moore cracha dans les walkies talkies et les hommes revinrent à pas lents vers la porte en continuant de protéger leurs arrières.
L'un des airmen, aussi texan qu'Hammond pouvait l'être dit entre ses dents qu'il aurait préféré être à Austin un samedi soir en train de boire des bières en écoutant jouer un groupe local.
Aussitôt les dunes cédèrent la place à un Bar-b-Q typique en planches, et un groupe de country entonna une ritournelle mielleuse et entraînante. Les petites tables recouvertes de nappes à carreaux rouges les entouraient, la lumière des néons publicitaires clignotant dans la nuit. Aux murs, des photos jaunies, John Wayne, Geronimo, des convois de pionniers, des annonces de rodéos et de ventes aux enchères.
- Qu'est-ce que je vous sers ? demanda la serveuse.
- Quatre Shiner, répliqua aussitôt Moore en s'asseyant. Profitez-en les gars !! C'est les Nox qui régalent !
- Shiner ? demanda l'un des hommes en déposant son arme à ses pieds.
- C'est une bière locale !! Puisqu'on est dans la quatrième dimension, autant en profiter, n'est-ce pas ! Et apportez-nous quelque chose à grignoter aussi, dit-il à l'adresse de la serveuse qui s'éloignait. Puisqu'on est coincés là, je vais vous faire goûter la cuisine locale !
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- Le Conseil a siégé. La Tauri doit entendre notre décision, dit Lya d'une voix douce.
- Hé minute, s'insurgea O'Neill, ça fait des heures que je n'ai rien mangé. En fait, j'ai même l'impression que ça fait bien plus longtemps que ça, dit-il d'un air incertain en se tournant vers Carter et Daniel. Vous ne mangez jamais dans ce pays ? Je veux dire sur ce monde ?
- Nous sommes désolés O'Neill, nous avons manqué à tous nos devoirs d'hôtes. Vous allez pouvoir vous restaurer ainsi que votre équipe, répondit aussitôt Lya en s'inclinant.
- Mon colonel, heu… Jack, vous pensez que c'est le moment ? hasarda Carter.
- Oui Jack, vous y allez un peu fort, vous ne trouvez pas ? ajouta Daniel.
- Comment ça un peu fort ? Je voudrais vous y voir !! D'abord je rajeunis, et puis je re-vieillis et en plus je ne mange pas ? Je ne crois pas que j'exagère Danny boy, ajouta Jack en secouant la tête, un sourire aux lèvres.
Sam étouffa un fou-rire et baissa la tête pour cacher son embarras.
- Le sort de la galaxie est en jeu et tout ce qui vous vient à l'esprit c'est de vous mettre à table ? continua Daniel.
- Et bien oui Daniel ! Ce sont mes racines paysannes qui remontent à la surface ! En plus, je suis un soldat, moi, pas un pur esprit comme vous !
Sam s'était rapprochée de Lya, qui attendait amusée que cet échange prenne fin. Bien que surprise par le comportement burlesque de son supérieur, elle devait reconnaître que la bière lui avait aussi creusé l'appétit. Sans plus écouter les deux hommes, elle jeta un coup d'œil autour d'eux. Soudain inquiète, elle les interrompit.
- Excusez-moi, mais est-ce que l'un d'entre vous a vu Teal'c ? Il n'était pas avec vous Daniel ?
- N…on… Il m'a dit qu'il voulait méditer, mais il y a déjà plusieurs heures, dit Daniel d'un air penaud. J'ai du perdre la notion du temps…
- Lya, demanda Jack soudain sérieux, une idée ?
- Je ne l'ai pas vu colonel O'Neill, répondit la Nox en accompagnant ses paroles d'un geste de la main.
Tous les quatre se retrouvèrent instantanément dans la suite réservé à SG 1. Sam se précipita dans la chambre de Teal'c sans hésiter.
- Il est là mon colonel ! Tout va bien. Non ça ne va pas… ajouta-t-elle.
- Au nom du ciel, quoi encore ? demanda O'Neill en la rejoignant.
Il n'eut pas besoin de réponse. Teal'c, assis dans la position du lotus, était sans connaissance. Une seule bougie brûlait encore, presque totalement consumée. Jack s'agenouilla immédiatement à côté du Jaffa. Son pouls était imperceptible. Daniel le rejoignit et passa sa main tendue devant le visage de Teal'c. Jack, le front barré d'un pli soucieux, se tourna vers Lya.
- Que se passe-t-il ? Il respire à peine !
- Il est blessé ? demanda Daniel.
- Non, on ne dirait pas, murmura Jack qui palpait Teal'c.
- Il n'a pas pu sortir du kelno'reem, hasarda Sam.
- Je pense que c'est plus grave que cela, répondit aussitôt Lya en agitant rapidement les bras. Nous avons senti sa présence pendant le conseil. Un membre l'a probablement plongé en stase psychique sans s'en rendre compte, ajouta-t-elle.
- Sans s'en rendre compte ! tonna O'Neill. Vous nous prenez vraiment pour des imbéciles ! Comment des gens aussi évolués que vous pourraient faire une chose pareille ! Je ne le crois pas Lya !
La Nox soutint son regard mais ses yeux trahissaient son désarroi.
- Vous espérez que nous pouvons vous faire confiance après ça ? cracha O'Neill qui se rapprochait dangereusement d'elle. Drôle d'attitude pour des aînés envers un peuple d'enfants ! Vous avez encore des choses à apprendre on dirait !
- Calmez-vous mon colonel, dit lentement Sam en s'interposant entre lui et Lya. Nous allons forcément trouver une solution.
- Vous avez intérêt, ajouta Jack au comble de la fureur, campé droit devant la fragile Nox. Il jetait des regards meurtriers par-dessus l'épaule de Carter.
- Nous allons y remédier, Jonathan, l'interrompit une voix mélodieuse.
O'Neill se retourna d'un bloc vers Gaïa.
- Vous êtes là aussi. Sans doute pourrez-vous m'expliquer ce qui est arrivé à Teal'c ?
- Le Jaffa que vous appelez Teal'c subit le contrecoup des soins que nous lui avons prodigués au SGC, Jonathan. Je vous avais prévenus que notre physiologie risquait d'être incompatible avec la sienne…
- Quoi !! Et c'est vous les Anciens ! dit Jack en se penchant en arrière et en levant les bras au ciel. Je rêve !
- N'ayez pas d'inquiétude… Jack, interrompit Lya. Nous nous occupons de lui.
- Et rendez-le moi en parfait état de marche et Junior avec, gronda Jack.
La Nox s'inclina, visiblement perplexe et disparut en même temps que Gaïa et le Jaffa. Jack se mit à faire les cent pas en marmonnant. Daniel regardait alternativement Sam et Jack d'un air indécis. L'éclat de Jack était compréhensible. Mais il connaissait assez bien le colonel pour se rendre compte que sa colère était disproportionnée. Secrètement, il espéra que cela n'avait rien à voir avec son rajeunissement…
- Bon, commença Daniel d'une petite voix. Vous avez toujours faim ? On pourrait aller manger un morceau, qu'en pensez-vous ?
- Quoi ! Teal'c est mourant et tout ce que vous voulez faire c'est manger ? s'énerva aussitôt Jack.
- Jack, ne dramatisez pas ! intervint Sam. Teal'c n'est pas mourant ! Les Nox ont dit qu'ils allaient s'occuper de lui et je suis sûre qu'on peut leur faire confiance, elle hésita malgré elle sur le mot confiance. Vous n'aviez pas faim tout à l'heure ?
- …
- Jack ? Est-ce que ça va ?
- mmm
- Allez venez, ajouta-t-elle en le prenant par le bras, on va se restaurer !
Involontairement elle sursauta au contact de O'Neill. Elle avait reçu une décharge d'électricité statique. Elle fit signe à Daniel que tout allait bien et se mit à observer Jack avec plus d'attention. Il était passé de l'excitation à la colère et de la colère à l'abattement le plus total en quelques minutes. Jamais elle l'avait vu perdre ainsi ses moyens. Après tout, un ancien agent des forces spéciales aurait dû parfaitement se maîtriser même dans une situation aussi étrange. Elle posa la main sur son avant-bras et l'examina de plus près en penchant involontairement la tête. Ses yeux azur écarquillés brillaient comme des escarboucles. La fine bretelle de sa robe d'été avait glissé, découvrant une épaule marmoréenne. Inconsciente du regard de Daniel, bouche bée devant sa transformation en civile, elle fit face à O'Neill, toujours parfaitement immobile, et l'attrapa par les épaules. Il n'est pas seulement abattu, se dit-elle, il est complètement apathique ! Qu'est-ce qui se passe encore ?
- Mon colonel, dit-elle en le secouant un peu. Mon colonel ?
- Jack, ajouta Daniel en se rapprochant, vous êtes sûr que tout va bien ?
O'Neill les dévisagea comme s'il ne les avait jamais vu ou plutôt comme s'il prenait tout à coup conscience de leur présence. Une immense tristesse se lisait dans son regard. Il les regarda alternativement et secoua la tête.
- … Tout va bien. Enfin je crois, dit-il d'une voix feutrée. J'… j'ai besoin de dormir. Je ne me sens pas bien. Je vois des… choses, ajouta-t-il désemparé.
- Des choses ? demanda Daniel.
- Qu'est-ce que vous voyez mon colonel ? s'inquiéta Sam.
- Alors c'est 'mon colonel' maintenant ?
- Jack…
- Je vois des morts…
- Charlie ?
- Oui, Charlie et mes hommes en Irak, au Liban… Kawalski et tous ceux que nous avons perdus au cours de ces missions stupides et inutiles ! Nous n'avons aucune chance contre les Goa'Ulds. Et s'il nous reste un infime espoir de nous en sortir, les Réplicateurs vont l'anéantir ! éclata-t-il soudain.
Sam le lâcha instinctivement et recula d'un pas.
- Mon co… Jack ! Vous devez être en hypoglycémie, Daniel a raison, nous sommes ici depuis un certain temps et nous n'avons rien mangé…
Le regard de Jack la traversa. Un rictus tordit sa bouche. Ses yeux s'étrécirent. Il serra les poings.
Et se mit à rugir.
Puis il s'effondra sur lui-même comme une poupée de chiffon en appelant Sam désespérément.
Ses deux amis se précipitèrent. Sam posa les doigts sur sa carotide.
- Le pouls est fort et régulier. On dirait qu'il dort, s'exclama-t-elle perplexe.
- C'est impossible !
- Venez, aidez-moi à le transporter sur son lit.
- Mais vous ne croyez pas…
- Aidez-moi Daniel ! S'il vous plaît ?
- Vous ne croyez pas qu'on devrait demander aux Nox…
- Daniel ? Vous allez me laisser le porter toute seule ?
- Excusez-moi, Sam, dit Daniel en soulevant le colonel par les épaules.
- Ah, quand même !! Je croyais que vous alliez me lâcher sur ce coup !
- Bon sang, il pèse son poids !
- A vu de nez, je dirais 80 kilos…
- Oui mais pas n'importe quels 80 kilos !
- Daniel ! Vous avez de la chance qu'il ne vous entende pas ! sourit Sam.
- Ben quoi, qu'est-ce que j'ai dit ?
- Rien, attention au chambranle, voilà. Ouf, je ne le porterai pas sur des kilomètres !
- C'est bien ce que je disais Sam, conclut le jeune homme.
- Si vous pouviez aller voir ce que font les Nox et trouver quelque chose à manger Daniel…
- Pas de problème, vous êtes sûre que vous n'avez pas besoin de moi ? Vous ne voulez pas que je reste avec Jack ? … Bon ! D'accord j'y vais. Pas de panique !
- Je ne panique pas Daniel. Je voudrais juste comprendre ce qui se passe. J'ai vraiment l'impression que nous sommes ici depuis beaucoup plus longtemps que ce que nous croyons. Je voudrais comprendre ce qui est arrivé à Teal'c. Je voudrais comprendre ce qui arrive à Jack. Nous n'avons pas donné signe de vie au SGC depuis notre arrivée. Le premier signal devait être envoyé au bout de 24 heures. Ou est le GDO ? Et quelle heure est-il ?
- Il est presque 5 heures… enfin je crois… je ne suis pas sûr. Je n'y avais plus pensé, conclut-il en haussant les épaules contrit.
- Laissez-moi réfléchir, commença Sam. Non, il n'a pas plus s'écouler plus de 13 heures. Allez-y Daniel, je vais veiller le colonel.
- Holà ! On dirait une veillée mortuaire !
- Vous êtes bête, allez-y, je vous dis, je serais plus tranquille si je reste avec lui ! Et j'ai vraiment besoin de réfléchir.
- A tout à l'heure Sam, jeta Daniel en sortant de la pièce.
Sam se tourna vers O'Neill pensive. Pourquoi avait-elle perdu la notion du temps ? O'Neill respirait paisiblement, à présent parfaitement détendu. Son souffle régulier soulevait sa poitrine. Elle lui ôta ses chaussures et l'installa aussi confortablement que possible. Elle s'assit dans le siège le plus proche et tenta de récapituler la journée écoulée depuis qu'ils avaient passé la porte avec Gaïa et Chronos.
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- Pas mal mon colonel ! C'est fameux !
- Je vous l'avais dit ! Rien de mieux que l'hospitalité texane pour vous remettre en forme ! répondit le colonel Moore.
- Par contre la musique…
- Un peu trop country ?
- Sans doute, rigola l'airman.
- Franchement ce n'est pas pire que celle des indigènes de… attendez, c'était quoi déjà ? P4X663 ? Vous savez, la planète aborigène !
- Moi j'aime bien le didgiredoo…
- Qu'est-ce qui se passe ?
Tout autour d'eux des fluctuations de l'espace. La musique devenait plus lointaine. Même la luminosité avait changé.
- Arrêtez de penser à P4X663 ! Immédiatement ! C'est un ordre messieurs !
Les trois hommes se figèrent. Il se retrouvèrent instantanément au bar-B-q.
- Vous voyez ce que je veux dire ? Si vous voulez rester ici, vous avez intérêt à le vouloir ! Je n'ai pas du tout envie de revoir ces aborigènes ! Je préfère les tacos et la bière ! Tant pis pour la musique !
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Hammond avait du mal à cacher son inquiétude. Son aide de camp lui apportait tout le soutien logistique nécessaire mais il voyait bien que le général n'arrivait plus à prendre son mal en patience. Il lui aurait fallu un peu d'action.
Harcelé par sa hiérarchie, il s'attendait manifestement à recevoir à tout moment un coup de fil du Président lui-même et à se faire taper sur les doigts.
Le coup de fil de sa petite fille lui avait mis un peu de baume au cœur, mais la pression n'avait pas tardé à remonter.
La porte des étoiles ne répondait toujours pas aux commandes. L'iris restait désespérément ouvert. Dans le niveau 28 toujours isolé du reste du monde, les techniciens, airmen et personnels médicaux rongeaient leur frein.
Une fois classés et reclassés tous les dossiers en souffrance, une fois finis les tournois de bridge et les challenges au ping-pong, tout le personnel s'abîmait dans des pensées moroses, ponctuées par le clignotement incessant de l'alerte code rouge en vigueur.
Tenus au secret, ils ne communiquaient plus avec leurs familles et s'en tenaient strictement aux procédures officielles. Le général Hammond commençait à craindre les fuites et les confidences. Un climat de peur larvée avait envahi la base. La béance de la porte les incitaient à craindre le pire et ils évitaient tacitement d'en parler.
De surcroît, la disparition de SG 1 et SG 5 perturbaient les membres des équipes "clouées au sol" par la panne inexpliquée de la porte. Pour la plupart, sans être proches des deux équipes manquantes, ils avaient servi au moins une fois avec l'un ou l'autre. L'absence de l'emblématique Teal'c et du mythique colonel O'Neill ajoutait une touche sombre au tableau.
- Major Général Hammond, passez-moi l'Etat-Major ! aboya le général dans le combiné.
- Mon général. Tout de suite monsieur.
- … Hammond au rapport monsieur ! La base est toujours en état d'alerte maximum. Nous entamerons la cinquième journée d'isolement à 15:27 heures… Toujours pas, monsieur. J'ai résolu de les porter disparus au combat dans …, Hammond consulta sa montre, exactement 8 heures et 34 minutes, monsieur. Très bien amiral. Vous pouvez compter sur tout le personnel de la base !
Après avoir raccroché, le général soupira sur l'inanité des procédures en vigueur dans l'Air Force. Il devait s'en tenir aux règlements. D'ailleurs, il ne lui restait plus que ça. Son instinct lui disait que ses deux équipes ne couraient aucun danger.
Cependant la menace d'une attaque surprise Goa'Uld planait au-dessus de leur tête. Le seul choix disponible était qu'il n'en avait pas.
Il ouvrit son ordinateur d'un geste brusque et reprit la rédaction de son énième rapport.
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Jack se réveilla brusquement. Satanés moustiques, il détestait ces bestioles. Il se mit rapidement sur ses pieds et évalua la situation.
La plage à perte de vue. Le ressac des vagues. La mer turquoise. Quelques palmiers. Océan Pacifique ou Indien, pensa-t-il.
Tout à fait le décor de Contact, se dit-il. Rigolo ce film d'ailleurs. Il épousseta le sable qui s'était collé sur ses vêtements et chercha du regard de la compagnie.
Sam dormait profondément, confortablement étendue dans un hamac qui se balançait doucement entre deux palmiers.
Un repas de fruits et de jeunes pousses d'arbres était étalé sur des bambous. Des pichets de liquide ambré scintillaient au soleil qui baissait rapidement à l'horizon.
Aucun sentier, aucun oiseau.
Il se rapprocha du hamac et constata qu'il était pied nu. Le sable était si fin qu'on aurait dit une caresse. Il leva la tête à l'appel d'un oiseau marin.
Tiens, bizarre, j'aurais pourtant juré… Il secoua la tête. Tu dérailles mon vieux, tout cela n'est qu'un mirage. En tout cas, il avait faim. Est-ce qu'il fallait réveiller Carter ?
Il décida que non et s'assit devant le plateau de fruits exotiques. Il entreprit d'éplucher une mangue.
Samantha s'était assoupie, bercée par le rythme du souffle régulier du colonel O'Neill. Elle avait chaud et ses narines étaient chatouillées par une forte odeur d'iode. Elle se rencogna dans le fauteuil et soupira profondément, à demie éveillée. L'océan ! Comme cela lui manquait. Cela faisait des lustres qu'elle n'avait pas vu la mer. Quand elle était petite, sa mère l'emmenait régulièrement en vacances à côté de Martha Vineyard. Depuis sa mort, elle n'était jamais revenue dans cet endroit magique. Des larmes inattendues inondèrent son visage. Elle soupira plus fort. Elle se souvenait d'une permission dans les îles Vierges et de sa rencontre avec ce charmant lieutenant de vaisseau. Cela lui semblait des siècles. Pourtant, ça ne devait pas faire plus de 5 ou 6 ans. Tout en continuant de penser au jeune homme, elle étendit les jambes et soupira. Comme elle avait été sotte de le repousser. Tout à fait le parti que son père aurait approuvé. Sans doute avait-elle eu raison. Si elle s'était mariée, jamais elle n'aurait fait partie du projet Porte des Etoiles. Jamais elle n'aurait fait la connaissance de Jonathan Charles O'Neill. Elle se sourit à elle-même. Il formaient vraiment une équipe fantastique ! Teal'c le protecteur, Daniel le petit frère rêveur, Jack le grand frère intrépide. Samantha, arrête ça tout de suite ! se morigéna-t-elle. Jack n'est PAS un grand frère, et tu le sais bien !
Un rai de soleil s'infiltra entre ces cils et elle ouvrit à moitié les yeux.
A ses pieds, Jack dévorait un plateau de fruits, assis dans le sable. Il avait ôté sa chemise et ses plaques d'identité oscillaient sur son torse nu.
Quel appétit ! pensa-t-elle. Malgré elle, elle se mit à rire. Son gloussement attira l'attention de O'Neill qui la fixa d'un air amusé la bouche pleine. Le jus des fruits dégoulinait sur son menton. Il l'essuya d'un geste enfantin.
- Alors Dorothée ? Bien dormi ?
- Oui merci mon co… Jack, répondit-elle en s'étirant, inconsciente de sa petite robe qui cachait à peine ses formes. Comme un bébé ! Mais qu'est-ce qu'on fait ici ? Où sont Daniel et Teal'c ?
- Quand vous verrez la sorcière de l'Ouest vous le lui demanderez ! dit-il avec sa petite grimace habituelle. En attendant, si vous voulez manger, dépêchez-vous, je ne suis pas sûr de vous en laisser. J'ai l'impression d'avoir passé des années dans un ashram.
- Vous avez raison, je crois que j'ai faim aussi… Et soif !!
- Servez-vous Carter ! Je ne sais pas ce qu'il y a là-dedans mais c'est excellent !
- Jack ?
- Oui ?
- Je croyais que vous deviez m'appeler Sam ? le taquina Samantha.
- Sam, vous perdez du temps ! Je vous aurais prévenue, menaça Jack maintenant souriant à pleines dents. En joignant le geste à la parole, il se saisit prestement des deux dernières mangues.
- Jack ! supplia Sam d'un voix caressante. Elle lui fit un clin d'œil coquin. Et la galanterie ?
- Pas de galanterie qui tienne, à la guerre comme à la guerre ! rit-il en se levant.
Elle ne s'était pas trompée. Son aventure lui avait redonné le tonus d'un jeune homme. Elle contemplait les muscles qui roulaient sous la peau souple. Elle remarqua que ses yeux viraient au noir dans l'expectative de sa réaction.
Il se mit à jongler avec les fruits en s'éloignant d'elle du pas sautillant d'un boxeur. Ses bras luisaient sous le soleil déclinant. Ses longues mains rattrapaient les fruits sans effort. Il les faisait sauter de plus en plus haut en riant.
- Alors Sam ? Un petit effort ! Il va falloir mériter votre repas.
S'exécutant de bonne grâce, Sam s'extirpa du hamac d'un coup de hanche. Elle enleva ses sandales de ville et se mit à courir vers le colonel.
- Hé, c'est pas du jeu, vous êtes supposée vous réveiller !
- Je le suis mon colonel ! Complètement !
- Je comprends pourquoi vous n'êtes jamais en retard Capitaine ! Si vous pétez le feu comme ça au réveil, je n'ai aucune chance ! répondit-il sur le même ton en continuant de jongler avec les fruits levant les bras pour les mettre hors de portée de Samantha.
Prise au jeu, elle sautillait autour de Jack comme au basket. Même sans ses chaussures, elle était presque aussi grande que son compagnon. Leurs corps s'effleuraient, leurs souffles se mêlaient mais les fruits lui restaient inaccessibles. Elle le chatouilla, mais ce fut peine perdue. Prête à abandonner la partie, elle se jeta sur lui pour le déséquilibrer. Sa tentative fut couronnée de succès.
Le colonel tomba lourdement dans le sable en entraînant Sam dans sa chute. Le souffle court, ils se retrouvaient allongés face à face, les bras de Jack autour d'elle, les jambes emmêlées, hurlant de rire.
- Mon colonel, vous êtes sûr d'être redevenu vous-même ? demanda-t-elle dès qu'elle put parler. Appuyée sur la poitrine du colonel, elle le regardait droit dans les yeux, les cheveux collés sur le front, le cœur battant à cent à l'heure.
- Oui Carter ?
- Vous avez passé l'âge des jeux de plages et moi aussi, conclut-elle en souriant.
- Vous en êtes sûre Carter ? Les yeux du colonel s'assombrissaient, il avait le souffle court.
- … Jack ?
- Sam ? répondit le colonel qui la tenait encore dans ses bras. Je vous jure que c'est mon bras, sourit-il.
- Je pense qu'on devrait se relever mon co… Jack, implora-t-elle sans conviction en rougissant. J'ai faim…
- Comme vous voulez Carter, dit-il le visage soudain fermé.
Il la lâcha, mettant ses bras en croix sur le sable. Il la fixait, son regard complètement dénué d'expression. Elle prit appui sur lui et se redressa. A regret, elle se laissa glisser à côté de lui et s'agenouilla en regardant le sol.
- Je suis désolée mon colonel, commença-t-elle en hésitant. Elle évitait son regard.
- Ah oui Carter ?
- Je veux dire…
- Je pense que je sais très bien ce que vous voulez dire Carter, dit-il en se relevant. Il s'éloigna pour récupérer les fruits qui avaient roulé non loin d'eux.
- Non, vous ne comprenez pas mon colonel !
- Je comprends Carter, n'insistez pas pour l'amour du ciel !
Il se pencha pour ramasser les mangues, les mit dans les poches de son pantalon et repartit vers le hamac. Sa chemise était là quelque part même s'il avait du mal à se souvenir de ce qu'il avait pu faire avant ce petit épisode. Tu n'es qu'un crétin O'Neill ! Même si tu sais qu'elle a couché avec toi, elle ne l'admettra jamais maintenant. Elle est repartie en mode militaire jusqu'à ce que mort s'en suive. Et comme tu ne cracheras pas le morceau, pauvre imbécile, pas la peine de chercher la m…
De rage, il faisait gicler le sable à chaque enjambée. De justesse, les mangues échappèrent à sa fureur et il les sortit précautionneusement de ses poches avant de les réduire en purée. Il saisit sa chemise et l'enfila sans la secouer, de toute façon il était déjà couvert de sable des pieds à la tête.
Sans se retourner, il s'enfonça dans la forêt tropicale à la recherche de bois mort pour faire un feu.
Sam n'avait pas bougé, il l'aurait parié. Comment pouvait-elle le rejeter de la sorte ? Il s'était mis à découvert et voilà ce que ça lui rapportait. Maintenant il n'était plus sûr de rien. Pourtant après ce qui s'était passé quelques jours plus tôt, il aurait juré qu'elle aurait enfin franchi le pas. Même avant cette histoire de zar'tac, elle lui avait montré ses sentiments quand les circonstances s'y prêtaient. A pôle sud, au camp de travail, quand ils avaient lutté ensemble contre Hathor… Ce foutu règlement avait bon dos !
Il se serait contenté d'un simple baiser tout à l'heure, comme un collégien.
Dommage que je n'ai pas un zinc sous la main, se dit-il, je me serais calmé là-haut ! Il repoussa rageusement une branche qui lui barrait le passage et commença à ramasser son petit bois.
- Jack, murmura Sam. Non, vous ne comprenez pas. Je ne veux pas d'une aventure exotique. Je veux porter tes enfants, avoir un vrai foyer, et tu n'abandonneras jamais l'armée.
Tout à coup, elle s'aperçut que ce n'était pas la vraie raison. Jack aurait dû être rayé de l'active depuis un moment. Au mieux à son âge, il aurait été instructeur ou aurait sombré sous la paperasse au fond d'un bureau à Washington. Il aurait même pu devenir consultant sur le projet Porte des Etoiles.
Il a raison, c'est moi qui ne veux pas lâcher tout ça. Pas lui.
Elle s'assit dans le sable et entoura ses genoux de ses bras pensive.
D'un autre côté, elle désirait plus que tout au monde continuer à partager avec lui l'exaltation de la découverte et les missions dangereuses.
C'était sans issue.
La nuit était tombée sans qu'elle y prenne garde. Elle secoua la tête et ferma les yeux. Tel qu'elle le connaissait, elle se doutait qu'il allait organiser le campement. Elle était vraiment trop nulle. Elle avait attendu ce moment depuis des années et quand il arrivait, elle l'envoyait promener. Après tout pourquoi ne pas se laisser faire et voir ce qui se passerait ?
Une forte odeur de kérosène s'insinua dans ses narines. Une vibration, un grondement atténué, un casque ???
Elle ouvrit les yeux : assise sur le siège du navigateur à l'arrière d'un F-16, elle entendit la voix de Jack O'Neill cracher dans ses écouteurs.
- Nous les avons perdus Carter ! Une petite promenade de santé avant de rentrer à la base ?
Sans attendre la réponse de son second, le colonel entama une descente en vrille.
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Daniel revint à la suite les bras chargés de victuailles. Il n'avait trouvé aucune trace de Teal'c. En réalité, il n'avait vu absolument personne.
L'insistance de Jack à trouver de la nourriture l'avait guidé vers des cuisines désertes mais regorgeant de trésors. Il avait cru que jamais il ne retrouverait son chemin et qu'il perdrait une partie de ses trouvailles en route, mais finalement tout s'était passé sans encombre.
Il déposa leur repas sur la table et se mit à la recherche d'un tire-bouchon.
Il servit le vin chambré dans trois verres en cristal et jeta un œil dans la chambre de Jack.
La lumière était éteinte. Le souffle régulier de ses compagnons le rassura sur leur sort. Ils s'étaient endormis du sommeil du juste.
Son verre à la main, il s'installa devant ses provisions et feuilletant d'une main un énorme volume, rechercha le passage sur le mythe de Méduse qu'il avait commencé d'étudier quelques heures plus tôt. L'approche des Nox était foncièrement différente de celle des terriens. Bien évidemment, ils savaient qu'il ne s'agissait pas de sirènes, ils avaient donc une longueur d'avance sur Homère !!
En dévorant gloutonnement son repas, il se plongea dans sa lecture.
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- Alors Carter ?
- Pas mal mon colonel !! Vous avez toujours la main, répondit Sam en ébouriffant ses cheveux aplatis par le casque.
- C'est comme la bicyclette Carter ! Et comme plein d'autres choses, dit Jack en clignant de l'œil, une fois que vous savez…
- Oui monsieur, dit Sam d'un air hésitant en rougissant un peu.
Même si les airmen étaient moins machos que le reste de l'armée, être une femme servant l'Air Force continuait de poser des problèmes. Elle prit le parti d'ignorer les propos égrillards de son supérieur et quitta le tarmac au coude à coude avec O'Neill sans essayer de lancer une autre conversation.
Devant la porte des douches pour femmes, Jack se décida enfin.
- Une petite bière après Carter, ça vous dit ?
- Heu, pourquoi pas mon colonel… A la base ?
- Non !! Je veux vous montrer un endroit. Au contrôle dans…, il regarda sa montre, une demi-heure, ça vous va ?
- D'accord ! répondit-elle en poussant la porte. A tout de suite !
- Hé Carter ! Attendez ! Vous avez bien autre chose qu'un uniforme ? J'aimerais bien qu'on sorte incognito pour une fois !!
- Bien sûr monsieur, je trouverais quelque chose, n'ayez pas d'inquiétude. Quel genre d'endroit monsieur ?
- Comment ça ?
- Et bien oui, si je dois m'habiller, il faut que je sache comment !
- Bien sûr, grimaça le colonel, à vrai dire, ce n'est pas un endroit très chic alors ne forcez pas la dose, sourit-il en la laissant.
- On aurait pu prendre ma voiture capitaine !
- Oui, on aurait pu, répondit Carter les cheveux au vent en passant les vitesses avec dextérité.
- Mais ? …
- Mais vous avez piloté toute la journée, alors moi aussi j'ai droit à mon moment.
- D'accord, d'accord! Alors roulez moins vite ! Stubb's ne va pas se volatiliser.
- Vous en êtes sûr ?
Pour le taquiner, elle fit hurler les pneus et malmena un peu la boîte. Les miles défilaient avec rapidité au compteur.
- Dommage, ajouta-t-elle aussitôt en ralentissant, je commençais à m'amuser.
- Je connais d'autres moyens de s'amuser Carter que de se jeter à 150 kilomètres à l'heure dans un obstacle inattendu.
- Alors, si vous les connaissez si bien mon colonel, commencez par m'appeler Samantha, déclara Sam tout de go.
Voyant que le colonel n'attrapait pas la perche qu'elle lui tendait et restait muet, elle ajouta.
- D'abord qu'est-ce que c'est que Stubb's ?
- Un Bar-B-Q, répondit platement Jack qui hésitait à sortir de son mutisme.
- Et …
- Et je venais ici tous les week-ends quand j'étais cantonné à la base de Houston. Ça me rappellera le bon vieux temps, Carter, Samantha ! En plus il y a toujours de la très bonne musique. Et la cuisine est … texane !
- Détendez-vous, on est presque à Austin… Vous me guiderez à la sortie de l'Interstate ?
- Pas de problème, j'espère juste que ça n'a pas trop changé. Je saurai me diriger du Capitole de toute façon. Après tout ça ne fait que… Au nom du ciel ! 23 ans ? s'interrogea-t-il incrédule. Je ne rajeunis pas !
- Je pensais au contraire que c'était ce qui vous avait occupé les dernières semaines mon colonel ?
- Jack, insista-t-il, si je vous appelle Sam vous m'appelez Jack !
- Bien Jack ! Excusez-moi, l'habitude.
- Je sais, l'habitude, le règlement…
- On pourrait sans doute oublier le règlement pour ce soir, mon…. Jack, glissa-t-elle en prenant la bretelle d'accès au centre ville. Bon, alors où est-ce que je vais maintenant ? dit-elle sans lui laisser le temps de répondre.
Quelques minutes plus tard, ils sortaient de la mustang. Ils avaient miraculeusement trouvé une place tout près du bar dans un petit parking. 11th Street était encore très animée. Pas autant que la 6th qu'ils avaient croisé plus bas mais suffisamment pour que leur soirée ne finisse pas avant d'avoir commencé.
- C'est là que j'ai eu mon premier tatouage, conclut Jack.
- Le tatoueur qui est au coin de la 6th ? dit Sam en essayant de défroisser sa jupe. Je pourrais peut-être m'en faire faire un autre pendant que nous sommes là…
- Vous avez des tatouages Sam ?
- Mon colonel ?! S'il vous plaît !
- Jack, vous avez encore oublié ? Je vais vous mettre à l'amende !
- A vos ordres… Jack ! le taquina-t-elle.
- Où ça ? Les tatouages ? … Je plaisante !
Il s'effaça pour la laisser passer et la lumière crue les fit tous les deux cligner des yeux. Assaillis par la musique country dès qu'ils eurent passé la porte, ils furent pris à la gorge par des relents de cuisine épicée. La première salle était pleine à craquer, la climatisation marchait à fond.
- Qu'est-ce que vous prenez Carter ? cria Jack pour dominer le brouhaha.
- C'est vous qui allez être à l'amende Jack ! Une bière ! répondit-elle en se frictionnnant les épaules.
- D'accord, dit-il en se rapprochant du bar. Deux Shiner ! Vous allez voir c'est une petite bière locale ! Suivez-moi, dit-il les bouteilles dans une main, la guidant vers le fond de la salle. Trop froid ici. On va se mettre dehors. Il y a des ventilateurs et souvent un peu d'air. Si vous ne craignez pas les moustiques…
Docile, elle se faufila entre les tables. La main de Jack la poussait doucement au creux des reins. Elle frissonna mais ce n'était plus à cause de la climatisation.
Une fois passé le couloir des toilettes, ils débouchèrent dans une vaste salle en bois. Les ventilateurs de plafond brassaient l'air paresseusement, une petite brise venait de la rivière.
Il s'installèrent dans un coin peu éclairé et Jack jeta un coup d'œil autour de lui. Un énorme ventilateur chromé soufflait puissamment derrière eux. En dépit de l'heure tardive, la chaleur était accablante.
- On voit que c'est samedi. Beaucoup de monde, dit-il trop fort pour couvrir la musique et le bruit des conversations.
- J'aime bien cet endroit. C'est très… couleur locale ! dit Sam dans son oreille en se tenant à son bras pour ne pas tomber de sa chaise.
Elle rapprocha le siège et sa jambe heurta celle de Jack.
- Oh, excusez-moi, murmura-t-elle.
Quelle gourde pensa-t-elle. Pourquoi tu t'excuses ? Ce n'est pas ce que tu veux ? Tu l'as déjà repoussé tout à l'heure… Tout à l'heure ??
Qu'est-ce que je raconte ? Elle réfléchit à toute vitesse. C'est un rêve ! Je suis en train de rêver. On est sur Nox, pas sur une plage ou dans un avion. Pas dans un bar. Dans un rêve !!! Alors au diable le règlement en effet ! Elle se retourna d'un bloc vers le colonel.
- Ca vous dit un petit tour de piste Jack ?
- Ma foi, pourquoi pas, si vous n'avez pas peur que je vous marche sur les pieds ! C'est un exercice auquel je ne suis pas habitué, ajouta-t-il en se levant.
La surprise fut totale pour Samantha. Non seulement le colonel était un excellent danseur, mais elle trouva en lui le partenaire idéal. Elle éprouvait un sentiment de plénitude totale dans ses bras.
Depuis son bal de promotion, elle savait que sa grande taille la sacrifiait sur l'autel des pis-aller. Ce soir-là, son cavalier de fortune l'avait contrainte à rester assise, même si tout le monde savait déjà qu'elle lui rendait 10 bons centimètres. Ses souliers à talons avaient sonné le glas de cette soirée de fête. La tête résolument baissée, elle avait noyé sa tristesse dans l'énorme corsage que le jeune homme avait épinglé sur sa robe neuve.
Après cet épisode, bien contente de trouver quelqu'un qui osait encore l'inviter, elle dut néanmoins souvent se contenter de faire tapisserie pour leur éviter de paraître ridicules. Si sa taille ne la gênait pas, eux manifestement répugnaient à l'inviter pour cette raison, et au bout d'un moment les invitations cessèrent bel et bien. Elle se forgea une carapace et s'immergea dans ses études.
Sam sortit de sa rêverie.
Elle voulait séduire Jack et voilà qu'il inversait les rôles. La manœuvre grossière qu'elle avait employée lui faisait honte, mais elle appréciait chacune des minutes qu'elle passait dans ses bras. Après tout, pour une soirée entre collègues, c'était un début… enthousiasmant.
Elle se laissa aller contre son épaule.
- Allez Carter ! Il fait soif vous ne trouvez pas, s'exclama Jack en la lâchant brusquement entre deux morceaux. Je vous ramène la même chose ?
Sans attendre, il raccompagna brusquement à leur table et retourna au bar. Hébétée, Sam tomba sur sa chaise. Qu'est-ce que j'ai fait ? Elle le voyait s'éloigner, les mains enfoncées dans les poches, l'air désinvolte. Il n'avait pas pu ignorer son trouble.
C'était ça !! Se faire rejeter encore une fois lui avait suffi… Du doigté ma petite, sinon tu vas tout gâcher. Elle reprenait lentement ses esprits. Un groupe d'airmen attablés non loin de là attira son attention. L'uniforme était étonnamment familier.
L'évidence la frappa en pleine poitrine. C'était le colonel Moore et les trois autres membres de SG 5. Elle se leva comme une somnambule.
- Quelque chose cloche ? Vous avez l'air bizarre, capitaine…
- Jack, regardez ! dit-elle dans un souffle en tendant le bras vers la table qu'occupait SG 5.
- Quoi ? Je ne vois rien. Vous êtes sûre que ça va Sam, insista Jack en la scrutant d'un air inquiet.
- J'aurai juré… non tout va bien mon colonel.
- Cette fois-ci, vous allez payer Sam !
- Pardon mon colonel ?
- Encore ? Sam, nous sommes en virée à Austin et ce soir je suis Jack, vous vous rappelez ? continua O'Neill qui le regretta immédiatement quand il se rendit compte à quel point elle était désemparée. Allons faire un tour ailleurs, prenez la bière, on s'en va ! ajouta-t-il avec autorité en l'entraînant par les épaules.
Comme une automate, elle sortit du bar et une fois sur le trottoir se mit à trembler en dépit de la chaleur.
- Racontez-moi Sam, commença le colonel en sifflant une moitié de sa bière. On dirait que vous avez vu un fantôme.
- …
- On va aller se promener un moment sur le pont. C'est trop tard pour les chauve-souris, mais c'est un endroit très apaisant.
- Les chauve-souris ?
- Oui, elles s'envolent tous les soirs vers 8 heures, j'ai bien peur qu'on les ait ratées !
- Je suis désolée, je ne sais pas de quoi vous parlez..
- Moi non plus ! Mais il y a un problème Sam.
- Un problème ? répondit Sam d'une voix blanche.
- Je n'ai aucune idée de la manière de passer les vitesses sur votre fichue voiture, alors on va marcher un peu et ensuite essayer de prendre un buggy jusqu'au fleuve, ça vous va ?
Sam n'avait pas la moindre idée de ce dont parlait son compagnon. Son esprit fonctionnait à toute vitesse. SG 5 était là. Donc, soit ils étaient dans son rêve, soit ce n'était pas un rêve, en tout cas, elle n'arrivait pas à en parler. Comme si une force extérieure l'obligeait à se taire. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle était tellement en colère de se faire manipuler, qu'elle commençait à perdre pied.
L'interprétation d'O'Neill fut tout autre.
- Sam ?! Mon petit… parlez enfin ! il criait presque en la prenant dans ses bras. C'est quelque chose que j'ai dit ? Qu'est-ce qui s'est passé pendant que j'allais chercher à boire ?
- SG 5.
- Quoi SG 5 ? dit-il en la lâchant.
- Rien mon colonel. Je suis juste fatiguée, je n'aurais pas dû venir.
- Et rater une occasion unique de gâcher votre soirée en la passant à 250 kilomètres de chez vous avec un vieux colonel ?
- Vous avez raison, Jack ! Alors ces chauve-souris ?
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Daniel releva la tête.
Il était à la bibliothèque du Congrès. Il adorait cet endroit, même si cela impliquait de rester à Washington pour quelques jours. C'était autre chose de pouvoir feuilleter ces milliers d'ouvrages que ses laissez-passer lui permettaient de consulter sans entraves, que de passer son temps les yeux collés à ce moniteur au fond d'une cave.
Teal'c le rejoignit avec une brassée de nouveaux volumes.
- Posez tout ça là mon ami !
- Où ça Daniel Jackson ?
- Heu excusez-moi, je vais faire un peu de place.
- Cela semble en effet nécessaire docteur.
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- Il n'est plus en transe Lya, constata le Asgaard en délivrant le Jaffa de l'appareillage compliqué qui l'enserrait.
- Merci de votre aide Thor, les Nox étaient impuissants à le sortir de cet état.
- Les paroles sacrées ont du poids quand elles sont dites avec honnêteté. Ce Jaffa est vraiment unique. Son revirement à la Tauri a totalement modifié les données du problème, aquiesça Gaïa.
- Même sans l'aide de Teal'c, les Tauris auraient réussi à nous contacter Mère, dit le Gris en s'inclinant. La persévérance et l'abnégation de cette race sont sans limites.
- Leur courage également, ajouta la Nox. Le colonel O'Neill a subi un stress incroyable pour parvenir jusqu'à vous. Il est bien que son expérience ait dévoilé sans fard le potentiel de sa race. Mais êtes-vous certains que ce soit suffisant ?
- Je suis sceptique, déclara le Furling sans ambages.
- Je croyais que nous avions réglé ce problème ? s'emporta Thor.
- …pas tout à fait. C'est la raison de l'expérience que nous tentons maintenant.
- J'ai bien peur que nous n'allions vers un échec. Le SGC ne restera pas les bras croisés éternellement et nous sous-estimons la menace Goa'Uld.
- Nous surveillons la Terre. Nulle attaque n'est à craindre pour l'heure. Si tel était le cas, nous pourrions la contrer dans la minute. Les Goa'Ulds ignorent que les Anciens sont sortis de leur retraite.
- Mais il reste hors de question de donner à la Tauri accès à notre technologie !
- En effet, mais il faudra bien leur donner quelque chose en échange.
- Nous ne pourrons jamais être d'accord sur ce point, asséna le Furling.
- Vous vous y ferez, ou vous vous condamnez vous-même. La Tauri est notre sang neuf. Ils ont vaincu les Goa'ulds sans notre aide à plusieurs reprises… commença Gaïa.
- Ainsi que repoussé les Réplicateurs, termina sentencieusement Thor.
- Ils vont dans le monde du rêve comme le font les enfants et leur puissance est sans limite, murmura la Nox. Ils ignorent leur force. Nous les formerons à la pratique magique et ils seront de puissants alliés.
- Ils sont notre seul espoir.
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Jack tendit la main à Sam pour l'aider à descendre du buggy. Le cheval hennit doucement pendant qu'il payait le cocher. Il tapota doucement la croupe du grand cheval bai qui repartit d'un pas lent au milieu de la circulation.
- Par ici, vous allez voir : le fleuve est magique.
Ils s'éloignèrent vers le pont. Sam frissonnait toujours. Jack l'enveloppa d'un bras protecteur et lui tapa sur l'épaule.
- Allez ! Vous êtes mon petit soldat préféré.
- Je sais mon colonel.
Jack ne la reprit même pas. Il la sentait très loin de lui et en même temps très proche. Il réalisait que toute cette situation était plus que bizarre, et marchait lui aussi sur des œufs. Il avait en outre extrêmement faim !
Ce qui le gênait le plus, c'était de savoir que tout cet épisode romantique avec Sam n'était qu'un rêve. Il en était sûr maintenant.
Passe encore pour les cocotiers. Quand elle avait refusé sa proposition, il s'était senti blessé mais Carter avait raison, même s'il doutait de leur bon sens à tous les deux.
Mais pour Austin, alors là il ne marchait plus ! Cela faisait des années qu'il n'avait pas mis les pieds dans cette ville et jamais Carter ne se serait laissée entraîner dans une sortie en tête à tête avec lui. A Austin ou ailleurs. Donc il rêvait CQFD.
Fort de cette conclusion brillante, il la serra un peu plus fort contre lui et l'emmena jusqu'à son fameux pont.
- Comme c'est tranquille, dit-elle en se pelotonnant contre lui.
- En fait le fleuve est 'domestiqué'. Il y a tellement de barrages à Austin que les habitants ne parlent pas du fleuve mais des lacs. Ce sont les retenues d'eau entre les barrages. Et sous ce pont, il y a des centaines de chauve-souris qui passent l'été à Austin. Si on est encore là demain, on viendra les voir mais je vous préviens qu'on ne sera pas tout seuls ! C'est une attraction ici !
- Je ne sais pas… je suis tellement fatiguée ! Je voudrais me réveiller Jack ! soupira Samantha.
- J'en étais sûr ! C'est aussi ce que vous pensez ?
- Evidemment ! Il n'y a pas d'autre explication ! répondit-elle en bondissant à ses côtés.
- Si c'est un rêve Sam, s'il vous plaît, restez encore un peu dans mes bras, supplia Jack comiquement.
- C'est un ordre mon colonel ?
- Absolument capitaine !
- Et si je fais …
Elle le regarda droit dans les yeux se pendit à son cou et attendit.
- … ça ?
Jack se pencha très lentement.
- Vous êtes sûre que ça ne va pas nous réveiller ?
Sam éclata de rire. Il fit une petite grimace et posa doucement ses lèvres sur les siennes. Elle entrouvrit la bouche et insinua sa langue entre ses dents. Il répondit avec tellement de tendresse à cette invite qu'elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Il l'embrassa longuement et resserrant son étreinte au fur et à mesure que le désir le submergeait.
Un oiseau les survola en criant et ils s'éloignèrent l'un de l'autre.
Surpris et heureux, ils se dévisagèrent. Les doigts de Jack s'attardèrent un moment sur les cheveux de la jeune femme et il sourit. Il saisit son visage entre ses mains et le couvrit de baisers. S'arrêtant pour reprendre son souffle, il murmura à son oreille.
- Un week end dans un 5 étoiles, ça vous dit Carter ?
- Je n'ai pas les moyens monsieur !
- Moi si ! Et puis c'est les Nox qui régalent ! Je commence même à me demander si on n'est pas toujours devant la porte des étoiles et si on n'a pas rêvé depuis notre arrivée.
- Vous croyez monsieur ?
- Je ne sais plus ce qui est vrai Carter. Tout ce que je sais, c'est que le général doit bouillir si nous avons failli à lui envoyer son signal.
- J'en ai même discuté avec Daniel…
- Alors ?
- Je crois qu'il avait perdu toute notion du temps dans la bibliothèque, monsieur.
- Sûrement, puisque je n'étais pas là pour le houspiller. Teal'c ?
- Aucune idée, colonel.
- Ils l'ont peut-être mis à part, après tout il n'est pas humain…
- Peut-être… Vous m'emmenez colonel ?
- Où ça ?
- Et bien, ce 5 étoiles ? Vous savez ?
- Facile ! Faites comme moi, fermez les yeux ! dit Jack et il entreprit de décrire l'intérieur du Hyatt de Austin avec un luxe de précision inouï.
- Wow ! Comment pouvez-vous vous rappelez ça colonel ?
- Heu, j'avais une petite amie qui travaillait là à l'époque… Chut !
Autour d'eux le froid.
- Carter, ouvrez les yeux et dites-moi que nous ne sommes pas sur le deuxième site de la porte !
- Mon colonel ? Rendez-vous au bar ! Je vous offre un cocktail !
- Est-ce que c'est bien sérieux ? Après tout je n'ai toujours pas mangé…
- Alors il serait plus sage de faire monter tout ça dans notre chambre, répondit Carter du tac au tac.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
- Ouverture non programmée de la porte mon général ! cria l'airman.
- Un signal ?
- Non monsieur !
- Nous sommes déjà en code rouge alors serrez les dents !
- … Oui monsieur, répondit le technicien en jetant un regard rapide au général et à sa console. La porte va s'ouvrir… Maintenant !
Pendant que le rideau liquide se matérialisait à l'intérieur du grand cercle de naquada, le général retint son souffle. La base ne résisterait pas longtemps aux assauts ennemis quels qu'ils fussent. Il croisait et décroisait les doigts nerveusement derrière son dos.
- Soldats, en joue ! Faites feu à mon commandement !
Les soldats s'immobilisèrent en position de tir.
- Arrêtez, ne tirez pas ! C'est Thor, hurla Hammond en se précipitant à la rencontre du petit Asgaard.
- Soyez le bienvenu à la Porte des Etoiles Thor !
- Bonjour à vous général Hammond le salua le Gris. Je suis chargé de vous communiquer le message du Grand Conseil.
- Suivez-moi, nous serons plus à l'aise dans mon bureau.
- Vous sans doute général, mais à vrai dire, il me tarde de retourner sur mon monde. Je serais donc bref.
- Faites donc Thor, excusez-moi.
- Ne vous excusez pas et écoutez attentivement.
- …
- Les équipes SG seront considérées comme garantes de votre monde pour une période de 13 de vos cycles lunaires. Toutes leurs décisions, toutes leurs actions seront jugées par le Conseil des Anciens durant la totalité de cette période…
- Nous devrons vous remettre des rapports ?
- Veuillez ne pas m'interrompre, répondit le Asgaard avant de poursuivre. Le Conseil estime qu'il a beaucoup à apprendre de la Tauri. Ce n'est pas une période probatoire. Pour la majorité d'entre nous, vous avez déjà fait vos preuves. Nous voulons apprendre de vous. A l'issue de cette période, la Tauri pourra rejoindre le Conseil.
- Je ne comprends pas...
- Nos peuples sont anciens, vous êtes jeunes. C'est l'enseignement de la jeunesse que nous vous demandons. Comme l'a fait le capitaine Carter en m'aidant avec les Réplicateurs. Ainsi que tout l'appui logistique nécessaire pour défaire les System Lords Goa'Ulds. Vous devrez garder à l'esprit que certains Goa'Ulds chercheront à s'allier à vous en apprenant notre alliance afin de vaincre leur ennemis. Nous ne le tolérerons à aucun prétexte. La Tok'ra doit également rester en dehors de cette alliance car elle mène en réalité un combat contre elle-même. Nous, Conseil, continuons de douter de l'efficacité des méthodes de la Tok'ra et condamnons leurs infiltrations au sein des mondes Goa'Ulds. Bien qu'étant de puissants alliés, les Tok'ra sont eux aussi un peuple trop jeune qui n'a pas démontré sa capacité d'adaptation.
- Je ne suis pas sûr…
- Nous vous donnerons ensuite accès aux technologies les plus appropriées à votre race.
- Veuillez écouter, s'il vous plaît. Cette proposition n'est pas négociable et ne souffrira aucun amendement. Sans réponse de la Tauri, elle deviendra effective au retour de l'équipe manquante.
- SG 1 et SG 5 sont sur le terrain ! Où sont mes hommes Thor ?
- En sûreté.
- Mais ils n'ont pas donné signe de vie depuis plus d'une semaine !
- Je dois regagner mon monde, général. Ce fut un plaisir de vous revoir, bien que vos installations me paraissent plus précaires que jamais.
Thor s'inclina. Il se retourna vers la porte et se dématérialisa avant de l'atteindre.
La porte se referma à grand bruit.
- Mon général ! Tout le système est de nouveau opérationnel, dit l'airman aux commandes de la porte.
- Fermez l'iris immédiatement.
- Il est déjà fermé monsieur !
- Bien Sergent !
- Je n'y suis pour rien monsieur. Les appareils se sont remis à fonctionner d'eux-mêmes.
- Toujours rien de SG 1 ?
- Non monsieur. Mon général, il faut que je vous dise quelque chose…
- Oui ?
- SG 1 n'est parti que depuis 19 heures monsieur.
- Comment sergent ?
- D'après mes relevés, il y a moins de 24 heures que SG 1 a quitté la base.
- Faites appeler sur le champ toutes les équipes SG, et donnez-moi le recensement à cette minute.
- Je peux le faire dès maintenant monsieur, j'ai les chiffres sous les yeux. Seule SG 1 est manquante monsieur.
- Vous l'avez fait avant que je vous le demande ?
- Non mon général ! L'ordinateur a sorti ces données après le départ de l'Asgaard.
- Bien je suppose que j'ai du pain sur la planche. Transmettez-moi tout ça dans mon bureau.
- Oui, mon général.
- Qu'on ne me dérange sous aucun prétexte, ajouta Hammond qui quitta la salle d'embarquement comme un boulet de canon.
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JUSQU'A LA FIN DES TEMPS