L'ARRANGEMENT
Auteure : Xeen67@hotmail
http://communities.msn.fr/Forcryingoutloud/
résumé : avec le temps, tout peut s'arranger
genre : humour, romance
disclaimers : les persos ne m’appartiennent pas, etc. Ils sont la propriété de Double Secret, Gekko Productions, MGM, Showtime…
spoilers : toute la série jusqu'à "Window of Opportunity".
feedback : oui, oui, oui !!
cette fan fiction a été inspirée par la chanson de Phil Collins "This Must Be Love"
NE PAS PUBLIER SANS MON ACCORD
***
L'arrangement
Xeen (copyright mars 2002)
Prologue
Heu… Bonjour ! Je m'appelle Daniel Jackson. Excusez-moi, je ne vous avais pas vus ! Il y a tellement de monde ! Je suis archéologue.
Enfin, j'étais.
En fait, je suis toujours archéologue mais…
Oubliez ce que je viens de dire, ça n'a aucune importance en réalité. Ca n'a rien à voir avec ce que je veux vous raconter.
Vous voulez peut-être me poser des questions? Savoir pourquoi j'ai essayé de jouer à Cupidon avec deux amis. Une amie et un ami plus précisément. Pour commencer, vous devez savoir qu'ils sont militaires de carrière.
Vous m'auriez dit ça il y a dix ans, je vous aurais ri au nez. La vie vous joue de drôles de tours.
Jack O'Neill, qui est colonel, est tombé dedans quand il était petit.
Samantha Carter est aussi militaire de carrière, seulement si vous la rencontrez un jour, vous comprendrez qu'elle s'est engagée certainement parce que l'armée lui offrait plus d'opportunités pour ses recherches que l'université. Elle est scientifique, j'ai oublié de vous dire ça aussi… Vous aurez du mal à admettre que l'armée utilise des gens aussi dissemblables, et cela dans une même équipe.
Mais ce n'est pas non plus ce que je veux vous expliquer.
Oui je sais j'ai tendance à digresser ! Soyez patients, ce n'est pas facile à raconter.
Si Jack n'était pas le supérieur de Sam…
Ooohh… je vous l'ai pas dit ?
J'aurais dû commencer par là… hum… je pense…
Bon, je recommence.
Donc Sam est major. Et Jack est son supérieur. C'est celui qui est colonel, vous vous rappelez ? Ils sont tous les deux dans l'armée de l'air. L'armée de l'Air emploie beaucoup de femmes depuis toujours, donc ça n'a rien de bizarre. Sauf qu'entre Sam et Jack… vous voyez ce que je veux dire.
Je vais vous donner un exemple.
Promettez de ne rien raconter, parce que les missions de SG1 sont du domaine du secret d'état, donc motus. Imaginez le truc le plus incroyable auquel vous pouvez penser et vous serez encore loin du compte.
Pardon ?
Non, nous ne nous occupons pas d'armement. Enfin, ce n'est pas le seul but… Excusez-moi, je ne peux vraiment pas vous en dire plus.
Quoiqu'il en soit, dès que ces deux-là sont drogués ou en danger ou s'ils sont dans d'autres mondes… à l'étranger, en quelque sorte, et bien je vous jure qu'on ne peut plus les tenir.
Mais dès qu'on revient à la base, pfftttt, terminé, finito, rien, nada, niet ! Comme s'il ne s'était rien passé.
Difficile de voir la moindre étincelle !
Je savais que ni l'un ni l'autre ne feraient jamais le premier pas.
Ils se cachent derrière les règlements, vous racontent des histoires de non-fraternisation, de cohésion de notre équipe, vous assomment de leçons sur la sécurité et l'intégrité de la chaîne de commandement. N'importe quoi ! Bref, ils sont ridicules…
Alors j'ai pensé qu'il fallait faire quelque chose. Sans qu'ils s'en aperçoivent. Un coup de pouce, quoi. Janet m'a aidé. Janet, c'est notre toubib, à la base.
Je me suis arrangé pour leur donner un cd…
Vous devriez vous asseoir. C'est une longue histoire.
***
1. Quelque part au SGC
Quel cauchemar ! Au nom du ciel ! Carter a finalement compris pourquoi Anise pense qu'on est des xanax ! On doit se soumettre quant même à ce test dégradant… Enfin, si je veux qu'on s'en sorte tous les deux, on ne me laisse pas spécialement le choix. A tout prendre, je préfère ne pas me retrouver le crâne façon oeuf à la coque avec Anise et Freya ne train d'étalonner leurs instruments les mains plongées dans ma matière grise.
Elles m'avaient embrassé, ça suffisait comme expérimentation.
Beurk !
Toujours et encore des problèmes avec les Tok'ras ! Quand est-ce qu'on va finir par m'écouter ?
En tout cas, cette fois-ci, ce n'est pas passé loin. J'espère que Carter a raison. Elle était complètement groggy tout à l'heure. Janet n'y est pas allée de main morte. Elle reprend des couleurs. Carter a toujours raison. Au moins pour ce genre de truc.
"Le major Carter était prise au piège derrière le bouclier."
"Exact."
"Mon colonel !! Il faut qu'on parte !"
Carter, quand j'ai compris que vous étiez du mauvais côté et que je ne pouvais rien faire, j'ai cru devenir fou. J'aurais pu abattre le bouclier à main nues. Mourir, ça m'est égal, tant que c'est à votre place.
Ne me regardez pas comme ça, Carter.
Moi aussi, je me souviens de ce qui s'est passé. Si c'était à refaire, je le referais. Vous ne croyez tout de même pas que j'allais vous laisser là ?
Je sais bien que nous n'avons pas tout dit. Je sais aussi que ce n'est pas très judicieux d'en parler Carter. Vous avez oublié que nous sommes des soldats ? Vous ne vous rappelez plus nos rangs respectifs ?
… Si vous pensez qu'il le faut, je ferais ce vous voulez.
Est-ce que ce n'est pas toujours ce que je fais ?
Je suis avec vous.
A 300 %.
"Il y avait des bruits"
Courage. Réfléchis Jack. N'oublie rien. C'est ta dernière chance avant qu'Anise te transforme en cobaye.
Cette sangle me fait mal. Sam l'a trop serrée.
"Vous aviez fait tout ce que vous pouviez ?"
"Oui"
"Vous ne pouviez pas la sauver…"
"Non."
Sam…
Elle est sur les charbons ardents. Est-ce qu'elle est pressée que j'en finisse ou est-ce qu'elle appréhende ce que je vais dire ? Ou alors elle m'en veut parce que je n'explique pas assez ?
J'espère qu'Anise va me poser les bonnes questions. Celles qui m'éviteraient de cracher le morceau devant Sam, Teal'c et le toubib.
Et que je trouverai les bonnes réponses. Je suis sûr que Carter va m'aider. C'est bizarre qu'elle soit restée à côté de cette Tok'ra et qu'on n'ait pas essayé de la faire monter dans la salle d'observation. Elle a dû demander à Janet d'intervenir. Ou Anise n'a rien osé dire. Oui, c'est plutôt ça. Donc, ils n'ont plus peur que je devienne dangereux…
Ils auraient dû vendre des billets...
Arrête ça Jack.
Pense à Astor. Rappelle-toi comme elle était terrifiée. Souviens-toi qu'elle s'est supprimée devant tes yeux. Tu vas peut-être faire pareil.
Je sais. Je suis au pied du mur. Il va falloir le dire. Heureusement que Hammond est occupé avec Persus et le Président. De toute façon, avec ou sans témoins, qu'est-ce que ça change ? Carter va être obligée de faire la même chose et elle ne se le pardonnera jamais.
"Mais vous pouviez néanmoins vous sauver vous ?"
"Sans doute."
Pas terrible, j'ai l'impression d'être incapable de formuler une réponse cohérente de plus de cinq syllabes. Tu peux faire mieux Jack. Secoue-toi !
"Mon colonel !
Je sais, je sais !"
Sam a certainement compris ce qui faussait le test au moment où Janet allait l'endormir. Je reconnais que c'était lâche de ma part, mais lui avouer que je préférais qu'on me fasse bouillir la cervelle plutôt que de jouer à la belle au bois dormant était hors de question.
J'ai pourtant failli craquer quand elle m'a appelé dans le couloir. J'adore quand elle me regarde comme ça. Elle le fait souvent quand elle croit que je ne la vois pas. On n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. Sauf que je n'imaginais pas que je tenais autant à elle. Pas avant qu'on se retrouve coincés de chaque côté de ce champ de force.
Tu ferais mieux de te concentrer Jack. Elle fait salement la gueule, la mère Anise ! Carter aussi d'ailleurs…
Merde !
Et si Carter se trompe ?
"Que s'est-il passé ensuite ?"
"Allez-vous en mon colonel…
NON !"
Elle m'a supplié de la laisser. Je voyais les Jaffas au bout de ce foutu couloir. On les entendait depuis un petit bout de temps. Ca allait trop vite. Elle avait raison. Pas assez de temps. L'armée impliquait ce genre de décision. Je n'avais jamais laissé un de mes hommes derrière moi. Carter ne serait pas la première.
Blablabla…
Jack, tu n'es qu'un imbécile.
Comme si tu avais seulement pensé un centième de ce que tu viens de te raconter. Ce doit être ça que voulait m'expliquer Carter. Que je me mens à moi-même. Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi cette satanée machine s'en aperçoit ?
"Que ressentiez-vous ?"
"Comme si quelqu'un allait sans doute mourir."
Continue Jack ! Enfonce les portes ouvertes. Anise va laisser tomber.
Cette fois-ci, Carter fait vraiment la gueule. Pourtant c'est bien ce que j'ai ressenti à ce moment-là. Qu'on allait finir là, dans ce couloir, Carter inaccessible derrière le bouclier, moi de l'autre côté. Elle allait mourir devant mes yeux… et je ne pouvais pas le supporter.
"Mon colonel…"
Oui, Sam. Je sais ce que tu veux que je dise. J'ai tendu la main, mais il y avait ce foutu champ de force. Je les ai maudits tous, les Goa'Ulds, les Tok'ras, Anise. Seulement je ne pensais pas à Anise et ses petits bracelets magiques à ce moment-là.
Non.
Je me demandais si j'aurais dû te parler de mes sentiments avant. Avant qu'il m'arrive quelque chose. Ou qu'il t'arrive quelque chose. Elle doit bien se douter, avec ce qui s'était passé avec le docteur Carter. Et puis le général O'Neill qui était fiancé dans cette réalité alternative dont parlait Daniel. Le pire, c'est pendant les briefings. Il y a des moments où je n'ose même pas la regarder tellement j'ai l'impression que ce que je ressens est inscrit sur ma figure.
Oh, mon dieu, qu'est-ce que je vais pouvoir dire Sam ? Aide-moi ! Tu sais que je ne suis très doué pour dire ces trucs-là. Non, en fait c'est l'autre Sam qui sait…
D'accord, j'ai compris. Cette saleté de machine ne changera pas de couleur. Tant pis. C'est toi qui me l'as demandé… je dois le faire. Il suffit de respirer un grand coup et de te regarder droit dans les yeux.
"Je suis resté parce que je préférais mourir plutôt que de perdre Carter."
Voilà. J'espère que c'est suffisant.
Non.
Elle baisse la tête. Elle ferme les yeux.
Anise s'impatiente.
Qu'est-ce qu'il faut que je dise ? Que je suis dingue de Carter ? Qu'elle me rend fou ? Que je ne peux pas imaginer vivre sans elle ?
Que je l'aime… ?
Cette histoire va faire le tour de la base. Le vieux colonel amoureux de son second ?
Ridicule.
Et alors ?
Pourtant, c'est bien ce qui s'est passé.
"Pourquoi ?"
J'en étais sûr ! Je ne vais jamais m'en sortir.
Réfléchis.
Tu peux peut-être le dire d'une autre façon.
"Parce que je tiens à elle…"
Je l'ai dit. Elle me regarde toujours.
"… beaucoup plus que je ne suis censé le faire."
Je t'aime Sam.
C'est fini ! Je ne dirais rien de plus ! Je ne pourrais plus jamais regarder Carter en face.
Elle me sourit. Elle a l'air soulagé... et triste.
Vite, que quelqu'un me détache.
Anise est d'accord, on dirait.
"Vous n'êtes pas un zatarc."
Tu parles Charles ! Bien sûr que non. Seulement j'aurais bien aimé que tu t'en aperçoives avant que je sois obligé de raconter ma vie. Ne laissez pas Carter s'approcher de moi ! C'est pas vrai ! Je ne veux pas qu'elle me touche. Pas maintenant. S'il vous plait !
Elle ne me dit rien. Toujours aussi efficace. Est-ce qu'elle est complètement insensible ? Est-ce qu'elle ressent la même chose que moi ? Sam, regarde-moi je t'en supplie ! J'ai fait ce que tu voulais non ?
"Refaites-moi le test."
Je vais en avoir le cœur net. Elles ne peuvent pas m'obliger à sortir pendant son interrogatoire à elle. Pas après ce que je viens de dire. Je suis colonel, pour l'amour du ciel !
Si elle me laisse attacher Sam, c'est que c'est gagné. Je vais pouvoir rester.
Où donc est passé Teal'c ? Je ne le vois plus là-haut. Pourvu qu'il n'y ait rien de grave avec le Président.
Janet ? Qu'est-ce que c'est que cet air angélique ? Toubib, si vous racontez quoi que ce soit !
Mon dieu, Carter m'a serré la main.
***
"Vous n'êtes pas non plus une zatarc."
Elle l'a dit !! Vous avez entendu ?
Carter l'a dit ! Et bien mieux que moi.
Voilà, je n'ai plus que ce truc à lui retirer. Mon dieu, comme elle sent bon… Je n'arrive pas à le croire. Alors finalement je ne me faisais pas des idées…
C'est génial !
Je vais l'inviter au restaurant. Qu'on arrête d'en parler. Qu'on passe à la suite. Je suis un homme d'action. J'ai besoin de concret. Vas-y. Il n'y aura jamais un meilleur moment.
"Carter ?"
Vas-y Jack…
"Mon colonel… Rien de tout cela ne doit sortir de cette pièce."
J'aurais dû savoir qu'elle dirait un truc comme ça…
C'est ce qu'est-ce qu'elle veut ? Qu'on en reste là ? Pas de moments de faiblesse, hein, Carter !? Elle va quitter cette pièce avec le sentiment qu'elle a agi pour le mieux et probablement courir sauver le monde et rejoindre Martouf.
"Nous sommes bien d'accord ?"
"Oui, mon colonel.
Qu'est-ce que je pouvais dire d'autre ?
***
Voilà.
C'est comme s'il ne s'était jamais rien passé.
Rien n'est sorti de la pièce. Rien.
Nous ne sommes pas allés dîner. Il n'y a pas eu d'aveu aux chandelles ni de baisers au clair de lune. Je sais, ce n'est plus de mon âge, mais une fois de temps en temps… c'est bon pour le moral. Désolé, je sais pas pourquoi je dis ça. Ca m'a foutu un coup. En attendant, pas la peine de programmer une petite soirée romantique. Je passerais pour quoi ? Je vois bien qu'elle est encore bouleversée.
Elle se comporte comme une zombie depuis qu'elle a… hum, depuis que Martouf est mort. Je ne sais même pas s'ils ont sauvé le symbiote, il faudra que je demande à Jacob, un de ses quatre.
En tout cas, elle assure sur le terrain. C'est vraiment un officier hors pair. On peut lui accorder ça. Elle a eu du mal au début parce qu'elle voulait prouver à la terre entière qu'elle était un vrai mec, mais on peut dire qu'elle a rattrapé le temps perdu à glander dans ces labos au MIT ou au Pentagone. Elle est étonnante.
Sinon elle ne serait pas Carter, non ?
Daniel a certainement eu vent de ce qui s'est passé. Il me regarde sans arrêt à la dérobée comme si j'allais sortir la transcription du test xanax de mes poches.
Teal'c a l'air plus satisfait que d'habitude, mais c'est peut-être seulement une impression. Avec Teal'c, c'est difficile de se faire une idée.
Quant à Janet, elle arbore CE sourire quand elle nous voit Carter et moi. Comme si passer tous ces examens n'était pas assez rébarbatif, et douloureux (vous pouvez rire, C'EST douloureux !), il faut que je continue à faire bonne figure en dépit de son attitude. Je trouve qu'elle ne se comporte pas comme une professionnel avec moi. Je pense qu'elle ne s'est pas rendu compte à quel point c'est difficile pour moi.
Sam m'aime.
Je l'aime.
Et nous marchons côte à côte comme des étrangers.
***
2. Ce que je ressens…
Qu'est-ce que c'est que ça ? Encore un rapport sur le minéral miracle de P2Z-453 ? Combien de fois est-ce que je suis supposée recommencer cette analyse ?
J'en ai plus qu'assez de toute cette paperasserie.
Il faut que je me lave les cheveux, heureusement qu'il n'y a pas de miroir au labo !
En plus Jack… le colonel ne vient même plus me voir. En mission, il est comme d'habitude, un peu plus réservé, mais dès que nous revenons à la base…
Il devrait pourtant comprendre ! Il sait que je l'… que je tiens à lui. Hammond est bien bon de ne pas démanteler notre équipe.
C'est lui !
"Entrez !"
Non…
"Bonjour Daniel ! Alors, remis de votre chute ?"
Le colonel est peut-être vraiment fâché ? Et si j'en parlais à Daniel ?
Non. Probablement Pas.
Souris Sam.
Souris… Tout va bien.
"Merci Sam. Je vais parfaitement bien. Janet m'autorise à repartir en mission. J'ai hâte de rencontrer ce Malikaï dont SG-15 nous a parlé. J'ai bien cru que Janet ne me donnerait jamais son feu vert !"
"Bien"
"*En fait, je suis passé vous apporter quelque chose. C'est une compilation que j'ai trouvé sur e-bay. Je vous ai fait une copie. J'ai remarqué que… heu… vous êtes souvent toute seule au labo depuis quelques semaines."
"Oh, c'est gentil Daniel ! Vous pouvez le mettre dans le lecteur, si je lâche ça maintenant, j'en ai pour trois heures de plus à rester enfermée ici."
"Ca ne vous gêne pas d'habitude…"
"En ce moment je préférerai être sur le terrain, ne plus traverser la salle d'embarquement dix fois par jour et… Excusez-moi, Daniel. Ca passera…"
"Non, ça sera moins douloureux avec le temps, c'est tout."
"Merci Daniel."
"Je vous laisse Sam, j'ai promis d'aider Teal'c."
"Teal'c ?"
"Pour son cours de civilisation américaine."
"C'est comme ça que vous appelez vous coller devant la télé et regarder MacGyver et General Hospital ?"
"Chut !!"
Heureusement que j'ai Daniel. Il est trop mignon. Je comprends que toutes les filles de la base aient envie de le prendre en pension et de lui préparer à goûter !
Bon, reviens sur terre, Sam. Daniel a autre chose à faire que rester là à te tenir la main.
Tiens c'est Phil Collins ! J'avais oublié cette chanson…
Ce que je ressens, c'est sûrement de l'amour
Tous les jours, je reste là et j'attends,
Au cas où tu m'appellerais
Je n'en peux plus d'attendre
Je n'aurais jamais cru que le temps passerait si lentement
Daniel l'a fait exprès. C'est pas possible ! Je le déteste !
Est-ce qu'il veut me dire que je devrais faire le premier pas ? Qu'est-ce que je raconte ! Je suis toujours major de l'armée américaine. Jack… le colonel O'Neill est toujours mon supérieur. Quel premier pas !?
Pourquoi cette roche ne réagit-elle pas à…
***
Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Un cd? Avec un mot de… Daniel ! Un de plus. S'il croit que j'ai du temps à perdre avec ses chinoiseries ! Je ne sais plus où les mettre ses trucs ! Quelle manie il a de tout archiver sur cd ! Depuis que j'ai perdu son disque dur portable il doit se méfier.
Mais s'il y a bien quelqu'un qui sait que je ne lis pas vraiment les dossiers, c'est bien Daniel ! C'est quoi ce mot ?
Hé !! Mais c'est de la musique ! Aa ah ah, ça change tout !
Je vais écouter ça dans la voiture. Les rapports, ça suffit pour aujourd'hui ! Hammond finira bien par me lâcher. Ce n'est pas comme si mes états de service ne parlaient pas pour moi. Enfin, j'espère.
Bon, qu'est-ce que je fais… 19 heures 15. Je lui propose d'aller manger un morceau ? Elle est encore au labo à cette heure-ci.
Non. Mauvais plan.
Ca ne doit pas sortir de la pièce, c'est elle qui l'a dit.
Va te chercher une pizza, passe prendre des vidéos et oublie Carter… téléphone à Maggie. Elle sera ravie.
Bof.
Mauvais plan.
Tiens c'est Phil Collins !! Daniel n'était sûrement pas né quand cette chanson est sortie ! Je me rappelle qu'on avait acheté le vinyl avec Sara. Il y avait cette photo de Collins sur la pochette, un agrandissement en noir et blanc.
Mon dieu, ça fait des lustres.
Ce que je ressens, c'est sûrement de l'amour
Tous les jours, je reste là et j'attends,
Au cas où tu m'appellerais
Je n'en peux plus d'attendre
Je n'aurais jamais cru que le temps passerait si lentement
Je ne me rappelais plus des paroles ! Aïe, aïe, aïe, c'est gratiné.
Je pensais que je ne trouverais plus jamais le bonheur
Mais je vois bien que c'est toi que j'attendais
Tous les jours un peu plus
Je sais ce que tu penses
Ne me dis pas qu'on te l'a déjà dit
Je le sais
Mais je sais ce que je ressens au fond de mon cœur
Tu sais, je ne vais pas laisser tomber
Car je crois que…
Ce que je ressens, c'est sûrement de l'amour
Les mots ne sont que des mots
Je ne sais pas comment expliquer
Ce que tu me fais
Tu es exactement telle que je l'espérais.
Ce que je ressens, c'est sûrement de l'amour
Et si je faisais écouter ça à Carter ? Je n'aurais rien à dire, ce bon vieux Phil le ferait pour moi !
T'es débile Jack. Elle sait déjà ce que tu ressens. Ca ne va rien changer… Tiens, je vais m'arrêter chez le chinois plutôt….
***
3. L'arrangement
"Mon colonel?" dit Sam en s'avançant vers le colonel les yeux fixés sur son lecteur.
"Carter?"
"J'ai terminé monsieur," sourit-elle.
"Bon. Alors on y va !! Daniel? Daniel? Il est temps de partir!" souffla Jack dans son walkie.
"Daniel Jackson ne semble pas vous entendre O'Neill. Désirez-vous que j'aille le chercher?"
"Nous y allons ensemble Teal'c. Cette tempête magnétique ne me dit rien qui vaille et Daniel a probablement encore perdu le sens des réalités. Carter, allez voir si Malikaï sait où il est."
"Mon colonel !" aboya Carter en s'élançant les deux hommes sur ses talons.
"Hé Carter, attendez !! Regardez Malikaï ! Qu'est-ce qu'il fait ?"
"Je ne sais pas mon colonel !"
"Ce n'est pas vous la scientifique ? Teal'c, trouvez-moi Daniel !"
Le jaffa inclina la tête et accéléra la cadence.
A quelques mètres des deux militaires, l'archéologue alien s'agitait devant l'énorme console en pierre. Les blocs se mirent à monter et à descendre, tandis qu'il appuyait sur certains avec énergie. La tempête s'intensifiait. Deux arcs électriques allèrent toucher la porte des étoiles. "Malikaï, arrêtez ! " hurla Jack. L'homme ne se retourna même pas. "Carter !! Avec moi ! Empêchez-le !"
Un éclair blanc les frappa au moment où Teal'c découvrait le corps inanimé de Daniel Jackson, dissimulé derrière d'énormes colonnes.
"… en tout cas c'est ce que je pense," conclut Daniel. "Et vous ? Qu'est-ce que vous en pensez ?"
Jack sursauta. Il regarda autour de lui, reposa sa cuillère dans son bol de céréales et haussa les sourcils.
Teal'c, surpris par son silence se risqua à pencher la tête. "Tout va bien O'Neill ?"
"Je… je ne sais pas… est-ce qu'on n'était pas… ailleurs ?"
"Que voulez-vous dire O'Neill ? Nous sommes au mess depuis une vingtaine de minutes. Désirez-vous davantage de café ?"
"Jack, si c'est juste que vous ne voulez pas me répondre," insista Daniel, "je comprends. Je me doute que vous ne partagez pas mon opinion."
Jack dévisagea l'archéologue sans lui répondre et se tourna vers Teal'c.
"Teal'c ? Je ne prends pas de café le matin. Vous êtes sûrs que nous étions ici ?"
"Mon colonel ? Est-ce que vous avez une impression de déjà vu ?" les interrompit Sam.
"Carter ! Vous aussi ?"
"Oui mon colonel !"
"Ouf, je préfère ça. Je croyais que je devenais dingue."
"Jack, vous évitez de me répondre !" s'énerva Daniel. "Sam, je ne m'attendais pas à ce que vous souteniez Jack sur ce terrain. C'est un point d'éthique important !"
"Quelle question Daniel ? Carter, j'espère que vous allez trouver une réponse…"
"Tout de suite mon colonel !"
"Mais Jack, je n'ai rien demandé à Sam !" s'exclama Daniel.
"Laissez tomber Daniel," jeta Jack en se levant. Il quitta le mess avec Carter sous le regard perplexe de l'archéologue et du Jaffa.
Hammond commençait sérieusement à s'impatienter. Si O'Neill arrivait souvent avec un retard conséquent et sans aucune préparation aux briefings, c'était loin d'être le cas du major Carter. Il regarda sa montre pour la énième fois et souffla bruyamment.
Teal'c se contentait de fixer un point invisible devant lui pendant que Jackson évitait soigneusement de croiser son regard.
Ces deux –là savaient manifestement quelque chose et essayait de le lui cacher.
Il se racla la gorge et interpella Daniel.
"Docteur Jackson ? Savez-vous pourquoi le colonel et le major Carter ne sont pas avec nous ce matin ?"
"Oui. Heu… je veux dire non, enfin j'ai une idée mais je n'en suis pas certain."
"Verriez-vous un inconvénient à m'en faire part docteur ?"
"Ce que veux dire Daniel Jackson, c'est que O'Neill et le major Carter nous ont quittés précipitamment alors que nous nous restaurions au mess. En dépit de mes recherches, je n'ai pu retrouver O'Neill," conclut le Jaffa en inclinant la tête.
"Et Sam n'est pas au labo…" ajouta Daniel d'un air piteux.
"Ils ont dit quelque chose de particulier?"
"Non général, rien qui puisse expliquer leur absence," continua Daniel. "Jack a juste mentionné le fait qu'il était ailleurs" grimaça l'archéologue, "et Sam a remarqué qu'elle avait une impression de déjà vu."
"C'est absolument correct Daniel Jackson."
"Ailleurs ?" Hammond s'agita dans son fauteuil. "Bien, nous allons commencer ce briefing sans eux. Docteur Jackson vous les mettrez au courant."
"Ce sera inutile mon général," l'interrompit Jack qui entrait. "Carter et moi avons des choses à vous dire. Enfin… Surtout Carter."
"Vous comprendrez major Carter, que cela paraît difficile à croire ?"
"Mon général, excusez-moi, mais c'est Carter qui vient de vous affirmer que nous sommes en train de revivre cette journée pour la deuxième fois. Ce n'est pas comme si c'était moi qui délirait après avoir reçu un coup de zat !" s'exclama O'Neill.
"C'est vrai," concéda Hammond, "mais dans ce cas, comment expliquez-vous que ni Teal'c ni le docteur Jackson n'aient la même impression ?"
"Pas de problème mon général," commença O'Neill. "C'est très simple. Quand nous nous sommes approchés de Malikaï, heu… Carter ? Vous… vous voulez bien, s'il vous plait ?"
"Ce n'est pas une impression mon général. Je suis pratiquement sûre que les effets de la tempête magnétique ont été décuplés quand les flux se sont connectés à la porte des étoiles. Le colonel et moi avons dû être touchés directement. Teal'c était agenouillé aux côtés de Daniel. Nous étions debout. Je ne sais pas mon général., ce n'est que des conjectures."
"Bien, en attendant confirmation de votre théorie, le colonel et vous-même êtes consignés à la base. Le docteur Jackson ira rencontrer l'archéologue Malikaï avec SG-15…
"Mais général ! Nous venons de rencontrer Malikaï !"
"… et Teal'c dès que le docteur Fraiser aura établi que vous n'avez pas été contaminé sur P4X-639. Je vous demanderais de bien vouloir vous rendre à l'infirmerie !"
" Qu'est-ce que Fraiser pourrait bien me trouver ? S'il vous plait ?! Je viens juste d'avoir un bilan complet !" s'insurgea Jack.
"Major, emmenez le colonel à l'infirmerie et tenez-moi informé."
"Mon général, sauf votre respect, je pense que le colonel a raison," dit Carter à la grande surprise des quatre hommes. "Je doute que nous hallucinions ou que nous soyons sous l'emprise d'une quelconque technologie alien, si l'on excepte le mécanisme qu'actionnait Malikaï. La masse d'énergie coronale…"
"Major Carter, vous avez vos ordres ! Rompez !" s'écria le général.
"Mon général ? Encore un mot, si vous le permettez," demanda Jack en agitant les mains.
"Je ne le permets pas !" dit Hammond d'un ton péremptoire.
"Général, je crois que vous devriez l'écouter," risqua Daniel, le corps penché en avant sur ses dossiers. Il remonta ses lunettes d'un geste machinal et laissa son regard dériver vers ses deux amis. "Plus nous en saurons…"
"Docteur Jackson ! Ne me dites pas que vous accordez un crédit quelconque à ce que vient de dire le colonel !"
"Non mon général. Pas à Jack. Mais à Sam, oui," expliqua Daniel en haussant les épaules.
Jack se retourna et leva les yeux au ciel. "Je sais ce qui peut vous convaincre. Dans moins de deux minutes, SG-12 va passer la porte des étoiles."
"SG-12 ne doit pas rentrer de mission avant 24 heures Jack, allez donc à l'infirmerie vous reposer. Nous reparlerons de cela demain."
Jack porta sa montre à l'oreille et grimaça en se rendant compte qu'il ne pouvait pas entendre le mouvement du balancier. "Désolé, ma montre… Est-ce que quelqu'un peut me donner l'heure ?"
"Jack ! N'insistez pas ou j'appelle les gardes"
Sam ouvrit la porte et prit le colonel par le bras en lui murmurant quelque chose à l'oreille. Il acquiesça. "A plus tard, mon général" lança Jack à la cantonade et il claqua la porte derrière lui.
Le soupir de Hammond fut couvert par le vacarme causé par la formation d'un vortex. Hammond se précipita en courant vers la salle de contrôle un niveau plus bas et tomba nez à nez avec le colonel O'Neill.
"Mon général, SG-12," dit ce dernier d'un ton narquois en désignant triomphalement le stargate de la main.
"Le sergent Stiles sera blessé à la cheville," ajouta Carter.
"Mon général, c'est le code de SG-12," lança l'opérateur d'une voix mal assurée.
"Ouvrez l'iris !" répliqua Hammond en dévisageant ses deux officiers. Les événements semblaient donner raison à Carter – et à O'Neill. Il fronça les sourcils et s'absorba dans la contemplation du champ gravitationnel.
***
.
Jack leva les yeux et le fil de son yo-yo s'emmêla entre ses doigts. Il grimaça. "C'est ouvert !! Entrez qui que vous soyez ! Carter ! Vous ne savez pas faire de figures par hasard ? Ca fait des semaines que j'essaie, mais je n'arrive pas à me rappeler. Pourtant j'étais drôlement fort quand j'étais petit."
Sam hésita sur le seuil. Elle jeta un regard troublé dans le couloir et s'avança gauchement dans la pièce en souriant à moitié. Jack faisait comme si ces dernières semaines n'avaient jamais existé, comme s'il était encore l'ami qui venait perturber ses expériences à longueur de journée, qui lui racontait des blagues et la faisait rire.
Sauf que ce Jack-là avait disparu le jour où Anise l'avait obligée… à parler.
"Quelque chose ne va pas Carter ?" finit par s'inquiéter Jack devant son mutisme. "Vous devriez vous asseoir. Vous êtes toute pâle… Ne me dites pas que Janet vous a trouvé un truc ?!"
"Non, c'est que…"
"Au nom du ciel Carter, crachez le morceau !"
"J'ai pensé qu'il valait mieux que je vienne vous parler. Comme vous ne passez plus au labo… "
Le colonel baissa la tête et enroula le fil en serrant les lèvres.
"… il faut que je sache si nous faisons l'expérience de la même chose."
"D'après ce que je vous ai entendu expliquer au briefing, oui. Je suis persuadé que nous vivons la même chose. Ne vous inquiétez pas Carter. Dès que le toubib aura trouvé l'antidote, Daniel pourra aller voir ce Malikaï et lui demander de nous aider. Il a dû déclencher je ne sais quel…. truc," dit-il en agitant les mains, "et il ne s'en est pas rendu compte de ce qui nous arrivait. Vous ne croyez pas ?"
"Non."
"Non ?"
"Non. Vous oubliez qu'il avait étourdi Daniel."
"Ca a été établi ? Je n'en ai pas discuté avec Daniel…"
" Mon colonel, Daniel ne peut pas se souvenir d'avoir été assommé puisque pour lui nous n'avons jamais quitté la base pour aller voir Malikaï."
"Aaah… Bien sûr, je le savais," dit Jack en posant son yo-yo, un pli vertical au milieu du front. "Alors, nous avons un problème. Si Daniel retourne là-bas, ce … machin-kaï risque de refaire la même chose. Qu'est-ce que vous proposez Carter ?"
"Pas grand chose mon colonel. Tant que Janet n'aura pas terminé les analyses, nous devons attendre."
"Oui. Bien sûr," dit Jack en reprenant son yo-yo. "Si ça se trouve, ça va s'arrêter tout seul," ajouta-t-il avec philosophie. "Il suffit peut-être d'attendre."
"Oui. Attendre."
"Profitez-en pour finir ce livre," dit-il d'un ton badin. "Vous savez, celui que vous aviez commencé avant que nous allions détruire le vaisseau d'Apophis."
"Janet vous en a parlé ?"
"Oui, elle s'inquiétait pour vous, Carter. Ce n'est pas tous les jours que l'on voit sa meilleure amie écrire 2300 pages en un après-midi. Si vous voulez le savoir, je crois que je vais en profiter pour finir de rédiger ces rapports en retard."
"Ca ne servira à rien mon colonel."
"On voit bien que vous n'avez pas Hammond sur le dos."
"Ce n'est pas ce que je veux dire mon colonel. Si nous sommes prisonniers du temps, demain tout ce que vous avez écrit aujourd'hui aura disparu."
"Vous êtes sûre ?"
"Oui mon colonel."
"Oh…." Jack fit pivoter sa chaise vers les dossiers empilés sur son bureau. "Alors, je vais peut-être attendre demain. Histoire d'être vraiment certain. Autre chose Carter ?"
Elle se leva précipitamment. "Non, mon colonel."
"Très bien. Alors fermez la porte en sortant Carter."
Il entendit la porte se fermer doucement et le bruit de ses pas décroître dans le corridor. Bon sang. Qu'est-ce qui lui avait pris de dire ça ?! La sonnerie du téléphone l'empêcha de s'apitoyer sur son sort. Le sergent Siler le prévenait que le stargate ne fonctionnait plus. Ils espéraient quoi ? Qu'il allait donner un coup de pied dedans et le faire repartir !
Furieux, il lança son yo-yo de toutes ses forces et il éclata contre la porte.
***
"Je suis désolée mon général, mais je ne comprends pas. La porte devrait s'ouvrir. Il n'y a rien de notre côté qui dénote un disfonctionnement. Espérons que les équipes pourront établir un vortex vers la Terre. Il est clair que nous ne pouvons pas le faire de notre côté," expliqua Sam avec lassitude.
"Major, essayez encore. Il est hors de question que nous perdions le contrôle de la porte !" aboya Hammond. "J'ai cinq équipes coincées là-bas" dit-il en désignant le vide. Il entrevit le colonel qui s'approchait de lui comme un taureau furieux et le visage épuisé du major. O'Neill allait encore prendre la défense de son second.
Puis la porte fut entourée d'un halo bleuté que zébraient des éclairs et…
"… en tout cas c'est ce que je pense," conclut Daniel. "Et vous ? Qu'est-ce que vous en pensez ?"
"Oh, oh," dit Jack en laissant tomber sa cuillère dans ses céréales.
Teal'c regarda les fruit loops rebondir sur la table et sur son pantalon, arqua un sourcil et se tourna vers Jack d'un air interrogateur. "Un problème O'Neill ?"
"Oui, il y a un problème Teal'c," répondit Carter. "Mon colonel, nous devons tout de suite aller prévenir le général."
"Hé Sam, je disais ça comme ça !" s'affola Daniel. "Je ne compte pas mettre ces idées en pratique."
"Daniel, ce n'est pas le moment," l'arrêta Jack en bondissant derrière Carter. "Finissez vos pancakes ! Et prenez tout votre temps."
"Colonel O'Neill, major Carter, vous vous rendez compte qu'il m'est difficile de vous croire. Vous n'avez jamais mis les pieds sur P4X-639. Dans moins d'une heure nous avons ce briefing et si j'en crois vos notes major, vous avez l'intention d'installer un observatoire sur cette planète."
"C'est déjà fait," l'interrompit Jack.
"Colonel, vous frisez l'insubordination !"
"Le colonel O'Neill a cependant raison mon général. C'est la deuxième fois que nous revivons cette journée."
"Vous avez en tout cas juste le temps de vous rendre à l'infirmerie pour effectuer un check up. Je veux bien admettre que le major Carter souffre de surmenage, mais vous Jack, cela me semble impossible. Je dois donc en conclure que vous avez été infecté par une quelconque bactérie alien."
"Mon général ! Non !" s'exclama Jack avec véhémence.
"Informez Teal'c et le docteur Jackson que je leur demande de vous accompagner. SG-1 est consigné à la base tant que je n'en aurai pas le cœur net. Le briefing est repoussé sine die."
Jack ouvrit la bouche pour protester mais Carter lui posa la main sur le bras et fit un signe de dénégation. Il ferma la bouche et s'assura qu'il avait bien compris. "Mon général, nous y allons immédiatement !"
Ils marchèrent un moment en silence.
"Carter, qu'est-ce qui se passe ? Je me souviens que nous étions sur P… peu importe. Au plus fort de la tempête magnétique, nous nous sommes retrouvés au mess… Je ne saisis pas."
"Moi non plus mon colonel. J'ai besoin de plus de temps pour trouver une réponse."
"Non, je veux dire… pourquoi au mess !?" insista Jack.
Sam sourit et se tourna vers lui. "Mon colonel, allons chercher Daniel et Teal'c. Nous en reparlerons tout à l'heure."
"Très bien ! Très bien ! Parce que c'est bizarre non ? Vous ne croyez pas ? Remarquez, je commençais à avoir un petit creux…"
Le major général Hammond posa le rapport du docteur Fraiser sur son bureau et la regarda droit dans les yeux.
"Vous voulez me dire que vos analyses sont revenues avec des résultats normaux ?"
"Si l'on excepte les tendances du colonel à friser les taux de cholestérol un peu limite, oui, les analyses sont normales. Pas non plus de trace de nanites ou de puce implantée à leur insu. Rien en tout cas que je puisse déceler."
"Je devrais donc me faire à l'idée que les élucubrations du colonel O'Neill et de son second ne sont pas des élucubrations ?"
"En effet, monsieur."
"Je vous remercie docteur."
"Mon général ? Si vous me permettez ?"
"Faites donc."
"Je voudrais vous faire part de quelque chose. D'après ce que m'a dit Sam," elle rougit, " le major Carter, la journée ne se répète pas entièrement. Je veux dire le cycle n'est pas de 24 heures, mais de 13 heures."
"Et ?"
"Et bien, si nous sommes vraiment coincés dans cette boucle temporelle, cela voudrait dire que nous n'allons pas dormir tant que les techniciens n'ont pas trouvé de solution. Et pourtant, nous en sommes à la sixième boucle si j'en crois Jack et je ne ressens aucune fatigue…"
"Je vois," répondit le général qui ne voyait en réalité pas grand chose. "Tenez-moi informé de vos progrès docteur."
"Mon colonel !! Je vous ai cherché partout !! Est-ce que vous ne deviez pas aider Daniel pendant que je refaisais mes calculs une dernière fois ?"
"Sûrement," dit Jack sans quitter des yeux l'écran de sa game boy. "Seulement, je n'en ai pas envie."
"Mais mon colonel ! C'est important, sinon, nous allons rester coincés dans cette boucle temporelle pendant…"
"… le temps qu'il faudra, Carter. J'en ai plus qu'assez de l'accusatif et de l'irréel du futur. Ce que je fais pour l'instant est beaucoup plus important."
"Je peux vous demander ce qui est plus important que sauver le Terre ?"
"Battre mon record à F-zéro X, Carter," répondit Jack d'une voix sourde. "Vous voyez !! Vous m'avez fait rater !" s'exclama-t-il en posant la console sur son bureau. "Carter, j'étais à deux doigts de battre le record mondial !!"
"Je…"
Il l'arrêta en agitant la main devant son visage et bondit hors de son fauteuil. "Je vous emmène manger quelque chose Carter !"
"Je n'ai pas faim mon colonel."
"Moi si ! A chaque fois que nous sommes en train de déjeuner nous recommençons une nouvelle boucle et ça me coupe l'appétit. C'est un ordre Carter. Dites-moi où vous voulez aller et c'est comme si on y était !"
Jack poussa la porte du diner et s'extasia devant le décor kitschissime et les effluves de friture. "Carter, je me sens revivre ! Tout le savoir-faire américain dans un lieu aussi petit, c'est un pur moment de plaisir. Vous voulez vous asseoir où ?"
"Vous ne devriez pas conduire aussi vite mon colonel," le confronta Sam.
"Quelle importance ? Si je me tue, demain je serais à nouveau en vie. Je peux faire tout ce que je veux Carter ! Et vous aussi ! Vous n'y aviez pas pensé ? Si sûrement, après tout c'est vous le génie…"
"En fait, si, j'y ai pensé mon colonel. Techniquement vous avez raison. Seulement…" elle hésita et lui lança un regard troublé. "Moi je le saurai… je veux dire si je me noie, si je me jette d'une falaise, si je triche au loto, je le saurai, je saurai que je l'ai fait, même si personne ne peut le savoir que moi, et… et je… je ne peux pas mon colonel."
Il éclata de rire devant cet aveu. "C'est pas grave Carter ! Moi je m'amuse comme un petit fou ! Allez, on commande !"
Sam sirotait son café à petites gorgées, les yeux fixés sur le colonel qui absorbait doughnuts après gaufres, milk-shakes après tartes au myrtille. Il arrosa de sirop d'érable une pile de pancakes et les prit à deux mains en mordant dedans comme dans un sandwich. Le sirop d'érable dégoulina le long de ses bras et Sam faillit s'étrangler avec son café.
"Mon colonel, vous avez encore faim ?" se risqua-t-elle à demander d'une toute petite voix.
"Non. Ca va mieux ! " s'exclama Jack en posant les mains sur son estomac. Il lui fit un sourire désarmant. "Si le toubib voyait ce que je mange dans une journée, elle me clouerait sur le premier lit venu avec des perfs de toutes les couleurs pour me sevrer de tout le sucre et de toutes les graisses que j'absorbe depuis que toute cette histoire a commencé !" soupira-t-il en se penchant vers elle avec des mines de conspirateur. "Moi l'inaction, ça me donne faim," s'excusa-t-il.
"Vous n'avez pas peur de friser les seuils limite de cholestérol et de glycémie mon colonel ?"
"Carter, détendez-vous donc ! On est en train de parler de bouffe, pour l'amour du ciel ! Depuis combien de temps on est coincé maintenant ? Trois semaines ?" il grimaça en la voyant baisser la tête. "Quatre ?!"
"Presque six semaines, mon colonel."
"Six semaines !??? Et vous n'avez toujours pas trouvé de solutions ?" Il se prit la tête dans les mains. "Six semaines ? Pourquoi est-ce que vous ne m'avez rien dit Carter ? C'est insensé ! Je ne pensais pas que ça faisait si longtemps. Pas étonnant que je sois en train de devenir boulimique. Si j'étais à la place de Daniel, il faudrait un palan pour me sortir du SGC. Bon. Il est plus que temps de prendre les choses au sérieux Carter !" Devant l'air contrit de son second, il se calma instantanément. "Pour commencer, vous allez m'appeler Jack. Ensuite, nous allons nous occuper un peu de nous deux."
"De nous deux ?"
"Oui je sais que nous avons dit que rien ne devait sortir de la pièce, je sais tout ça." Il lui fit signe de ne pas l'interrompre. "Je mentirais si je disais que je n'ai pas regretté que nous ayons pris cette décision. Mais, j'aurais dû me douter que vous n'alliez pas vous précipiter avec moi dans le premier lit venu," plaisanta-t-il, "même après ce que j'avais… ce que nous venions de dire."
"Jack, s'il vous plaît."
"Laissez-moi finir, Sam. Nous avons l'opportunité d'essayer. De nous rendre compte si les choses peuvent coller entre nous. Après tout, je pourrais changer d'avis à votre sujet." Il sourit tristement et baissa les yeux. "Qu'est-ce que vous en pensez ?" Son regard accrocha le sien et il la sentit tressaillir quand il posa sa main sur la sienne.
"Il faut que je réfléchisse mon.. Jack."
"Pas de problème !" s'exclama-t-il d'un ton plus enjoué que nécessaire. "Je vais régler la note. Vous m'attendez à la voiture ?"
Sam le regarda se lever et lui tourner le dos pour aller à la caisse. Qu'ils soient coincés dans cette boucle temporelle ne changeait rien à leur situation. Il pouvait bien essayer de prendre les choses à la légère, tout était toujours pareil. Il était son supérieur et elle restait son second. Boucle ou pas boucle.
Essayer. Essayer quoi ?
Même si les autres ne se souvenaient de rien, eux ils se souviendraient.
Jamais elle ne pourrait le regarder en face en mission après avoir eu une relation autre que celle de deux collègues de travail. Il devait bien savoir que c'était la raison pour laquelle elle refusait obstinément d'aller pêcher avec lui. Elle avait totalement confiance en lui. Il garderait ses distances. Elle n'était pas aussi sûre de pouvoir les garder. Se retrouver seule avec lui dans cet innocent diner, c'était le plus loin qu'elle était décidée à aller.
Sans parler de la confiance que leur accordait le général Hammond. Il n'avait pas démantelé leur équipe après avoir écouté les bandes de la séance avec Anise. Il pensait qu'ils géreraient cette 'histoire' en adultes responsables.
Comment Jack pouvait-il lui proposer une chose pareille ?
Elle ouvrit la portière de la camionnette du colonel violemment et un passant se retourna sur elle. Querelle d'amoureux, pensa-t-il en haussant les épaules en la voyant claquer la portière derrière elle avec encore plus d'énergie qu'elle en avait mis à l'ouvrir. Joli brin de fille. L'homme ralentit en se retourna pour l'observer. Il la vit se pencher en avant, sans doute pour mettre en marche l'autoradio. Il entra de plein fouet dans un militaire entre deux âges, très grand, qui l'attrapa par les épaules pour l'empêcher de tomber. Le militaire lui fit un large sourire. Il bredouilla des excuses et se dégagea. Alors c'était ce type qui mettait cette beauté dans un état pareil ? S'il n'en veut pas, je suis preneur. Il jeta un dernier regard à la fille et continua son chemin.
Sam alluma l'autoradio mais le lecteur de cd se mit en marche. Elle s'installa de son mieux. Et ferma les yeux.
Encore cette chanson ! Daniel avait donné un exemplaire à O'Neill.
C'est sûrement de l'amour, ce que je ressens,
C'est sûrement de l'amour
Oh, c'est sûrement de l'amour, ce que je ressens
C'est sûrement de l'amour
Mon dieu, c'est bien le moment, qu'est-ce qui m'a pris de vouloir écouter la radio?
Tous les jours, je reste là et j'attends,
Au cas où tu m'appellerais
Je n'en peux plus d'attendre
Je n'aurais jamais cru que le temps passerait si lentement
Tu te plaignais qu'il ne venait plus te voir, qu'il ne te parlait plus ? Tu as entendu ce qu'il vient de te dire ? Décide-toi Sam. Il a raison.
Faire un essai.
Sans conséquences.
Après tout, pourquoi pas ?
Et puis j'en ai tellement envie…
Jack monta dans la camionnette et interrompit le cours de ses pensées. Elle ouvrit les yeux et se retourna machinalement vers lui. Il mit le contact et passa la marche arrière sans rien dire.
Je pensais que je ne trouverais plus jamais le bonheur
Mais je vois bien que c'est toi que j'attendais
Tous les jours un peu plus
Je sais ce que tu penses
Ne me dis pas qu'on te l'a déjà dit
Je le sais
Mais je sais ce que je ressens au fond de mon cœur
Tu sais, je ne vais pas laisser tomber
Car je crois que…
Ce que je ressens, ça doit être de l'amour
"J'ai cru que je ne pourrais plus jamais ressentir ce que je ressens pour vous après avoir perdu Charlie et Sara. Si vous voulez attendre encore Sam, je suis d'accord. Je suis désolé d'avoir parlé de cela à l'instant. Vous me pardonnez ?"
Manifestement, il écoutait lui aussi Phil Collins. Il quitta la route des yeux pour la regarder. Elle réfléchissait. Il le voyait rien qu'à ce petit pli sur le nez et cette fossette sur la joue.
Les mots ne sont que des mots
Je ne sais pas comment expliquer
Ce que tu me fais
Tu es exactement telle que je l'espérais.
Ce que je ressens, ça doit être de l'amour
"Je suis d'accord Jack," dit-elle en arrêtant le lecteur. "Faisons un essai."
Il appuya sur le frein de toutes ses forces et la camionnette fit une embardée quand il se rangea sur le bas-côté.
"Jack !"
"Vous n'avez pas dit que vous étiez d'accord ?"
"Si mais…"
"Vous n'imaginez pas que je vais attendre une minute de plus ?"
"… en tout cas c'est ce que je pense," conclut Daniel. "Et vous ? Qu'est-ce que vous en pensez ?"
"Si nous reprenions où nous en étions avant d'être interrompus Carter ?"
"Exactement ce que j'allais dire," répondit Sam. "Vous venez ? Mes quartiers ou les vôtres ?"
"Excusez-moi," demanda Daniel. "De quoi parlez-vous ?"
"Tenez Daniel. Allez-y," dit Jack en lui lançant un quarter. "Je prends pile. Et vous Carter ?"
Sam s'étouffa sur son toast. "Moi aussi mon colonel."
"Allons-y major, le devoir nous appelle !"
"… en tout cas c'est ce que je pense," conclut Daniel. "Et vous ? Qu'est-ce que vous en pensez ?"
"Rien du tout Daniel. Je ne sais même pas de quoi vous venez de parler."
"Etes-vous souffrant O'Neill ?"
"Aaaaabsolument pas Teal'c, je ne me suis jamais senti aussi bien. D'ailleurs à ce propos, major, que pensez-vous d'un pique-nique après le briefing de 08:00 heures ?"
"O'Neill ne devons-nous pas nous rendre sur P4X-639 ?"
"Nous y sommes déjà allés Teal'c. Je vous assure que ça ne vaut pas le déplacement."
"Je ne le crois pas O'Neill."
"Mais Jack il faut que je rencontre cet archéologue, heu… Malissaï."
"Malikaï, Daniel, pas Malissaï. Vous l'avez rencontré Daniel. Je vous jure que vous n'avez pas tellement aimé !"
"Je ne l'ai pas rencontré Jack. Nous ne sommes jamais allés sur P4X-639 ! Vous dites ça pour éviter de me répondre ! C'est ça hein ?"
"Non."
"Si !"
"Bon," O'Neill fit signe qu'il abandonnait et haussa les épaules, "vous venez Carter, autant se débarrasser de ce briefing le plus rapidement possible. Je passe prendre George."
Sam acquiesça.
"Jack ?" s'inquiéta Daniel.
"Daniel ? Tout baigne, nous reprendrons notre discussion plus tard. Je vous conseille d'emporter vos pancakes avec vous si vous ne voulez pas rater le briefing."
"Désirez-vous de l'aide Daniel Jackson ?" proposa aimablement le Jaffa.
"… en tout cas c'est ce que je pense," conclut Daniel. "Et vous ? Qu'est-ce que vous en pensez ?"
"Daniel ? Est-ce que vous acceptez d'être mon témoin ?"
"Bien sûr," répondit Daniel en se coupant un morceau de pancake. "Votre témoin ?!"
"Mon témoin."
"Vous… vous allez… vous allez vous marier, Jack ?"
"Est-ce que le major Carter n'aurait pas dû être informée, O'Neill ?"
"Elle l'a été Teal'c," dit Jack en déposant un baiser sur la main de Sam. " Tu demanderas à Janet si elle est d'accord ma chérie ?"
"Ma chérie ?" s'étouffa Daniel.
"Je pense que O'Neill a décidé d'épouser le major Carter, Daniel Jackson," expliqua Teal'c.
***
EPILOGUE
Voilà.
Vous en savez presque autant que moi.
Vous admettrez que c'est une bonne idée de leur avoir donné ce cd, non ?
Excusez-moi, mais il faut que j'aille me chercher à boire… Vous voulez quelque chose ? Je vais voir, je ne suis pas sûr qu'il en reste. Le champagne, c'est toujours ce qui part en premier.
Sam a eu cette promotion, elle est lieutenant colonel. Deux colonels O'Neill à la base, enfin, elle voudra peut-être garder son nom de jeune fille.
Ca va nous faire drôle au SGC quand ils vont revenir de voyage de noces. Jack a insisté pour qu'ils aillent passer quelques semaines sur M11J-231. Je ne savais pas qu'il était aussi romantique.
Ah mais bien sûr vous ne pouvez pas savoir. Il faut comprendre Moon11J-231. M pour lune. Lune de miel. Vous comprenez ?
Non ?
Nous sommes des explorateurs pacifiques, ne bougez pas, je vais vous chercher un verre et je vous explique.
Vous me promettez que vous ne le raconterez à personne, n'est-ce pas ?
Quand ils ont fait appel à moi, cela faisait des années que la porte….
FIN
This Must Be Love (publié sans autorisation)
It must be love, I'm feeling
This must be love
Oh this must be love, I'm feeling
This must be love
Well I wait in every day, just in case,
You decide to call
And I can hardly wait,
'cos I never thought time could pass so slowly
It must be love, I'm feeling
This must be love
Oh this must be love, I'm feeling
This must be love
Happiness is something
I never thought I'd feel again, but now I know
It's you that I've been looking for
And day by day more and more
I know what you think, you've heard it before
Don't tell me I know
But this feeling inside my heart,
You know I'm never letting go
'Cos I think that...
It must be love, I'm feeling
This must be love
Oh this must be love, I'm feeling
This must be love
Words can only say so much
It's hard to express
The things you do to me
You're everything I could ever dreamed you'd be
This must be love, I'm feeling
This must be love
Oh this must be love, I'm feeling
This must be love...