UNE VISITE IMPREVUE

 

Auteure : Xeen67@hotmail

http://communities.msn.fr/Forcryingoutloud/

résumé : une alerte à la bombe dans Cheyenne Mountain ? Pas de problème, un visiteur inattendu prend les choses en main…

genre : humour

disclaimers : les persos ne m’appartiennent pas, etc… et c’est trop injuste !! ils sont la propriété de Double Secret, Gekko Productions, MGM, Showtime…

spoilers : après Divide & Conquer. Crossover Stargate & MacGyver

feedback : oui, oui, oui !!

Merci à Choupette, au colonel Jayjay et à Iry-Nefer pour leur aide et leur soutien sans faille !

NE PAS PUBLIER SANS MON ACCORD

 

Une visite imprévue

Xeen (copyright mars 2002)

 

 

 

Jack O’Neill repoussa d’un geste rageur les dossiers qui s’empilaient sur son bureau. Il s’appuya sur le dossier et commença à faire basculer son siège en se mordillant la lèvre.

" Pourquoi pas ? " marmonna-t-il en se redressant d’un bond.

A peine sa décision prise, il sortit de son bureau comme un boulet de canon et percuta Teal’c qui s’apprêtait à frapper à la porte.

" Je suis désolé Teal’c, je ne vous ai pas fait mal ? " s’inquiéta Jack en retenant le massif Jaffa par les épaules.

Teal’c esquissa un sourire, haussa le sourcil et s’inclina.

" Absolument pas, O’Neill. Je me proposais de vous inviter à combattre. Cette journée est interminable."

" Je vois tout à fait ce que vous voulez dire Teal’c. Je me demande pourquoi toutes ces huiles continuent à faire visiter la base de Cheyenne Mountain. Les gens ne sont quand même pas assez stupides pour penser qu’on va leur dévoiler les arcanes de notre défense et des installations top-secret pour quelques dollars !"

" En effet," acquiesça le Jaffa. "D’où ma proposition O’Neill."

" Sans compter que si l’une des équipes SG se retrouve en mauvaise posture, nous serions bien obligés d’utiliser la Porte !"

" Assurément," répondit Teal’c sans faire preuve d’aucune impatience.

" En fait.. Heu… J’allais descendre voir Carter… "

" J’en conclus que vous ne désirez pas combattre O’Neill ? "

" Peut-être pas aujourd’hui Teal’c. Il faut que je lui demande quelque chose. "

" Au major Carter ? "

" Oui. "

" Voyez-vous un inconvénient à ce que je vous accompagne ?"

" Absolument pas Teal’c, " assura Jack en faisant un petit geste des deux mains. Son expression disait clairement le contraire. Il se dirigea vers les ascenseurs.  "Je ne sais pas si vous avez remarqué Teal’c, mais chaque fois qu’ils font cette visite guidée du Complexe, Daniel est miraculeusement en mission offworld ! Est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer ça ? " dit-il en haussant progressivement le ton tout en gesticulant. La porte de l’ascenseur s’était ouverte. Il se retourna et se retrouva face au major Samantha Carter.

" Je peux peut-être essayer mon colonel, si vous reposez la question, " dit-elle en souriant. Les mains derrière le dos, elle se balançait doucement d’un pied sur l’autre.

Jack posa la main sur la porte de l’ascenseur pour empêcher les portes de se refermer.

" C’était purement rhétorique Carter. "

" Et ? … "

" Et… je descendais justement vous voir, Carter ! " répondit Jack en levant les bras.

" Vous avez besoin de moi mon colonel ? Je ne sais pas quoi faire de ma journée, " expliqua Sam d’un air gêné. " Je ne peux lancer aucune expérience sans faire trembler toute la base. Je venais voir si prendre un café au mess vous faisait envie. "

" Ah ! Vous aussi, les visites vous pourrissent la vie ? "

" On peut dire ça comme ça mon colonel, " sourit Sam.

" Teal’c, un petit café ? "

" Je vous accompagnerai volontiers O’Neill. Mais je prendrais un jus de prune. Il semblerait que ce soit la boisson favorite de Worf. "

" De Worf ? Qu’est-ce que c’est que ça Teal’c ? Un chien ? "

" Mon colonel, je pense que Teal’c fait référence au personnage de Star Trek. Le Klingon ? "

" Je n’ai jamais regardé Star Trek, Carter. Vous savez, moi, la science fiction, ça ne me passionne pas. Je suis trop terre à terre, " s’excusa le colonel. " Alors, on y va ? "

XOX

Le mess grouillait de personnel désœuvré.

" Qu’est-ce qu’ils font tous là à cette heure-ci ?! " s’exclama Jack en regardant sa montre. " Ils ne sont pas supposés travailler ? "

" Je pense qu’ils subissent eux aussi les effets induits par la visite guidée de la base, " expliqua obligeamment Teal’c.

" Teal’c a raison mon colonel. "

" Quand je pense qu’on ne peut même pas monter à la surface ! Je serais bien allé prendre une bière dehors. Il paraît qu’il fait un temps superbe. Sortir un peu ne vous ferait pas de mal, Carter, vous êtes pâle comme un linge. Vous passez trop de temps dans ce labo, je vais finir par vous dénoncer au docteur Fraiser. Footing au grand air, sommeil et exercice obligatoire au gymnase ! "

Jack tomba comme un sac sur la première chaise venue et posa le gobelet en polystyrène sur la table. Teal’c s’absorba dans la lecture de l’étiquette de sa bouteille de jus de prune, tandis que Carter regardait autour d’elle. C’est vrai que l’endroit était surpeuplé. Depuis qu’elle et Jack avaient pris l’habitude de se retrouver au mess tous les après-midis sous des prétextes aussi fallacieux que futiles, jamais elle n’avait vu autant de monde. Elle se retourna vers le colonel et lui adressa une petite moue de désappointement. Jack jeta un œil à Teal’c afin de s’assurer qu’il ne remarquait rien de leur manège et lui confirma d’une mimique que lui aussi aurait préféré un peu plus d’intimité. Il haussa les épaules et fit une petite grimace. Sam le gratifia aussitôt d'un sourire éclatant avant de se mettre à siroter son café. Jack étendit les jambes sous la table et s’appuya de tout son poids sur le dossier, les deux mains posées sur le gobelet. Il laissa son regard errer sur les traits réguliers de Sam, totalement inconscient des implications de ce regard.

Elle eut un petit rictus, et un muscle de sa joue tressaillit. Elle baissa les yeux et soupira involontairement. Cette situation ne pourrait pas durer éternellement.

Ils avaient fait tous les efforts possibles et imaginables depuis quatre ans, mais les règlements étaient faits pour être changés, et s’ils ne pouvaient pas l’être, pour être transgressés ! Elle en avait plus qu’assez de se comporter en parfait officier de l’armée de l’air, elle avait 35 ans, elle n’avait pas choisi d’entrer dans les ordres et l’homme de sa vie lui faisait face. Dommage qu’il s’agisse de son supérieur. Non, ils ne tiendraient plus très longtemps comme ça…

Jack lisait dans les yeux de Sam comme dans un livre ouvert. Il se pencha sur la table et se racla la gorge.

"Carter ? "

"Mon colonel ? "

Teal’c ne leva pas les yeux.

"Il faut vraiment que nous nous en tenions à ce que nous avons dit ?"

"De quoi parlez-vous mon colonel ? " répondit Sam, sans pitié.

"Arrr… Ne jouez pas à ça, Carter ! " s'exclama Jack en commençant à s'agiter.

" … "

"Je voudrais rediscuter notre arrangement."

L’alarme qui se déclenchait dans la base ne laissa pas à Sam le temps de répondre. Elle fut aussitôt sur ses pieds, satisfaite qu’il ait craqué le premier. Au moins, elle n’aurait pas à faire le premier pas, juste à céder.

Les trois amis sortirent au pas de course du mess et se rendirent immédiatement au niveau –28. Si l’une des équipes était coincée en mission, il faudrait bien que cette porte s’ouvre, visiteurs ou pas.

XOX

" Colonel, que vous le vouliez ou non, vous coopérerez avec ce civil ! " tonna le major général Hammond. " Ce n’est pas une option, c’est un ordre."

Jack fulminait, assis à côté de son second à la table de conférence. Carter baissa la tête. Pour une fois, elle partageait l’opinion de son supérieur. Faire intervenir un civil ne lui apparaissait pas du tout comme une bonne idée. Ils étaient suffisamment nombreux à Cheyenne Mountain, suffisamment entraînés. Ils connaissaient en outre la base dans ses moindres recoins, ce qui ne serait pas le cas de ce soi-disant spécialiste qu’on leur imposait. Evidemment, le fait que le complexe ait été entièrement scellé jouait en faveur de l’intrus. Mais ce n’était sûrement pas la première fois que O’Neill devait gérer une alerte terroriste. Il avait fait partie des Blacks Ops suffisamment longtemps, au nom du ciel.

Carter savait que le comportement volontiers nigaud de Jack dissimulait les ressources d’un homme parfaitement maître de lui, surentraîné et extrêmement intelligent. L’ordre du général de se soumettre à l’autorité d’un inconnu pour faire face à cette situation de crise devait résonner comme un camouflet. Elle vit les jointures des mains de Jack blanchir tandis qu'il répondait à Hammond d’une voix sourde.

O’Neill donna un coup de poing sur la table en jurant entre ses dents sans arrêter de fixer son supérieur. Ce dernier ne cilla pas. D’une voix forte, il ordonna au planton de faire entrer le civil qu'il avait chargé de les sortir de ce mauvais pas.

La fondation Phoenix devait avoir l’oreille du Président, pensa Jack, car Hammond n’avait apparemment pas eu d’autre choix que d’accepter que ce MacGyver n’intervienne. Renonçant à prolonger le bras de fer mental avec le colonel O'Neill, Hammond se leva à la rencontre de l’homme qui entrait et lui fit signe de s’asseoir après lui avoir serré chaleureusement la main. Une petite quarantaine, les traits réguliers, les cheveux décolorés par la vie au grand air. Il se dirigea d’un pas élastique de l’autre côté de la table et s’assit souplement.

O’Neill se pinça le nez et grimaça un bonjour en agitant la main en direction du nouveau venu. Carter lui adressa un large sourire et s’appuya sur la table. Voyons ce que ce bellâtre avait à offrir au SGC et au NORAD, pensa-t-elle.

" Colonel O’Neill, major Samantha Carter, je vous présente monsieur MacGyver. Il se trouve qu’il faisait partie du groupe de visiteurs de Cheyenne Mountain ce matin. La Fondation Phoenix a généreusement accepté de nous prêter ses talents, " expliqua Hammond pour la forme.

MacGyver posa les mains sur la table et croisa les doigts.

" Colonel, major, " commença-t-il.

" Sam. Vous pouvez m’appeler Sam, " l’interrompit Carter.

MacGyver inclina la tête en signe d’assentiment.

" Sam… " dit-il en souriant.

" Vous pouvez m ‘appeler colonel ! "  rugit O’Neill.

" Colonel, je vous demanderai de bien vouloir écouter monsieur MacGyver sans l’interrompre. " dit le général en haussant le ton. " Le temps, comme vous le savez, est ce qui nous manque le plus. "

Son regard indiquait clairement qu’il ne tolérerait plus que O’Neill réagisse en fonction de son taux de testostérone.

" Sam, " reprit MacGyver en insistant " colonel, général, je dois vous dire que je ne désire aucunement empiéter sur les plates-bandes de votre équipe. Je suis réquisitionné et je mettrai toutes mes ressources à votre service, " ajouta-t-il en fixant Sam.

Elle baissa les yeux. Jack résista à l'envie de lui casser la figure.

" Nous sommes tous coincés dans la base et je n’ai pas plus que vous l’envie de me transformer en confetti. Pour l’instant, nous ignorons si la menace est réelle ou s’il s’agit d’un petit plaisantin. Je propose que nous analysions toutes les options et… et bien, vous connaissez la base mieux que moi ! " ajouta-t-il en écartant les mains comiquement.

Jack grommela dans sa barbe. Hammond le fusilla du regard.

" Monsieur MacGyver… " demanda Sam.

" Sam, appelez-moi Mac. "

" Mac, je peux vous emmener au labo tout de suite et vous monter sur quoi je travaille. Je crois que ça vous donnera une petite idée du risque que nous courons. Mon général ? "

" Permission accordée, major. Colonel, vous assisterez le major et monsieur MacGyver. Bonne chance les enfants. "

XOX

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais c’est souvent comme ça. Dès que vous voulez aller faire de la randonnée, il se met à pleuvoir. Non pas que faire de la randonnée sous la pluie me gêne, n'allez pas croire ça.

En règle générale, dès que je veux prendre un jour de repos bien mérité, Pete me rappelle une vague promesse ou un vieux copain a soudainement besoin de mon aide.

Comme disait mon grand-père, c’est une grande chance d’avoir des amis et s’ils ont besoin de toi, il est normal que tu sois là pour eux. Et mon grand-père a toujours raison.

Alors quand je me suis retrouvé pris au piège dans le complexe de Cheyenne Mountain, j’ai tout de suite su que ma journée de vacances allait se transformer en course contre la montre. Cet endroit n’est pas ce qu'il paraît être si vous voulez mon avis. Et je suis sûr que cette grande blonde va me faire faire la vraie visite guidée de la base d’ici pas longtemps.

Après tout, s’ils veulent que je les aide, il faudra bien qu’ils m’en racontent plus.

J’espère seulement que j’en sortirais entier. Ca risque de faire des étincelles avec cet irlandais. Le colonel O’Neill…

XOX

Le général tambourinait sur son bureau. L’écran de son ordinateur portable éclairait son visage de sa lumière bleue.

Il était extrêmement ennuyé qu’un civil vienne mettre son nez dans leurs affaires, mais au dire de son contact au Pentagone, ce MacGyver était quelqu’un de très spécial, extraordinairement doué et qui ne poserait aucun problème, ni pendant, ni après.

Le problème était O’Neill. Depuis l’épisode du zatarc, son comportement envers son second avait subtilement changé. Hammond se rendait bien compte qu’il n’arriverait pas à maintenir la cohésion de l’équipe SG-1 encore très longtemps sans déroger au règlement. La venue inopportune de ce MacGyver risquait de précipiter les choses. Le major Carter avait réagi d’une façon que O’Neill risquait de ne pas apprécier. En outre, s'il y avait bien quelque chose que O’Neill ne supportait pas, c’était d’être enfermé à la base et encore moins de prendre ses ordres d’inconnus. Surtout s’ils étaient jolis garçons et s'attiraient les sourires du major Carter.

Il leur restait un peu moins de 72 heures pour déjouer les plans des terroristes.

La base en elle-même, protégée par des tonnes de granit, ne craignait rien des attaques aériennes ou du moins pas grand chose, il y a encore 20 ans. Elle pouvait supporter une déflagration de 30 mégatonnes dans un rayon d’un mile nautique. Les armements modernes avaient rendu ce calcul obsolète. Un tir direct de missile balistique intercontinental anéantirait la base.

A plus forte raison, n’importe quel engin ou dispositif explosif, combiné à l’action du naquadah détenu dans les laboratoires de recherche réduirait toute vie à néant sur des centaines de kilomètres. Le gouvernement et le NORAD savaient ce qu’ils faisaient en autorisant les visites du complexe. En 35 ans, il n’y avait pas eu de problèmes, on devait donc pouvoir en déduire que c’était le programme de la porte que les terroristes viseraient et non pas les défenses anti-aériennes américano-canadiennes.

Hammond sortit de sa rêverie et son regard s'attarda sur le Jaffa impassible assis en face de lui. Il allait falloir jouer carte sur table avec ce MacGyver. Teal’c était certainement un atout. Il le garderait néanmoins dans sa manche tant que le colonel O’Neill resterait maître de la situation.

XOX

L’assurance de ce blanc-bec lui tapait sur le système. Depuis plusieurs heures qu’ils refaisaient ensemble le trajet de la visite guidée, ils n’avaient toujours pas pu établir de corrélation entre les faits, la menace terroriste et la véracité du message. Encore moins trouver une trace quelconque de cette menace.

Aucun code n’était associé, et aucune revendication n’avait été faite. Jack s’estimait heureux que la quasi-totalité du Complexe ait pu être évacuée. Plusieurs centaines de civils et de militaires se trouvaient maintenant sous bonne garde à plus de 200 kilomètres. Si la montagne explosait, Colorado Springs serait rayé de la carte.

Carter avait trouvé chaussure à son pied. Il suffisait qu’elle émette une hypothèse pour que ce MacGyver formule la fin de son raisonnement. A son crédit, O’Neill admettait qu’il gardait son calme, mais ils allaient manquer de temps.

Il tapa sur l’épaule de Carter. Ses mains s'immobilisèrent sur son clavier et elle leva un visage fatigué vers son supérieur.

" Je vais chercher du café, nous en aurons besoin," dit-il.

" Merci mon colonel. "

Son sourire lui mit un peu de baume au cœur. Les mains enfoncées dans les poches, il alla jusqu’au mess. Sur le chemin du retour, il décida de profiter de cet instant de solitude pour satisfaire un besoin bien naturel. Ces nouvelles céréales ne lui réussissaient absolument pas.

Il posa ses gobelets en polystyrène à côté des lavabos et s’engouffra dans la première cabine venue. Il tira la targette, et s ‘assit avec soulagement. Ca commençait vraiment à lui faire un mal de chien.

C’est alors qu’il vit la cellule photoélectrique. Et le fil.

Tout se mit en place dans sa tête.

Il venait de trouver la bombe.

D’où il était, il n’avait pas accès à la minuterie. Il voyait l’astucieux montage hors de sa portée juste sous la cloison qui séparait les deux cabines.

Du mercure.

Mieux valait ne pas bouger.

Cela signifiait qu’il attendrait, son pantalon et son boxer sur les chevilles, que les démineurs viennent le sortir de cette situation embarrassante.

Il regretta de ne pas avoir bu son café. Avant.

Il était trop tard pour avoir des regrets. La mort dans l'âme, il sortit de sa poche revolver son téléphone portable et composa le numéro du général Hammond.

Il essaya de se rappeler dans quel film il avait déjà vu cette scène. Carter aurait tout de suite trouvé. Seulement Carter était bien la dernière personne qu’il avait envie de voir.

XOX

Le problème, quand on vous demande d’improviser une mission de secours, c’est qu’il y a toujours quelqu’un pour vous donner un coup de main. A la décharge de la jeune femme à laquelle j'apportais mon aide, elle ne faisait qu’obéir aux ordres. Quelquefois, un peu d’aide, c’est utile. On n’a que deux mains et deux pieds… Seulement, la plupart du temps, vous perdez un temps précieux à trouver des solutions de rechange pour deux.

Dieu merci, ce n’était pas le cas avec le major Samantha Carter. Elle était loin devant et il fallait que je m’accroche pour ne pas la perdre de vue. Même avec la meilleure volonté du monde et en unissant nos forces, nous n’avions pas résolu l’énigme envoyée par les mystérieux terroristes. Je sentais bien que quelque chose ne collait pas. Sans savoir exactement quoi.

Quand le général Hammond me demanda de le rejoindre dans les toilettes pour hommes, je compris que j'avais raison. Quelqu'un était ne train de nous mener en barque. S'il y avait une chose que je n'appréciais pas, c'est qu'on me prenne pour un gogo. D'après moi, le major était sûrement du même avis.

XOX

Sam regarda MacGyver sortir du labo et se mit à réfléchir à toute vitesse. Toute cette histoire ne tenait pas debout. Aucun dispositif, aussi ingénieux qu'il soit, n'aurait pu être mis en place par un visiteur.

Même par MacGyver, songe-t-elle en souriant. Agréable ce MacGyver. Efficace et très débrouillard, apparemment. Le général l'avait briefée rapidement à son sujet. Le responsable de la fondation Phoenix ne jurait que par lui. S'il y avait un homme pour les tirer d'affaire, ce serait lui, avait-il ajouté au téléphone. Elle ne demandait qu'à voir. Enfin, ce n'était pas le propos. Le terroriste était forcément quelqu'un de la base. Quelqu'un du SGC, plus exactement. Elle ne pouvait même pas éliminer le personnel offworld, en disponibilité ou en permission.

Elle tapa impatiemment son code d'accès, ouvrit les archives du personnel et lança une recherche suivant quelques paramètres précis.

Elle attendit une minute, les yeux rivés sur la pendule du labo et se leva pour aller rejoindre le général et Mac aux toilettes. Ils n'avaient rien voulu lui dire. Elle se rendrait donc compte par elle-même.

XOX

" Carter, vous n'apprendrez donc jamais à obéir à un ordre direct ? " aboya O’Neill en se reboutonnant.

Ils en avaient été pour leurs frais. La bombe, bien que très sophistiquée ne présentait qu’un danger négligeable pour le complexe. Pas pour le malheureux assis sur les toilettes cependant. O’Neill reconnaissait que la maîtrise de MacGyver lui avait sauvé la mise. Il appréciait en spécialiste. Utiliser le polystyrène des gobelets de café, l’antenne et la batterie de son portable et la chaîne de ses plaques d’identité pour désarmer la bombe avait été une idée de génie. Il n’était pas sûr qu’il aurait eu le temps d’agir avec les moyens du bord s’il avait été à sa place. Il lui devait une fière chandelle.

Il tendit la main au civil, se fendit d’un grand sourire et l’entraîna vers son bureau en fusillant Carter du regard.

Il avait eu le temps de discuter avec Mac avant l’arrivée inopinée et gênante du major. S’il y avait menace, elle venait forcément de l’intérieur. Il fallait chercher dans les registres du personnel. Il pourrait demander de l’aide à ce civil et court-circuiter le major. Ce n’était pas une bonne idée, dans la mesure où le temps leur était compté, mais il avait besoin de cette petite revanche mesquine pour regagner un peu de sa dignité perdue.

Mac lui avait même rappelé le titre du film. L’arme fatale. Il n’était pas certain du numéro. Tant pis, il louerait les quatre quand ils en auraient fini. Dommage que ce Mac habite en Californie, ils auraient pu sympathiser.

XOX

"Général Hammond, il semble que le major Carter, le sergent Siler et MacGyver aient découvert en quoi consiste la menace terroriste," annonça Teal'c.

"Teal'c, est-ce que le colonel est au courant ?"

"Il m'envoie vous prévenir. Le major Carter est en mauvaise posture. O'Neill, avec l'aide du représentant de la Fondation Phœnix tente de lui porter secours," expliqua Teal'c. "Je suis venu vous informer que le sergent Siler requiert leur assistance."

"Teal'c, je n'y comprends rien, je vous accompagne !" rugit Hammond.

Teal'c traversa la salle de conférence et indiqua au passage la salle d'embarquement. Le général n'eut que le temps d'apercevoir Siler, à califourchon sur l'immense cercle de naquadah, qui manipulait apparemment avec la plus grande prudence tout un appareillage complexe en hurlant des ordres contradictoires, tout en parlant dans un talkie-walkie.

"Comment se fait-il que le colonel, le major et monsieur MacGyver ne soient pas avec le sergent Siler ?" demanda Hammond.

Teal'c, comme à son habitude avare d'explications, hocha la tête et désigna sans ralentir la porte de secours à Hammond. Les deux hommes s'engouffrèrent dans l'escalier de secours, les ascenseurs ayant été momentanément mis hors service. A l'entrée du corridor qui conduisait aux quartiers des officiers, Hammond entendit des bruits inhabituels bien avant d'en comprendre la cause.

Il déboucha comme un boulet de canon chez le major Carter avant de s'arrêter net. Il resta la bouche ouverte et se tourna alternativement vers le colonel puis vers le Jaffa.

"Le major Carter est dans l'incapacité de fournir son assistance au sergent Siler," conclut Teal'c, toujours aussi impassible.

"Colonel ?!! Pouvez-vous m'expliquer la raison de ce cirque ?" dit-il d'une voix sourde en désignant l'étroit lit réglementaire et Sam et MacGyver allongés l'un sur l'autre. O'Neill se retourna et fusilla Teal'c du regard. Pourquoi diable avait-il amené Hammond dans les quartiers de Sam ? Pour l'amour du ciel, toute cette histoire était déjà assez compliquée sans qu'il doive expliquer quoique ce soit au général. De son côté, le général soupçonnait O'Neill de l'avoir fait venir uniquement pour lui montrer l'inanité de la présence du 'civil'. Il le considéra d'une façon peu amène, évitant cependant de croiser les yeux du major Carter.

"Volontiers, mon général," répondit aussitôt O'Neill, mi-figue, mi-raisin. Ces mains commencèrent une danse acrobatique accompagnée de force grimaces et coups d'œil en coin vers Teal'c et Sam. Si seulement Daniel avait été là pour le tirer de ce mauvais pas ! Pourquoi est-ce qu'il se retrouvait à expliquer quoi que ce soit à Hammond pour commencer ?! "D'après les explications qui m'ont été fournies par Carter, son ordinateur a été accédé par des pirates. Elle a donc tout naturellement voulu passer prendre son portable dans ses quartiers."

"Mes quartiers ont été piégés mon général," dit Sam d'une voix inaudible venant en aide à Jack.

"Cela n'explique en rien pourquoi monsieur MacGyver est vautré sur vous major," gronda le général.

Jack dissimula un sourire. Teal'c s'avança. "Je vais tenter de vous expliquer général Hammond. Le major Carter est allée jusqu'à ses quartiers pour récupérer son ordinateur portable," paraphrasa-t-il.

Hammond soupira exaspéré. "Je crois que nous avons déjà établi ce point Teal'c," soupira-t-il. Le Jaffa haussa un sourcil et se tut en observant O'Neill faire derrière le dos du général des signes de dénégation.

"MacGyver l'a accompagnée afin de déjouer une éventuelle attaque," proposa Jack à Hammond qui pivotait vers lui.

"Non ! " protesta Carter d'une voix faible. Mac se déplaça doucement et elle reprit son souffle. "J'étais simplement en train de lui expliquer quelque chose. Mac est très doué en informatique."

"Ah ! En informatique ? …c'est donc ça" souffla Jack.

"Colonel !" aboya Hammond. "Vous abusez de ma patience !"

"Excusez-moi, général… je…" Il hocha la tête et enfonça les mains dans ses poches. "Je vous en prie Teal'c, Carter ?"

"L'ouverture de la porte des quartiers du major Carter a déclenché un mécanisme. Il apparaît que MacGyver s'est jeté sur le major pour la protéger de l'explosion," reprit Teal'c.

"Quelle explosion ?" s'énerva Hammond.

"Celle-ci," dit Jack en agitant un magnétophone. Il appuya sur 'lecture' et une déflagration impressionnante emplit la chambre du major. Hammond sursauta avant de reprendre contenance. "Les terroristes ont relié ce magnétophone à des enceintes," expliqua-t-il en désignant de minuscules haut-parleurs fixés sur les murs. "MacGyver a voulu protéger Carter et il s'est jeté sur elle. Ils sont tombés sur le lit et ont armé la minuterie à retardement d'une bombe."

"Une autre bombe ?" interrogea Hammond.

"Oui mon général," souffla Sam. "Seulement, elle n'est pas ici. Pas dans mes quartiers."

"Alors que diable faites-vous major ! Relevez-vous !" tonna Hammond.

"Général Hammond, je crains que cela ne soit impossible. Si le major Carter quitte son lit, elle déclenchera automatiquement l'explosion. La bombe a été placée sur la porte des étoiles," ajouta Teal'c, impavide.

"En réalité, il ne s'agit pas d'une bombe, mais d'une ogive nucléaire…mon général," ajouta Jack, en se balançant d'un pied sur l'autre. "En outre, il est à craindre que l'ouverture de la porte ne déclenche également immédiatement l'explosion. Sinon, il nous reste 1 heure 43 minutes avant que la charge ne nous envoie en orbite… et 54 minutes avant que les premières équipes ne reviennent de mission. Selon les horaires que nous avions planifiés. J'espère que vous allez nous sortir de là Carter ?"

"Absolument mon colonel," souffla Carter. Elle continua à souffler ses directives dans le talkie-walkie que tenait Mac.

"Major, pouvez-vous au moins m'expliquer pourquoi monsieur MacGyver…"

"Le major Carter a exprimé son inquiétude quant au déplacement des charges réparties sur le lit," expliqua Teal'c.

"Je vois. Colonel, vous êtes spécialiste de la question…"

"Mon général, j'attends la perche et le miroir. Il y a deux écoles. Soit, on peut ajouter du poids. Soit, on ne peut pas."

"Pouvez-vous désactiver la minuterie Jack ?"

"Je vais essayer."

"Mon colonel ?" les interrompit Carter. "Je crois que j'ai une idée. En fait c'est exactement ce que propose le colonel O'Neill." Jack se rengorgea. "Admettons que Teal'c exerce une pression sur le lit au fur et à mesure que Mac se relèvera…."

"Pour compenser ? Je vois," dit aussitôt Jack. "Mais… Il n'est pas… heu… plus gros que moi ?"

"Colonel, n'allez pas trop loin…" menaça Hammond.

"Mac, vous êtes prêt ?" reprit Jack. "Allez-y Teal'c… à 3. Un, deux, trois…"

"Colonel ? Que faites-vous ?"

"Je remplace MacGyver, monsieur, il a déjà désarmé des missiles de ce genre. Il sera plus utile que moi en salle d'embarquement. J'ai transféré les recherches de Carter sur ce terminal. Nous allons bientôt pouvoir mettre la main sur ces guignols, mon général, sauf votre respect, mon général," sourit-il. "Et puis je pourrais tenir le talkie-walkie…" A sa grande surprise, Sam se mit à rougir comme une collégienne. "Mac, faites vite. Je ne tiens pas à être transformé en confetti. Même dans les bras de Carter," ajouta-t-il, en lui tenant obligeamment le talkie devant ses lèvres. Il inséra une disquette dans le portable et se mit à la recherche du fichier qu'il avait copié juste avant l'alerte. Sam allait être folle de rage. Il fit descendre le pointeur de la souris jusqu'au fichier 'Jack in the box' et sourit. En attendant, autant profiter de la situation. Il n'était pas si mal. Il s'absorba dans la contemplation du profil de son second et se dit qu'il allait peut-être pouvoir rediscuter leurs fameux arrangements.

Sam de son côté faisait comme si elle ne rendait compte de rien. En fin de compte, c'était encore mieux que leurs petits rendez-vous au mess…

XOX

Mac partit en courant vers la porte, Teal'c sur ses talons.

"Alors c'est vous l'extraterrestre ? Sam m'a beaucoup parlé de vous," dit Mac en se jetant dans l'escalier. "Je suis content de vous rencontrer enfin. Je me demande pourquoi Hammond tenait tant à vous cacher. Vous m'avez l'air d'un vrai bout en train !"

"Je constate que vous partagez avec O'Neill un sens de l'humour qui m'est étranger," dit Teal'c en débouchant à son tour devant le Stargate.

"Excellent Teal'c !" sourit Mac. "Excusez-moi. Je reconnais que je n'aurais pas dû. Acceptez mes excuses."

Le Jaffa s'inclina. "Nous devrions porter assistance au sergent Siler."

"Sergent ? Vous êtes toujours en liaison avec Sam ?" cria Mac, qui prenait résolument la tête des opérations. "OK, alors voilà ce que nous allons faire."

XOX

Toutes ces années à la Fondation m'ont été très profitables en ce qui concerne les techniques de pointe. Désarmer une tête nucléaire ne m'était donc pas étranger. Ce qui me posait problème, c'était plutôt l'extraordinaire coïncidence qui m'avait conduit dans le Colorado et plus précisément à Cheyenne Mountain aujourd'hui. Si je n'avais pas désamorcé moi-même la bombe dans les toilettes pour hommes, j'aurais déjà pensé à un subterfuge destiné à tester le système de défense du SGC. Cette pensée faisait du chemin dans ma tête depuis que je m'étais retrouvé en "tête à tête" avec Sam. Elle aussi commençait à avoir des doutes. L'intervention du colonel et son amusement quand il nous avait trouvés dans cette posture inattendue me poussait à penser que je ne me trompais pas. Néanmoins, je n'avais aucune certitude de ce que j'avançais, et il ne me restait plus qu'une demie heure avant le retour de SG-5. Si c'était une blague, je serai vite fixé.

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Daniel regarda sa montre.

Tout était fin prêt. Il avait bien cru qu'ils n'y arriveraient pas.

Pour commencer, s'il pouvait mettre la main sur celui qui avait fait parvenir ici des guirlandes de trèfles à quatre feuilles… Enfin, tout le monde ne pouvait pas savoir que le trèfle devait avoir trois feuilles pour symboliser la verte Irlande. Son évêque évangélisateur l'avait utilisé pour faire comprendre la Sainte Trinité aux autochtones au 5ème siècle. Daniel avait essayé d'expliquer le bien fondé de ses ordres mais il avait eu du mal à convaincre Kelly, O'Brien et Murphy de la nécessité d'arracher une feuille à chaque trèfle.

Le whisky allait couler à flot. Il sourit en pensant qu'il fallait qu'il raconte ça à Jack. L'aqua vitae, devenue uisgue, venait fort probablement d'Egypte, rapportée par le même Saint Patrick. Fallait-il en conclure que les Goa'Ulds avaient quelque chose à voir dans l'existence de ce breuvage ? Il n'était pas certain d'arriver à convaincre Jack, pas avant qu'il ait bu quelques verres en tout cas. Il regarda Bewley et O'Shaughnessy qui installaient les derniers tréteaux. Smyth et Maewyn Bailey tiendraient la buvette et ils avaient organisé un roulement pour que tout le monde puisse profiter de la fête.

Il fit signe au lieutenant Byrne de composer l'adresse sur le DHD. Les préparatifs pour la fête étaient pratiquement terminés et tout ce que la base comptait d'irlandais, réuni sur P3B-6667. Il activa le code d'identification et compta jusqu'à cinq avant de s'engager dans le vortex.

Quand il arriva de l'autre côté, il se rendit compte que les plans du général Hammond et du NORAD avaient parfaitement fonctionnés. Hammond l'attendait dans la salle de contrôle. A ses côtés, un civil de la même taille et de la même corpulence que le général regardait dans sa direction avec admiration. Il en conclut que la porte venait encore de faire un adepte. Il agita la main gauchement et remonta ses lunettes sur son nez. "Heu… Bonjour tout le monde !" commença-t-il en descendant la rampe métallique. Les quelques soldats se mirent au repos et il alla à la rencontre du colonel et d'un homme qu'il ne connaissait pas.

Plus jeune que le colonel d'une dizaine d'année, il aurait pu être le sosie de Jack. Spontanément, il tendit la main. "Daniel Jackson. Je… heu… on se connaît ?"

"MacGyver. Non. Je ne crois pas. Appelez-moi Mac."

"Vous devez me rappeler quelqu'un…" hésita le jeune archéologue en comparant de manière ostensible le colonel à MacGyver. "Si je comprends bien, vous avez réussi ?"

"Daniel ? Ne me dites pas que vous étiez au courant ?" s'exclama Jack avec une petite grimace.

"Le général m'avait demandé de me tenir à l'écart pendant l'expérience."

"J'en suis sûr maintenant ! Je ne reçois pas tous mes mémos," dit Jack avec un clin d'œil. "Oui, Mac a réussi à déjouer le plan des méchants." Il donna une claque sur l'épaule de Mac.

"Où est Sam ?"

"Heu, le major Carter… Entre nous, Daniel, elle me fait un peu la tête. Rien de bien grave, je vous expliquerais… " dit Jack en secouant la tête. La prochaine fois il essaierait de mieux choisir son moment pour rediscuter leurs arrangements, pensa-t-il.

La voix de Sam leur fit lever les yeux vers la salle de contrôle. "Tout est prêt Daniel ?"

"Sam !! Oui, oui, c'est quand vous voulez !" répondit Daniel en évitant de croiser le regard de Jack.

"Quand vous voulez ?" demanda Jack d'un air soupçonneux.

"Daniel, laissez-moi vous présenter Peter Thornton de la Fondation Phoenix," les interrompit le général. Tout en serrant la main du nouvel arrivant, Daniel observait Sam qui tournait ostensiblement le dos au colonel et engageait la conversation avec Mac. "Enchanté. Vous venez à notre petite fête ?"

"Vous voulez dire que je peux ?" s'exclama Thornton ravi.

"Bien sûr Pete, tu viens avec nous," dit Mac.

"Enfin est-ce que quelqu'un va m'expliquer ?" s'énerva Jack.

"Colonel, je dois en conclure qu'avec toute cette agitation vous n'avez pas remarqué que nous étions le 17 mars ?" demanda le général en souriant.

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Un hurlement retentit dans le labo de Carter au moment où Jack posait la main sur la poignée de la porte. Une douleur lancinante lui traversa le crâne et il ouvrit la porte à la volée, prêt à toute éventualité. Sam se tourna vers lui, le visage rosi par l'action.

Quelle action ? Se demanda immédiatement Jack avant de grimacer de douleur. L'aqua vitae… Oui, il avait une belle gueule de bois.

A ce moment MacGyver se redressa en s'écriant, " Et il marque !! Il a remporté le tournoi, c'est le délire dans la foule des supporters !"

Sam jeta un regard embarrassé à O'Neill qui titubait face à la nouvelle agression sonore.

"Je suis désolée mon colonel. Je ne voulais pas vous inquiéter. Mac vient de faire livrer ce babyhockey au labo et il me montrait les coups de base," expliqua-t-elle en désignant la bulle en plastique qui abritait les deux équipes miniatures.

"Je ne suis pas inquiet Carter. J'ai… heu… mal à la tête."

MacGyver enfonça les mains dans ses poches et s'approcha de O'Neill comme un conspirateur. "Je voulais vous faire la surprise. Sam m'a dit que vous jouiez un peu au hockey vous-même…"

"En effet," admit le colonel d'un air faussement modeste. "Je ne me débrouille pas trop mal. Mais j'ai été élevé au Minnesota. Là-bas on a des patins aux pieds avant de savoir marcher !" conclut-il en haussant les épaules. "Ca fait un bail que je n'ai pas vu de baby," ajouta-t-il en sortant une main hésitante de sa poche pour la poser avec envie sur le baby. "Vous l'avez retapé vous-même ?"

"Sûr ! Je l'ai apporté au SGC parce que j'en ai un à la maison et j'adore ce truc ! Vous savez que je suis originaire du Minnesota moi aussi ?"

"Vraiment ?" dit Jack en faisant une grimace d'approbation. Décidément, le bonhomme lui plaisait. "On s'en fait une ?" proposa-t-il, les yeux brillant d'un éclat particulier.

"Une quoi ?" demanda Daniel Jackson qui passait la tête dans l'embrasure de la porte. "Oh, c'est un babyhockey ! Jack m'a parlé de ce jouet pendant des heures entières !"

"Daniel ?!" protesta O'Neill.

Sam dissimula un sourire.

"Je vous cherchais Daniel Jackson," les interrompit la voix de basse de Teal'c. "S'agit-il d'un babyhockey O'Neill ? Il semblerait que cet objet corresponde à la description que vous m'en avez faite à maintes reprises."

"Teal'c, vous n'allez pas vous y mettre aussi !"

"C'est bien ça, Teal'c," confirma Sam.

"Consentirez-vous à m'en expliquer le fonctionnement O'Neill ? A ce propos, il me revient une blague concernant ce jeu d'équipe."

"Vous connaissez des blagues sur le hockey Teal'c ?" s'étonna Daniel.

"Absolument Daniel Jackson. Je vais tenter de vous la raconter." Il prit une profonde inspiration et se tourna vers ses amis. "Deux équipes de frigos s'affrontent sur la…"

"De frigos !?" s'exclamèrent en cœur les trois hommes.

"… sur la patinoire." Teal'c jeta un regard circulaire et, sans répondre, continua. "Arrive une girafe. 'Hé les amis ! Je peux jouer avec vous?' demande-t-elle. 'Ca va pas ou quoi ? T'as déjà vu une girafe jouer au hockey ?'" Il marqua une pause puis éclata d'un rire sonore.

Sam porta la main à sa bouche et on entendit un glapissement. "Une girafe !" s'écria-t-elle avant de s'effondrer, prise d'un fou rire inextinguible.

O'Neill hocha la tête, donna une bourrade à Teal'c et se tourna vers les deux autres.

"Ah ! Les scientifiques…" dit-il d'un air entendu.

 

FIN

Voilà ! comme d'habitude, dites-moi ce que vous en pensez que je puisse faire mieux la prochaine fois :o)